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22/1/2024 - Charmant début pour la nouvelle ministre de l’Éducation nationale : à peine nommée, Amélie Oudéa-Castéra se retrouve dans une de ces polémiques typiquement franco-française qui permet de bien illustrer l’état de délitement complet des institutions, des médias et des politiciens.
En répondant à la presse sur la scolarisation de ses trois garçons à Stanislas, un établissement aussi privé qu’abominablement catholique, la ministre justifiait son choix en expliquant avoir voulu éviter “un paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées” dans le public, explication qui n’a pas manqué de déclencher une tempête dans le corps enseignant, ce dernier s’estimant injustement stigmatisé par les propos de leur ministre.
En outre, en choisissant l’établissement Stanislas à Paris, l’emballement médiatique était certain : d’une part, il apparaissait clair que l’établissement en question, véritable repaire de ce qui est perçu comme la pire engeance catho-conservatrice par toute la gauche militante, pouvait devenir une cible de tous les reproches possibles et d’autre part, il devenait enfin envisageable de rouvrir en grand la question du financement des établissements privés sous contrat, chose qui n’avait plus été faite depuis Mitterrand (et qui avait déclenché des manifestations monstres dans le pays).
Eh oui : alors que, de façon fort embarrassante, les derniers résultats des enquêtes PISA ont amplement démontré le niveau consternant des élèves français et ont logiquement posé la question des performances de l’Éducation nationale (ou de leur absence, disons), les médias, les politiciens et les institutions elles-mêmes (syndicats en tête) se chamaillent pour savoir si une ministre a le droit de coller ses gamins dans le privé.
Cette polémique grotesque montre surtout que les “élites” (ou ce qui passe pour tel dans ce pays en perdition) ont fort bien compris l’état réel de l’instruction en France : c’est un désastre qui justifie amplement de faire des efforts, voire des sacrifices contraires au militantisme affiché. La mixité sociale, l’inclusivité et tout le tralala, ça va très bien tant que ça concerne les enfants des autres, les gueux qui n’ont pas le choix. Pour ceux qui l’ont, toutes les raisons sont bonnes, qu’on soit de droite ou de gauche, du reste.
Et alors qu’il apparaît de plus en plus flagrant que le niveau général s’enfonce dans les abysses, celui du public encore plus vite que celui du privé, on se demande ce qu’envisagent concrètement les décideurs pour rattraper la situation.
Heureusement, la réponse arrive vite : elle est confuse, vague, badigeonnée de termes technocratiques grotesques et sent bon le gloubiboulga à base de référentiel bondissant.
Cependant, en attendant le “choc des savoirs” dont on pressent qu’il sera très mou – le passé donnant une indication claire des ministricules à faire et dire n’importe quoi – force est de constater que l’ensemble de l’appareil d’État ne fait absolument rien pour aider les parents à fournir la meilleure instruction possible à leur enfants, au contraire même.
Les réactions récoltées contre Stanislas en disent long sur cette haine farouche d’une grosse partie de l’institution d’Éducation nationale contre l’élitisme d’une part, contre les établissement privé d’autre part, et contre les établissements confessionnels enfin.
Elle ne doit étonner en rien : l’école de Jules Ferry s’est, pour ainsi dire, bâtie par opposition à l’Église et l’anticléricalisme quasi-rabique de toute une partie de l’institution éducative en France n’est pas une dérive mais bien une composante recherchée par les académies et les inspections. Cette lutte qui semble poindre avec cette polémique grotesque n’est ni nouvelle, ni larvée.
En réalité, une part non négligeable de la bureaucratie scolaire cherche à mener une guerre complète contre toute alternative à l’éducation laïque, obligatoire et dispensée exclusivement par l’État.
Les récents coups de boutoir contre l’instruction à la maison en sont une parfaite illustration : prenant prétexte de dérives possibles par des sectes sur les enfants (ce qui doit représenter quelques dizaines de cas par an, à tout casser), l’ensemble de l’appareil d’État s’est mis en ordre de marche pour écraser toute velléité des parents à éduquer et instruire leurs enfants.
Depuis le début de la rentrée 2023, les cas se multiplient de parents en bute à l’administration et aux dernières lois votées contre l’instruction à l’école, sachant que la précédente rentrée fut déjà particulièrement pénible.
De lois liberticides en manipulations de l’opinion publique avec de gros sabots médiatiques, il est devenu maintenant à peu près impossible d’échapper à la férule de l’État dans l’instruction fournie à ses enfants. Dans le meilleur des cas, il reste possible de les inscrire dans des établissements hors contrat, ce qui revient à payer deux fois pour un service : une fois par ses impôts, avec un service de plus en plus mal rendu et une autre fois pour les frais d’inscription et d’enseignement dans l’établissement privé, rarement bon marché (il faut en effet compter de 200 à 400 euros par mois pour les écoles hors contrat, jusqu’à 700 euros dans certaines écoles parisiennes).
Mais voilà : l’école à la maison, les établissements privés hors contrat, c’est surtout deux façons pratiques de protéger ses enfants de l’influence de l’État dans leur éducation. C’est aussi la voie royale pour former des individus indépendants des structures administratives et des pensées et des propagandes de groupes que représentent les enseignements actuels. Actuellement, c’est une façon d’éviter l’introduction forcenée de propagande réchauffiste, wokiste, collectiviste partout dans tous les enseignements.
Or, des citoyens indépendants n’ont aucun intérêt pour l’État et pour des politiciens qui veulent au contraire accroître leur pouvoir. Pire : ce sont clairement des menaces avec lesquelles il est bien plus complexe d’interagir qu’avec les flocons de neige adulescents et émotionnellement instables que l’État forme actuellement à rythme industriel.
En fait, la seule solution réellement praticable et pratiquée dans certains pays, qui a démontré pouvoir effectivement améliorer les résultats et la qualité des enseignements, c’est le “chèque-éducation” : chaque élève se voit attribuer un chèque annuel pour son éducation, qui est touché directement par l’école au choix des parents, ce qui met les établissements en concurrence.
Cependant, ne comptez pas trop sur ce “chèque éducation” en France. Nous avons déjà un “chèque Chaussettes Trouées”, n’en demandez pas plus.