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ISRAËL/PALESTINE


Anne-Sophie Chazaud

Edouard Husson :
Israël/Palestine, contre le choc des millénarismes, pour une compréhension et une solution politiques au conflit.


[Extraits]

PRESENTATION/PARCOURS

Je me définirais comme un « spectateur engagé », pour reprendre la formule de mon grand aîné à l’Ecole Normale Supérieure, Raymond Aron. Je suis universitaire, historien, et comme je travaille sur l’histoire contemporaine, l’interrogation sur le présent n’est jamais loin.

Mes travaux de recherche ont porté sur l’histoire de la Shoah. J’ai étudié de près le processus de décision qui, dans l’appareil totalitaire nazi, mène à la décision du génocide des Juifs. J’ai aussi accompagné, au milieu des années 2000, les enquêtes de terrain, en Ukraine, du Père Patrick Desbois sur la « Shoah par balles » : il s’agissait de recueillir les témoignages d’Ukrainiens ordinaires, dans les villages et les petites villes, qui avaient été témoins des massacres commis par des commandos de la SS et de la police allemande (avec d’éventuels auxiliaires locaux).

Si je devais désigner une originalité – modeste – à mes travaux : j’ai compris en travaillant sur les massacres commis par les nazis, et en travaillant en général sur les violences de masse au XXe siècle, que la violence progresse selon des paliers. Lorsqu’un certain seuil est atteint, la violence fait un bond d’intensité, jusqu’au palier suivant. Un génocide ne sort pas de nulle part. Il se déroule dans le cadre d’une guerre, internationale ou civile. Nous aurons sans doute à expliciter ce point. [...]

Le judaïsme orthodoxe est fondé sur la même loi d’amour que le christianisme. Ce qui nous sépare, nous chrétiens, du judaïsme orthodoxe, c’est l’identité du Messie – comme nos frères juifs orthodoxes nous attendons pour fin des temps une manifestation du Messie qu’il ne faut pas précipiter ; à la différence d’eux, nous affirmons connaître ce Messie, Jésus de Nazareth, qui est déjà venu pour nous et qui reviendra. Mais nous avons, nous les catholiques, une pensée commune, théoriquement, avec le judaïsme orthodoxe, et qui nous met en opposition spirituelle avec le sionisme : c’est l’idée qu’il faudrait hâter la venue du Messie, par un projet temporel et, au besoin par des guerres, car le Messie se manifestera au cœur d’une catastrophe. Notons que certains chrétiens évangélistes américains pensent comme les sionistes.



Michel Collon

À propos de la mort de Sinwar

18/10/2024 – La résistance palestinienne, ce n’est pas un dirigeant. C’est tout un peuple qui refuse le colonialisme.
Certes Israël et les États-Unis parviennent à porter de sérieux coups à leurs adversaires. Les assassinats ciblés et l’extermination de masse, à Gaza, au Liban, et aussi les pogroms en Cisjordanie (où il n’y a pas de Hamas) peuvent donner l’illusion d’une victoire proche. Personne ne peut prévoir le timing et les formes que prendra le conflit, mais la résistance palestinienne ne mourra jamais.
Comme l’a reconnu le contre-amiral israélien Hagari : « Le Hamas est une idée, le Hamas est un parti. C’est enraciné dans le cœur des gens : quiconque pense que nous pouvons éliminer le Hamas a tort. »
Le peuple palestinien n’a cessé de résister depuis 1948. Israël a déjà assassiné de nombreux dirigeants palestiniens, mais la résistance n’a jamais disparu. La guerre cessera seulement le jour où, tous ensemble, nous aurons mis fin au colonialisme israélien qui est en réalité un colonialisme de l’Occident. Le dernier colonialisme.



Christian Rol

7 OCTOBRE



Natalia Routkevitch


« Nous gagnons chaque bataille contre le terrorisme, mais nous perdons la guerre. »

Peu de temps après le tremblement du 7 octobre 2023, cherchant à mieux comprendre le fonctionnement des services israéliens, je suis tombée sur le documentaire franco-israélien « The Gatekeepers », qui avait fait sensation en 2013. Dix ans plus tard, il résonnait comme une inquiétante prophétie et donnait les clés pour prévoir la suite du 7 octobre.
Dans ce film, cinq anciens directeurs du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien – Avraham Shalom, Yaakov Peri, Carmi Gillon, Ami Ayalon et Avi Dichter – ainsi que le directeur en poste à l’époque, Yuval Diskin, confient au réalisateur Dror Moreh les rouages de leur institution depuis la victoire d'Israël lors de la guerre des Six Jours. Il est rare d'entendre des témoignages aussi directs, marqués par une autocritique aussi profonde, de la part des dirigeants des services de renseignement.
Ainsi, Avraham Shalom admet que les services israéliens n’ont jamais eu de véritable stratégie, se contentant de mesures tactiques. « Nous n'avons pas su anticiper les événements majeurs, remarque Yuval Diskin. - Nous avons été pris de court par la première Intifada, la deuxième Intifada, et même l’assassinat de Rabin… »
Les assassinats ciblés de terroristes, souvent accompagnés de « dommages collatéraux » (la mort de civils innocents), les arrestations de milliers de suspects, les perquisitions, les interrogatoires et les tortures – les anciens chefs du Shin Bet relatent, presque avec détachement, des décennies de guerre contre le terrorisme. Mais leurs récits révèlent également à quel point les actions de leur service, loin d’apaiser les tensions, ont contribué à l’escalade de la haine et de la méfiance réciproques.
« Nous sommes devenus très cruels, » reconnaissent-ils. « Nous avions tant de travail pendant toutes ces années que nous n’avons jamais pris le temps de réfléchir à ce que voulaient réellement les Palestiniens ni à comment la paix pourrait être possible. »
Leurs confessions semblent confirmer les sombres prédictions du philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz, qui avait averti dès la fin de la guerre des Six Jours que, si Israël tentait de maintenir sa domination sur un autre peuple sur les territoires occupés, il en paierait un lourd tribut moral et politique. « Un pays qui gouverne une population hostile d’un million d’étrangers se transformera inévitablement en un État du Shin Bet, avec toutes les conséquences que cela implique en termes de liberté d’expression, de pensée et de démocratie », écrivait Leibowitz en 1967.
Lorsque Dror Moreh rappelle cette prédiction à Yuval Diskin, celui-ci répond qu’il est d’accord avec chaque mot. Depuis 1967, dit-il, Israël mène une politique vouée à l’échec, qui s’avère être autodestructrice.
Les mots les plus terrifiants sont peut-être ceux d’Avraham Shalom, considéré comme l’un des faucons les plus durs du Shin Bet : « Nous sommes devenus comme les nazis. Bien sûr, nous ne traitons pas les Palestiniens comme les Allemands ont traité les Juifs. Mais nous agissons envers les Palestiniens comme les nazis l’ont fait envers d’autres peuples occupés – les Belges, les Polonais, les Tchèques… »
« Nous gagnons chaque bataille contre le terrorisme, mais nous perdons la guerre, » admet Ami Ayalon à la fin du film, lui qui a aidé Moreh à obtenir ces entretiens exclusifs.
Ayalon cite des mots prononcés par un médecin palestinien qu’il connaissait, lors de la deuxième Intifada. À l’époque, ces paroles l’avaient étonné, mais aujourd’hui elles prennent tout leur sens. « Nous avons gagné, » lui avait annoncé le Palestinien, alors que la répression violente faisait rage et que l’espoir d’un État palestinien s’évanouissait. « Nous avons gagné, parce que notre victoire, c’est de voir vos souffrances. » – 6/10/2024



Abdullah II, Roi de Jordanie

"Le gouvernement israélien a tué plus d'enfants que n'importe quelle autre guerre de mémoire récente... Je n'ai pas souvenir d'une période aussi périlleuse que celle-ci... Les Nations unies sont attaquées. Au sens propre comme au sens figuré. Les camions de l'ONU restent immobilisés à quelques kilomètres des Palestiniens affamés. Les décisions de la Cour internationale de justice des Nations unies sont bafouées. La dure réalité que beaucoup voient, c'est que certaines nations sont au-dessus du droit international. Que la justice mondiale se plie à la volonté du pouvoir. Que les droits de l'homme sont sélectifs, un privilège que l'on accorde ou que l'on refuse à sa guise.
Nous ne pouvons tolérer cela. Et nous devons reconnaître que l'affaiblissement de nos institutions internationales et de nos cadres mondiaux est l'une des plus grandes menaces qui pèse aujourd'hui sur notre sécurité mondiale. L'assaut du gouvernement israélien a entraîné l'un des taux de mortalité les plus élevés des conflits récents, l'un des taux de famine les plus élevés causés par la guerre. La plus grande cohorte d'enfants amputés. Un niveau de destruction sans précédent. Le gouvernement israélien a tué plus d'enfants, plus de journalistes, plus de travailleurs humanitaires et plus de personnel médical que dans toute autre guerre de mémoire récente. Les Palestiniens détenus dans les centres de détention israéliens sont plus de 10.700 dont 400 femmes. Et 730 enfants. 730 enfants. Et à Jérusalem. Les violations flagrantes du statu quo historique et juridique sur les lieux saints musulmans et chrétiens se poursuivent sans relâche. Près de 42.000 Palestiniens ont été tués...
J'ai grandi en tant que soldat. Mais cette guerre n'a rien de familier... En l'absence de responsabilité mondiale, les horreurs répétées sont normalisées. Pendant des années, le monde arabe a tendu la main à Israël. Mais les gouvernements israéliens successifs, enhardis par des années d'impunité, ont rejeté la paix... Les Palestiniens ont supporté plus de 57 années d'occupation et d'oppression. Pendant cette période, le gouvernement israélien a été autorisé à franchir une ligne rouge après l'autre.
Mais aujourd'hui, l'impunité dont jouit Israël depuis des décennies est en train de devenir son pire ennemi. Et les conséquences se font sentir partout. Le gouvernement israélien a été accusé de génocide devant la CIJ. Les manifestations d'indignation face à sa conduite résonnent dans le monde entier. Partout, des villes ont été le théâtre de manifestations de masse et les appels à des sanctions se font de plus en plus pressants. Le ressentiment international à l'égard d'Israël s'accroît depuis longtemps, mais il n'a jamais été aussi visible. Pendant des décennies, Israël s'est présenté comme une démocratie occidentale florissante au Moyen-Orient. Mais la brutalité de la guerre contre Gaza a forcé le monde à y regarder de plus près.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui voient Israël avec les yeux de ses victimes. L'Israël moderne et avancé que l'on admire de loin et l'Israël que les Palestiniens ont connu de première main. Israël finira par être entièrement l'un ou l'autre. Tel est le choix de ses dirigeants et de son peuple. Vivre selon les valeurs démocratiques de liberté, de justice et d'égalité pour tous ou risquer d'être encore plus isolés et rejetés."

Discours complet ↴


François Asselineau

TRÈS LARGE DÉFAITE POUR TEL-AVIV À L'ONU
2/3 DES ÉTATS DU MONDE EXIGENT QU'ISRAËL SE RETIRE DES TERRITOIRES PALESTINIENS


18/9/2024 : L'Assemblée générale des Nations Unies vient d'adopter à une très large majorité des 2/3 une résolution exigeant qu'Israël se conforme à la décision de la CIJ et se retire des Territoires palestiniens occupés.

CONCLUSION :
Sur les 193 États membres de l'ONU
• 124 soit 64,2% ont exigé qu'Israël se retire des Territoires Palestiniens occupés
• 14 soit 7,3% ont refusé de l'exiger
Et encore, la moitié de ces 14 votes sont ceux de 7 micro-États très pauvres du Pacifique-Sud, aux antipodes du conflit israélo-palestinien. Et c'est un secret de Polichinelle à l'ONU qu'ils vendent leur voix moyennant une "aide au développement" des États-Unis ou d'Israël.
• 43 soit 22,3% se sont volontairement abstenus
• 12 soit 6,2% n'étaient pas présents au vote
Par ailleurs, l'Union européenne en tant que telle ne pèse absolument rien puisque ses 27 États membres ont voté en ordre totalement dispersé :
- 13 ont voté pour
- 2 ont voté contre
- 12 se sont abstenus
Cela signe au passage la faillite de la prétendue "Politique Étrangère et de Sécurité Commune" (PESC) de l'Union européenne établie par le Traité de Maastricht entré en vigueur le 1er janvier 1993, il y a bientôt 32 ans...



Régis de Castelnau

Rubrique : solidarité


Le Conseil National des Barreaux (CNB) manifeste sa solidarité. Avec les Iraniens réprimés par le régime des mollahs. Cet engagement international des avocats pour soutenir ceux qui subissent cette répression est à saluer.
Cependant il y a actuellement un pays où on commet des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, où des juristes internationaux disent qu’on y commet un génocide, où on arrête et détient arbitrairement des milliers de personnes, y compris des enfants, où on les torture et où les tortionnaires sont invités à la télévision pour revendiquer leurs crimes. Un pays dont l’armée a massacré 20 000 enfants, des centaines de journalistes et dont les juridictions internationales démontrent qu’il viole tous les jours le droit international en faisant régner un apartheid dans les territoires conquis par les armes et illégalement occupés.
Le problème, c’est que lorsque l’on parcourt la liste des communiqués du CNB, on ne trouve rien, pas un mot, à propos de ce qui se passe en Palestine.
Cette abstention et ce double standard dont on peut craindre qu’ils soient le reflet d’un engagement politique, aboutit nécessairement à affaiblir, voire vider de sa substance, l’expression pourtant indispensable d’une solidarité avec les victimes de la répression iranienne.



Conseil Mondial des Imams, Déclaration sur l'exécution d'otages par les terroristes du Hamas



Michael Young

L’intenable exceptionnalisme israélien

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors de son discours devant le Congrès des États-Unis, le 24 juillet 2024, à Washington D.C. Roberto Schmidt/AFP


17/8/2024 - Le 5 août, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré qu’affamer 2 millions de Palestiniens à Gaza « jusqu’à la mort » pourrait être « justifié et moral » pour faire libérer les otages israéliens détenus à Gaza, tout en déplorant que le « monde ne (les) laissera pas faire ».

Il a fallu attendre plusieurs jours pour voir une réaction internationale à cette tentative de transformer une pulsion génocidaire en une action moralement justifiée. Le 8 août, le porte-parole du département d’État américain a déclaré que son gouvernement était « consterné par ces commentaires et réaffirme que cette rhétorique est nuisible et inquiétante ». Compte tenu des circonstances, la réprimande était plutôt discrète. Appeler à la famine massive d’une population civile entière devrait être plus que « nuisible et inquiétant ». Mais le département d’État n’a peut-être pas voulu aller trop loin dans la condamnation d’un ministre de premier plan au sein du gouvernement d’un homme, Benjamin Netanyahu, qui a récemment été ovationné plus de 50 fois par des membres du Congrès. Ironiquement, l’un de ceux qui a réagi de manière plus sensée aux remarques dépravées de Smotrich est le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui, dans un discours prononcé peu avant que la condamnation de Smotrich ne s’intensifie en Occident, s’était étonné que personne n’avait encore interpellé ce dernier.



Denis COLLIN

Pogrom à Jit

Des colons israéliens s’en sont pris à une communauté palestinienne du village de Jit dans ce qu’il faut bien appeler un pogrom. Un mort et un blessé grave par balles, des blessés, des destructions. Ce n’est pas le premier cas du genre. Mais là, un pas a été franchi.

« Il s’agit d’une minorité extrémiste qui porte préjudice à la population des colons respectueux des lois, à la colonisation dans son ensemble, et à [la réputation] d’Israël dans le monde, pendant une période particulièrement sensible et difficile », a réagi le président d’Israël, Isaac Herzog. « Les forces de l’ordre doivent agir immédiatement contre ce phénomène grave et traduire les contrevenants en justice », a ajouté le président.

La situation est gravissime et la réaction du président Herzog en donne toute la mesure. Herzog ne met pas en cause la colonisation des territoires palestiniens occupés, mais il doit bien constater que les actions des ultras sont en train de miner le crédit international d’Israël. On ne peut s’empêcher de penser que Herzog a aussi en tête l’interminable opération de représailles sur Gaza… Un dirigeant ultra israélien trouve normal et « moral » d’affamer les deux millions d’habitants de Gaza. Il aurait voulu donner des arguments solides à tous ceux qui dénoncent Israël comme État génocidaire, il ne s’y serait pas pris autrement.

Je ne discute pas une minute le droit de l’État d’Israël à défendre son existence. Je n’ai absolument rien contre les opérations pour en finir avec le Hamas – ce groupe, comme ses « cousins » de Daesh, AQMI, et tutti quanti fait partie des grandes calamités mondiales. Mais cela ne donne pas tous les droits !



Régis de Castelnau

Rubrique : imagine

Imagine Hans Frank le Gauleiter de Pologne disant : « Ghetto de Varsovie : il pourrait être « justifié et moral » de laisser mourir de faim 2 millions de civils juifs. » Il risquerait de finir pendu. Ah oui c’est vrai il a été pendu.
Imagine Adolf Hitler disant : « Siège de Leningrad : il est « justifié et moral » de laisser mourir de faim 2 millions de civils soviétiques. » Ça risquerait de mal finir pour lui. Ah oui c’est vrai ça a mal fini pour lui.
Imagine le ministre des finances chinois disant : « Taiwan : il pourrait être « justifié et moral » de laisser mourir de faim 2 millions de civils taïwanais. » Ah oui c’est vrai, cela ne risque pas d’arriver. Mais tu peux imaginer le tintamarre (justifié) dans la presse française.
« Ça y est tu recommences avec ta mauvaise foi antisémite ! Tu ne donnes pas toute la phrase, parce qu’il a ajouté « jusqu'à ce que les otages soient rendus… »
- Ah d’accord, donc ça change tout ? Mais dis donc c’est la bonne vieille technique nazie ça. Pendant l’occupation, pour un Allemand abattu par la Résistance, on trouvait « justifié et moral » d’exécuter une centaine d’otages innocents.
- Tu mélanges tout ! C’est pas pareil.
- Si c’est pareil, et c’est même pire. »
6/8/2024



Vincent Verschoore

Les judéo-fascistes vont encore crier à l'antisémitisme, mais le témoignage de ce spécialiste des désastres s'ajoute à de nombreux autres illustrant la sauvagerie génocidaire des milices israéliennes face aux civils palestiniens.
"Mark Perlmutter, qui a effectué plus de 40 missions humanitaires dans des zones de catastrophe au cours de 30 ans, affirme que la situation à Gaza dépasse tout ce qu’il a vu auparavant. Il rapporte avoir vu des enfants incinérés et déchiquetés par des explosions, ainsi que des enfants abattus par des snipers. Selon lui, certains enfants ont été touchés deux fois, avec des blessures précises qui ne peuvent être accidentelles. Plus de 20 médecins à Gaza ont également confirmé des blessures par balle chez des enfants, soulignant l’ampleur de la tragédie."
Une attitude qui, faut-il encore le rappeler, ne reflète pas la volonté de la majorité de la population israélienne, qui a bien compris vers quel enfer tout ceci les mène : une fuite en avant vers la guerre permanente "justifiant" la dictature de Netanyahou et ses sbires, avec la bénédiction du complexe militaro-industriel US.
Et c'est bien ce qui s'observe à Gaza, en Cisjordanie, au Liban et dans le Golan...



Régis de Castelnau

Rubrique : inversion

28/7/2024 - Il y a eu un moment de vérité involontaire au milieu du flot de mensonges que Netanyahou a proférés devant le congrès des États-Unis. Le Premier ministre israélien a déclaré que ce qui se passait à Gaza était « UN AFFRONTEMENT ENTRE LA BARBARIE ET LA CIVILISATION ». Il n’avait pas tort, sauf que la barbarie n’est pas du côté qu’il désigne mais du sien. Et de ceux qui le soutiennent et l’arment.
À l’image d’Emmanuel Macron recevant le président israélien en grande pompe, alors que celui-ci a revendiqué le massacre en disant « qu’il n’y avait pas de civils innocents à Gaza » et en allant signer les bombes avant qu’elles soient déversées sur les civils palestiniens.
Jonathan Cook est un journaliste britannique qui a vécu à Nazareth, en Israël, pendant 20 ans. Il a publié cet article le 26 juillet dans la revue Middle East Eye. Il y démontre implacablement cette inversion.

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Pascal Boniface

C dans l'air, c'est fini (pour moi)

23/7/2024 - Pourquoi ne me voit-on plus à C dans l'air ? Certains téléspectateurs l'auront remarqué, je ne suis plus invité sur les questions de géopolitique "dure" notamment sur les actualités de la guerre en Ukraine, et de la guerre à Gaza. Après 23 années de participation à l'émission, depuis ses débuts d'ailleurs, il apparaît que mes positionnements critiques sur la politique israélienne au Proche-Orient, notamment, m'empêchent de continuer à participer activement à l'émission. Plus largement, le traitement médiatique de la guerre à Gaza en France laisse une place considérable au seul récit israélien. Je refuse de "rentrer dans le rang" pour maintenir ma place dans cette émission, et regrette néanmoins de ne plus pouvoir y participer.

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Vincent Verschoore

25/7/2024 - La frange judéo-fasciste représentée par Netanyahou et ses supporters, qui considère les Palestiniens comme des animaux nuisibles et toute critique comme "antisémite", risque de ne pas aimer :
« Ce gouvernement est en train de détruire la démocratie », dénonce le contre-amiral Ami Ayalon, ancien responsable du Shin Bet, le service de renseignement intérieur d'Israël.
Il reconnaît que l'ennemi le plus dangereux est celui qui n'a plus rien à perdre, le cas des Palestiniens aujourd'hui non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie où les colons et l'armée intensifient le nettoyage ethnique par une politique de spoliation permanente.
Ami Ayalon en appelle à une révolte de la population israélienne, en majorité opposée aux judéo-fascistes ayant usurpé le pouvoir grâce à la guerre.
Pendant ce temps, Netanyahou est à Washington pour récolter les fruits de la corruption (AIPAC) qui lui assurent le support "indéfectible" de l'establishment US, mais il semble que cela se passe un peu moins bien que d'habitude. Trump lui en veut pour sa proximité avec Biden (alors que c'est Trump qui a initié les accords d'Abraham), et Kamala Harris trouve plus important de faire campagne que de venir l'écouter.
Il est évident que Netanyahou et sa clique font plus pour nourrir l'antisémitisme mondial que le reste du monde réuni. Cela relève d'une stratégie éprouvée de victimisation, "le peuple élu" en permanence obligé de se défendre contre les "méchants" dont il entretient par ailleurs la haine et le désespoir.
Un jeu dangereux pour Israël et une majorité de sa population, qui aimerait bien une solution pérenne, donc à deux États, et qui comprend que sans cela la population juive vieillissante ne pourra bientôt plus rivaliser avec une population arabe croissante à l'esprit vengeur.



Vincent Verschoore

L'armée la plus morale du monde...

"Les armes de fabrication israélienne conçues pour projeter de grandes quantités d'éclats d'obus causent d'horribles blessures aux civils de Gaza et touchent les enfants de manière disproportionnée, ont déclaré au Guardian des chirurgiens étrangers qui ont travaillé dans le territoire au cours des derniers mois.
Les médecins affirment qu'un grand nombre des décès, des amputations et des blessures qui ont changé la vie des enfants qu'ils ont soignés sont dus aux tirs de missiles et d'obus - dans des zones peuplées de civils - remplis de métal supplémentaire conçu pour se fragmenter en minuscules morceaux d'éclats d'obus."
Je me demande quel est aujourd'hui le budget corruption de l'AIPAC (lobby juif aux USA), et ses déclinaisons régionales genre Crif, pour que cette horreur soit encore et toujours soutenue par les régimes occidentaux.


Gabriel Nerciat

ISRAËL, L'EUROPE ET LEURS MASQUES

Palestiniens et Arméniens
Témoignent du fond de leur tombeau
Qu’un génocide c’est masculin
Comme un SS, un torero

La chanson de Renaud contre Margaret Thatcher – qui ne brillait pas vraiment par son intelligence dialectique – date du milieu des années 1980, et je n’arrive pas à me souvenir si elle valut à l’artiste vedette de la gauche caviar de l’époque un procès en correctionnelle pour antisémitisme intenté par le CRIF ou la LICRA et/ou hallali unanime dans les journaux assermentés de la droite conformiste (je crois que la réponse est négative, mais je n’en suis pas tout à fait sûr).
Quoi qu’il en soit, les réactions en France et en Occident à la mise en accusation d’Israël par un procureur de la CPI sont depuis hier assez édifiantes à observer.
Certains drôles, comme l’inénarrable Pascal Praud ou le jésuitique Pascal Bruckner, s’indignent de la prise de position approbatrice du quai d’Orsay et de l’Elysée, mais à vrai dire elles n’ont rien de très surprenant : à partir du moment où, via l’UE, la France a ratifié la charte des gnomes de La Haye, il est évident que ses représentants officiels ne peuvent pas dire autre chose que ce qu’ils ont dit.
Si les deux grandes nations anglo-saxonnes ont condamné la décision du procureur international, c’est d’abord dans la mesure où elles ne reconnaissent pas (ou plus) la légitimité de ce machin, qui s’est déjà couvert de ridicule ou d’ignominie dans les procès intentés contre les présidents Milosevic et Gbagbo.
Bon courage donc à l’andouille dominicaine Bellamy et à l’apparatchik otanien Glucksmann Junior pour condamner l’instance de La Haye tout en tressant des lauriers à l’institution supranationale de Bruxelles (la seule source de pouvoir qui se reconnaisse vraiment en elle).
Mais le plus intéressant, je trouve, c’est ce dont Israël en Occident est devenu le nom.
Pendant longtemps, l’Europe, notamment dans les milieux républicains ou libéraux, a assis sa prétention à incarner l’Universel dans un discours assez hégélien, où à travers le Concept du Droit (des peuples et des citoyens) le règne autoproclamé de la Raison vespérale prétendait justifier le dépassement de toutes les négativités en lutte pour la reconnaissance contractuelle et réciproque des consciences individuelles et civiques.
C’est d’ailleurs au nom de l’opposition à cette philosophie et cette conception de la justice qu’en partie les sionistes ont rompu il y a un peu plus d’un siècle leurs liens personnels avec l’Europe, pour désirer fonder un Etat-nation de nom juif en Terre sainte (rappelons que le sionisme est né dans les années 1890, à l’époque des empires coloniaux européens et de l’empire ottoman, et non en 1942) : l’assimilation civique promise par les régimes républicains du Vieux Continent ne leur semblait en effet pas suffisante pour assurer leur sécurité et mener à bien l’aggiornamento moderniste de la religion de leurs pères.
Sauf qu’aujourd’hui l’Europe fonctionnaliste et post-nationale n’est plus vraiment l’Europe, et l’Etat sioniste de moins en moins juif en réalité (mais de plus en plus sûrement anglo-saxon, comme le confirment l’effondrement complet de la crédibilité militaire de Tsahal et la sanglante inefficacité de la guerre entreprise contre le Hamas à Gaza depuis huit mois).
En Europe, par une énième ruse de la raison que les hégéliens n’avaient pas plus prévue que les sionistes, c’est l’éthique poisseuse de Levinas et des siens (l’avènement de la Justice dans le visage de l’Autre, l’éloge inconditionnel des minorités diasporiques, la condamnation absolue du Logos et du discours universel de la Science au nom de la transcendance mosaïque de la Loi) qui a offert aux juristes et aux clercs européens une éthique supranationale de substitution.
Celle-là même au nom de laquelle Israël est aujourd’hui sommé de comparaître devant les juges de La Haye (Bibi Netanayahou et Yoav Gallant ne sont pas inculpés de génocide, comme le brament les islamo-gauchistes, mais de crimes de guerre – ce qui est bien le moins qu’on puisse leur intenter dans un cadre légal de cette nature).
Et il est assez drôle de voir ou d’entendre les sionistes libéraux de toujours (Finkie, BHL, Bensoussan, Milner, Causeur, etc.) utiliser en riposte la vieille rhétorique communiste qu’ils ont combattue toute leur vie.
A savoir : on ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs ; que vaut la vie de quelques milliers d’enfants arabes (d’ailleurs, c’est 8000 et pas 15000, croient utile de préciser les fats) face à une organisation barbare comme le Hamas ; Churchill a bien fait la même chose à Dresde et en Afrique du Sud, etc.
Autant de munitions dont se serviront les milieux woke, sur les deux rives de l’Atlantique, pour les retourner contre eux.
Dans ce renversement des masques et des rôles, il y a une dimension à la fois comique et fatale qui se joue, et quelque chose me dit qu’en la matière nous n’avons encore rien vu. 21/5/2024

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Le Canard Réfractaire


CNEWS, BFMTV, I24 : Les ROIS de la PROPAGANDE (vidéo)



Vincent Verschoore

Je ne suis pas fan de Guillaume Meurice, son humour bobo woke ne faisant généralement qu'appuyer une polarisation désastreuse entre "le bien", c'est-à-dire lui et les gens comme lui, et "le mal", c'est-à-dire tous les autres.
Néanmoins, il a parfois le courage de ses opinions et sa blague sur Netanyahou en octobre dernier (un nazi sans prépuce) aura au moins fait hurler une bonne partie de la bourgeoisie macroniste et assimilée, qui considère que le massacre des Palestiniens est parfaitement justifié, mais qu'une insulte faite au chef des judéo-fascistes est parfaitement intolérable.
Outre l'évidente récupération politique par les sionistes (au sens contemporain du terme : ceux qui veulent éradiquer toute présence non juive autant à Gaza qu'en Cisjordanie), ceci montre l'intolérance d'une sphère politico-médiatique mainstream (allant de France Inter à CNews) totalement corrompue, hypocrite et juste bonne à jeter.
Meurice revient sur cet épisode dans la vidéo de Blast ci-dessous :

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=D-5sz_JLYOo



GAZA

Traumatisés, ces médecins ont témoigné devant l’ONU de la situation catastrophique à Gaza, alors que les États-Unis appellent enfin à un cessez-le-feu mais sous conditions.

⇒ https://www.facebook.com/watch/?v=2562022157303822



Denis Collin

5/3/2024 – Œil pour œil, dent pour dent : la loi du talion qui est utilisée aujourd'hui pour désigner (et justifier) la vengeance a pourtant une signification claire : elle introduit une limite. Si un tort t'a été infligé, tu ne peux pas demander en réparation plus que le tort qui t'a été infligé. Si un membre de ton clan a été tué par un membre du clan voisin, tu ne peux pas justifier l'extermination de ce clan entier, mais seulement la punition du coupable. Voilà pourquoi les dirigeants israéliens feraient bien de méditer un peu la Torah.
Où l'on voit que les religieux d'aujourd'hui se contrefichent du sens des textes qu'ils ne cessent de citer. Leur religion n'est rien d'autre qu'une expression de la pulsion de détruire (voir Eric Fromm sur ce sujet). Cela vaut pour les islamistes autant que pour les Juifs ultra qui gouvernent à Jérusalem.
Et pour n'oublier personne, on remarquera que la doctrine de Netanyahou est la reprise de celle du légat du pape, Arnaud Amalric assiégeant Béziers, lors de la "croisade" contre les Cathares : "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens".


Denis Collin

23/2/2024 – La razzia des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 a déclenché une riposte d'une violence insupportable. On voit des "amis d'Israël" qui soutiennent inconditionnellement les crimes de guerre commis sous la responsabilité du corrompu Netanyahou et avec des "amis" pareils, Israël n'a pas besoin d'ennemi. La destruction du Hamas, oui ! Au prix de la vie des milliers d'enfants, non ! Les frappes aveugles sur Gaza, la théorie de la responsabilité collective des Palestiniens, tout cela enclenche un cycle de violences et de guerre qui rend toute paix impossible et menacera à terme l'existence même d'Israël. 7 ou 8 millions de Juifs contre 300 ou 400 millions d'Arabes : en histoire, c'est le nombre qui finit toujours pas imposer sa loi. Il faut exiger un cessez-le-feu immédiat et arrêter le bras meurtrier de tous les meurtriers de la région. Rouvrir des négociations et préparer l'évacuation des colonies de Cisjordanie. Cela peut paraître purement utopique. Mais toute autre solution mène au chaos et s'inscrira comme un anneau de la chaîne qui conduit à une nouvelle guerre mondiale.


France Info
Publié le 08/02/2024 15:36

Gaza : Les pays occidentaux sont "en train de devenir activement complices de ce carnage", accuse Rony Brauman, ex-président de MSF

Invité sur France Info, jeudi, l'ancien président de Médecins sans frontières, s'inquiète de l'intervention des pays occidentaux dans le conflit entre Israël et la Palestine.

Rony Brauman, à Mérignac, le 17 janvier 2012
(BONNAUD GUILLAUME / MAXPPP)

Les pays occidentaux sont "en train de devenir activement complices de ce carnage et cette boucherie", a accusé, jeudi 8 février, sur franceinfo Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins sans srontières (MSF). Benyamin Netanyahou a rejeté une trêve espérée depuis plusieurs jours dans la bande de Gaza et annonce une offensive sur Rafah dans le Sud.

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"Cette offensive rajoute une catastrophe à la catastrophe", explique l’ancien humanitaire. Alors que les États-Unis ont œuvré avec les Européens à cette trêve de longue durée, Rony Brauman juge "contradictoire à appeler d'un côté à la trêve et de l'autre à continuer à ravitailler en armes et en munitions la partie la plus puissante", en l’occurrence Israël.

À quoi ressemblerait une bataille de Rafah alors que plus d’un million de Palestiniens sont coincés au sud de Gaza ?

Quelle que soit la direction que ces déplacés vont prendre, c’est une descente de plusieurs degrés, en plein dans la désespérance, dans l'effroi, dans le malheur, dans la promiscuité, dans la diffusion de maladies épidémiques et probablement dans la préparation de nouvelles générations habitées par la haine, par le désir de vengeance, bref par la préparation d'un avenir de violence. Donc aussi bien du point de vue de ce qui se passe présentement que de ce que l’on peut imaginer dans le futur, cette offensive rajoute une catastrophe à la catastrophe.

Rafah était le dernier endroit où les humanitaires pouvaient travailler. Que va-t-il se passer ?

Les quelques rares endroits où on pouvait travailler sont toujours des endroits extrêmement précaires, où on peut éventuellement travailler aujourd'hui, mais se faire tirer dessus le lendemain. On peut avoir une autorisation de déplacement, et puis des tirs de snipers vous attaquent comme des bêtes, c'est absolument atroce. Ces atrocités sont commises avec la complicité des pays qui se réclament du droit international, du droit humanitaire, de la légalité internationale, c'est-à-dire les pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis. Mais avec le concours actif de pays européens dont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France. Nous sommes en train de devenir activement complices de ce carnage et cette boucherie.

Pourtant, les États-Unis font pression sur Israël pour obtenir une trêve. Benyamin Netanyahou veut aller au bout de sa guerre ?

Les États-Unis et l'Europe œuvrent à une trêve de plus longue durée. C’est tout à fait souhaitable, mais pendant ce temps-là, les livraisons d'armes, de munitions, continuent à flux tendu. Tous les jours, Il y a une sorte de pont aérien entre les États-Unis notamment, mais aussi l'Europe vers Israël, qui permet de tirer des milliers, des milliers et des milliers de missiles, de munitions diverses. Il y a quelque chose d'un peu contradictoire à appeler d'un côté à la trêve et de l'autre à continuer à ravitailler en armes et en munitions la partie la plus puissante, celle qui détient tous les leviers pour la décision du lendemain.

L’impuissance des Nations unies est inquiétante, selon vous ?

Les appels des Nations unies non seulement ne servent à rien, mais sont reçus en quelque sorte avec un bras d'honneur ou un doigt d'honneur par Benyamin Netanyahou. Je me demande si les Nations unies vont surmonter cette épreuve. Ça renvoie un peu à ce qui s'est passé en 1935 après l’invasion de l’Éthiopie par l'Italie fasciste de Mussolini qui a signé la fin de Société des Nations. Est-ce que les Nations unies vont survivre à cette épreuve, sachant qu'un organe des Nations unies parle de génocide plausible actuellement perpétré dans la bande de Gaza et que des membres du groupe de membres permanents du Conseil de sécurité continuent de ravitailler la partie qui est exclusivement coupable de génocide.



Rony Brauman

ISRAËL - PALESTINE : Derrière la propagande, une violence sans précédent (vidéo)

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=guEh6kyPWJc



Anna Holewa-Cosar

Ce n'est pas seulement l'histoire des Palestiniens, mais aussi l'histoire des humains

Revenons à 2001. Le monde occidental a été choqué par la nouvelle qu'en Afghanistan, la plus grande statue de Bouddha sculptée dans la pierre, a été explosée par les talibans fanatiques et radicaux. Statue datant du 6ème siècle de notre ère. Cela s'est passé malgré la protestation de nombreux pays, même musulmans. Ces événements ont été largement commentés à travers le monde.

Année 2023. Plus de 198 sites historiques à Gaza ont été détruits lors d'une opération spéciale contre le Hamas.
(Minus bien sûr les 20 000 civils plus...)
Le monde est étrangement silencieux et paisible.
Je ne sais pas si tout le monde réalise que pendant plus de quatre millénaires Gaza a été un point de rencontre des empires et des civilisations européens, asiatiques et africains, un carrefour de conquérants et le principal port de commerce méditerranéen.
Gaza était autrefois une ville d'État puissante qui a survécu aux raids des armées égyptienne, babylonienne, persane, grecque, romaine, israélienne et byzantine, arabe, Seljut, Mameluk, turque et croisés. La culture et la technologie de haut niveau favorisaient le commerce avec le monde civilisé.
Gaza s'est dotée d'une grande bibliothèque, d'une administration efficace et de plusieurs bâtiments magnifiques, pour les Byzantins une grande église érigée par l'empereur Eudoxie, une école de rhétorique, un forum, des rues avec des colonnes et le conseil municipal.
Gaza est l'une des plus vieilles villes du monde. Habitée continuellement depuis l'âge de bronze.
Il y avait sur son territoire des monuments canaans, égyptiens, romains, grecs, byzantins et bien d'autres, qui représentent des milliers d'années d'héritage lié à l'établissement humain dans ces zones.
Aujourd'hui, ce patrimoine est détruit de manière barbare avec une gourmandise digne des talibans radicaux.
Les églises historiques, les mosquées, les bâtiments sont bombardés.
Même le palais du Pacha du XIIIème siècle, transformé en musée aux collections inestimables, comme des verres vieux de 5000 ans, n'a pas été épargné. Le bâtiment a été bombardé et des bulldozers l'ont écrasé.
Alors je me demande : où est l'UNESCO ?
Où est le souci du patrimoine culturel de l'humanité ?
Où peut-on entendre les voix de l'indignation et de la condamnation ?
D'une façon ou d'une autre, le silence est vrai ?
Ce n'est pas seulement l'histoire des Palestiniens, mais aussi l'histoire des humains !
Le patrimoine mondial de l'humanité !



Jacques COTTA

Halte aux bombardements, halte au massacre !

27/12/2023 – Des dizaines de milliers de morts et blessés palestiniens sont dores et déjà dénombrés dans la bande de Gaza. Le bilan du Hamas et de Netanyahu réunis est terrifiant. L'extrême droite israélienne et les islamistes du Hamas, deux facettes de l'intégrisme politique, se rejoignent sur le corps des populations civiles. La barbarie, les bombardements, le massacre cesseront si une solution politique est dégagée. Et c'est possible !

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=jcEhFWErSOY



Dominique Ziegler

Dystopie délirante

22/11/2023 - Depuis plus d’un mois, le monde semble avoir basculé dans une dystopie délirante. La puissance militaire israélienne extermine, au vu et au su de tous, la population civile de Gaza, et l’opinion publique mondiale se voit intimer de ne pas croire ce qu’elle voit (« ceci n’est pas un massacre ») ni de réagir en conséquence sous peine d’anathème. Nous sommes sommés de rester spectateurs impuissants d’une tragédie morbide. La trêve temporaire annoncée et la libération d’otages peuvent réjouir, il demeure un sentiment de dégoût profond devant les événements récents.

Face au meurtre de plus de 13 000 innocents, aux images d’enfants agonisants qui circulent sur les réseaux sociaux, aux appels désespérés des ONG, de l’ONU, face aux manifestations massives partout dans le monde, ni l’Union européenne ni les Etats-Unis n’ont envisagé la moindre action contraignante (ni même symbolique) envers Israël pour mettre fin à ce massacre, qui dépasse en nombre celui de Srebrenica.

Au contraire, après les effroyables attaques meurtrières perpétrées par le Hamas le 7 octobre, les gouvernements occidentaux ont délivré un véritable permis de tuer au gouvernement raciste d’Israël – au programme pourtant connu de tous – en lui concédant un « droit de se défendre ». Dans le même mouvement, les colons et l’armée assassinent plus intensément que jamais les civils en Cisjordanie.



Juan Cuesta Barros

21/11/2023 – Dans ce texte Gideon Levy se préoccupe de l’explosion à venir en Cisjordanie, en se demandant combien de temps encore les Palestiniens peuvent-ils supporter les exactions de l’occupant.
La prochaine surprise ne sera pas une surprise. Elle sera peut-être moins meurtrière que la précédente, le 7 octobre, mais son prix sera élevé. Lorsqu’elle nous tombera dessus, nous laissant abasourdis par la brutalité de l’ennemi, personne ne pourra prétendre qu’il ne savait pas qu’elle allait arriver.
L’armée ne pourra pas le faire, parce qu’elle a constamment lancé des avertissements, mais n’a pas bougé le petit doigt pour l’empêcher. La responsabilité des forces de défense israéliennes sera donc tout aussi grande que lors du massacre dans le sud, et tout aussi importante que celle des colons et des politiciens qui les empêchent prétendument d’agir.
La prochaine cocotte-minute qui va nous exploser à la figure est en train de bouillir en Cisjordanie. L’FDI (Force de Défense d’Israël) le sait ; ses commandants ne cessent de nous mettre en garde à ce sujet. Il s’agit d’avertissements hypocrites et moralisateurs destinés à couvrir les arrières de l’armée. Ces avertissements sont éhontés, car les FDI, avec leurs propres mains et leurs propres soldats, attisent le feu tout autant que les colons.
Prétendre que nous pourrions nous retrouver à nous battre sur un autre front uniquement à cause des colons est un manque de sincérité et de duplicité. Si les FDI l’avaient voulu, elles auraient pu agir immédiatement pour apaiser les tensions. Si elle l’avait voulu, elle aurait agi contre les colons, comme une armée normale est tenue de le faire à l’égard des milices locales et des groupes armés.
Les colons font partie des ennemis d’Israël en Cisjordanie, et l’armée israélienne ne fait rien pour les arrêter. Ses soldats participent activement aux pogroms, abusant honteusement des résidents – les photographiant et les humiliant, les tuant et les arrêtant, détruisant les mémoriaux, comme celui de Yasser Arafat à Tulkarm, et arrachant des milliers de personnes à leur lit. Tout cela jette de l’huile sur le feu et fait monter la tension.
Des soldats revanchards, envieux de leurs compatriotes de Gaza, se déchaînent dans les territoires occupés, le doigt léger et enthousiaste sur la gâchette. Près de 200 Palestiniens y ont été tués depuis le début de la guerre, et personne ne les arrête. Aucun commandant régional, commandant de division ou commandant sur le terrain n’arrête le déchaînement. Il est difficile de croire qu’ils sont également paralysés par la peur des colons. Après tout, ils sont considérés comme courageux.
Les colons sont en extase. L’odeur du sang et de la destruction qui monte de Gaza les incite à se déchaîner comme jamais auparavant. Plus besoin de contes de fées sur les loups solitaires ou les mauvaises graines. L’entreprise de colonisation, avec son cortège de fonctionnaires politiques et de financements, ne se bat pas contre les pogroms qui en émanent. La guerre est leur jour de paie, leur grande chance. Sous le couvert de la guerre et de la brutalité du Hamas, ils ont saisi l’occasion de chasser autant de Palestiniens que possible de leurs villages – en particulier les plus pauvres et les plus petits – avant la grande expulsion qui aura lieu après la prochaine guerre, ou celle qui suivra.
Cette semaine, j’ai visité le no man’s land dans le sud des collines d’Hébron. Les choses n’ont jamais ressemblé à cela auparavant. Chaque colon est désormais membre d’une “équipe de sécurité”. Chaque “équipe de sécurité” est une milice armée et sauvage qui a le droit de maltraiter les éleveurs de bétail et les agriculteurs et de les expulser.
Seize villages de Cisjordanie ont déjà été abandonnés et l’expulsion se poursuit à plein régime. Pour l’essentiel, Tsahal n’existe pas. Israël, qui ne s’est jamais intéressé à ce qui se passe en Cisjordanie, n’en entendra certainement plus parler. Les médias internationaux s’y intéressent de près et comprennent où cela mène.
Derrière tout cela se cache la même arrogance israélienne qui a permis la surprise du 7 octobre. La vie des Palestiniens est considérée comme un déchet. S’occuper de leur sort et de l’occupation est perçu comme une nuisance obsessionnelle. L’idée dominante est que si nous l’ignorons, les étoiles s’aligneront d’une manière ou d’une autre.
Ce qui se passe en Cisjordanie reflète un état de fait incroyable. Même après le 7 octobre, Israël n’a rien appris. Si le désastre actuel dans le sud nous est tombé dessus après des années de siège, de déni et d’indifférence, le prochain tombera parce qu’après son prédécesseur, Israël n’a pas pris au sérieux les avertissements, les menaces et la gravité de la situation.
La Cisjordanie crie de douleur et personne en Israël n’entend son appel à l’aide. Les colons se déchaînent et personne en Israël n’essaie de les arrêter. Jusqu’où les Palestiniens peuvent-ils aller ? Israël devra payer la facture quoi qu’il arrive. Ce sera froid ou chaud, mais très sanglant dans tous les cas.


NB : Gideon Levy, né le 2 juin 1953 à Tel-Aviv, est un journaliste et écrivain israélien, membre de la direction du quotidien Haaretz. Lien vers sa biographie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gideon_Levy



Juan Cuesta Barros

Le problème d’Israël, ce n’est pas TikTok !

22/11/2023 - Les responsables israéliens sont mécontents. TikTok favoriserait trop les sentiments pro-palestiniens à leur goût, au détriment du soutien à Israël. Mais comme l’explique Catilin Johnstone, alors que des enfants sont massacrés par milliers à Gaza, le problème ne vient pas de TikTok. Pour Israël, le problème est que de nombreux jeunes à travers le monde n’ont pas encore perdu toute dignité morale.
Personne n’est prédisposé à soutenir une campagne de bombardements génocidaires qui tue des enfants par milliers. C’est une forme de compromission morale qui s’acquiert au fil du temps.
Tout au long de sa vie, un partisan d’Israël se voit offrir le choix : sacrifier une partie de sa conscience ou arrêter de soutenir Israël.
Ce choix lui est présenté chaque fois qu’il voit infliger à des Palestiniens des traitements qu’il n’accepterait pas pour lui ou ses proches. Cela peut être des bombes, des manifestants abattus par des snipers, des personnes chassées de leur maison, des organisations de défense des droits humains qui déclarent l’une après l’autre qu’Israël est un État d’apartheid, des histoires sur le racisme et les persécutions subis par les Palestiniens en Cisjordanie, ou encore des témoignages sur l’horreur de la vie que mènent les habitants de Gaza bien avant déjà la dernière série de massacres.
Ces informations sont incontournables à notre époque. Vous pouvez détourner le regard, vous pouvez essayer de vous en isoler dans une forme de bulle idéologique. Mais de temps à autre, l’information trouvera inévitablement son chemin dans votre champ de perception.
Et chaque fois que vous y êtes confronté, vous devez choisir : compromettre votre sens moral personnel un peu plus qu’il ne l’était déjà, ou abandonner votre soutien à Israël.
Un par un, vous découpez des morceaux de votre propre moralité pour éviter le malaise psychologique connu sous le nom de dissonance cognitive et qui va nécessairement de pair avec tout changement radical de la vision du monde. Puis, sans vous en rendre compte, vous vous retrouvez à refuser un cessez-le-feu qui pourrait stopper un assaut meurtrier ayant déjà tué des milliers d’enfants.
Au fond de vous, vous savez que vous faites fausse route. Vous savez que vous n’étiez pas comme ça au départ, vous savez que vous n’êtes pas censé vivre votre vie de cette manière. Mais vous étouffez cette petite voix intérieure par d’autres, beaucoup plus fortes, qui résonnent dans une société moderne industrialisée et qui souvent reçoivent des millions de dollars par an pour vous dire que votre vision du monde est la bonne.
C’est la raison pour laquelle il existe un fossé générationnel aussi important sur la question israélo-palestinienne ; les jeunes n’ont pas passé beaucoup de temps à éroder leur boussole morale pour en faire un bibelot sans valeur. Et ils ne consomment pas suffisamment de médias mainstream pour être convaincus que cela en vaudrait la peine.
Les jeunes n’ont pas été suffisamment endoctrinés dans une indifférence dépravée à l’égard de la souffrance des autres.
Dans un récent communiqué, TikTok rejette les accusations de la droite selon lesquelles ses algorithmes favoriseraient la Palestine et encourageraient les sentiments anti-israéliens. En réalité, si les sentiments pro-palestiniens sont si populaires sur la plateforme, c’est parce que les jeunes s’opposent statistiquement beaucoup plus à Israël que les générations plus âgées.
TikTok écrit ce qui suit :
"Le soutien à Israël (par rapport à la sympathie pour la Palestine) est plus faible chez les jeunes Américains depuis un certain temps. C’est ce que montrent les données des sondages Gallup sur les millennials depuis 2010, bien avant que TikTok n’existe. Un sondage Gallup de mars 2023, avant la guerre, montre que les jeunes adultes ont rapidement changé d’attitude à l’égard du conflit israélo-palestinien."
Un document audio a fuité et a été obtenu par le Tehran Times. On y entend le directeur de l’Anti-Defamation League, Jonathan Greenblatt, déplorer la perte de la génération Z au profit du sentiment pro-palestinien.
"Mais je tiens également à souligner que nous avons un gros, gros, gros problème générationnel", se plaint Greenblatt à ses collègues. "Tous les sondages que j’ai vus – ceux de l’ADL, de l’ICC, les sondages indépendants – suggèrent qu’il ne s’agit pas d’un fossé entre la gauche et la droite. La question du soutien des États-Unis à Israël n’est pas celle de la gauche et de la droite, mais celle des jeunes et des vieux."
Et Greenblatt d’ajouter : "Nous avons vraiment un problème Tik-Tok, un problème Gen-Z."
En réalité, ce que Greenblatt et ses associés ont, c’est un problème de moralité. Ils sont confrontés à un vaste groupe de personnes qui n’ont pas été endoctrinées pour accepter la folie et mutiler leur propre conscience au fil des ans ; ces personnes sont en mesure de constater le massacre de civils à Gaza avec un regard clair.
Et c’est vraiment tout ce dont vous avez besoin pour voir le massacre de Gaza pour ce qu’il est : un regard clair. Un seul coup d’œil, sans distorsion de la propagande ni préjugés cognitifs. C’est tout ce qu’il faut.
Le problème d’Israël, ce n’est pas que la propagande incite des gens à le détester ; c’est que la propagande n’incite pas les gens à le soutenir. Leur problème ne relève pas d’une influence malveillante, mais d’un manque d’influence.
De fait, il n’y a pas trente-six façons de tourner le meurtre de milliers d’enfants. Et toute l’obscurité médiatique du monde ne suffit pas à berner les regards neufs qui sont prêts à voir.



Véronique Faucheux

Pourquoi l'antisionisme ne peut pas être assimilé à de l'antisémitisme ?
Pour une raison simple : les antisionistes sont généralement ceux qui combattent aussi le racisme.
L'antisémitisme est traditionnellement associé au racisme et au nazisme.
Pourtant, dimanche, on a vu des skinheads participer à la marche contre l'antisémitisme.
Bizarre, non ?
En réalité, pas vraiment...
Car la politique israélienne est résolument raciste et proche de l'idéologie d'extrême-droite, qui a donné naissance au nazisme.
En conclusion, on peut affirmer deux choses sans prendre le risque de se tromper :
1) l'antisionisme et l'antisémitisme s'opposent,
2) le sionisme et le fascisme se superposent.


Elon Musk, sur le conflit israélo-palestinien :

"À moins que vous ne commettiez un génocide, par exemple, contre un peuple entier, ce qui serait évidemment inacceptable, vraiment, et ça ne devrait être acceptable pour personne, vous allez laisser en vie, en fait, un grand nombre de personnes qui haïront Israël par la suite. La question est donc de savoir combien de membres du Hamas vous avez tués et combien vous en avez créés. Et si vous en créez plus que vous n'en tuez, alors vous avez perdu. Telle est la réalité de la situation. Et on peut dire que si vous tuez l'enfant de quelqu'un à Gaza, vous avez créé au moins quelques membres du Hamas qui mourront juste pour tuer un Israélien.
… Et ce sera sans fin… de pire en pire…"

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Gilles Casanova

Ainsi donc, nous sommes conviés d’urgence dimanche à manifester contre l’antisémitisme. Oui simplement contre l’antisémitisme, pas contre d’autres formes de racisme qui pourraient s’exprimer. Pas un mot pour demander à Israël un cessez-le-feu alors que par milliers les civils meurent sous les bombes israéliennes à Gaza. C’est donc une manifestation de soutien inconditionnel à Israël.
Pourquoi pas, nous sommes en République toutes les positions peuvent s’exprimer. Ou du moins elles devraient pouvoir.
Mais ce qui me désole c’est que la seule question que se pose la gauche qui se précipite à cette manifestation convoquée par le pouvoir et la droite, c’est de savoir si l’épouvantail officiel qui fait élire le candidat des milliardaires a le droit de participer à cette manifestation de soutien au gouvernement israélien ou pas !
Je me demande si l’on peut faire pire… dans l’effondrement et le renoncement au sens commun.



Denis COLLIN

Sortir de la logique des camps


6/11/2023 - [...] Dans ce monde bipolaire, qu’adorent les esprits binaires, les vieux staliniens qui n’ont rien oublié ni rien appris excellent. Et avec eux les ex-maos devenus « néocons » qui officient dans le camp d’en face. Celui qui ne choisit pas son camp, parce qu’il n’aime pas les camps, risque de se faire canarder des deux côtés. Mais on peut aussi dire, comme le dessinateur Johann Sfar, si tu énerves les deux côtés, tu es sur la bonne voie.

Alors, énervons les deux côtés. En occupant les territoires de Cisjordanie, en développant une colonisation massive, Israël a largement créé les conditions d’une insécurité croissante pour toute la région et pour Israël aussi. Le politicien véreux et corrompu qu’est Netanyahou est le responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre et de ce qui se passe depuis. Il est responsable de n’avoir pas écouté les avertissements qui lui avaient été envoyés quelques jours avant par l’Égypte, responsable d’avoir dégarni la frontière sud pour envoyer l’armée protéger les colons fanatiques de Cisjordanie, responsable de l’affaiblissement des services de sécurité, responsable et avec la grande majorité des gouvernements qui l’ont précédé d’avoir donné raison à l’assassin de Rabin et d’avoir liquidé les accords d’Oslo qui prévoyaient, faut-il le rappeler, la création d’un État palestinien en 2000 ! Netanyahou enfin est responsable d’avoir propulsé le Hamas pour faire la peau à l’OLP, exactement comme les USA ont propulsé les talibans avant qu’ils ne se retournent contre eux.

Mais il n’en va guère mieux « de l’autre côté », dans l’autre camp. Le narratif de la « cause palestinienne » est largement biaisé, et ce dès le début. Le « monde arabe » est une véritable fumisterie : les « Arabes », c’est-à-dire les États arabes ont toujours instrumentalisé la « cause palestinienne » tout en se gardant bien d’aider sérieusement les Palestiniens. Faut-il rappeler que l’un des plus gros massacres de Palestiniens fut le fait du Royaume de Jordanie, avec le « septembre noir de 1970 qui a fait 10 000 morts et 100 000 blessés ? Faut-il rappeler que si Gaza est un “camp”, le gardien de la frontière sud du camp est l’Égypte ? La décomposition de l’OLP, en raison de sa corruption invraisemblable l’a rendue incapable de contrer le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza et ensuite y a liquidé l’OLP. Si Gaza est une prison, les matons sont le Hamas, groupe de fanatiques sanguinaires et une des branches de cet ennemi du genre humain et des musulmans qu’est la confrérie des Frères musulmans.

Le Hamas doit être clairement caractérisé pour ce qu’il est et surtout pas pas les qualificatifs louangeurs d’organisation de résistance. La destruction du Hamas serait une bonne chose. Mais la méthode de la vengeance aveugle employée par Israël ne peut que préparer des nouveaux Hamas. “Œil pour œil”, c’est déjà une justice un peu barbare, mais que dire que “Pour un œil, les deux yeux” ou, encore pire, “tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens”. Dans l’immédiat un cessez-le-feu s’impose qui suppose que non seulement Israël, mais aussi que le Hamas le veuille en cessant lui-même le feu et en libérant les otages, sans attendre. S’impose également la reprise d’un processus de règlement politique global, qui suppose deux États, l’accord avec la Jordanie, le Liban et l’Égypte. Mais il ne fait aucun doute qu’un tel processus suppose la mise hors circuit et du Hamas et de Netanyahou et de sa cohorte de “fous de Dieu” israéliens.



Reporterre

« À Gaza, les survivants sont condamnés à un avenir sans subsistance »

Des enfants à l'extérieur d'un bâtiment qui a été touché par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 octobre 2023. - © AFP / Mohammed Abed

Yasmine Al-Hassan est responsable des campagnes publiques de l’Union des comités du travail agricole (Union of Agricultural Work Committees-UAWC). Cette organisation de la société civile palestinienne a été créée en 1986 par un groupe d’agronomes bénévoles et travaille à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les deux portions composant les territoires palestiniens. UAWC soutient des agriculteurs palestiniens, des pêcheurs, des paysans et des communautés rurales.

« À Gaza, c’est l’état de guerre totale. Il y a plus de 7 000 morts et plus de 13 000 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. L’un de nos collègues a été tué dans un bombardement israélien. Un certain nombre de nos collègues ont vu leur maison détruite, leur famille mourir. Depuis le 7 octobre, nous sommes passés en mode « urgence ».

Israël efface sans discernement des hôpitaux, des écoles, des mosquées, des marchés, des quartiers entiers. Gaza est assiégée depuis près de vingt ans, et Israël contrôlait déjà l’accès aux produits de première nécessité. Mais désormais, Israël refuse à une population de 2,3 millions d’habitants, dont plus de la moitié sont des enfants, l’accès à l’eau, à la nourriture, au carburant, à l’électricité, aux fournitures médicales et à l’aide humanitaire.

L’assaut détruit délibérément toute infrastructure permettant aux Palestiniens et à Gaza de subvenir à leurs besoins. Les pêcheurs ne peuvent pas accéder à la mer. Les agriculteurs dont les terres n’ont pas été détruites ne peuvent pas y accéder, de peur de mourir. Les réserves de nourriture diminuent de façon catastrophique : il ne reste que 5 à 8 jours de nourriture dans les magasins de Gaza. Aujourd’hui, il est presque impossible de trouver de l’eau potable. Israël vise explicitement les boulangeries, qui constituent la principale source de nourriture à l’heure actuelle. Il n’en reste plus que neuf dans l’ensemble de la bande de Gaza, pour 2,3 millions de personnes.

Avant le 7 octobre, environ 70 % de la population de Gaza était en situation d’insécurité alimentaire. Aujourd’hui, 100 % de la population de Gaza est menacée de famine. La terre et la mer subiront également des dommages environnementaux inimaginables à la suite de ces attaques, ce qui entravera encore davantage les efforts visant à reconstituer les moyens de subsistance. Fondamentalement, la stratégie d’Israël vise aujourd’hui à assurer que ceux qui ont survécu aux bombes soient condamnés à un avenir sans subsistance. [...]



Jacques COTTA

Israël-Gaza, barbarie et solution

Les meurtres du Hamas ont libéré la voie à l'extrême droite israélienne. Extermination des Palestiniens ou solution politique ? Emmanuel Macron a fait le déplacement, mais pour dire quoi ? La guerre, encore et encore ! Pour dégager une solution politique, il faut quelques décisions simples et commencer par un cessez-le-feu qui épargne les populations civiles...



Michel Collon

L'antisionisme n'est pas un antisémitisme

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=Uhtw15qB5MI



ISRAËL-GAZA : DOMINIQUE DE VILLEPIN MET EN GARDE FACE AU "TRIPLE PIÈGE TENDU PAR LE HAMAS"

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Denis Collin

Pour comprendre le conflit entre Israël et les "Palestiniens", il faut non pas commencer en 1948 ("Nakba") mais peut-être plutôt en 1870, comme le fait Bensoussan.

L'analyse des responsabilités et ici la droite israélienne du Likoud et ses suppôts "ultra" doit clairement être dénoncée. Netanyahou, en plus d'être une fripouille, corrompu jusqu'à la moelle, est un danger pour la survie d'Israël. Ceux qui se sont débrouillés pour assassiner les accords d'Oslo (et Rabin en même temps) sont les premiers coupables.
 
On n'oublie pas non plus que ce sont eux qui ont soutenu, financé et appuyé la montée du Hamas qui avait le gros avantage de liquider le Fatah - à Gaza, les partisans du Fatah n'ont pas eu d'autre choix que se coucher, fuir, ou être tués.

Les islamistes, ceux qui ont fait le FIS en Algérie, organisé massacres et attentats en Europe, ceux qui gouvernent l'Iran ou l'Afghanistan, sans oublier leur influence dans le "Londonistan" ou le "93stan", sont un danger non pas seulement pour Israël, mais pour la démocratie, même imparfaite, même défigurée qui existe encore. Si Israël tombait - et ce n'est pas impossible - alors ce serait le début de la fin. (...)


Denis Collin

Le Hamas doit jubiler de voir Gaza bombardée. Ce sont surtout des civils qui sont tués et parmi aux beaucoup d'enfants. Les sicaires du Hamas sont cachés et ne seront pas touchés. Le Hamas va pouvoir se poser en martyr et recruter de nouveaux tueurs. Le gouvernement israélien est lancé dans une aventure qui ne pourra pas éradiquer le Hamas et rendra plus incertaine encore la situation d'Israël. Les plans du Hamas étaient de semer le chaos et de rendre impossible la paix. Netanyahou tombe dans le piège ou fait exprès de tomber dans le piège. C'est à pleurer de désespoir.


Alain Juillet

Israël - Palestine : Du chaos à la réorganisation mondiale ? – Alain Juillet dans Le Samedi Politique
Chaîne officielle TVL
Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas sur le sol israélien, les regards se sont détournés de l’Ukraine pour se concentrer sur cet incandescent Proche-Orient. La riposte israélienne sur la bande de Gaza, petit territoire verrouillé et surpeuplé, dessine un nouvel embrasement meurtrier dans la région.
Face à la résurgence de cet affrontement, l’Occident et les pays des BRICS et leurs alliés ont une attitude bien distincte, au gré des incompréhensions, des intérêts réels de chaque nation mais aussi des enjeux de pouvoir.
Deux semaines après l’attaque meurtrière du Hamas, l’heure est aux explications dépassionnées. Comment une telle opération a pu se dérouler sans éveiller les soupçons de Tel-Aviv ? Qui sont les alliés du Hamas ? Quelle réponse faut-il apporter ? Quels sont les intérêts des différentes parties ? L’élan multipolaire du monde a-t-il subi un coup d’arrêt ? Peut-on espérer d’arriver à des accords de paix dans la région ?




Jean-Dominique Michel

La tentation génocidaire

J'ai enregistré cette émission avant l'ignoble bombardement d'un hôpital à Gaza.
Un autre pur produit de la tentation génocidaire qui est patente hélas aujourd'hui chez le Hamas et le gouvernement israélien, deux traîtres à leur peuple qui ont basculé dans la folie...
Émission du 17 octobre 2023.

⇒ https://www.youtube.com/watch?v=jyZ-GbOC8r0