Notre bon président est très fier du nouveau mot qu’il a ajouté à son vocabulaire : réarmement. À tel point qu’il le mélange désormais à toutes ces sauces fades et tièdes qu’il nous sert depuis sept ans. Réarmement dans tous les domaines - suite logique de ses annonces répétée plusieurs fois, moins logiques et plutôt ridicules : « Nous sommes en guerre ! »
Je ne sais pas quelles sont ses sources d’inspiration, mais, plus d’une fois, j’ai noté que ses envolées me rappelaient des souvenirs pénibles. Dans mon enfance, le parti et ses propagandistes lançaient des injonctions de la même nature : « Armons-nous, camarades, contre l’ennemi de classe ! » Et ils s’armaient avec des clés de prison.
Ne voulant probablement pas déplaire au chef, le jeune premier ministre se sent obligé de copier. Pour lui, soumis à l’actualité, nous devons nous lancer dans le réarmement agricole. Mais, en fin de compte, est-ce bien une copie ou la preuve de leur commune non-pensée, de leur croupissement dans l’uniformité grise du néant ?
Malheur au pays dont ceux qui le dirigent lui parlent en slogans. Car il y a, derrière l’ineptie des slogans, mensonge, mépris et signe de rupture. Les tyrannies de toutes sortes en font grand usage - ils sont leurs narcotiques de masse.