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6 mars 2024

Jonathan Sturel

L'inscription de l'avortement dans la Constitution n'est possible que parce que le régime a échoué sur tout le reste et qu'il se cherche donc ailleurs des victoires à fêter et des raisons d'être fier de lui.
Son bilan est catastrophique dans tous les domaines sans aucune exception mais son personnel politique a trouvé dans la constitutionnalisation de l'avortement un totem commun devant lequel s'incliner et se rappeler à soi-même à quel point il est progressiste, à quel point donc la France doit se féliciter d'avoir un tel personnel politique malgré ses échecs permanents dans tous les domaines.
Si notre pays était vivant, dynamique économiquement, si le niveau de vie était florissant, s'il n'y avait pas le risque de se faire poignarder à tous les coins de rue, si nous ne nous écroulions pas dans tous les classements mondiaux dans toutes les disciplines, en somme si nous étions un pays sur les rails nous n'aurions pas de temps à consacrer à ce genre de hochet puisque notre temps serait consacré à jouir d'une vie saine et pleine de promesses dans l'avenir et la jeunesse s'enthousiasmerait à l'idée de faire des enfants, de fonder des familles et de se projeter dans l'avenir.
Lorsqu'on en est rendu à célébrer l'inscription de l'avortement dans la Constitution avec les mêmes scènes de liesse que l'on observe dans les stades de football après un but, au lieu que cela soit le signe que le pays va bien c'est précisément la démonstration qu'il va très mal. Très mal au point que le seul vrai horizon que l'on offre à la jeunesse consiste en un accès toujours plus facilité à l'élimination des enfants à naître.
Le message est celui-là : « Oui, nous avons ruiné votre pays, dégradé vos conditions de vie, saboté votre avenir mais grâce à l'avortement que l'on vous propose de réaliser à échelle industrielle, la bonne nouvelle est que nous n'aurez pas à infliger cet avenir sombre à vos enfants. Vive le progrès ! »
Je ne vois pas comment un pays peut survivre, comment il peut trouver l'énergie de continuer après qu'on lui a injecté un poison moral aussi mortel dans l'esprit.