Nicolas Maxime
- 27/12/2024 - Fabius, Chirac, Rocard, Cresson, Beregovoy, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, De Villepin, Fillon, Ayrault, Valls, Cazeneuve, Philippe, Castex, Borne, Attal, Barnier... Et maintenant Bayrou... et demain Bardella. Les gouvernements se sont succédé avec des couleurs politiques différentes mais continuent de suivre la même ligne politique.
Depuis 1983, avec le ralliement de François Mitterrand au néolibéralisme et l'abandon du gaullisme au profit du thatchérisme par la droite, le bloc central domine sans partage la politique française. Le bloc central, souvent perçu comme se limitant à Renaissance et LR, dispose en réalité d’un périmètre bien plus large qu’il n’y paraît. Les partis du Nouveau Front Populaire – le PS, les Verts et le PCF –, prisonniers de leur européisme, finissent par rejoindre le bloc central une fois au pouvoir. Par pragmatisme, ils se conforment aux injonctions néolibérales de Bruxelles, ne se limitant qu'à des ajustements budgétaires destinés à satisfaire leur principal électorat : les fonctionnaires.
Quant au Rassemblement National, loin d'être une véritable alternative, ce parti fondé par d'anciens vichystes et membres de l'OAS s'est désormais normalisé, reprenant aujourd'hui la dynamique sarkozyste de 2007. Rejetée pour le moment par le bloc central, ce qu'on appelle l'extrême droite se positionne déjà en vue de gouverner, comme en témoigne l'accent mis par ses représentants sur le sérieux budgétaire et le respect des institutions.
Il existe aussi des mouvements souverainistes, mais même unis, ils peinent à dépasser 2 % des voix, le Frexit ne pouvant à lui seul constituer un véritable projet de société.
Reste La France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon et son mouvement ne font évidemment pas partie du bloc central. En 2017, grâce à une stratégie résolument populiste, LFI semblait incarner une véritable alternative aux yeux de ses électeurs. Cependant, à l'approche des élections de 2022, et plus encore pendant les législatives de 2024, le mouvement a changé de position sur l’Union européenne, adoptant une posture ambiguë, tout en procédant à une véritable purge interne de certains de ses membres. La haine que lui voue le bloc central, prêt à tout pour s’unir contre LFI, témoigne de la peur que ce projet politique inspire à la caste médiatico-politique. Cela dit, être l’une des rares alternatives à l’extrême centre ne garantit pas que cette alternative soit viable. J'y reviendrai dans un autre post.
Et pourtant, une alternative crédible est indispensable pour éviter que le bloc central, toujours soumis aux intérêts des marchés financiers et des multinationales, et en voie de radicalisation, ne soit une fois de plus reconduit.