Anne-Sophie Chazaud
2/11/2024
En ce beau week-end de Toussaint, je découvre sans la moindre surprise que la France va étudier la possibilité de procéder au compostage du corps de nos morts, afin, bien entendu, de sauver la planète.
Je dis «sans surprise » car cela me semble naturel qu’une civilisation parvenue à son stade ultime de putréfaction considère, du fin fond de son abîme nihiliste, les humains comme de simples corps voués à une sorte de devenir-fumier, lequel fumier semble avoir déjà envahi nombre de cerveaux.
J’y vois naturellement l’aboutissement logique, le « devenir-compost » de la société et de l’homme occidental dans sa chute, tel qu’il est d’ailleurs explicitement formulé par certains penseurs de la déconstruction.
Pendant ce temps, je veux dire, pendant que la putréfaction devient l‘axe-roi de la pensée occidentale agonisante, pendant que des élus drogués légifèrent sur les affaires de la nation, pendant que des centaines de narco-trafiquants font leurs petites affaires en chevauchées armées dans des villes délaissées, pendant que Macron s’en est allé humilier la France une fois de plus en s’affichant à l’étranger avec sa bande de golems attardés et autres momies manifestement imputrescibles (amis marocains, planquez vos gamins), portant une nouvelle fois la diplomatie hexagonale à son plus haut zénith, pendant ce temps donc, le monde est en train de vivre des changements profonds, irréversibles et complètement exaltants pour peu qu’on veuille bien élargir la focale.
Le sommet des BRICS de Kazan a manifesté ce bouleversement dans l’ordre mondial, cette fin (enfin) de la domination occidentale qui, pleine de morgue, d’ignorance dégénérée et de sarcasmes infatués, s’est montrée, par la voie d’un journalisme paresseux, incapable de mesurer l’importance des changements en cours.
Les médias français notamment, décidément les plus nuls de la galaxie, n’ont cessé de ricaner, de minimiser, de raconter n’importe quoi, obsessionnellement focalisés qu’ils étaient par ailleurs sur la personne de Poutine.
Pourtant, absolument tout ce qui s’est dit et manifesté à Kazan est passionnant pour l’avenir. Les chefs d’entreprise innovants ont du reste déjà compris depuis belle lurette que c’était du côté des BRICS que l’avenir allait se dessiner. [...]
Les mots-clés les plus importants pour comprendre la gouvernance des BRICS sont le respect des pays entre eux, et le respect sacro-saint de leur souveraineté. On comprend bien que, dans un système atlantiste féodal et vassalisé aux intérêts américains (du reste au bord du gouffre), cette nouvelle manière d’envisager l’ordre du monde soit parfaitement incompréhensible. C’est pourtant comme cela que les choses se passeront désormais, entre diplomates de talent, économistes lucides, ingénieurs et visionnaires et hommes politiques d’envergure : tout ce que l’Europe et notamment la France n’est plus en capacité de fournir, toute occupée qu’elle est à ses lubies dégénérées. [...].