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27 janvier 2025

80 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau

Eric Vial

J’ai juste un regret.
Parce que j’aime l’histoire, que je n’aime pas qu’on la dénature, je rappelle que c’est l’Armée rouge de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), aujourd’hui la Russie, qui a libéré le camp.
Nous ne pouvons que regretter que les libérateurs ne soient pas conviés aux commémorations du 27 janvier.
Cela ne sert ni la mémoire des victimes du camp de la mort, ni la mémoire des jeunes soldats russes qui sont morts pour cette libération.
Il manque donc le principal protagoniste de cette libération, c’est dommageable pour le recueillement nécessaire.
La séquence qui va se jouer aujourd’hui est d’autant plus étrange que les pays tortionnaires d’hier, eux, sont conviés aux commémorations.
Le concert des nations pardonne aux peuples qui ont mal agi, mais pas à ceux qui étaient alliés contre la barbarie ultime de la Shoah, quel paradoxe.
Lorsque les troupes de l’armée soviétique entrent dans le camp d’Auschwitz, celui-ci a déjà été en grande partie évacué par les nazis. Il ne reste à l’intérieur que 7000 survivants (des malades et des déportés qui ont réussi à se cacher). Les installations de la mort (notamment les chambres à gaz), les papiers d’identité des victimes ont été en partie détruites par les SS. 60.000 autres détenus ont été évacués « à l’Ouest ».
2,5 millions de personnes sont mortes à Auschwitz-Birkenau. Cette estimation est considérée par de nombreux historiens comme étant un chiffre minimum. Le nombre réel de morts est inconnu mais pourrait dépasser les 4 millions.
L’URSS a donné 21 millions d’âmes dans sa lutte contre le nazisme. C’est le pays qui a subi les pertes humaines les plus élevées.
Ce n’est pas dans l’entre-soi, ni en réfutant l’histoire, qu’on bâtit la nécessaire paix à venir. 27/1/2025