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3 mai 2024

OBSOLESCENCE DU ROBOT MAASTRICHIEN

Gabriel Nerciat


3/5/2024 - Un des débats politiques les plus fascinants que j'aie pu voir depuis longtemps.
On avait l'impression d'assister à une corrida interminable mais assez plaisante, où le taureau de combat était curieusement remplacé par une dinde immobile, pour le plus grand amusement et profit du toréador. Avec une mise à mort déjà accomplie à la moitié du spectacle.
Même moi, au bout de vingt minutes, j'avais pitié de cette pauvre cruche à la fois effrayée et arrogante, qui fuyait pathétiquement le regard de son contradicteur, ne maîtrisait même pas les dossiers techniques qu'elle était censée dominer (notamment sur l'immigration et le CETA), et essayait faute de mieux, pour ralentir l'issue du naufrage, de réchauffer les vieilles méthodes de délateurs antifascistes des années 1980 ou bien se réfugiait dans de pathétiques formules creuses apprises par coeur, qui tombaient anarchiquement dans le poste comme des cheveux artificiels dans une soupe que plus personne ne veut boire.
Cette pauvre fille disgracieuse, stupide, malpolie et maladroite, qui devrait se cacher pour ne pas tomber en dessous de 15% des voix au lieu de persister à faire campagne sur des plateaux de télévision, on croirait qu'elle a été choisie exprès, pour consommer de façon achevée et risible la fin d'une époque ; non seulement celle du règne de Macron mais aussi et surtout celle où des technocrates hautains, dogmatiques et ignares réussissaient encore à en imposer à des populations sans aucun rapport avec ce qu'ils pensent, vivent, ressentent ou disent.
Il y a quelque chose de mécanique dans ce type de personnage, de non-humain, de robotisé, qui donne une idée de ce que devaient être les femmes commissaires politiques dans la défunte Union soviétique - une Ninotschka qui n'arriverait jamais à rire, une androïde qui n'essaie même pas d'imiter la voix des hommes dont elle emprunte les traits.
Même Bardella, garçon assez doué mais plutôt lisse, y gagnait en aisance et en discrète exaspération morale.
Jusqu'à présent, je ne comprenais pas (il y a longtemps que je n'essaie plus de raisonner comme un électeur de gauche) en quoi tenait le succès d'un apparatchik prétentieux et atlantiste comme Glucksmann, mais maintenant je sais : il donne aux anciens électeurs de Macron l'illusion intermittente d'échapper au temps qui passe et à la dérisoire froideur des robots.
Game over, comme disaient les logiciels de jeux informatiques dans ma jeunesse. Mais surtout faute de combattants.