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9 novembre 2024

H16

Un article de Henry Bonner

Au mieux, les politiciens ne créent pas de valeur. Au pire, ils en détruisent.


9/11/2024 – Les élections prennent fin aux États-Unis. Les journaux offrent des théories sur l’impact du résultat autour du monde. Par exemple, la rédaction du journal Le Monde affiche le point de vue suivant :

“C’est la fin d’un cycle américain, celui d’une superpuissance ouverte et engagée dans le monde, désireuse de s’ériger en modèle démocratique − la fameuse « cité qui brille sur la colline » vantée par le président Ronald Reagan.”

Le nouveau président crée, pour eux, un risque de repli dans les programmes en cours – comme la lutte contre les émissions de carbone, par exemple. La rédaction du journal prend parti avec transparence, contre le changement de direction :

“La victoire de Donald Trump au terme d’une campagne d’une virulence populiste, misogyne et raciste sans précédent est aussi de mauvais augure pour les femmes, pour les immigrants et pour la démocratie en général.”

Le site Reporterre annonce même en toute modération “le retour du fascisme et du backlash écologique” ! Bref, les médias annoncent un changement du cours de l’Histoire. Les présidentielles créent l’occasion pour des ventes, des clics, et de la publicité. Selon l’estimation du Myles Report, les dépenses autour des présidentielles américaines de 2024 – sur des plateformes comme Facebook et Google, sur les chaînes de télé, ou dans les journaux – atteignent 18 milliards de dollars !

Le graphique ci-dessous, du Financial Times, montre la hausse de la fréquentation de chaînes d’actualité, Fox News, CNN, et MSNBC, qui grimpe dans les années des présidentielles, en 2012, en 2016, et en 2020.


Les dépenses en publicités sont en partie financées par les contributions de particuliers et viennent aussi de la part d’entreprises en quête de la faveur des dirigeants une fois élus. En effet, les entreprises courent des risques de la part des gouvernements. Elles veulent des protections contre les ennuis et poursuites.

Perquisitions et taxes dans la tech

En illustration de ces risques politiques pour les entreprises, les autorités font une perquisition contre les bureaux de Netflix, la plateforme de streaming de films et séries, à Paris. FranceInfo relaie ainsi :

“Les enquêteurs ont débarqué au siège de Netflix France dans le 9e arrondissement de Paris, ce 5 novembre. La plateforme de diffusion de films et de séries en ligne fait actuellement l’objet d’une enquête pour soupçons de fraude fiscale et de travail dissimulé, d’après une source judiciaire qui confirme en partie l’information du magazine Marianne.”

Les autorités lancent de plus en plus de poursuites contre les géants de la technologie. Au niveau de l’Union européenne, elles appliquent à Apple une taxe de 13 milliards d’euros en Irlande, malgré l’opposition du gouvernement irlandais. Elles annoncent aussi des amendes contre Apple en raison de la régulation de produits digitaux.

The Verge mentionne :

“Après avoir reçu une plainte de la part de Spotify, la commission de l’UE a jugé, en mars, qu’Apple avait restreint la capacité des créateurs d’applications à promouvoir des produits en-dehors de l’App Store [la plateforme d’applications d’Apple] – une pratique illégale du point de vue du Digital Markets Act de l’UE.
“Nous ne savons toujours pas à combien va s’élever l’amende de l’UE contre Apple, mais les règles impliquent qu’une amende peut atteindre jusqu’à 10 % des ventes mondiales, et jusqu’à 20 % pour des infractions répétées. L’amende initiale pourrait ainsi s’élever, pour Apple, à 38 milliards $.”

Les politiciens créent des barrières aux entreprises, et des coûts pour les producteurs.

Pour rappel, en l’absence de subventions, la totalité des financements des entreprises vient des clients ou d’investisseurs. Ainsi, les surcoûts sur les entreprises provoqués par les politiciens créent des pertes pour les investisseurs, et des hausses de prix pour les consommateurs.

Les politiciens créent des mesures au nom de la protection des particuliers mais ont en réalité comme objectif un maintien de leur contrôle. En attestent les discussions suite à la faillite d’Atos, dont le gouvernement prépare la nationalisation. Le Figaro explique :

“La Commission des Finances de l’Assemblée nationale a approuvé vendredi un amendement du groupe LFI-NFP au projet de budget 2025 visant à nationaliser le géant français de l’informatique Atos, en difficultés depuis plusieurs mois.”

Au cœur de la création de valeur

La création de richesse requiert des essais et des erreurs. Les entreprises font des tentatives et rencontrent des succès ou des échecs.

Mon thème du mois concerne les facteurs de la réussite des entreprises, via la création de produits de valeur pour des clients. Les entrepreneurs et créateurs de produits génèrent une hausse de la richesse. Les politiciens, à l’inverse, créent des coûts et des restrictions sur ces producteurs.

D’un côté, ils créent une hausse de l’offre de valeur à disposition des consommateurs. De l’autre, ils créent des barrières à l’augmentation de l’offre.

Un exemple provient des constructeurs de voitures. Ci-dessous, vous voyez les prix des voitures électriques sur le marché de l’occasion, depuis janvier 2023. Vous voyez l’effet d’un manque de demande suite aux hausses de production en raison des quotas depuis 2020.


Clubic donne des détails suivants :

“[Si] la tendance est mauvaise [pour les ventes de voitures de tout type], c’est encore pire pour les véhicules électriques, dont les ventes ont elles chuté de 18% durant le dernier mois écoulé. Résultat, la part des véhicules électriques dans le nombre de véhicules vendus, qui était de 17% en octobre 2023, passe à 15% pour le mois d’octobre 2024.”

Les quotas de production dans l’électrique mettent en difficulté les constructeurs de voitures. Ils mènent à des excès de voitures électriques sur le marché.

Normalement, au lieu de surcoûts, les créateurs de valeur cherchent des baisses de coûts – et ainsi des baisses de prix pour le consommateur. Au lieu du blocage de la production, ils cherchent à créer une hausse de l’offre de produits en demande. À la place de la production en raison d’idéologie – la crainte des émissions de carbone – ils répondent à la volonté des clients.

Or, sans production de valeur pour des clients, les entreprises courent un risque de faillite, à l’instar d’Atos ou de la startup Ynsect, producteur de farines à base d’insectes en cours de liquidation, comme on l’a vu dans un précédent billet.

Le thème de gains en Bourse via la création de valeur – avec des exemples à l’appui – occupe mes écrits sur mon blog pour les prochaines semaines ; suivez-moi gratuitement pour des idées d’investissement à contre-courant.

Je vous enverrai gratuitement une poignée de nos idées de placements pour vous protéger, voire profiter des déboires de la devise, et la dégradation de l’économie par les politiciens.