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20 juillet 2024

Radu Portocala

L’entrisme est une stratégie conçue par Trotski qui consiste à infiltrer des organisations politiques adverses et l’appareil de « l’État bourgeois ». N’est-il donc pas dans l’ordre des choses que le trotskiste Mélenchon veuille l’appliquer ?
Depuis des décennies, le trotskisme bénéficie d’une confusion : parce qu’opposé à Staline, on prétend qu’il serait autre chose que le communisme. Et on fait semblant d’oublier que Trotski était un communiste zélé, un communiste violent, proche de Lénine, théoricien de la terreur rouge.
Le communisme - et donc le trotskisme - ne peut s’appliquer que par la dictature. Il le dit lui-même quand il prétend instaurer la « dictature du prolétariat » - formule malhonnête, car le prolétariat est le premier qui subit cette dictature et ses conséquences. Il ne peut être que ce qu’il a été en Union soviétique, en Chine, au Cambodge, en Europe centrale et orientale, à Cuba, en Éthiopie : une dictature brutale, éliminant toute forme d’opposition et dont le seul but est de se maintenir au pouvoir et qui a conduit tous ces pays à la faillite.
Dans le monde occidental - et particulièrement en France - le trotskisme a assez d’adeptes et, ce qui devrait étonner, leur nombre semble augmenter au lieu de diminuer. C’est, bien entendu, la conséquence d’une grave inculture politique, mais aussi du rejet par beaucoup d’une classe politique inepte qui a décidé d’ignorer définitivement le peuple et qui ne survit que par cette ignorance.
Pourquoi Mélenchon et ses amis ne profiteraient-ils pas de cette situation qui leur est devenue tellement favorable ? Ils réclament des postes et plus ils en obtiennent, plus ils en réclameront. Leurs exigences s’appuient sur l’utilisation démagogique d’une volonté populaire peu claire et sur la menace des troubles qu’ils peuvent déclencher. Avec l’aide de ceux qu’ils veulent anéantir, ils construisent une puissance qui devient petit à petit pouvoir et, un jour, plus rien ne pourra s’y opposer.
On dit que la gauche est une maladie française. Non. La maladie est dans le camp d’en face, là où on refuse de comprendre la gauche et où on fait semblant de la combattre avec des gants en soie.