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4 juin 2024

BOULEVARD DU CRÉPUSCULE NORMAND

Gabriel Nerciat

4/6/2024 - Jeudi soir, le Banquier Président va sans doute venir une fois de plus au journal de 20H nous expliquer que hier c'est aujourd'hui et aujourd'hui demain, et qu'un nouvel Hitler (slave, cette fois) s'apprête à lancer ses armées et ses missiles sur l'Europe, en s'appuyant sur un réseau de partis nationaux-populistes ou chrétiens-conservateurs qui menacent d'entrer en force au parlement croupion de Strasbourg.
Munich, encore et toujours, mais Munich cette fois conjuré par la cohésion de l'OTAN et l'ardeur belliciste d'Emmanuel Macron, le sauveur de la construction européenne et des rentes de nos retraités "en même temps" (enfin, de moins en moins, vu l'ampleur de la dette publique et du déficit budgétaire).
Macron, un débarquement en Normandie à lui tout seul.
Auquel il manque seulement des bateaux pour voguer vers le large, et des amiraux pour les diriger.
"SVP, fournissez-les-moi avant qu'il ne soit trop tard", va-t-il plaider.
Les oppositions crient au scandale, mais moi je trouve ce numéro de comique troupier plutôt plaisant et opportun, même si très rebattu, à trois jours du scrutin.
Je suis même persuadé qu'il amusera beaucoup le locataire du Kremlin, et permettra à la liste Bardella de franchir la barre des 35%.
Quand on passe de "L'Europe c'est la paix" à "L'Europe c'est la guerre", c'est un peu comme quand une vieille star du muet essaie de se maintenir coûte que coûte, ainsi que le montre le film de Billy Wilder, en tête du palmarès à l'époque du cinéma parlant.
Bide colossal assuré.
Ceux qui ont vu le film savent qu'il finit assez mal.