Maxime Tandonnet
10/8/2024 - Le JO de Paris se sont bien passés jusqu’à présent, pas de blocages ni d’attentat terroriste. D’ailleurs, il se sont bien passés comme tous les JO récents notamment ceux de Londres en 2012. Il n’y a pas de quoi les dénigrer, une belle réussite, certes, mais pas de quoi non plus fanfaronner. Ils ont eu un air de fête, les jeunes ou moins jeunes regardaient la télévision et ils étaient contents. Ces JO avaient leurs moments comiques aussi, drolatiques comme les polémiques autour de la qualité baignable des eaux de la Seine. Dans quelques années, on en rira franchement. L’humour, c’est toujours ce qui reste en dernier.
Bien sûr on aimerait connaître le coût financier réel, le solde des dépenses sur les recettes, bref, le coût pour les contribuables, mais la question est profondément taboue, il ne faut pas y compter, on ne le saura jamais.
Les résultats de la France sont satisfaisants. Il eût été dramatique que la France batte les records du monde de médailles. Vous imaginez l’hystérie triomphaliste à laquelle nous eussions eu droit autour du zozo national ? 5ème ou 6ème, pour un pays organisateur, c’est correct, c’est même optimal. (Les Anglais étaient 3ème en 2012, c’était déjà trop, au risque de leur monter à la tête). Les performances sportives d’un pays sont en général inversement proportionnelles à son niveau de liberté de pensée, de culture et d’intelligence et parfois conforme à son niveau d’abrutissement ou d’embrigadement. Être dans la moyenne, conforme au niveau général d’un pays, est plutôt une bonne nouvelle.
Le sport est certes une activité humaine essentielle, une valeur fondamentale, mais au sens de l’effort physique qui permet d’entretenir sa santé et de penser dans un corps heureux. « Aucune pensée intelligente ne vient autrement qu’en marchant », comme disait l’Autre, ou à peu près. [C’est en ce sens que j’ai moi-même la passion du sport – du mouvement, de l’activité physique, la satisfaction de la fatigue qui stimule des hormones de plaisir, détend et donne l’envie de lire et réfléchir.]
En revanche, le culte ou la religion de la performance sportive est fondamentalement stupide. Courir plus vite, sauter plus haut, lancer plus loin, c’est exactement la même logique que celui qui pisse le plus loin (comme chantait Renaud), ou celui qui bouffe le plus de saucisses ou celui qui gueule le plus fort. C’est pareil, la même logique, désolé de le dire, la même logique…
On a bien le droit de s’en amuser, panem et circenses évidemment [et moi-même me suis parfois pris au jeu, avec mes gosses, sur le canapé et une cannette de cervoise à la main, c’était vraiment sympa]. Mais on n’a pas le droit de ne pas en être conscient ; au pire, c’est idiot, au mieux, ce n’est qu’un jeu, même planétaire, même médiatisé. Et de relativiser les choses, les prendre trop au sérieux, comme un enjeu national grandiose, ou, à l’inverse une odieuse dérive fascisante (ou autre délire mystico-savant) est signe patent d’imbécilité.
Ce qui m’agace, ce sont les récupérations politiciennes. Ces abrutis [connards en terme vulgaire] qui sont élus par les citoyens pour essayer de travailler au bien commun, et qui ne trouvent rien d’autre de mieux à faire, pour compenser leur nullité et leurs échecs, que de pavoiser pour s’afficher au centre de la joie collective. Qu’ils aillent se faire voir… [regardez comme je suis poli !]