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3 juin 2024

SUR LES PROFITEURS ET LES PROFANATEURS DU 6 JUIN 1944

Gabriel Nerciat

2/6/2024 - Au point où nous en sommes, je crois qu'il n'est même pas opportun ou nécessaire de s'indigner de l'absence de toute représentation officielle de la Russie aux commémorations du débarquement de Normandie, dans quatre jours.
La présence de surcroît de l'infâme président-escroc ukrainien, celui-là même qui s'est allié sans complexe aux héritiers du bandérisme pro-hitlérien responsable de l'extermination de ses pères, ne fait que souligner à quel point ce type de cérémonie pue la pourriture excrémentielle, la récupération idéologique et le chiqué négationniste absolument écoeurant.
Durant mon enfance et dans ma famille paternelle, d'ailleurs, de tradition gaulliste, où mon oncle avait participé à l'âge de 18 ans au débarquement de Provence, on ne commémorait ni ne mentionnait jamais le 6 juin 1944 - que ma grand-mère, ancien officier de liaison du BCRA souvent en butte à l'hostilité des agents du SOE, assimilait à un épisode de l'histoire anglo-américaine (bien plus que de l'histoire française).
Je rappelle du reste souvent à mes cadets, qui ne me croient pas, qu'avant l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, aucun gouvernement français, pas même celui de Valéry Giscard d'Estaing, n'a jamais jugé bon de commémorer l'évènement (le 8 mai d'ailleurs n'était même pas férié).
Mais là, alors même que le Banquier Président s'apprête à missionner des formateurs militaires français en grand nombre sur le sol de l'Ukraine pour encadrer les jeunes conscrits inexpérimentés que le pétomane de Kiev va envoyer au massacre pour tenter de retarder l'inévitable désastre, on franchit encore un degré de plus dans l'ignominie et l'avachissement atlantiste.
En réalité, le 6 juin 1944, pour un grand nombre d'élites libérales et progressistes de France, n'est pas la date d'une bataille ou d'un évènement historique, aussi majeurs fussent-ils, mais celle d'une fête religieuse et liturgique, essentiellement atemporelle donc, exactement comme le 3 novembre 1789 (date de la promulgation de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen par ce qui était encore plus ou moins une monarchie constitutionnelle).
On peut d'ailleurs prévoir qu'un beau jour, il ne restera plus que ces deux seuls jours fériés, en plus de Noël et de la Saint-Sylvestre, dans le futur calendrier européen - si du moins l'OTAN parvient à survivre à la victoire de Poutine en Ukraine comme à celle de Trump aux Etats-Unis.
Raison de plus pour ne pas consentir une seconde d'intérêt ou d'émotion à ce spectacle funèbre.
La seule posture décente, ou patriotique, est celle du déserteur.
Tant pis pour les morts du cimetière militaire de Colleville-sur-Mer.
Eux au moins, dans la froideur venteuse de leur suaire normand, doivent savoir qu'ils ne sont morts ni pour le salut de la France ni pour la réalisation du projet de Jean Monnet ni pour l'humiliation de la Russie.