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Affichage des articles dont le libellé est Élections législatives 2024. Afficher tous les articles
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19 juillet 2024

Une belle mystification

Maxime Tandonnet

19/7/2024 - Bon. On ne va pas s’appesantir ce matin. Les dernières législatives ont été marquées par un rejet viscéral du macronisme qui a recueilli au premier tour 13% des voix et au second, en léger mieux grâce aux arrangements avec l’ennemi d’hier, le NFP : 15%. Or, à l’issue des magouilles, arrangements et compromission en tout genre, le macronisme garde la main et la présidente macroniste de l’Assemblée nationale est réélue au perchoir. Au fond, rien ne change. Le vote populaire est balayé d’un revers de main. Ils se foutent du vote populaire, une fois de plus comme pour le référendum de 2005. On fait soi-disant appel aux urnes pour trancher dans le vif mais quand les Français ont mal voté, on se tape de leur vote, on en balaye les conséquences dans un éclat de rire. Dans les médias à la botte, radio télé et une partie de la presse, presque tout le monde est content ! Le macronisme, condamné par les Français pour son culte autocratique et vaniteux sur fond d’effondrement général du pays (financier, sécuritaire, économique et social, diplomatique) est rayonnant ce matin et jubile. Parler de démocratie dans ces conditions est une imbécilité. On se moque des Français, cette fois encore, de manière trop flagrante, sans complexe, comme une bonne blague. Mais bien sûr ! Appelez donc au vote des Français pour la frime et ensuite, s’il ne vous convient pas, envoyez les paître (je reste poli) avec un grand bras d’honneur. Le mépris et l’arrogance sont les deux mamelles de la France politique comme dirait l’autre… Et vous ne voyez pas, vous ne sentez pas qu’un jour tout cela va se payer ?

15 juillet 2024

Gilles Casanova

Petit résumé de ce qui est officiellement appelé « la gauche », vocable qui jadis a recouvert des organisations et partis qui se réclamaient de la défense des travailleurs, et de l'avancée vers l'émancipation, par la transformation de la société (mais si !) :
– alors qu'ils étaient en train de s'insulter, apprenant la dissolution, ils font un accord de syndicats d'intérêts pour essayer de perdre le moins d'élus possibles et si possible d'en grappiller ;
– ils confient à quelques scribouillards la rédaction d'un programme avec des trucs qui peuvent plaire à leur électorat, voire l'élargir un peu, il paraîtra quelques jours plus tard ;
– arrivés derrière le Rassemblement national au premier tour, ils décident de remettre en selle le troisième, Macron, en chantant la chanson « Hitler revient », pour forcer celui-ci à chanter la même chanson et les favoriser par des retraits de candidats en sa faveur ;
– ils réussissent, et ils parviennent ainsi à avoir le plus grand nombre de députés, mais c’est loin de la majorité absolue, et ils ne sont toujours d'accord sur rien ;
– ils déclarent cependant tous ensemble qu'ils ont gagné ;
– ils exigent donc d’avoir le premier ministre ;
– mais ils sont incapables de dire quel premier ministre ils veulent avoir ;
– mais ça n'a pas d'importance puisque Macron leur a déjà dit qu'il ne voulait pas de leur premier ministre ;
– ils redisent qu'ils exigent d'avoir le premier ministre ;
– mais ils ne sont toujours pas en mesure de proposer un premier ministre ;
– dans la rue les plus durs de leurs partisans exigent que la victoire absolue du nouveau Front populaire se traduise par la mise en œuvre totale de leur programme ;
– c'est la seule chose qui arrive à faire rire unanimement tous les dirigeants du nouveau Front populaire…

14 juillet 2024

Gilles Casanova

Le résultat du « Barrage », c'est la confusion. Elle redonne à Macron le pouvoir de jouer et à Bruxelles toute liberté de diriger.

13 juillet 2024

Barrage au Rassemblement National : légal, mais contestable en droit ? Et si demain, c'était pour faire barrage à LFI ?

Brigitte VITALE

Comment les Français peuvent accepter de telles pratiques ?

Surtout si ce "barrage" provoque l'instabilité et creuse les fossés entre les citoyens...

L'article 3 de la Constitution française garantit le suffrage universel, égal et secret, et stipule que la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par voie de référendum.

Toute manipulation perçue, telle que des alliances de désistement destinées à biaiser les résultats électoraux, pourrait être vue comme une atteinte à la sincérité du scrutin.

La sincérité des élections est une exigence constitutionnelle, et les juges de l’élection, y compris le Conseil constitutionnel, sont chargés de veiller à ce que cette sincérité soit respectée.

Les alliances stratégiques visant à "faire barrage" à un parti particulier, bien que souvent légales, peuvent être critiquées pour contourner l'esprit du suffrage universel. Cela pourrait être interprété comme une manipulation du vote populaire, détournant le processus électoral de son objectif principal : permettre aux citoyens de choisir librement leurs représentants. Le Conseil constitutionnel pourrait théoriquement être saisi pour examiner si ces pratiques respectent pleinement l'exigence de liberté et de sincérité du suffrage (Novataux : https://lnkd.in/eGXhHeuY).

La Constitution française et la jurisprudence du Conseil constitutionnel insistent sur le respect des droits et libertés des candidats, y compris leur droit à une compétition électorale équitable. Les désistements orchestrés pour influencer le résultat peuvent porter atteinte à ce principe d'équité, surtout si ces manœuvres sont perçues comme privant certains candidats de leurs chances légitimes de succès en modifiant artificiellement le rapport de force électoral.

Le gouvernement en place manque cruellement de légitimité. Les Français ne votent pas pour des programmes ou des idées, mais contre la peur de l'extrémisme. Ce processus transforme chaque élection en une mascarade où les citoyens sont contraints de choisir le moindre mal, plutôt que d'exprimer leurs véritables aspirations. Ce n'est pas de la démocratie, c'est de la trahison

La démocratie française est dévoyée. Les électeurs sont piégés dans un cycle vicieux de choix contraints, leurs voix manipulées par des stratégies électorales machiavéliques. Les élections devraient être une occasion pour les citoyens de choisir librement leurs représentants, non un exercice de contorsion politique destiné à maintenir un statu quo pourri.

Or la légitimité démocratique est essentielle pour la stabilité politique et la confiance publique, et toute action qui semble la miner pourrait être contestée non seulement juridiquement mais aussi politiquement (Cours de droit : https://lnkd.in/etqHqD7D, du Pr. Mohamed EL HACHIMI)

12 juillet 2024

Il fallait y penser avant…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


12/7/2024 - Un sondage révèle que 74% des Français se disent insatisfaits du résultat des élections législatives. Le seraient-ils moins s’ils avaient voté en leur âme et conscience au lieu de suivre, dociles, les consignes des partis ? Certainement, car lorsque l’on reste libre de son choix on peut être déçu, mais on ne nourrit pas un sentiment de frustration. Ce mécontentement traduit peut-être aussi le réveil douloureux des électeurs, constatant que la gauche en tête de sièges, ne l’est pas en voix, loin s’en faut. Dépossédé volontairement par le jeu des alliances, l’électeur qui s’est laissé guider plus qu’il n’a été acteur ne peut que s’étonner à présent et la lettre de Macron conforte cette impression. Un président qui affirme que personne n’a gagné au motif qu’il n’a pas, lui, de majorité absolue, berne les Français. Macron fait une nouvelle fois une lecture de la constitution très « fabiusomacronienne ». À aucun moment il n’est dit qu’un parti l’emporte seulement s’il a 289 députés. En définitive, Macron prend ce prétexte pour s’affranchir de choisir un Premier ministre dans le groupe le plus nombreux, comme il est de coutume sous la Vème République, en clair il ne reconnaît pas le résultat des urnes, qui lui est très défavorable et appelle à une entente large, façon de transformer un massif rejet des Français à son encontre, en une splendide victoire tactique.

Maladresse de sa part ? Non, provocation, pied de nez à ces partis qui se sont couchés une fois de plus pour garder quelques députés. Cette déclaration fleure le coup d’État. Comme garant des institutions on devrait trouver mieux. Au lieu de se pencher sur la source du problème, il le contourne, comme toujours. Le politologue Dominique Reynié, directeur général de Fondapol observe que toutes les gauches pèsent 27% et toutes les droites 47% et de conclure : « Une majorité de droite va être gouverné par la gauche. Le barrage républicain m’effraie. »

En cela il a raison mais reste toujours étonnamment prudent et n’ose pas poser la question qui fâche, celle du mode de scrutin, seul responsable de cette anomalie. L’origine du décalage entre voix et sièges vient uniquement de là. Pourquoi ne pas l’évoquer clairement ? Pour ne pas froisser, une fois de plus. C’est une constante dans notre vie politique, il est devenu interdit de se saisir de certains sujets, et celui des institutions malades et totalement déphasées avec la réalité en fait partie. Il y a une fausse pudeur consistant à considérer ceux qui dénoncent le système comme corrompu, au sens d’altéré, comme des séditieux, ou révolutionnaires, voulant provoquer un chaos institutionnel. Sottise d’autant plus insupportable que l’anomalie est aujourd’hui parfaitement visible. Tant que la supercherie était masquée par la concordance entre nombre de voix et représentation finale, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, globalement la logique était respectée. Dorénavant ce n’est plus le cas, la raison et la justice devraient conduire à changer cela.

Impossible, l’argument massue de la peur d’une instabilité constitutionnelle sera avancé en lieu et place d’une volonté d’équité. Instabilité dont on se demande bien quel visage elle pourrait avoir, en regard de la confusion qui règne dans cette nouvelle Assemblée. Toucher à la Vème République est pour beaucoup un crime, tant elle offre finalement de possibilités pour que ceux qui depuis 40 ans président tour à tour de façon catastrophique, aux destinées de notre pays. Ce tabou de l’intangibilité chronique de notre constitution, qui n’est toilettée qu’à la marge et toujours aux bénéfices de ceux qui sont au pouvoir, va avec celui d’en finir avec l’imposition par la gauche de SA morale, de SA conception de la dignité politique, en clair de SA vérité. L’évolution ne viendra pas de ceux qui se nourrissent d’un système qui a été perverti. Laurent Wauquiez illustre cet immobilisme, en déclarant qu’il s’oppose à toute coalition gouvernementale, mais reste favorable à un pacte législatif. Formule creuse et alambiquée pour avouer que les LR feront du LR, c’est-à-dire rien, ou du bricolage en regardant la France s’enfoncer.

Comment pourrait-il assumer ce grand écart ? Repousser une coalition mais accepter un pacte ? À force de compliquer les raisonnements, ils en deviennent intenables, quand ce n’est pas franchement absurdes. Il veut une politique à la carte, comme au restaurant ? C’est donc fort de cette nouvelle stratégie qu’il entend reconquérir le pouvoir ? Laissons-le à sa rêverie. Plus inquiétant, il justifie sa position en se déclarant opposé « aux manœuvres » et « aux combinaisons d’appareil ». Mais n’a-t-il pas fait exactement l’inverse pendant l’entre-deux tour ? Ne s’est-il pas vautré dans la compromission pour sauver quelques députés LR et permettre à des Renaissances et des NFP de barrer la route au RN ? A-t-il déjà oublié les turpitudes dont il s’est rendu responsable pour exister ? Il n’est hélas pas le seul, Larcher y va de son commentaire au micro de RMC. Lui aussi récuse le résultat de cette élection, en s’attribuant cependant, non sans fierté, son active part dans cet imbroglio, avouant sans honte que finalement tout a été frelaté dans l’unique but d’empêcher le RN de gagner, donc ça ne compte pas. Étrange argument. Après avoir fait barrage au RN, le voilà prêt à recommencer pour le NFP. Il y a tout de même un bémol qui n’échappera à personne. Influencer les électeurs est une chose, écarter du pouvoir le groupe qui possède le plus de députés n’est possible qu’en cas de nouvelle coalition. Avec qui pensent-ils gouverner ? Entre les 37% du RN qui ne doivent pas gouverner, et maintenant les 25% du NFP nouvellement disqualifiés par les Barons de la politique, nous débouchons sur une démocratie qui exclue 62% du corps électoral sans sourciller.

Notre pays est vraiment malade et pas seulement financièrement. Ça ressemble fortement à ce référendum de 2005 dont le résultat fut dévoyé quelques années après. Ils ont cette fois été plus rapides pour déjuger le vote du peuple. On ne peut plus se satisfaire d’une forte participation et trois jours plus tard dire aux Français que finalement on continuera à faire sans leurs avis. Que l’on soit pour ou contre le NFP, là n’est pas la question, c’était avant de les porter au pouvoir qu’il fallait s’interroger sur la stratégie à adopter. Le NFP est majoritaire à l’Assemblée nationale, le Premier ministre doit être choisi dans ses rangs. À eux de trouver les moyens de gouverner, c’est l’esprit de notre constitution, enfin du peu qu’il en reste. Nous souffrons d’un manque cruel de clarté et d’honnêteté, chacun se jugeant autorisé à récuser un résultat dès lors qu’il n’est pas conforme à sa vision des choses. La folie s’est emparée de notre pays, les principaux personnages, Président de la République, Président du Sénat sont en roue libre. Soit nous assistons à des retournements de vestes pour permettre aux perdants de gagner, soit nous entrons dans une instabilité institutionnelle qui devra passer par la destitution de Macron et une refonte de notre Vème République. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler…


11 juillet 2024

Et maintenant, que va devenir la France ?

Maxime Tandonnet
(pour le JDD)

10/7/2024 - Dans l’esprit initial des institutions de la Ve République, à l’issue d’une dissolution ratée, le président de la République devrait démissionner. En recourant au référendum ou en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, le chef de l’État pose une question de confiance au pays. Si les électeurs votent non au référendum ou s’ils refusent de lui accorder une majorité à l’Assemblée nationale, cela signifie que le président est désavoué, qu’il a perdu la confiance populaire. Dans ces conditions, il ne peut pas rester à l’Élysée. Tel était le modèle gaullien : un président doté de pouvoirs importants mais dont la légitimité tenait à la confiance populaire. Si celle-ci est brisée, en vertu du principe que toute démocratie repose sur un équilibre entre pouvoir et responsabilité, un président désavoué après avoir sollicité la confiance, ne peut pas demeurer en place. Ce principe, le général de Gaulle l’a appliqué en démissionnant à la suite du référendum perdu de 1969, malgré sa popularité qui restait immense.

Le lien entre l’autorité présidentielle, la confiance populaire et la responsabilité personnelle s’est ensuite rompu. Jacques Chirac, après avoir appliqué l’article 12 de la Constitution en 1997 (dissolution) et perdu les législatives suivantes, n’a pas envisagé de démissionner. De même, après son référendum perdu sur la Constitution européenne de 2005, il est demeuré à l’Élysée comme si rien ne s’était passé, ou presque.

Emmanuel Macron fera de même au lendemain du fiasco de sa dissolution qui débouche sur une gauche majoritaire et un parti présidentiel devenu minoritaire. Plutôt que de tirer les conséquences de la confiance refusée par le peuple, il tentera de distraire l’attention des Français à travers une débauche de communication. Devant une Assemblée nationale composée par trois forces antagonistes, la gauche avec La France Insoumise disposant d’une majorité relative, Renaissance, le parti présidentiel affaibli, et en troisième, le Rassemblement National, le chef de l’État sera tenté d’accentuer toujours davantage la dérive du pouvoir politique dans le culte de la personnalité au détriment d’une action rendue impossible par la fragmentation de l’Assemblée nationale.

Or, la France est un pays gravement malade. La dette publique s’est accrue d’un tiers en sept ans, passant de 2000 à 3200 milliards d'euros, tandis que les prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales) atteignent 44% du PIB, les meurtres et tentatives de meurtres, les violences gratuites, les agressions sexuelles et viols sont en pleine augmentation, les statistiques de l’immigration battent tous les records avec 320 000 premiers titres de séjour et 120 000 demandeurs d’asile en 2023, le chômage demeure à un niveau très élevé malgré l’autosatisfaction affichée par le gouvernement avec plus de 5 millions de demandeurs d’emploi selon France Travail, la pauvreté touche 10 millions de personnes (INSEE) et le RSA bénéficie à plus de deux millions de victimes de l’exclusion, le niveau scolaire s’effondre comme le révèlent les classements internationaux, notamment en mathématiques où la France est avant-dernière de l’OCDE, le déficit vertigineux du commerce extérieur (86 milliards en 2023) reflète la désindustrialisation du pays.

Le contexte politique ne permet pas d’espérer un quelconque redressement de cette situation désastreuse avec un chef de l’État obsédé par la seule image de lui-même et une Assemblée nationale rigoureusement ingouvernable, absolument chaotique. Aucune esquisse de majorité solide et durable ne se présente. Contrairement au parti travailliste au Royaume-Uni, la gauche française ne cesse de se radicaliser et sombrer dans l’utopie et la démagogie sous l’influence dominante de La France Insoumise, n’offrant d’autres perspectives qu’une augmentation des flux migratoires au prétexte de « l’asile climatique », des hausses gigantesques d’impôt et l’effondrement économique. En face l’idée « d’union des droites » a lamentablement échoué. Le coup de force d’Eric Ciotti, président des Républicains, dans le dos des autres leaders de ce parti et en faveur du Rassemblement National, n’a pas permis, contrairement aux prévisions sondagières, à une coalition auto-proclamée « union des droites » d’obtenir une majorité de gouvernement. L’image du RN, un parti qui ne cesse d’échouer depuis un demi-siècle, demeure bien trop brutale et aventureuse pour que les Français acceptent un jour de lui confier les clés du véhicule : en voici une preuve supplémentaire. Quant au macronisme, ne limitant la casse qu’en raison d’un accord de désistement contre nature avec la gauche, il est voué à la désintégration et à la disparition à l’horizon de 2027, compte tenu de son extrême impopularité chronique et de l’impossibilité constitutionnelle d’un troisième mandat. Une majorité de Français espérait une droitisation du gouvernement mais à la faveur d’une tambouille électorale, la France se retrouve plus à gauche et dans une situation politique plus chaotique que jamais… Que de frustrations ! Au stade actuel, le chaos politique français paraît sans issue…

De fait, il n’existe pas d’autre espoir pour la France qu’une révolution politique, une transformation radicale de la culture et de modèle de gouvernement : bannissement du culte narcissique de la personnalité, retour à des partis politiques réalistes et capables de s’opposer et d’échanger sans haine névrotique, réhabilitation du débat d’idées et de l’intérêt général comme principe de gouvernement pour en finir avec l’exubérance vaniteuse, respect intangible du peuple et de la nation. Sur le plan des institutions il semble impératif de renouer avec un chef de l’État au-dessus de la mêlée, incarnant la sagesse et l’unité nationale plutôt que la vanité et l’hystérie permanente. Le retour à un septennat qui serait non renouvelable offre une perspective intéressante à cet égard. Cette réforme s’accompagnerait d’un puissant Premier ministre et un Gouvernement déterminés à piloter le pays dans un objectif d’efficacité et de bien public, sous le contrôle du Parlement auquel serait rendu respect et souveraineté. Enfin, le recours fréquent au référendum, pour tous les choix engageant l’avenir du pays, serait une solution de renouveau démocratique et de réconciliation entre la nation et le politique. Mais hélas, ces solutions de bons sens paraissent aujourd’hui inconcevables dans le brouillard de l’hystérie quotidienne.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/10/et-maintenant-que-va-devenir-la-france-pour-le-jdd/

JUILLET 24 OU LA BOURGEOISE COMÉDIE DU CHAOS

Gabriel Nerciat

Bon, c'est vrai que c'est assez amusant, ce début juillet, mais il va quand même falloir faire cesser la comédie tôt ou tard.
Résumons.
Un président mal réélu et détesté de son peuple reçoit une baffe magistrale aux élections européennes, dissout dans la foulée l'Assemblée nationale en posant aux Français qui l'ont désavoué une question de confiance qu'il feint de trouver légitime, prend une deuxième baffe après avoir été doublé par son Premier ministre, et récolte au final une Chambre basse coupée en trois, totalement ingouvernable.
Puis, trois jours après le désastre, le même vient négligemment nous faire savoir par voie de presse, comme si rien ne s'était passé, qu'il attendait que les trois vaincus du scrutin législatif (ses alliés centristes et les vieux tocards chiraquiens et radicaux-socialistes) lui proposent une coalition de gouvernement lorsqu'il daignera, un jour ou l'autre, les recevoir.
J'ai raté quelque chose, ou nous sommes bien en pleine bouffonnerie ?
D'aucuns nous disent qu'en validant, au second tour des législatives, le hold-up électoral baptisé Front républicain, les Français ont préféré le chaos à Jordan Bardella.
Fort bien.
Mais dans ce cas, c'est Monsieur Chaos qu'il faut nommer à Matignon, ou sa soeur Madame Anomie.
Les prétendants ne manqueraient pas : Monsieur Cohn-Bendit, Monsieur Le Bras, Monsieur Corcuff, Madame Rousseau, Monsieur Branco, même Monsieur Arnault (Raphaël).
En tout cas, de deux choses l'une : soit le Banquier Président et ses électeurs si raffinés acceptent d'endurer le chaos pendant trois ans, soit Emmanuel Macron fait la seule chose qu'un président de la Ve République doive faire en pareille circonstance : présenter ses excuses à la Nation et partir.

10 juillet 2024

Des dentelles de LFI à la tutelle du FMI ?

H16

10/7/2024 - La poussière de la bataille électorale est à présent retombée et, avec elle, certains yeux joyeusement fermés se sont rouverts aux réalités de terrain.

Ainsi donc, finalement, on se retrouve bien avec les trois “blocs” politiques qu’on pouvait prévoir une fois le premier tour passé (à savoir RN, NFP et macronistes en nombre décroissant de bulletins). Cependant, ce second tour a fourni quelques surprises puisque l’ordre initialement prévu a subi des tensions de surface (et on se retrouve avec NFP, macronistes et RN) qu’on ne saurait surtout pas attribuer à quelques arrangements post-électoraux coupables (sans lien aucun avec les quasiment 3 millions de procurations), le complotisme n’étant pas de rigueur dans ces colonnes.


La démocratie est donc sauvée et les sphincters de toute la classe journalistique se sont donc subitement détendus à partir de 19h30, au moment où les nouvelles estimations en sortie des urnes – les plus fraîches – parvenaient aux rédactions (celles de 19h00 ne satisfaisant apparemment personne).

Comme on pouvait s’y attendre avec ce nouveau décompte, les débordements post-électoraux furent finalement modérés : les niais de LFI pouvant croire à leur victoire, ils n’entreprirent pas (toutes) les destructions envisagées au départ.

Cependant et contrairement à ce que les médias laissèrent supposer à leurs auditeurs, les grands gagnants de dimanche ne sont pas les frétillants gauchistes de LFI. En réalité, le succès se situe plutôt du côté du Rassemblement National (ce dernier a en effet gagné des douzaines de sièges) et, de façon presque amusante, du côté du Parti Socialiste qui revient d’entre les morts, proposant leurs zombies socialistes franchement plus pimpants que leurs homologues de LFI.

Eh oui : LFI n’a aucune majorité et tout indique que les autres partis sont maintenant inscrits dans un mouvement discret mais indéniable de distanciation de Mélenchon et de sa troupe qui, subitement, sentent le soufre. Ce dernier n’ayant pas gagné de sièges et s’étant même radicalisé pendant toute la campagne, LFI se retrouve à vociférer sur une victoire qui ne lui appartient pas et qui va assez probablement lui échapper cruellement dans les prochains jours.


Il faudra attendre la composition précise du gouvernement (qui comptera peut-être un Insoumichon dans ses rangs histoire de filer un jeton de présence à LFI) pour comprendre l’entourloupe, mais on peut déjà réserver une bouteille pour récolter les larmes des gauchistes lorsqu’ils vont comprendre qu’ils se sont fait proprement avoir en soutenant Macron dans ses magouilles de second tour.

En effet, les pirouettes électorales, qui ont essentiellement consisté à d’habiles désistements pour favoriser un candidat unique contre le Rassemblement National, ont eu pour effet de rattraper la déroute retentissante que promettait de se prendre le groupe macroniste à l’Assemblée. Mieux : en redonnant de sérieuses couleurs au Parti Socialiste, voilà que les groupes parlementaires fréquentables (lisez ici “ni le RN, ni LFI”) se retrouvent entre gens “bien comme il faut”, capables des indispensables papouilles républicaines capables de donner un peu de crédibilité à un éventuel gouvernement “centriste” attrape-tout, le tout en faisant oublier la nature parfaitement artificielle de cette chimère politique complètement détachée des aspirations du peuple.

Car oui, en définitive, dans la configuration actuelle, Macron n’a absolument pas besoin du groupe LFI (ni même des Communistes, des Divers Gauche ou des Verts, si on va par là) pour gouverner. Seuls les députés LR “canal historique” sont maintenant réellement indispensables à Macron pour obtenir une majorité suffisante à l’Assemblée nationale, ce qui, au passage, leur donne un pouvoir que ces cucurbitacées fadasses n’espéraient probablement même plus.


Au passage, il ne faut pas se leurrer : Mélenchon, en bon ami de Macron, savait pertinemment comment cela allait se passer et les dindons de la farce sont donc tous ceux qui y ont cru (et persistent à y croire encore maintenant), lui tournent autour et continuent de piailler qu’il mériterait d’être Premier ministre.


À présent, il semble donc acquis que le bidouillage politique, déjà particulièrement vivace dans le pays, va passer le mode turbo. En ratissant large dans un centre maintenant complètement dépourvu de la moindre colonne vertébrale et de la moindre capacité de nuisance, Macron peut (vaguement) s’en sortir avec un gouvernement composé d’un peu tout depuis les socialistes, les radicaux de gauche, les Verts jusqu’à ces LR qui sentent la mollassonerie Xavierbertrandesque, en passant par les truffes humides de l’extrême-centre modémique et les poires-à-lavement du parti macroniste.

Si cet attelage ne sent pas la grosse gagne velue, je ne sais pas ce qu’il vous faut, d’autant qu’on échappera probablement pas à quelques 49.3 ici ou là ce qui pimentera encore un peu le jeu politique actuel.

Sans surprise et pour contenter son aile la plus gauche, Macron pourrait redoubler d’inventivité fiscale. Cela tombe bien, la France a un grave besoin d’argent et comme couper dans les dépenses n’est toujours pas à l’ordre du jour, on peut raisonnablement parier sur un déluge fiscal dans lequel seront placés quelques nuggets taxatoires afin de conserver un minimum de calme dans les rangs de LFI.


Las.

Malgré tous ces jolis bulletins rouges, malgré la ferveur ardente des adulescents survoltés qui votèrent encore plus à gauche ce dernier dimanche, les finances publiques ne vont pas subitement mieux. Voter plus fort, plus à gauche n’a rien changé à cet aspect des choses : les dettes sont toujours là, la croissance est encore en berne, les rentrées fiscales sont de moins en moins solides ce qui n’améliore pas du tout la situation, et les avertissements du FMI sont toujours valables.

Autrement dit, le groupe qui risque bien de dicter sa politique à tout l’ensemble parlementaire n’est pas LFI, mais plutôt FMI.

Certes, si cela peut être repoussé encore quelques mois à la faveur d’un apaisement estival bienvenu, on peut cependant douter que la situation s’améliore spontanément d’elle-même pour tirer le pays de l’ornière d’ici à la fin de l’année. Le budget 2025 sera donc particulièrement critique, et, d’ici là, s’assurer que les fonctionnaires seront bien payés et les aides sociales bien distribuées nécessitera un pilotage budgétaire particulièrement habile. Qui sera le cador qui remplacera Bruno Le Maire ?

Et dans l’hypothèse (improbable et hautement irréaliste, enfin voyons !) où l’on ne trouve pas de solide capitaine pour faire naviguer la France sans danger dans les eaux tumultueuses de la finance mondiale, on recommandera humblement aux Français qui ont un peu d’épargne de se préparer à s’en séparer, avec le sourire, pour le bien de la Nation reconnaissante-ou-presque.

Pour les autres, on leur conseillera de sortir ce qu’ils peuvent du territoire, d’acheter des cryptomonnaies solides et reconnues, de l’or et de l’argent, des actions de grands groupes internationaux qui ne fricotent pas avec les États (et notamment le français) – ce qui exclura les banques, les assurances ou les constructeurs automobiles par exemple – et, pourquoi pas, quelques devises comme le franc suisse, le yuan, le yen ou même le dollar à court terme, l’euro représentant petit-à-petit beaucoup plus de risque que chacune de ces devises.

En somme, ces élections sont l’antithèse même de l’École des Fans puisque tout le monde a perdu, le peuple français en premier. Peut-être le prochain gouvernement, dans sa grande bonté, nous gratifiera d’un chèque-vaseline dont nous devrions tous avoir grand besoin.


https://h16free.com/2024/07/10/78057-des-dentelles-de-lfi-a-la-tutelle-du-fmi

8 juillet 2024

Asselineau réagit en direct aux résultats du second tour des législatives 2024

(vidéo) cliquer sur l'image ↴
Julie d'Aiglemont

Chronique du sept du mois de juillet en l'an de très grande dissolution vingt-quatre

Il se trouva une grande majorité de Riens et de Riennes - quoiqu'ils et elles ne fussent point en accord sur la façon de gouverner le pays - à refuser de voir les Haineux profaner et outrager à mort la vieille Marianne. Le comte de Bartoidella ne serait pas le futur Premier Grand Chambellan. Ses soudards échouèrent à envahir en masse la Chambre Basse. Pire encore, ce fut la Nouvelle Faction de la Plèbe qui rafla la mise. Les Haineux durent également s'incliner devant les Dévots. La coupe était pleine et fort amère. Le fiel coula des lèvres du jeune comte lorsqu'il s'adressa à ses partisans très dépités.
Dans les grandes villes et sur les places des villages, le peuple se rassembla pour chanter. On n'avait point vu de telle liesse depuis fort longtemps. A Lutèce, quelques rebelles lancèrent des feux d'artifice sur la maréchaussée. Les argousins prisaient fort pour bon nombre d'entre eux le comte de Bartoidella et il se murmurait que de voir la foule en liesse avait quelque peu échauffé leur humeur chagrine. Les excités leur avaient servi une belle excuse pour foncer dans le tas et obliger tous ces gueux et gueuses à regagner les chaumières.
Dans les salons des Lucarnes Magiques, on tirait grise mine. Il se déclara même chez la gazetière Madame du Saint-Crique-Me-Croque une jaunisse fulgurante. Le Chevalier d'Alanver se proclama vaincu, de même que Monsieur Saint-Ane de Guère-au-Nid. La grande-duchesse de la Très-Bornée emporta son tournoi grâce aux suffrages de la Sénestre. Il en alla de même pour le duc du Dard-Malin. Aucun de ces deux dignitaires du royaume ne songea à remercier celles et ceux qu'ils avaient férocement méprisés du temps de leur charge auprès du Roy.
Le petit duc des Attelles n'eut pas non plus un mot pour saluer la victoire du camp des Plébéiens et Plébéiennes. Il présenta au Roy sa démission tout en plastronnant qu'il se tiendrait à sa charge aussi longtemps que le devoir l'exigerait.
Notre Inconséquent Foutriquet était fort marri. Il attendait le comte Bartoidella, il lui faudrait appeler un de ces maudits Plébéiens. Le tribun de l'extrême Senestre monsieur Bisou, qui avait malheureusement échoué face à un Haineux, se déclara tout à fait prêt à exercer la charge de Premier Grand Chambellan. Sa Glorieuse Déroute, à qui un Conseiller rapporta cette amusante saillie, la balaya avec aigreur. Les gueux allaient désormais se croire tout permis. Cela ne se pouvait.
Chez nos voisins, ce fut le soulagement.

Olivier Delorme
Romancier

8/7/2024 - La procédure pour déficit excessif est déjà déclenchée contre la France. Macron va s'en servir, évidemment.
On avait l'occasion de le marginaliser, voire de le forcer à la démission. Les Français, par trouille et pour des fantasmes, viennent de le remettre au centre du jeu, avec toutes les cartes en main pour magouiller et continuer.
Qui peut sérieusement croire que les sicialos feront autre chose que ce qu'ils ont toujours fait ?! Trahir.
Quant à Mélenchon, il a viré tous ses souverainistes, tout ce qui l'intéresse, c'est le vote islamiste, woke, indigéniste et assimilé au service de sa seule aventure personnelle.
Sans parler de la gôôôôôche CIA...
Macron a les mains libres et l'UE derrière lui.
Le RN avait au moins des velléités de diminuer la contribution au budget européen, de sortir du mortifère marché européen de l'énergie, il présentait d'authentiques souverainistes comme Tanguy, Gallois, Loubet, Amblard, Bigot... On aurait pu enfin voir ce qu'ils avaient dans le ventre, si c'était du pipeau ou si ça pouvait aller plus loin. Il s'opposait aussi à une escalade en Ukraine.
Ce soir, c'est Macron le vrai vainqueur. Il a une majorité pour avancer dans la fédéralisation et vers la guerre.
Bravo pour le suicide !

Écolos + PS + dvg + macronards = 272
17 traîtres de plus à trouver : avec quelques gamelles, ça ne semble pas insurmontable.
Quelques menaces de Bruxelles et de Berlin pour rappeler tout le monde aux "engagements européens" et le tour est joué.
Faut juste un peu de temps et bien remplir les gamelles.

Législatives 2024 : le triomphe du chaos absolu

Maxime Tandonnet
(pour Figaro Vox)

8/7/2024 - Echec : aucun autre mot ne saurait mieux caractériser la séquence de ces législatives de juin-juillet 2024. En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale le chef de l’État voulait « clarifier la situation » c’est-à-dire, se donner une majorité absolue. Le résultat est exactement inverse. Il a perdu la maigre majorité relative dont il disposait. Le parti présidentiel Renaissance en sort très affaibli. La gauche sous le label Nouveau Front Populaire (NFP) incluant la France Insoumise (LFI) est vainqueur du scrutin et obtient une petite majorité relative qui ne lui permet pas de réaliser son programme. Le RN se voit renforcé mais bien loin de triompher contrairement aux diverses prévisions. Bref, l’opération jupitérienne a tourné au fiasco débouchant sur le scénario du pire pour le chef de l’État. Elle se traduit par l’émergence d’une situation parlementaire encore plus chaotique et ingérable que la précédente.

« Quand un homme que l’on suppose intelligent et qui l’est prend une décision d’une absolue bêtise c’est que la dimension psychologique a pris le pas sur la réflexion et la raison […] cette dissolution est le résultat d’un narcissisme poussé à un état presque pathologique » écrit Alain Minc qui fut l’un des plus fidèles soutiens d’Emmanuel Macron. Certes, mais ce constat ne doit pas dispenser de s’interroger sur la responsabilité d’un système politique. Un régime entièrement fondé sur la sublimation d’un homme, une élection présidentielle sous influence, l’exubérance narcissique pour cacher l’impuissance et l’échec, dans un climat de béatitude courtisane, peut-il conduire à autre chose que la déconnexion ? Le président Macron a parié sur un élan populaire lui rendant une majorité absolue. Il semble n’avoir jamais pris la mesure de la profondeur de son impopularité.

Le résultat est désastreux. Jadis, sous les IIIe et IVe République, les mouvements politiques adverses siégeant à la chambre basse étaient liés par une éthique de reconnaissance mutuelle – tous issus du suffrage universel – permettant le dialogue et les compromis. Bien au contraire, aujourd’hui, dans cette Ve République dénaturée, les trois principales forces en présence se haïssent et s’excluent les unes des autres sur des bases névrotiques et braillardes qui écrasent le sens de l’intérêt général. Pour LFI, le RN représente le mal absolu – et réciproquement. Renaissance exclut de gouverner avec l’un comme avec l’autre. Aucune coopération n’est concevable. L’impasse est totale. La France politique est déchirée en trois et toujours plus ingouvernable.

Cette élection, marquée par une participation élevée de 67% aura-t-elle au moins la vertu de réconcilier les Français avec la politique ? Improbable, tant son déroulement a donné lieu à un festival de manipulations qui en fragilise la légitimité populaire. Bref, en deux semaines, on s’est beaucoup moqué des Français.

En toile de fond a régné le spectre obsessionnel d’une majorité absolue au RN et l’arrivée à Matignon d’un tout jeune homme de 28 ans inexpérimenté mais absolument libre une fois à Matignon d’appliquer un projet « d’extrême droite ». Or, compte tenu des réalités politiques et électorales d’une part, des aléas d’une cohabitation, des contraintes financières, juridiques et européennes d’autre part, un tel scénario, en toile de fond de tout le scrutin, relevait largement de la politique fiction. Cette perspective illusoire a dominé le vote du début jusqu’à la fin comme une vaste mystification.

Le matraquage « antifasciste », devenu un rituel obligé des entre-deux-tours en France, a dès lors fonctionné à plein régime. Une fois de plus, la France est entrée en hystérie. Le RN est soudain redevenu pour la circonstance, « le parti cofondé par des Waffen SS ». Des artistes ont signé des pétitions. Des hauts fonctionnaires et magistrats ont prôné la désobéissance et les syndicats ont annoncé un blocage, sur fond de chantage à la violence d’extrême gauche. Les haines ont déferlé sur la campagne, avec 51 candidats blessés. Et dans ce contexte apocalyptique, le système politico-médiatique a cru bon de promouvoir Kilian Mbappé en ultime autorité morale.

Un « front républicain » s’est donc reformé associant dans la même alliance M. Hollande avec des individus convoqués par la justice pour « apologie du terrorisme ». Renaissance a changé de cap entre les deux tours, acceptant de nouer des accords de désistement avec la gauche, dont LFI, jusqu’alors considéré comme l’autre « diable ». Après avoir honoré M. Bardella en le recevant à Matignon le 19 janvier et lui avoir fait cadeau d’un débat en tête-à-tête pendant les Européennes, M. Attal, reprenait le flambeau du « barrage contre l’extrême droite ». Un sommet de la magouille politicienne, fondé sur une mystification – le fascisme au pouvoir – semble avoir été atteint.

Tous les partis vont se dire gagnants. De fait, la manœuvre jupitérienne ne compte qu’un seul perdant : les Français de bonne foi, qui ont espéré de ce vote un changement mais retrouvent une sorte de statu quo en pire, une Assemblée ingouvernable et une politique française sombrant dans le chaos absolu. Combien ce psychodrame absurde de deux semaines, dont le seul effet sera d’aggraver l’impuissance publique aura-t-il coûté au pays, en termes de déchirements hystériques, de tension entre les Français, de radicalisation à droite comme à gauche, de violences, de peur et d’angoisses, d’espoirs déçus, de pertes pour l’économie française et de temps perdu ? La France entre dans l’inconnu, une période de trouble profond dont nul ne voit l’issue. Le drame puisse-t-il au moins entraîner une prise de conscience de ce que la France a besoin d’une authentique révolution démocratique et refondation de son modèle politique

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/08/legislatives-2024-le-triomphe-du-chaos-absolu-pour-figaro-vox/

6 juillet 2024

Législatives 2024, sursaut démocratique ou cruelle désillusion ?

Maxime Tandonnet

[Extrait] Le pays est-il à la veille d’une vertigineuse déception qui ne ferait qu’aggraver en profondeur la crise de la démocratie ? Le résultat des urnes tel qu’il semble devoir se profiler, une semaine à l’avance ne porte pas à l’optimisme. Sur le fond, ce résultat semble plus dominé par l’expression d’une colère qu’une véritable ambition tournée vers l’intérêt général. Le parti a priori vainqueur, le Rassemblement national, ne semble guère disposer d’un projet réaliste sur le plan financier, ni même régalien (à l’image de l’emblématique et explosive « abrogation du droit du sol » qui n’apporte aucune solution sur le plan de la maîtrise de l’immigration). Certes le procès en incompétence qui lui est fait paraît excessif – au regard des résultats obtenus par les diverses majorités depuis un demi-siècle. Cependant, de fait, il ne dispose ni de l’expérience ni d’une capacité à inspirer la confiance, sans lesquelles un bon gouvernement est inconcevable. Quant à l’ancienne Nupes, rebaptisée Nouveau Front Populaire, viscéralement déchirée sur l’antisionisme, engluée dans ses excès, un programme d’explosion vertigineuse des dépenses publiques et des impôts, elle n’offre pas davantage, à ce stade la moindre perspective crédible.

En vérité, par-delà le sursaut démocratique manifesté par les Français, le premier tour des législatives n’offre guère d’autre perspective qu’une Assemblée privée de majorité claire, ingouvernable, chaotique, toujours davantage dominée par le chahut braillard et stérile. La gauche réaliste et responsable, incarnée par quelques rares figures est décimée, en voie de disparition. La « droite classique » dite « de gouvernement » a été massacrée par une invraisemblable succession de trahisons de 2017 à ces derniers jours…

A cela s’ajoute le contexte financier, juridique et institutionnel, qui réduit considérablement les marges de manœuvre du pouvoir politique. Le pouvoir législatif est largement encadré par la jurisprudence prolifique du Conseil constitutionnel d’une part et le droit européen d’autre part.

Après l’espoir démocratique lié à la réussite de cette élection législative, risque de succéder une aggravation de l’impuissance publique et grave déception. Sans doute faut-il s’attendre à une nouvelle vague de politique spectacle, de gesticulations narcissiques et autres brailleries polémiques et nihilistes dans un contexte de chaos et de violence. En tout état de cause, la question du modèle politique français est posée au regard du besoin de respiration démocratique qui s’est exprimé le 30 juin et dans une période extrêmement tourmentée, il serait de bon augure que les responsables politiques se réunissent, par-delà les clivages, pour se pencher sur sa réforme – ou sa refondation afin d’apporter au pays une réponse de fond sur le besoin de démocratie qu’il vient d’exprimer, pour commencer en pérennisant le principe d’une déconnexion des élections présidentielles et législatives, le retour au septennat et le recours au référendum. 6/7/2024

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/06/legislatives-2024-sursaut-democratique-ou-cruelle-desillusion/

5 juillet 2024

Marc Amblard

LA MUSARAIGNE ET LES CLOPORTES

Gabriel Nerciat

Qui est exactement cette fille, qui ressemble à une musaraigne affligée d'une cervelle de moineau, pèse à peu près 5% dans la composition politique du pays, et s'imagine sans complexe qu'elle va gouverner la France à partir de la semaine prochaine en compagnie de Raphaël Glucksmann, Xavier Bertrand, Olivier Faure, Jean-François Copé, François Bayrou et Edouard Philippe ?
Je ne le sais pas trop, mais son vieux mentor Dany Cohn-Bendit a lâché le morceau il y a deux jours sur LCI, en révélant ce qui se trame dans les coulisses des différents partis politiques européistes : imposer en cas de défaite du RN une coalition Renaissance-MODEM-Horizon-PS-EELV-LR canal chiraquien-PCF susceptible de former un éphémère et ahurissant gouvernement post-macronien qui se chargerait de faire voter par la future Assemblée l'adoption du mode de scrutin à la proportionnelle intégrale (le dernier moyen d'empêcher Marine Le Pen de gouverner si la rage des Français une nouvelle fois floués dans l'expression de leur vote la propulsait à l'Élysée d'ici 2027), assortie d'une augmentation massive des impôts garante de la stabilité monétaire et budgétaire de l'UE.
Je ne sais pas dans quelle mesure cette combinazione est susceptible de réussir si le verdict des urnes dimanche soir donne une Assemblée a priori ingouvernable, mais si c'est le cas il est clair que ce nouveau et ultime coup d'État à peine légal du système des partis oligarchiques coïncidera avec la fin définitive de ce qui restait depuis 1986 de la Ve République - inventée par Charles de Gaulle au cœur de la guerre d'Algérie, précisément pour neutraliser ce type de combines mortifères.
Donc, je ne sais pas vraiment qui est cette fille à gueule de musaraigne, mais je crois que je sais exactement ce qu'elle est en train d'essayer de faire.
La République en danger, qu'ils disent ? En effet, on peut au moins se mettre d'accord sur ça...

Julie d'Aiglemont

Chronique du 5 du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution
 
Le Roy avait pour le comte de Bartoidella les yeux de Chimène. Notre Dévoyé Monarc se préparait à le nommer Premier Grand Chambellan. La Reine-Qu-On-Sort l'y encourageait. Dame Bireguitte n'aimait point les tribuns et tribunes de la plèbe. Le jeune comte avait un je-ne-sais-quoi de policé et de propre qui lui rappelait fort son royal époux du temps où elle l'avait eu comme élève. Au premier soir du Tournoi, alors que le Roy ripaillait dans les jardins du Chateau avec son quarteron de fidèles, un des plus affectueux parmi les Dévots, le géronte duc de Pas-Tria, avait susurré à Sa Grande Turpidité qu'il lui fallait s'y préparer. "Oui-da, avait dit le Roy, le peuple n'est plus en colère contre nous, le peuple veut le comte et ses soudards. Nous le voulons aussi." Notre Cynique Horloger entendait ainsi empêcher la ChatelHaine d'emporter le Tournoi du Trône qui devait se tenir en l'an vingt-sept. "Cohabitation vaut mieux que succession" plastronnait le duc d'Anfer à ceux des Dévots qui doutaient.
Il se faisait cependant une grande peur chez les Riens et les Riennes qui n'avaient point cédé aux maléfiques sirhaines savamment distillées depuis des lustres dans les salons des Lucarnes Magiques. Sa Cynique Dégringolade en appela doncques à faire barrage aux Haineux. "Il faut circonvenir le périmètre de votre barrage, mon ami" avait ordonné la Reine-Qu-On-Sort. Les maudits Insoumis furent par conséquent désignés comme aussi indésirables que les Haineux. La chose n''était pas sans péril. Les Insoumis faisaient partie intégrante de la coalition de la Nouvelle Plèbe.
Les Raipoublicains ne firent point mystère de leur préférer les Haineux. Ils entonnèrent avec ardeur le "nini", une ritournelle des plus vilaines. Le duc du Havre, monsieur de la Flippe, y mit toute sa morgue. La petite duchesse de la Gerbée ne voulut point en être de reste. Elle y mit, la pauvrette, ce qu'elle pensait encore avoir de voix. Le duc du Dardmalin, qui entendait réussir à vaincre dans sa bonne ville de Tourcoing, rejoignit ce choeur de l'indignité.
Le petit duc des Attelles battait froid son Suzerain. Il ne décolérait point de la Dissolution, à laquelle il n'avait point été convié. Sa Glorieuse Déroute l'avait mis devant le fait accompli. Cependant, le duc avait gardé de ses jeunes années au sein de la Faction de la Rose quelques vagues principes qui lui faisaient voir les Haineux et leurs chefs pour ce qu'ils étaient : des soudards qui feraient rendre gorge à ce qu'il restait encore de la vieille Marianne. Monsieur des Attelles ne voulait point participer de près ou de loin à cet outrage. Ayant appris que Le Roy prenait langue avec bon nombre des impétrants de sa Faction afin de les enjoindre à ne se point désister, dussent-ils favoriser la victoire d'un Haineux, tout en faisant mine d'appeler à "faire barrage" - le duc en conçut de l'ire. Il se décida à porter seul le fer contre les Haineux. "Sus aux ennemis de la République" lança-t-il depuis le perron de son hôtel de Maquignon, il faut mettre en déroute les soudards du comte de Bartoidella !"
"Il y a un chemin, tu te maintiens", tels étaient les mots dont Notre Inconséquent Foutriquet avait usé pour s'adresser à l'un des impétrants de sa Faction afin de le persuader de rester en lice. "Sire, les Haineux sont aux portes du palais" avait répliqué ce pleutre. Le Roy n'avait point écouté. Il avait poursuivi sa harangue. Quand il apprit que son Premier Grand Chambellan s'était affranchi de sa férule, ce fut à son tour d'en concevoir un grand mécontentement. "Ça dégaze du côté de Maquignon" pesta-t-il.
Ainsi en allait-il au royaume du Grand Cul-Par-Dessus-Tête. Les Haineux et leur cortège de lubies malsaines et rances étaient jugés par d'aucuns préférables aux Insoumis et Insoumises et leur horizon de jours heureux. Pire encore, il s'en trouvait pour se réjouir grandement de les voir bientôt à l'œuvre. 5/7/2024

Kuzmanovic Georges

Mon interview portant sur la possibilité de la prise du pouvoir par le RN et ses conséquences.

Sujets abordés :

⇨ La montée du Rassemblement National et son impact sur la scène politique française.
⇨ Les perspectives et les défis d’un éventuel gouvernement dirigé par l’extrême droite.
⇨ Les réactions des autres forces politiques et de la société civile.
⇨ Les impacts sociaux et économiques que cette transition pourrait provoquer.
⇨ Des changements à l'international sont-ils à envisager ?
⇨ En cas de victoire du RN, le soutien de la France à l'Ukraine sera-t-il altéré ?
⇨ Le thème principal : la crise de la dette qui vient.