Concernant la possibilité que Marine le Pen soit frappée d'une peine d'inéligibilité
Il y a deux questions dans ce dossier :
1) Est-ce que oui ou non les hommes et les femmes politiques sont au-dessus des lois et donc susceptibles de pouvoir les enfreindre sans s'exposer comme le commun des mortels à des sanctions judiciaires et ;
2) Est-ce que les hommes et les femmes politiques convaincus d'avoir commis une infraction doivent pouvoir, sur le chapitre des sanctions, être empêchés de se présenter au suffrage des électeurs malgré une condamnation en justice ?
À la première question, il faut répondre qu'ils ne sont pas au-dessus des lois. À la seconde, c'est autre chose. S'ils sont condamnés, la chose est rendue publique et l'électeur, au moment de voter, sait si le candidat qui l'intéresse a été ou non condamné pour ceci ou pour cela. S'il l'a été mais que l'électeur souhaite tout de même voter pour lui, la chose est claire : il vote en connaissance de cause et le fait qu'il puisse voter pour un candidat ayant été condamné place l'électeur au poste de juge suprême, ce qui est, en théorie en tout cas, le principe sur lequel se fondent l'idée démocratique et sa légitimité.
Si l'électeur qui voulait voter pour tel candidat malgré son expérience judiciaire ne le peut pas à cause d'une peine d'inéligibilité prononcée par un juge, cela signifie qu'un juge, personnage non-élu, a été placé au-dessus de l'électeur dans la hiérarchie des pouvoirs souverains. C'est lui donner beaucoup trop de pouvoir ; notamment le pouvoir de modifier le cours des événements historiques, particulièrement dans le cas qui nous intéresse en ce moment. Nous avons vu la chose être tentée plusieurs fois aux États-Unis contre Donald Trump.