Translate

28 juin 2024

Momentum

Anne-Sophie Chazaud

Mes amis,
Ma parole s'est faite rare, vous le savez, alors j'espère qu'elle aura, dans les circonstances très exceptionnelles que nous connaissons et sur lesquelles il n'est pas possible que je reste totalement silencieuse, un peu de poids.
Nous sommes à la veille d'entrer dans le fameux jour de trêve politique, la véritable trêve olympique d'un peuple français dont je n'ai pas peur de dire qu'il a été pendant des années martyrisé, supplicié, humilié, spolié, rabaissé, et j'en ai eu ma part à l'époque, comme tant d'entre vous, braves et courageux, résilients.
Concernant ces élections miraculeuses, tout d'abord, ceux d'entre vous qui me font l'honneur de m'avoir suivie tout au long de ces années de combat, savent ce que j'ai souvent dit : que les psychopathes finissent toujours par commettre l'erreur de trop, le coup de trop, la chose narcissique irrépressible et fatale qui permet finalement de les coincer. La dissolution au lendemain des élections européennes est cette fameuse pichenette (que je n'osais plus espérer pour ce pays-ci) d'une gouvernance caractérisée par sa nature psychopathique et perverse, qui se croit au-dessus de tout ("qu'ils viennent me chercher"), et qui finit par se perdre au miroir de son insuffisante suffisance.
Contrairement à ce que disent, naturellement, la myriade de tous ceux qui collaboraient jusqu'à présent avec le pouvoir de nullités malfaisantes que la France supporte depuis des années, ces élections ne sont pas une catastrophe, elles sont une bénédiction, une pichenette du destin facilitée par l'hubris de celui qui a maltraité ce pays comme jamais auparavant (et pourtant, avant lui, la barre était déjà haute).
Ce que je veux vous dire, principalement, mes bien chers amis, en cette avant-veille historique pour TOUT le peuple français, c'est : ne vous laissez pas voler cette élection, qui que vous soyez.
Ne vous laissez pas voler votre volonté. Ne vous laissez plus voler votre joie. Ne vous laissez plus voler votre grandeur, votre noblesse de peuple fier et généreux. Ne vous laissez plus humilier. Ne vous laissez plus intimider. N'ayez plus peur. Relevez la tête.
Ne vous laissez pas faire par leurs combines et leurs bourrages de crâne, leur faux théâtre d'une résistance qui était aux abonnés absents lorsque tant de nos compatriotes tombaient sous les coups conjugués d'un pouvoir corrompu, matériellement et moralement, et d'une pègre associée complaisamment à ce pouvoir hideux.
Lorsque vous irez voter, pensez à Lola, pensez à Thomas, pensez à Marin, pensez à Arnaud Beltrame, pensez à Samuel Paty, et aussi à toute la chaîne de corruption morale institutionnelle, cette véritable "banalité du mal" (pour reprendre la fameuse expression d'Hannah Arendt), ce véritable mal collabo qui, dans son administration vérolée, a permis que sa tête suppliciée roule sur notre sol trempé de larmes. Trop de larmes. Pensez à Ilan Halimi, à Sarah Halimi, à Mireille Knoll, pensez aux victimes de Mohamed Merah, pensez au Bataclan, pensez à la Promenade des Anglais, pensez au Père Hamel, impossible d'être exhaustive avec ce véritable Massacre de nos Saints Innocents, pensez aux innombrables victimes de cet esprit de lâcheté, de collaboration avec l'ennemi et de corruption qui a dominé la France depuis tant d'années.
Pensez à Notre-Dame de Paris en flammes, pensez à toutes nos églises qui, lorsqu'elles ne sont pas détruites doivent être protégées les jours de messes festives.
Pensez aux suppliciés de la guerre sociale absolue livrée aux Gilets jaunes, à leurs visages martyrisés, à leurs yeux énucléés, en même temps que nos espoirs d'alors, leurs mains arrachées, leurs gueules cassées, tout ça pour avoir juste voulu dire haut et fort qu'ils existaient, qu'ils n'étaient pas "des gens qui ne sont rien". Pensez aux Gaulois réfractaires moqués, humiliés, livrés aux quatre vents d'une mondialisation sans conscience par de jeunes banquiers pas même talentueux, pas même intelligents, tout juste nimbés d'une culture générale de façade étalée en surface longue comme une confiture de mauvaise facture et que des larbins propagandistes ont vendue au peuple français comme de la présidence philosophique.
Pensez à toute la somme de leur haine au moment de la crise sanitaire, à l'essence fascisante qu'ils ont alors révélée, qui était là, sous nos yeux, bien visible, bien répugnante.
Pensez aussi à tous nos aïeux qui sont morts pour que nous soyons la France et dont, depuis tant d'années, la mémoire est souillée et usurpée par des pouvoirs abjects au point que nous avons mal les jours de commémorations car nous nous sentons, à juste titre, éjectés de notre propre héritage, comme squattés par des nuisibles, sortes de punaises de lit politiques qui ont infesté notre patrimoine et notre avenir.
Pensez à ce qu'ils ont fait de nos fleurons, industriels, technologiques, pensez à vos factures énergétiques, pensez aux faillites d’entreprises, pensez à nos centrales sabotées par des irresponsables, pensez à ce que sont devenus les grands services publics qui faisaient notre fierté dans le monde entier -je pense notamment à notre service public de la santé -, pensez à la désinstruction méthodique à laquelle ils ont livré nos enfants. Pensez aux enseignants recrutés sur le Bon Coin.
Pensez à la somme de leurs magouilles, celles qui ont permis la vente du pays à la découpe, aux copains, aux intérêts étrangers, à l'esprit général de prédation et de corruption qui règne depuis tant d'années.
Pensez à tout cela mes amis, au moment où vous irez voter, car il faut impérativement aller voter et que pas une voix ne manque.
Il existe, vous le savez, selon Descartes, une preuve de l'existence de Dieu, et c'est en l'occurrence le fameux cogito, je pense donc je suis. Pour moi, il en existe désormais une seconde, et c'est cette élection véritablement providentielle :-)))
Elle permet de relever la tête, de revoir de l'espoir là où tout n'était plus que cloaque, ensauvagement, tiers-mondisation, magouilles et renoncements. Et, qui n’était plus, pour ce qui me concerne, que silence résigné.
Alors voilà, Dimanche et le dimanche suivant, mes amis, soyez une foule sentimentale en raison de tout le mal qu'on peut vous faire, comme dit la chanson, parce que tout ceci est tellement beau, mais soyez aussi une foule rationnelle et logique qui tire ENFIN les enseignements de toutes ces années d'errance qui sont autant d'années perdues pour notre si beau pays. Ne vous laissez pas bourrer le crâne par les dépressifs des internets et d’ailleurs qui geignent à longueur de temps que voter ne sert à rien simplement parce que cela alimente leur petit commerce nihiliste. Ne vous laissez pas intimider par le chantage au chaos, à la guerre civile, ceux-là mêmes qui, il y a encore quelques jours, voulaient la guerre mondiale et se disaient, dans une répugnante légèreté, prêts à envoyer mourir nos enfants Dieu sait où alors même que notre propre pays s'effondrait sous nos yeux de par leur volonté et avec l'appui des émeutes de la pègre sur laquelle ils comptent en toutes circonstances : il y en aura, oui, des émeutes, et soyez bien certains que le pouvoir compte une ultime fois là-dessus, mais cela n'a aucune importance, car cette fois-ci, le peuple aura compris que c'est SA bataille. Cet odieux chantage et le syndrome de Stockholm qu'il induit chez certains ne sont plus de mise : nous passerons outre les menaces, la terreur, la violence et la haine anti-démocratique à l'œuvre depuis trop longtemps.
Le peuple français va désormais passer outre : passer outre les injonctions, les procès moraux, les théâtres de vertu (ils s'y sont tous collés, la grande internationale des multimillionnaires ultraprotégés qui demandent au peuple français de ne bénéficier, quant à lui, d'aucune protection, du footeux mononeuronal à la vieille gauchiste édentée en passant par les geeks no life évoluant dans le monde simple et binaire du numérique constitué de 0 et de 1 (méchants/gentils) et qui combattent dans un Star Wars imaginaire avec des épées en plastique pendant que les nôtres meurent sous les coups de vrais couteaux. Ils ont tout essayé. Ils n'ont plus de cartouches.
Prouvez-leur qu'ils avaient raison de dire qu'il y a ceux qui sont quelque chose et ceux qui ne sont rien : ils sont le RIEN, ils l'incarnent, tandis que nous, c'est-à-dire le peuple souverain (et qui le redeviendra de plus en plus, il faut bien commencer par quelque part), nous sommes TOUT. Renvoyez-les à leur néant et rebâtissons tous ensemble ce beau pays.
Sachez que le monde entier nous regarde et attend beaucoup de nous.
Je vous souhaite donc un excellent week-end.
PS : ce message ne s’autodétruira pas.