Gabriel Nerciat
- 21/12/2024 - Il y a quelques jours, lors d'une interview à la télévision russe, Vladimir Poutine, plutôt de bonne humeur semble-t-il (le 20 janvier se rapproche), a lancé publiquement un défi aux dirigeants de "l'Occident collectif" (comprenez : les nations membres de l'OTAN et leurs supplétifs) : choisir à l'avance une cible symbolique à Kiev, dont les forces euro-atlantiques auront tout loisir de garantir la protection, et que la Russie entreprendra néanmoins de détruire au vu du monde entier à l'aide d'un missile Orechnik – devenu officiellement nouveau dispositif balistique intégré à la panoplie de dissuasion (non-nucléaire) de l'État russe.
Curieusement, à l'ouest du monde, aucun commentaire ni aucune réaction n'ont suivi cette interview assez ahurissante : Biden est aux fraises, Macron à Mayotte, Starmer on ne sait où, von der Leyen dans le cul des vaches brésiliennes, Scholz en campagne électorale et Bayrou à l'Hôtel de Ville de Pau.
Même nos généraux d'opérette et nos officiers de la gendarmerie de Saint-Tropez, du genre Goya ou Richoux, regardent ailleurs, ricanent ou lorgnent piteusement vers la pointe de leurs chaussures.
Dommage.
Relever le gant eût été un indice de bonne santé de la part de l'OTAN. De fait, si j'étais euro-atlantiste, je ne sais pas si je passerais un excellent réveillon la semaine prochaine (pour moi, ça va, même sans caviar ; c'est gentil de vous en inquiéter).
Le dictateur-pétomane de Kiev, lui, se contente comme toujours de menacer, d'éructer et de péter – entre deux attentats terroristes commandités contre des généraux ou des intellectuels russes (par ailleurs formellement condamnés dans la presse américaine par Donald Trump, ce qui promet là aussi de futures réjouissances).
En attendant, les Houthis yéménites, il y a de cela à peine quelques heures, sont parvenus à frapper le coeur de Tel-Aviv à l'aide d'un missile hypersonique (dont on peut parier qu'il n'est pas un cadeau du père Noël ou de Saint Nicolas tombé du ciel).
Réponse cinglante et bienvenue du berger chiite au protecteur criminel de la bergère wahhabite.
Les Houthis prétendent avoir également touché et endommagé le porte-avions US Harry Truman, qui avait quitté la mer Rouge il y a quelques semaines pour échapper aux visées des partisans chiites avant d'y revenir furtivement en vue d'épauler le système de défense israélien (l'attaque pour l'instant n'a pas été confirmée par le Pentagone).
Bref, l'année 2024 finit sur les chapeaux de roue, accompagnée de tonitruants pétards multicolores qui traversent le ciel (d'est en ouest).
Si seulement cela pouvait un peu calmer nos baudets atlantistes et bellicistes le temps des fêtes de la Nativité.
Mais on sait qu'ils vont hurler quand même, jusqu'à indisposer les bœufs devant la crèche, et pas seulement parce que pour eux il y aura pénurie de foin.