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13 février 2025

Eric Vial

L’Europe a-t-elle perdu la guerre ?
 
- 13/2/2025 - La Russie et les États-Unis vont commencer « immédiatement » à négocier en vue de mettre fin au conflit, vient d’affirmer le président états-unien.
Donald Trump considère que c’est sa priorité : « mettre fin à la guerre ». Il s’est vanté d’une conversation « très productive » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Une rencontre bilatérale est prévue prochainement en Arabie Saoudite.
L’Ukraine se dit prête également à négocier.
Déjà, l’administration US distille ses premières orientations : pas d’adhésion à l’OTAN pour l’Ukraine qui ne retrouvera sans doute pas l’intégralité de ses territoires ; fin de l’hégémonie des USA sur la défense européenne ; nouvelles élections en Ukraine.
Pendant trois ans les politiciens français et européens nous ont raconté que « l’Ukraine pouvait gagner la guerre », que « la Russie était au bord du gouffre », « qu’il fallait envoyer des troupes et des armes pour sauver la démocratie », que « si on ne se battait pas la Russie envahirait toute l’Europe », que « la contre-offensive ukrainienne était efficace », que « Poutine allait bientôt mourir, qu’il avait le cancer », que « la Russie avait le PIB de l’Espagne et qu’on n'en ferait qu’une bouchée », « qu’on allait gagner c’est sûr puisque les Russes se battent avec des pelles », que « pour un Ukrainien tué c’est dix Russes qui tombent »…
Et donc après une estimation d’un million de morts, l’histoire de la guerre Russie-Ukraine s’arrête là ? Sur ce résultat là ? Sur un accord entre les USA et la Russie qui écarte les considérations européennes.
Que pouvons-nous conclure de cette période tragique : que l’Europe et ses représentants nous ont mentis sur les objectifs et les intentions de cette guerre ; que les Ukrainiens se sont battus par procuration pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs ; que nous avons échoué dans notre ambition de faire tomber économiquement la Russie ?
Quant à l’immense majorité des responsables politiques français que dire, à part qu’ils auront été constants dans leur faiblesse. Une habitude que nous avons prise. La politique du « tout en même temps » aura été un immense gâchis qui aura fait reculer nos intérêts et notre honorabilité dans le monde.
Si les négociations de paix aboutissent avec de tels résultats, l’histoire retiendra que L’Europe aura perdu sa première guerre. Pourra-t-elle s’en relever, c’est l’avenir qui nous le dira.