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3 septembre 2024

La question tragique de l’institution présidentielle

Maxime Tandonnet

2/9/2024 - Un personnage public est rémunéré par prélèvement sur les finances du pays pour œuvrer au bien public. Quand il devient nuisible se pose forcément la question de sa pérennité. La personnalité de l’actuel occupant de l’Élysée n’est pas seule en cause, je suis désolé de le dire, mais ce serait trop facile. S’en tenir à l’allergie personnalisée envers l’actuel occupant de l’Élysée est absurde et de courte vue. La gauche extrémisée demande sa destitution. Mais pour mettre qui à la place ? Je regrette de devoir dire cela mais ceux qui pensent qu’un Mélenchon ou une Le Pen ou tout autre à l’Élysée feraient moins mal, moins atrocement mal, sont des imbéciles. Le processus de l’effondrement est désormais connu. Un personnage assez médiocre, intellectuellement et moralement mais d’une vanité hors norme, se voit promu roitelet par un matraquage médiatique indécent. Alors il est élu par défaut, parce que les médias l’ont promu à ce moment et qu’il n’y en a pas d’autre, sur la base de gesticulations, d’une belle gueule de grimaces et de belles promesses. Le passage de l’extrême médiocrité intellectuelle et morale au statut de roitelet élyséen lui fait perdre complètement la tête – je le répète, au-delà de la personnalité de l’actuel. Dès lors, il se prend pour une sorte de phénix national, gourou suprême ou quasi dieu. Il perd tous les repères du bon sens comme une girouette devenue folle. Plus rien ne l’arrête, aucune limite ou conscience du bien et du mal. Une vanité paroxystique est son seul guide. Et son comportement exubérant plonge le pays dans le chaos et la calamité – ou aggrave le chaos et la calamité. Comment sortir de cette tragédie ? C’est très difficile car personne n’en a vraiment conscience et les politiques sont béats d’admiration devant un modèle qu’ils rêvent de conquérir à leur profit. Alors, on pourrait imaginer une république pure, sur le modèle de 1793, sans président de la république – autre que le peuple souverain, le référendum, des représentants du peuple destituables ; ou bien une monarchie constitutionnelle sur le modèle britannique, hollandais ou espagnol – loin de la perfection mais qui nous épargne au moins le grotesque des gesticulations élyséennes et le chaos qui s’ajoute au chaos ; ou encore une république avec un président constitutionnel et arbitre discret sur le modèle français de la IIIe République quand elle fonctionnait à peu près (jusqu’à 1920), en l’améliorant pour limiter l’instabilité. Un président de Ve République ne convient qu’à des hommes d’État exceptionnels qui placent le destin de la France avant le leur et qui démissionnent quand ils ont perdu la confiance. Ce temps est révolu. Le système était fait pour de Gaulle, non pour quiconque d’autre. En finir avec la comédie actuelle qui plonge la France dans l’ignominie, le ridicule, le chaos et la destruction.