Jacques Cotta
- 24/1/2025 - Les députés LFI au Parlement européen se sont abstenus ou ont voté contre une résolution portant exclusivement sur la libération de Boualem Sansal retenu dans les geôles algériennes en vertu de l'article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions". En réalité, le pouvoir algérien ne supporte pas la critique portée par l’auteur du "Serment des barbares" et de "2084 : la fin du monde" et décide avec l’incarcération de l’écrivain de faire un exemple pour tout le peuple algérien. C’est la liberté, la démocratie élémentaire, la vie qui sont ainsi menacées.
La décision des députés LFI de ne pas voter une résolution pour sa libération est en soi une honte, une complicité coupable avec le régime algérien.
La décision de la direction de LFI de ne pas condamner cette position des députés européens de leur mouvement est tout autant honteuse, coupable de la même complicité avec le régime algérien.
S’agit-il d’une erreur passagère, d’un simple oubli ?
Il y a plus.
La députée Rima Hassan tente de se justifier et s’enfonce un peu plus.
Elle explique que "dans les faits, (Boualem Sansal) défend dangereusement des thèses identitaires d’extrême droite, reprend la rhétorique du grand remplacement ou encore stigmatise les personnes exilées." Elle dénonce une "instrumentalisation du cas de Sansal à des fins d'ingérence et d'escalade diplomatique avec un pays voisin de l'UE" et dit ne pas "s'opposer à la libération de Boualem Sansal."
Merci pour ne pas s’opposer à sa libération. Cela serait comique si la situation n’était catastrophique.
En réalité, la députée LFI s’en remet au régime algérien et pour cela utilise les arguments absurdes opposés à Sansal. Les députés européens LFI se rangent ainsi officiellement du côté de l’islamisme politique, de cette nouvelle forme de fascisme. Et leur direction ne dit mot. Tout un programme !