Nicolas Maxime
- 20/1/2021 - Nous nous souvenons tous des espoirs nés après le confinement lié à la pandémie de Covid-19. Il était question d’un “monde d’après” plus solidaire, plus égalitaire, plus juste. Pourtant, face à la réalité actuelle – une jeune femme de 20 ans mourant sur un brancard aux urgences ou des élèves de CM1 dans les Yvelines toujours privés d’enseignant depuis deux mois – il apparaît que ce “monde d’après” ressemble davantage à une gestion de l’effondrement qui s’annonce.
Les services publics en déliquescence, symboles visibles de l’effondrement, ne sont qu’un aspect d’un tableau plus large. D’autres indicateurs préoccupants s’ajoutent : une chute continue de la fécondité, passée de 1,84 en 2021 à 1,80 en 2022, puis à 1,68 en 2023 et 1,62 en 2024, ainsi qu’une hausse de la mortalité infantile, atteignant 3,9 pour 1.000 naissances vivantes, un niveau qui place désormais la France au-dessus de la moyenne européenne.
Désormais, pour le gouvernement en place, davantage préoccupé par la préservation d’une gestion "saine” des finances publiques pour ne pas froisser les maîtres des marchés financiers, ces réalités semblent banalisées. Ce gouvernement impuissant ne fait qu’accompagner un processus de destruction du bien commun. En privilégiant une logique comptable néolibérale dictée par les marchés financiers, il sacrifie les fondements mêmes de la solidarité nationale. Réduire les budgets de l’hôpital et de l’Éducation nationale tout en feignant de regretter leurs conséquences dramatiques, c’est accepter de voir s’effondrer ce qui constituait autrefois le socle de notre modèle social. Plutôt que de répondre aux besoins essentiels de la population, il se contente de gérer les symptômes d’un effondrement en cours, sans volonté ni vision pour inverser la tendance.
Nous observons, apathiques et impuissants, à cet effondrement progressif de nos institutions et du bien commun. Mais combien de temps encore resterons-nous spectateurs passifs ? Jusqu’à ce que les fondations mêmes de notre société soient irréversiblement détruites ? La question n’est pas seulement de savoir combien de temps ce système pourra tenir, mais surtout combien de temps nous accepterons de le laisser s’effondrer sans réagir.