Jean Mizrahi
- 24/12/2024 - Cela n'a rien à voir avec Gabriel Garcia Marquez, mais il s'agit bien d'une mort annoncée. L'analyse de la formation de ce nouveau gouvernement laisse un goût amer de fatalité face à un échec annoncé, pour plusieurs raisons cruciales :
D'abord, aucun des ministres choisis ne semble posséder les compétences requises pour entreprendre une transformation radicale de l'État, une nécessité vitale pour "dégraisser le mammouth" bureaucratique et revitaliser l'action publique. Ces individus ont déjà prouvé leur incapacité à réformer efficacement leurs propres ministères. Le nouveau ministre de l'Économie, de gauche, semble particulièrement mal placé pour comprendre l'urgence de réduire drastiquement les dépenses publiques, une mesure pourtant essentielle dans la situation actuelle.
Ensuite, ces politiciens ne voient nullement l'intérêt de consulter le peuple à la manière des Suisses : ils se considèrent bien au-delà de la plèbe, qu'ils assimilent à un troupeau d'enfants irresponsables.
Enfin, ce gouvernement est condamné à fonctionner sous une menace constante, avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. La fragmentation de l'Assemblée nationale, qui ressemble à ce qu'on obtiendrait avec un scrutin proportionnel, impose des alliances précaires entre partis, chacun cherchant à préserver ses positions pour des élections futures qui pourraient ne pas adopter ce mode de scrutin. Cette situation handicape sévèrement la capacité du gouvernement à agir de manière décisive.
Pour que Macron puisse stabiliser sa position, la mise en place rapide d'un scrutin proportionnel adapté, qui autonomise les petits partis et réduit leur dépendance envers les grandes formations, est cruciale. Sans cela, il est fort probable qu'une pression politique intense se manifeste dès la rentrée parlementaire. Le Rassemblement National et la gauche, dans une tentative, pourraient utiliser une nouvelle motion de censure pour pousser Macron vers la démission. Malgré la conviction de Macron en son inamovibilité, une crise politique profonde pourrait rapidement le mettre dans une situation insoutenable.
Les récentes déclarations de Marine Le Pen et les objectifs du Nouveau Front Populaire reflètent cette stratégie d'offensive. Les socialistes, de leur côté, ne semblent pas encore comprendre qu'ils sont pris dans une impasse politique.
Nous revenons à une ère de combinaisons politiques et d'inaction, semblable à la IVème République, tout cela alors que la France flirte dangereusement avec un défaut de paiement (je sais, peu de gens y croient, mais l'Histoire est remplie de pays qui se croyaient infaillibles... avant de chuter). La perspective est sombre, promettant des turbulences politiques et économiques imminentes.