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7 mars 2025

Les joyeuses aventures vertes d’une France en faillite

H16

- 7/3/2025 - Au moins la France n’est pas à cours de bonnes idées technologiques ! Pendant que le monde se crispe à droite et à gauche pour des terres rares, des minerais, du pétrole ou du gaz, l’Hexagone choisit l’innovation pour s’en sortir, dans tous les domaines, depuis les technologies de pointe jusqu’aux législations les plus finaudes.


Prenez l’hydrogène par exemple.

La science, assez claire sur le sujet, permet d’établir assez nettement qu’avec les technologies actuelles, sa production et son exploitation sont aussi complexes qu’économiquement peu viables : la plupart des solutions (comprenant des gazoducs ou de la compression) sont aussi irréalistes économiquement que scientifiquement, cumulant fuites, dangers d’exploitation et rendements minables dans une combinaison amusante.

C’est donc assez logiquement qu’un petit paquet de startups françaises se sont lancées dans ce créneau : c’est voué à l’échec mais c’est massivement subventionné ? Alors, allons-y, c’est Nicolas, 30 ans, contribuable fidèle, qui régale !

C’est un peu l’histoire de la startup Hopium, dont l’idée géniale consistait à proposer un véhicule roulant de luxe sur la base d’une pile à combustible à hydrogène : après un démarrage évidemment en fanfare en 2022 d’autant plus qu’il était artificiellement porté par les politiciens locaux et nationaux ainsi que des médias facilement enamourés, l’entreprise s’est rapidement retrouvée confrontée à des réalités physiques peu déformables même avec beaucoup d’argent.

En 2025, c’est la douche froide, avec un cours d’actions explorant les dixièmes de centimes d’euros (pour 40€ à son maximum), et des bricolages financiers de plus en plus hardis pour repousser une faillite qu’on pouvait pourtant prédire facilement dès 2023.


Du reste, toute la « filière hydrogène », bâtie sur le capitalisme de connivence, est un vrai poème sur le cramage d’argent public visant au mieux à occuper quelques habiles vendeurs de tapis éco-conscients avant un dépôt de bilan, au pire à détourner des fonds publics sans vergogne. Et lorsqu’on évoque la seule méthode vraiment efficace, celle de l’hydrogène blanc où l’on extrait un gaz produit naturellement et aussi pur que possible pour le brûler directement afin d’en faire de l’électricité sur le lieu d’extraction, on se heurte assez rapidement aux autorités (gavées de paradigmes écolos débiles), globalement contre.

Rassurez-vous, ce qui est vrai pour l’hydrogène l’est bien évidemment pour toutes les autres filières toutes aussi « vertes » que vouées à un échec cuisant.

Ici, on pourrait jouer sur du velours et revenir sur l’éolien, cette vaste blague propagandiste mise en place par des vendeurs de turbines et de gaz (notamment russes mais pas seulement) qui, grâce à un lobbying efficace, sont parvenus à faire prendre des vessies carbonées pour des lanternes Gaïa-compatibles.

Petit à petit cependant, la réalité actuelle du gouffre économique que représentent les éoliennes commence à se faire jour, et la plupart des entreprises majeures investies dans ce genre d’impasses pourtant prévisibles sont d’ailleurs en train de revoir radicalement la portée de leurs investissements dans le domaine, notamment en dépréciant les projets dont on commence à se douter qu’ils vont être des fiascos retentissants.

D’ailleurs, les riverains s’opposent de plus en plus souvent à ces projets éoliens : apparemment, l’écologie est très intéressante mais lorsqu’elle est tenue loin, à l’écart des habitations et… de leur environnement (qu’il faut préserver, n’est-ce pas).


Mais dans une société totalement corrompue idéologiquement et dont les notions économiques sont complètement tordues au point de favoriser la connivence et les affaires entre copains et coquins au détriment d’un capitalisme efficace, ces considérations ne tiennent pas : peu importent les échecs cuisants des filières dites « écologiques » puisque ce sont les seules, actuellement, qui ont l’oreille des politiciens.

Et dans un pays où l’argent ne coule à flot que dans le secteur public, que sans subventions et sans appui des administrations, le capitalisme traditionnel est un véritable enfer avec échec quasi-certain au bout, il est logique que les uns et les autres ne cherchent rien tant que les projets qui seront adoubés de ces administrations et de ces politiciens.

Dès lors, comment s’étonner du développement d’une nouvelle « gigafactory » de panneaux solaires en France, et ce alors même que cette technologie n’apporte aucun avantage par rapport aux technologies traditionnelles (nucléaire ou énergies « fossiles ») ?

Au passage, on notera que le permis de construire et l’autorisation environnementale ont été obtenus après d’âpres batailles administratives (perdues par une autre entreprise il y a deux ans), ce qui montre que même pour les bidules écolo-bien-pensants, la bureaucratie ne faiblit jamais.

Oui, vous avez bien lu : même si les autres énergies renouvelables pataugent dans les échecs économiques tout autant qu’écologiques, lançons une fabrication massive de panneaux photovoltaïques ! Même si le pays est endetté à hauteur de 3400 milliards d’euros, que ses services publics sont devenus une blague pas drôle, et que des sommes colossales sont consacrées à des projets complètement débiles à l’étranger, ajoutons-en une couche sur le territoire national ! Après tout, le fiasco de la « route solaire » n’a pas été suffisamment mémorable pour se passer d’une nouvelle déroute financière.

Et ici, on voit les choses en grand : ce ne sont pas quelques dizaines de millions d’euros qui seront cramés dans cette expérimentation, mais bien des centaines de millions, qui permettront, selon les dirigeants de l’entreprise, de créer 1900 emplois… pour produire des panneaux solaires, plein de panneaux solaires qui viendront produire de l’électricité en surplus quand il fera grand soleil et rien du tout pendant la nuit, obligeant l’installation et la maintenance parallèle de centrales de productions pilotables (donc pas éoliennes et pas solaires non plus). Un petit pas guilleret de côté pour les écolos, et un grand bond en avant pour les vendeurs de gaz et de pétrole.

Hydrogène, éolien, photovoltaïque, décidément, la France ne manque pas d’idées pour brûler des capitaux dans des aventures douteuses aux impacts de plus en plus discutables. Mais après tout, c’est aussi le bénéfice d’un pays bien géré, de finances en bonne santé et d’un gouvernement au taquet sur tous les autres sujets : on peut se permettre quelques fantaisies, n’est-ce pas ?