Translate

14 février 2024

La guerre contre la Russie pour rester au pouvoir ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


14/2/2024 - Que reste-t-il au camp des gentils pour sceller dans l’histoire la marque de l’absolutisme dont ils parent leurs actions, sous couvert de valeurs qu’ils détournent, violent et méprisent ? La guerre, voyons. Elle occupe toutes les rédactions, constitue la seule alternative pour régler un différend international. Il ne vient plus à l’idée d’un journaliste de penser qu’une négociation vaut mieux que des milliers de morts. N’est-ce pas Brissot qui poussa la France au combat, martelant que c’était le seul moyen de sauver la liberté de la nation face à la tyrannie royaliste et de ses conspirateurs réfugiés au-delà de nos frontières. « Nous lui devons 23 ans de guerre » écrira Jaurès. Les brissotins sont de retour, pour cette fois préserver les intérêts d’une caste en chute libre, déconnectée et sanguinaire. L’exaltation est la même, dépouillée du talent de l’orateur révolutionnaire. 50 milliards pour que se poursuive un massacre dont l’issue est scellée.

Pourtant ils insistent, comme si leur salut dépendait nécessairement d’un embrasement plus vaste, ne cherchant plus un autre horizon que celui d’un conflit qui permettrait d’installer un état d’urgence justifiant un régime autoritaire ? La surenchère est lancée, à présent notre ministre des affaires étrangères veut un emprunt de 100 milliards et se mettre sous la tutelle de l’OTAN et de l’UE, pour suivre le plan diabolique qui nous conduira à cette guerre dont ils rêvent. Ce n’est plus une simple vue de l’esprit, c’est le dessein qui s’affiche avec effroi. Il y a d’abord eu les inconséquentes déclarations de Macron, en Suède, sur la mise à disposition de notre dissuasion nucléaire à l’ensemble de l’Europe. Puis celles de Séjourné et voilà les chiens de garde envoyés pour préparer les foules. Nicolas Tenzer, haut fonctionnaire, philosophe essayiste, professeur, à des lieues de toute formation purement militaire, déclare sur LCI : « nous avons tout à fait les moyens d’intervenir sans déclencher une troisième guerre mondiale ». Que sait-il de la réaction de Poutine ? Justement, de l’avis des militaires, nous ne les avons pas, ces moyens. Comme l’an passé, Macron livrant des armes en s’auto-estimant non-cobelligérant. Ces gens tournent autour de leur suffisance. Pour ce faire, il envisage la possibilité de « … frapper des troupes russes, toutes les bases logistiques, avec nos armes ». Le même personnage avait l’an dernier appelé à la « dérussisation » de la Crimée, c’est-à-dire à son nettoyage ethnique. Les provocations n’ont plus de limites.

Quelle marge de manœuvre existe-t-il entre ces dérapages verbaux et leurs concrétisations en actes ? Ce n’est plus une volonté, c’est de l’acharnement. Une frénésie guidée par le culte du drame, une fascination pour la force et la destruction. La passion morbide d’un conflit où ces piètres personnages veulent exhiber une virilité guerrière qu’ils n’approchent qu’en fantasmes, ou à travers des jeux vidéo. Inconséquences, faiblesses, ces âmes égarées se rêvent puissantes sous de mâles accents qui leur font cruellement défaut, confondant puissance et respect, avec violence et intimidation. Face au bruit du canon, l’attitude de ces pleutres est toujours la même, la fuite. Macron ne vient-il pas d’annuler sa visite en Ukraine pour des raisons de sécurité ? Lorsque le courage ne s’exerce que dans les mots et loin des risques, la poltronnerie n’est jamais bien loin. Mais le personnage nous a habitué à ces débandades. Souvenez-vous, pendant la crise des Gilets jaunes, ou plus récemment avec les agriculteurs, où était-il quand la rue grondait ? Le bravache ne se déplace jamais sans des milliers de gendarmes, quand il ne fait pas boucler tout un centre-ville, interdisant aux habitants de sortir. C’est la figure même du héros combatif, aucun doute.

La paix n’est pas de son langage, il n’en veut pas, que ce soit en interne ou à l’international. Nous le pressentions et l’avions écrit avant le second tour de la présidentielle, avec Macron nous aurons la guerre. Son esprit est déjà installé dans l’hexagone en forme de terreur civile, avec les attaques aux couteaux qu’on ne compte plus, plus d’une centaine par jour. Il s’invite à l’extérieur de nos frontières, par sa recherche systématique de la confrontation avec la Russie. Le plus sûr moyen d’apaiser une crise est-il de menacer l’adversaire, ou de montrer une réelle volonté de parier sur la paix ? L’Europe ne veut pas de cette option, elle semble bien décidée à nous entraîner dans un conflit total. Est-ce par folie, ou par calcul politique ? Seule alternative pour éviter la défaite aux prochaines élections et qui sait, des poursuites judiciaires pour les responsables de toutes les ignominies commises envers les peuples depuis sept ans ? La fuite en avant s’accélère. L’Allemagne en pleine récession s’apprête à mobiliser toutes ses ressources pour être prête à cette guerre dans 5 ans. Quelle folie, quelle absurdité. Ces gens sont fous et nous assistons depuis quelques semaines à une multiplication de ces imprécations. Sans avenir car sans solution, ils veulent en découdre.

Tous ces milliards pour rien, si ce n’est prolonger le conflit et permettre de trouver l’excuse qui mettra le feu aux poudre. Sans compter qu’une partie de ces sommes faramineuses termine dans des intérêts privés. Chaque jour, de l’aveu d’un médecin à Kiev, c’est entre 1000 et 1200 soldats qui sont éliminés sur le front. Quelle conscience abjecte peut supporter semblable sacrifice, pire, le nourrir d’une volonté perverse ? Qui, à part un monstre assoiffé de sang, prétextant sauver des valeurs que l’on cherche en vain dans les discours et agissements non seulement des dirigeants Ukrainiens mais européens. L’inconséquent Nicolas Tenzer a-t-il un moment lu la doctrine nucléaire de la Russie pour s’emporter dans cette belliqueuse déclaration ? Au-delà de l’imprudence des mots employés, il démontre l’impitoyable méconnaissance du dossier, c’est tout aussi inquiétant, car c’est avec ces informations que se forgent dans le mensonge les opinions publiques. Toute attaque des troupes russes par une nation sera traitée par des frappes préventives nucléaires. Quand on connaît la puissance de l’arsenal russe, on prend conscience qu’un seul missile serait suffisant pour réduire la France au silence. Ceux qui s’imaginent que l’on peut tirer sur le territoire russe sans craindre une riposte au motif qu’on prétend, par une argutie démente, ne pas avoir officiellement déclaré la guerre, sont de dangereux crétins. Ce n’est pas la Serbie ou l’Irak, états contre lesquels on pouvait sans trop de risques, déverser des bombes. L’imaginaire d’une immunité acquise à vie à force d’attaquer des nations faibles rend aveugle, le monde change et ne supporte plus la façon qu’à l’Occident de régler les conflits.

La macronie est le parti de la guerre. C’est là le malheur de laisser les commandes d’un pays à des amateurs et des incultes. Leurs inconséquences peuvent nous coûter cher. Une rébellion des oppositions serait la bienvenue, et nous verrions d’un œil rassurant des voix prônant la paix, donc l’arrêt des subventions dont l’unique résultat a été, est, et sera, la mort de milliers de pauvres bougres dans l’indifférence des dirigeants européens, ou pire, dans une jouissance perverse dont l’ insupportable évidence effleure de plus en plus nos esprits. À l’encontre de Brissot nous aimerions entendre la paix. N’y a-t-il donc aucun Robespierre, de la première heure, pas celui de la terreur, pour s’y opposer ? La peur sciemment entretenue en interne se heurte aux colères empilées depuis plus de sept ans. Le pouvoir acculé, affolé, ne peut plus rien faire pour conserver son trône et n’a trouvé que la guerre comme porte de sortie.