25/8/2024 - Robert F. Kennedy Jr, candidat indépendant qui s'est retiré, il y a deux jours, de la course à la présidence américaine au profit de Donald Trump, résumait son programme en trois points : détruire le pouvoir du complexe militaro-industriel, assurer la sécurité des frontières et reconstruire la classe moyenne de son pays.
Il est assez remarquable que Kennedy, régulièrement présenté comme populiste, était détesté par ce qu'on appelle les MSM (mainstream media) presque plus que Trump, tout en étant, selon Yougov, l'homme politique préféré des Américains (https://today.yougov.com/.../48441-what-do-americans...).
En français, le premier article sur lequel on tombe en cherchant des informations sur l'ex-candidat s'intitule : "Le monde fou, fou, fou, fou de Robert F. Kennedy Jr" (sic).
On le voyait sans doute comme un traître qui a quitté son camp historique, à savoir le parti démocrate. Pourtant, Kennedy Jr s'est toujours réclamé de l'héritage de son célèbre père, Robert Kennedy, tué durant la campagne présidentielle le 5 juin 1968. On peut se douter que ce dernier serait aujourd'hui qualifié, lui aussi, de populiste complètement toqué. Rien que pour son célèbre discours prononcé à l’université du Kansas, le 18 mars 1968 :
"Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes.
Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer.
Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes.
Il comptabilise la fabrication du fusil de Whitman et du couteau de Speck (Whitman et Speck étant des tueurs de masse américains des années 1960), ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants.
En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux.
Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages.
Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants.
Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture.
Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays.
En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue."