Vincent Verschoore
Il n'y aura pas de solution sans coopération de la population: protéger l'agriculture, et notamment l'agriculture artisanale qui se fait rouler dans la farine par la FNSEA et l'Etat, implique de comprendre en quoi elle est nécessaire à notre santé autant biologique que mentale, mais qu'elle ne peut exister dans un marché de libre concurrence face à des producteurs n'ayant rien à voir en termes de coûts de production et de normes environnementales.
Soit on veut un vaste choix de choses pas chères plus ou moins merdiques en termes de qualité intrinsèque et d'empreinte (engrais, désertification des sols, biodiversité, transports, etc..), soit on veut des produits plus qualitatifs mais à des prix raisonnables (accessibles à tous), et il faut s'organiser pour cela.
Cela implique du protectionnisme, de l'économie d'échelle, un choix plus limité, et l'intégration du facteur alimentaire et agricole dans la notion de santé générale de la population. En effet, acheter du low cost industriel blindé de sucre et d'additifs pour ensuite dépenser des fortunes en soins contre le cancer n'a aucun sens, sauf pour l'industrie médicale bien sûr. Si on prend tout en compte, l'alimentation industrielle coûte en réalité beaucoup plus cher (du fait de ses effets sur l'environnement et sur la santé) que ce qu'indique le prix affiché sur le produit. Evidement, le lobby de l'agrobusiness et du pharmaceutique qui tire les ficelles de l'UE ne veut pas que cela se sache.
Le problème, c'est que l'on ne peut pas payer en même temps le prix réel d'une alimentation propre en magasin, et les coûts cachés de l'alimentation industrielle via les impôts, les taxes et la dette. Il faut diminuer le prix du premier en éliminant au maximum le second, mais ceci implique un vrai choix politique que les élites corrompues actuelles ne risquent pas de faire.
Il faudrait donc ne plus leur laisser le choix, en commençant pas casser le monopole actuel de ces élites au Parlement européen et à la Commission.