Marc Amblard
Très récemment, j’écoutais une jeune neuroscientifique américaine s’exprimant sur le sujet et j’ai trouvé son exposé aussi intéressant que facile d’accès.
Elle commence par un constat que nous avons tous partagé : le cerveau n’aime pas changer d’avis.
C’est pourquoi nos raisonnements sont notamment déformés par deux facteurs :
1) Le biais d’ancrage
Par ce biais nous nous accrochons à la toute première information que nous captons sur un sujet donné. Elle est alors gravée dans le marbre.
2) Le biais de confirmation
Il consiste à filtrer inconsciemment les informations reçues qui contredisent nos idées ancrées et plus généralement tout ce qui compose nos croyances. Et quand bien même, nous accepterions d’en prendre connaissance, nous leur accordons bien moins de poids que celles qui confortent nos préjugés.
Pourquoi sommes-nous si peu évolutifs ?
Les neurosciences défendent l’hypothèse selon laquelle, une fois qu’il a « engrammé » une information, notre cerveau doit se restructurer et établir de nombreuses connections afin de l’insérer dans notre réseau neuronal.
Aussi, toute autre information divergente est perçue comme une agression en ce qu’elle bouscule cette structure réticulaire. L’individu perçoit alors une sensation désagréable.
Une autre explication tient au fait que nos idées sont intimement liées à notre identité. Or, notre cerveau apprécie très peu les menaces envers notre « moi » profond.
C’est pourquoi, changer d’avis nous impose un effort si important que nous préférons le plus souvent ignorer des éléments preuves dérangeants. Cela peut même nous pousser à développer une réaction agressive envers notre contradicteur.
Nul doute que cela vous parle...
25/10/2024