Maxime Tandonnet
31/8/2024 - Transgression : viol d’une loi ou d’une règle d’un principe de la vie en société. Anomie : perte des repères intellectuels ou moraux. Les deux vont de pair. En ce moment, la politique nationale est rongée par l’impuissance, l’incapacité chronique à améliorer la vie des Français et à préparer l’avenir. De mandat en mandat, depuis une quarantaine d’années elle ne fait que cumuler les échecs et les déceptions. Les raisons en sont bien connues : le pouvoir s’est dépossédé de ses leviers d’action, par la judiciarisation de la vie publique, les transferts de compétences à Bruxelles ou ailleurs…
Et puis, ayant intériorisé cette incapacité à faire bouger les lignes, le pire de tout est qu’il y a renoncé au fond, il a démissionné. D’où la fuite dans la communication : paraître, faire semblant d’agir. Tout ceci est bien connu.
Mais en ce moment, une nouvelle tendance se dessine. La communication, le bavardage intempestif ou les gesticulations ne suffisent plus pour faire illusion. C’est comme l’accoutumance à l’héroïne ou la cocaïne : il en faut toujours davantage. Alors, au-delà de la com’, l’heure est à la transgression : violer la règle ou le principe pour créer un effet de sidération. Rien ne les arrête, aucune limite morale ou intellectuelle. Trois exemples :
M. Ciotti, président de LR, qui accomplit l’impensable : passer à l’adversaire lepéniste tout en restant président d’une formation qui lui a fait confiance, en emportant avec lui la marque du parti, ses finances, son identité… Bien sûr la trahison est à la mode en ce moment, mais là nous avons eu la trahison suprême, la trahison des trahisons…
Autre transgression incroyable : le NFP, autrement dit la gauche radicalisée, qui tente d’imposer par la menace de la rue une première ministre pure techno associée à la catastrophe de la gestion de Paris, jamais élue, n’ayant jamais rien prouvé de positif, uniquement connue pour la radicalité de ses positions. Pour des prétendus démocrates de gauche, cette pirouette ou coup du magicien sans le moindre égard envers la volonté populaire - techno jamais élue - relève du mépris le plus caractérisé du suffrage universel. La mode aussi…
Enfin, depuis 45 jours, la France n’est pas gouvernée, elle n’a pas de gouvernement. C’est du jamais vu ni pour la Vème ni pour la IIIème ni pour la IVème. Cela signifie : ma splendeur jupitérienne vous suffit, braves gens, vous vous passerez d’un gouvernement aussi longtemps que je le voudrai, et rien à faire des articles 20 et 21 de la Constitution. Anomie et transgression sont devenues les deux mamelles de la politique française. En politique nationale, elles ne valent pas mieux que l’ensauvagement dans la rue. Exemplarité, exemplarité… C’est exactement de la même nature.