Gabriel Nerciat
Bon, c'est vrai que c'est assez amusant, ce début juillet, mais il va quand même falloir faire cesser la comédie tôt ou tard.
Résumons.
Un président mal réélu et détesté de son peuple reçoit une baffe magistrale aux élections européennes, dissout dans la foulée l'Assemblée nationale en posant aux Français qui l'ont désavoué une question de confiance qu'il feint de trouver légitime, prend une deuxième baffe après avoir été doublé par son Premier ministre, et récolte au final une Chambre basse coupée en trois, totalement ingouvernable.
Puis, trois jours après le désastre, le même vient négligemment nous faire savoir par voie de presse, comme si rien ne s'était passé, qu'il attendait que les trois vaincus du scrutin législatif (ses alliés centristes et les vieux tocards chiraquiens et radicaux-socialistes) lui proposent une coalition de gouvernement lorsqu'il daignera, un jour ou l'autre, les recevoir.
J'ai raté quelque chose, ou nous sommes bien en pleine bouffonnerie ?
D'aucuns nous disent qu'en validant, au second tour des législatives, le hold-up électoral baptisé Front républicain, les Français ont préféré le chaos à Jordan Bardella.
Fort bien.
Mais dans ce cas, c'est Monsieur Chaos qu'il faut nommer à Matignon, ou sa soeur Madame Anomie.
Les prétendants ne manqueraient pas : Monsieur Cohn-Bendit, Monsieur Le Bras, Monsieur Corcuff, Madame Rousseau, Monsieur Branco, même Monsieur Arnault (Raphaël).
En tout cas, de deux choses l'une : soit le Banquier Président et ses électeurs si raffinés acceptent d'endurer le chaos pendant trois ans, soit Emmanuel Macron fait la seule chose qu'un président de la Ve République doive faire en pareille circonstance : présenter ses excuses à la Nation et partir.