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16 octobre 2024

Abbé Pierre, covid : que de similitudes

Gérard Maudrux

8/10/2024 – Il est étonnant de voir à quel point, et avec quelle facilité on peut mentir aux citoyens, leur cacher des vérités et des énormités connues de tous au plus haut niveau. C’est déconcertant et inquiétant.

On assiste aujourd’hui à un déferlement de toute la presse concernant le comportement de l’abbé Pierre. Mais que ne l’ont-ils dénoncé plus tôt ? Tous savaient, personne n’a rien dit, et ceux qui se sont exprimés passaient pour des menteurs.

Cela fait 70 ans que ses frasques étaient connues, 70 ans d’omerta. 70 ans de secrets. Déjà en 1955, lors de sa tournée aux États-Unis, des femmes se sont plaintes à New-York, Chicago et Washington, et son séjour avait dû être écourté. Même chose à Montréal où il fut reconduit à la frontière avant la fin du séjour. Les archives de l’archevêché de Paris signalaient déjà 24 plaintes officielles en 1964. Une lettre de Monseigneur Veuillot parle de « grand malade mental » et de « jeunes filles marquées pour la vie », car il ne s’agissait pas seulement d’attouchements, mais de viols, y compris sur mineures. L’abbé était en permanence surveillé par un garde du corps, le socius, pour empêcher que des femmes s’en approchent, ce qui ne l’empêchait pas de se rendre régulièrement dans les maisons closes comme à Genève, relaté par une femme témoin dans une émission de Dechavanne (Ciel mon mardi, en 1990). Aucun crédit ne sera alors accordé à ce témoignage qui sera vite enterré.

70 ans de secrets, comme pour les 50 ans de secret défense du covid, cela permet de ne pas savoir ce qui se passe réellement, et de tout cacher jusqu’à ce que les responsables aient disparus ou soient à l’abri de poursuites, leur permettant également de poursuivre leurs exactions.

Ce qui se passait est tellement énorme. Avec les autorités prévenues, les gardes pour écarter la gent féminine, les séjours écourtés pour comportement inapproprié, l’abbé envoyé en « centre de redressement » de l’Église en Suisse en 1957, qu’on ne me dise pas que la presse n’était pas au courant. Soit les journalistes l’ont bien caché, soit ils sont totalement incompétents, ne font pas leur boulot et ne servent à rien.

Même chose aujourd’hui avec le covid. On nous a menti sur tout depuis le début, et ceux qui ont menti l’ont fait en toute connaissance de cause. Olivier Véran savait que le vaccin n’empêchait pas la transmission. Et pourtant, c’est au motif d’éviter de contaminer les autres qu’on a imposé inutilement ces vaccins à certaines professions et à des jeunes qui n’avaient rien à craindre du virus. Qui dans la presse a trouvé cela bizarre, a posé les bonnes questions ? Ils savaient comme l’ont reconnu, il y a 3 jours, les journalistes de CNews. Tous savaient, car c’est leur métier de chercher à savoir.

Les journalistes ont gobé, et surtout retransmis les mensonges de nos politiques, sans rien dire. Ils avaient fait la même chose quand l’abbé Pierre avait été mis à l’écart en 1957, avec comme excuse une « cure de hernie diaphragmatique ». C’est bien connu, une hernie cela se traite dans une clinique psychiatrique, pas dans une clinique chirurgicale ! Ils font de même aujourd’hui, sans faire aucune recherche, pourtant la base du journalisme, et sans poser les bonnes questions. Les temps changent, pas les méthodes.

« Le mensonge est une pratique détestable contre laquelle nos démocraties occidentales sont largement protégées, grâce, notamment, à l’action de la presse. » (Jacques Chirac)

L’origine du virus, les recherches sur les gains de fonction, l’efficacité de certains traitements précoces, l’inefficacité du vaccin, les effets secondaires, les causes de surmortalité, etc. Aujourd’hui on accuse les réseaux sociaux de colporter ce qu’autorités et médias officiels considèrent comme des mensonges. C’est faux, et c’est même le contraire. Puisque les canaux normaux de communication mentent quand ils veulent, et ne font que cela, seuls les réseaux sociaux peuvent dire la vérité, certes au milieu d’autres mensonges. On arrive à une situation où on ne sait plus qui dit la vérité, qui ment. Les conséquences peuvent être graves à tous les niveaux.

“L’esprit de l’homme est ainsi fait que le mensonge a cent fois plus de prise sur lui que la vérité” (Érasme).

Tant que les politiques, qui devraient donner l’exemple, tant que les médias chargés d’informer ne seront pas lourdement sanctionnés quand ils mentent, le mensonge restera banal et plus fréquent que la vérité. Aujourd’hui les mensonges deviennent vérités avant d’être démasqués, et celui qui dit la vérité passe pour un menteur, un complotiste, un charlatan. Et quand on s’aperçoit qu’il disait la vérité, personne ne le relèvera. « Celui qui ne connait pas la vérité n’est qu’un imbécile. Mais celui qui connait la vérité et la qualifie de mensonge est un criminel. » (Bertolt Brecht)

70 ans de secrets, de mutisme de la presse pour l’abbé Pierre, c’est l’équivalent des 50 ans du secret défense du covid, manière de ne savoir ce qui s’est réellement passé, ce qui a été caché, qu’une fois que les responsables ne seront plus là. Et ceux qui en auront subi de lourdes conséquences ne seront sans doute pas là pour s’en plaindre.

“La politique est l’art de mentir à propos” (Paul Valéry), et soyez sans crainte, ils vont continuer tous à vous dire la vérité, c’est leur raison de vivre car ils mentent comme ils respirent :

« Personne n'ose chercher la vérité. Ceux qui cependant la cherchent n'osent la trouver. Ceux qui cependant la trouvent n'osent pas la dire. Ceux qui la disent ne sont pas écoutés » (Alfred SAUVY)