Gabriel Nerciat
- 21/3/2025 - Pendant que Macron et ses zélateurs médiatiques appointés (la palme de la flagornerie et de la prostitution publique revient une fois de plus à l'odieux et vieux barbon Franz-Olivier Giesbert, lire son dernier édito du Point) vaticinent emphatiquement autour de l'improbable et impuissante défense européenne, l'impératrice Ursula, elle, se couche séance tenante et sans faire trop de manières devant les menaces protectionnistes de Trump.
Les européistes ne changeront jamais : propriétaires d'un fantasme à l'ombre duquel ils entendaient continuer à faire prospérer quelques grandes firmes exportatrices allemandes, néerlandaises ou suédoises (souvent propriétés de fonds d'investissement anglo-saxons), pour rien au monde ils n'accepteraient de renoncer ouvertement à ce fantasme sous prétexte d'avoir à répondre des contraintes trop réelles nées de son inexistence.
La division des tâches est donc bien assumée : Macron, éternel adolescent vantard et incompétent, parade sous les lumières en expliquant qu'il va recréer la Grande Armée de Napoléon en partance pour Moscou et étendre (sans que personne lui ait rien demandé) la protection nucléaire française à la Pologne et aux pays baltes, pendant que la présidente du Conseil des ministres italien négocie des achats d'avions de combat F-35 inutilisables sans l'aval de leurs concepteurs américains et que le futur chancelier allemand fait discrètement pression sur sa compatriote CDU à la tête de la Commission de Bruxelles pour ne surtout pas entrer dans un cycle de ripostes commerciales protectionnistes avec les États-Unis.
Pendant ce temps-là, Trump les a prévenus : les futurs missiles Patriot de Zelensky, il faudra dorénavant les prendre dans les arsenaux européens. L'Amérique a autre chose à faire.
Il a raison : c'est ça, la solidarité européenne et l'Europe-puissance, non ? Se prendre en charge comme des grands ?
"L'Empire européen est en train de naître à Kiev", nous disent les dupes et les imbéciles patentés qui ont omis de garnir leurs bibliothèques faméliques avec les oeuvres complètes de Jean Monnet (il y a trente ans, c'était à Sarajevo qu'elle devait naître, je crois me rappeler).
On a envie de leur dire : "Pendant qu'elle naît à Kiev, votre Europe sans substance est en train d'avorter à Bruxelles. Cessez donc de faire du bruit, faites-vous oublier un moment puisque plus personne ne compte sur vous, et laissez le Kremlin et la Maison Blanche décider en toute quiétude de ce que vous allez devenir."
Pour le reste, il semble que la Montagne magique de Thomas Mann et son sanatorium crépusculaire suspendu au-dessus des futurs holocaustes nous ressemblent bien plus que le monde d'hier de Stefan Zweig ou la "nation européenne" de Julien Benda.
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