Maxime Tandonnet
12/8/2024 - Quelle suite politique après la « trêve enchantée » (sic) des JO ? La question qui se pose aux dirigeants de ce pays, en ce moment, n’est pas en termes de redressement de la France ou de bien public. Comment lutter contre les déficits et la dette ? Contre l’effondrement scolaire et améliorer le niveau ? Combattre l’insécurité et la violence ? Traiter les questions du logement, de l’hôpital ? Maîtriser l’immigration ? Enrayer la hausse de la pauvreté ? Bref, gouverner la France ? Tout cela ne leur vient même pas à l’esprit. Ils ne songent même plus à faire semblant. Officiellement, tout est parfait, alors pourquoi se casser la tête ? La seule chose qui importe, dans leur cerveau malade, c’est la manière de prolonger le plus longtemps possible le rêve olympique… D’ailleurs, le prochain Premier ministre, tiré d’une pochette surprise, pourrait bien être choisi parmi les figures emblématiques de ce triomphe. Le discours officiel, politico-médiatique, n’a pas lésiné sur les superlatifs : enchantement, trêve enchantée, sublime, émerveillement, sensationnel, extase, gloire, etc. Un peu comme pendant le covid 19, le macronisme s’est approché de son idéal consistant dans l’adoration d’une étoile entourée de ses disciples et courtisans, sur les cendres de l’ancienne vie publique (partis, majorité, parlement, gouvernement) et rayonnant sur une foule (médiatique) hallucinée. L’objectif politique est enfin quasiment atteint : une force centrale confite dans l’adoration du chef, composée de ses premiers admirateurs et de la « droite » enfin agenouillée, domptée et soumise, face aux deux épouvantails, les deux extrêmes ou populismes qui se haïssent à s’entretuer. Les JO ont encore accentué ce schéma en opposant le troupeau central – bêlant de béatitude – et les deux « pestiférés » (LFI et RN) réticents à « communier » dans l’éblouissement collectif – et qui s’en trouvent toujours davantage diabolisés. Il faut dire que les bases du système sont fragiles. Il repose sur la vénalité, la bêtise et la soumission des courtisans d’une part et sur la haine névrotique qui règne entre les trois blocs, le bloc central et les deux extrêmes. Imaginons qu’une partie des lèche-bottes du bloc central, soudés par l’opportunisme, entrent en dissidence ou que les deux pestiférés trouvent un terrain d’entente ponctuel : le système vole aussitôt en éclats. Que faut-il faire? Difficile de concevoir la moindre issue prévisible tant l’atmosphère est polluée par l’hypocrisie et la courtisanerie, mais se tenir prêt car la chute pourrait bien venir plus vite que prévu. Il ne manque que la relève… aussi conviendrait-il que toutes les personnes qui n’ont pas trempé dans la déchéance morale et intellectuelle d’aujourd’hui s’unissent par-delà les clivages et se préparent à proposer aux pays un autre modèle fondé sur la restauration de la démocratie – le pouvoir du peuple.