11/6/2024 - Il suffit juste de le savoir et de s’y préparer. Toutes les conditions d’une apocalypse politique sont réunies. Au sommet de l’Etat, le délire narcissique atteint son paroxysme. La gauche se réunit en incorporant LFI c’est-à-dire en validant les thèses antisionistes sinon antisémites. Le RN est cette fois-ci vraiment aux portes du pouvoir. Nul mépris envers les gens qui pensent de bonne foi qu’il faut donner sa chance au parti lepéniste, celui qui n’a jamais gouverné. Mais nous, nous qui avons un minimum de culture historique et d’expérience de l’Etat, nous le savons : ce n’est qu’une vertigineuse illusion, une baudruche vide qui n’a strictement rien à proposer et isolé au gouvernement, dans un contexte d’embrasement général, d’obstruction systématique des juges et de la fonction publique, harcelé par un président qui a fait de la lutte contre « la peste populiste » son unique boussole, enfermé dans le carcan étroit du droit constitutionnel et européen, il ne pourra absolument rien faire – rien – s’il gagne les élections avec une majorité relative ou absolue et va s’effondrer en quelques semaines, quelques mois dans un pays en quasi guerre civile (le « quasi » est optimiste…). Cette dissolution est une monstruosité. Elle va déboucher sur une Assemblée encore plus déchirée, encore plus violente et hystérique, une France toujours plus ingouvernable. Les esprits n’ont pas été préparés, les institutions ne sont pas bloquées, le vote européen n’était pas un scrutin national et rien ne la justifiait. C’est une dissolution nihiliste, sans cohérence, sans objectif stratégique, sans le temps de la réflexion et de l’organisation, enfermée dans des délais extrêmement brefs et dans une période qui ne s’y prête pas à la veille des JO. Elle n’avait qu’un sens mégalomaniaque : couvrir l’humiliation de l’échec des Européennes par un coup de théâtre. C’est ainsi que la France est devenue l’otage d’un hubris devenu fou. La France glisse dans la fureur et la violence extrême alors qu’elle a besoin d’apaisement et d’unité. Nous vivons une ère de trahison.