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5 octobre 2024

LE SEUL VRAI COMPLOT IGNORÉ DE LA MOITIÉ DU MONDE

Gabriel Nerciat

Depuis le début du procès de Mazan, quand j'entends causer certaines féministes, j'ai l'impression qu'elles se prennent pour les héroïnes d'un roman complotiste ou d'un film de Roman Polanski – que par ailleurs elles détestent.
À les entendre, elles auraient soudain découvert et révélé au monde notre secret le plus ancien et le mieux caché (par nous, je veux dire les hommes de souche européenne encore vaguement attirés par les charmes de l'autre sexe) : notre plaisir constant, évident et le mieux répandu est de droguer nos épouses, concubines ou maîtresses afin de les offrir à leur insu non seulement à la jouissance de nos amis proches (parbleu, c'est qu'on sait recevoir et partager, nous) mais même à celle du premier quidam ou poivrot qui passe sur la Toile ou dans la rue ("jouir sans entraves", comme disait l'autre).
Et puis, voilà, donc : maintenant, il ne nous reste plus qu'à avouer.
Notre dernier petit secret d'initié, vieux comme Sardanapale, vient d'être éventé.
Non seulement nous avons renoncé à l'art équestre et aux réunions d'anciens combattants, mais on ne pourra même plus prêter notre chérie à nos copains de beuverie et nos collègues de bureau au début du week-end : si ce n'est pas malheureux.
À la place, le soir, on lira solitairement les livres d'Irène Théry et de Mona Chollet pendant que les femmes partiront en croisière pour Lesbos ou la cité onirique de Fellini.
Si l'on s'endort au bout de dix pages, sûr au moins que les "autrices" (quel sévice) ne viendront pas abuser de la profondeur de notre sommeil.