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25 novembre 2024

Hamon et la liberté d’expression

Pierre Duriot

- 24/11/2024 - Les gens de gauche quittent Twitter, tel ce Benoît Hamon, le socialiste, qui dans son dernier message, explique que la plateforme est devenue un espace de « désinformation » et de « déshumanisation ». Pour la désinformation, il faut comprendre qu’il y a de la place pour ceux qui ne pensent pas comme la gauche, ce qu’il confirme en ajoutant la mention « hors de contrôle », ce qui fait qu’il se contredit. La liberté d’expression c’est donc quand il y a du contrôle ? Et d’ajouter que sur Twitter on enrichit les « ennemis de la démocratie ». Et donc, ce doit être lui qui décide de qui est ou pas un « ennemi de la démocratie », c’est assez démocratique comme posture, non ? Et donc « partir, c’est se libérer de la férule de Musk ». Par contre, pour ce qui est de se libérer de la doxa de gauche, ça n’a pas l’air d’être nécessaire. Bref, quand on lit Hamon dans le texte, on comprend que la liberté d’expression c’est quand la gauche a l’exclusivité des idées, des écrits et du contrôle...

L'IGNOMINIE SUBVENTIONNÉE DE LA TÉLÉVISION D'ÉTAT

Gabriel Nerciat

- 25/11/2024 - Certains se demandent à quoi servent encore, en ce début de siècle, des chaînes de télévision d'État, pardon de service public.
Eh bien, depuis hier soir, ils ont reçu une première réponse : le service public audiovisuel français permet en toute quiétude à des universitaires, des plumitifs de gauche ou de banals délateurs titulaires d'une carte de presse de justifier – avec toute l'hypocrisie libérale nécessaire, et malgré la défense émérite de la journaliste Rachel Binhas présente sur le plateau – l'embastillement et la disqualification morale d'un écrivain de langue française précipité depuis quelques jours dans les geôles du régime d'Alger.
Je ne suis pas en ce qui me concerne un admirateur inconditionnel des livres de Boualem Sansal et des thèses qu'il y défend sur l'islam ou la religion, mais force est de reconnaître qu'il s'agit d'un auteur de talent qui n'a pas peur du danger, ni de mettre résolument les pieds dans des contrées mentales où la plupart des écrivains réputés progressistes ne s'aventurent pas.
D'ailleurs, à la limite, peu importe : même si Sansal était un romancier aussi arriviste, prétentieux et artificiel que son compatriote Kamel Daoud, cela ne justifierait pas qu'une chaîne de la télévision d'État consacre une heure pleine à lui cracher à la gueule alors même que ses proches et son avocat n'ont plus aucune nouvelle de lui.
Si Madame Ernotte et Madame Dati laissent cette crapulerie impunie, elles justifieront par leur complaisance et leur lâcheté la fin programmée des chaînes de télévision publique dans ce pays (puisqu'on veut faire des économies budgétaires d'ampleur, ma foi, allons-y).
J'use peu de ce genre d'emphase d'ordinaire, mais je dois dire que c'est la première fois hier que devant un écran de télévision dans mon propre pays, j'ai eu le sentiment de vivre ce que vivent les citoyens d'un régime dictatorial en écoutant la chaîne officielle du régime.
J'ai connu mieux, comme sensation.

3 octobre 2024

Julian Assange reconnu comme prisonnier politique par le Conseil de l'Europe

Jean-Dominique Michel

2/10/2024 - Certes, le statut de prisonnier politique de Julian Assange vient d'être reconnu par l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et c'est infiniment heureux... Tous les esprits libres et ouverts ont été impitoyablement écartés, attaqués, harcelés, diffamés et réprimés par les auteurs et complices de la dérive en cours et particulièrement des merdias. J'évoque ici également Kairos Presse, Myriam Palomba, Alexandra Henrion Caude, Denis Agret, Chloé Frammery ainsi que Me Reiner Fuellmich – la liste serait sans fin. Tôt ou tard la roue tournera et tout sera exposé en pleine lumière ! Haut les cœurs !

Cliquer sur l'image (vidéo 32:33) ↴

1 octobre 2024

Vincent Verschoore

Julian Assange s'exprime devant l'Assemblée parlementaire du conseil de l'Europe (46 pays, 750 000 millions d'habitants). L'an dernier à cette date, Assange était toujours enfermé à la prison de haute sécurité de Belmarsh sur ordre américain, sans raison légale vu que les accusations bidons (viols) s'étaient évaporées, et ne restait que l'accusation d'espionnage brandie en vengeance des fuites organisées par Wikileaks sur les crimes de guerre US.
Comme le dit Assange, il n'est pas libre car, pour vivre, il a dû signer un accord avec ses bourreaux lui interdisant de porter plainte contre eux, obligé de reconnaître qu'il était coupable de journalisme.
Il espère au moins que son témoignage pourra aider d'autres, moins connus que lui, dans des situations similaires. Néanmoins, il reconnaît que la situation ne fait qu'empirer, les puissants continuant à rogner la liberté d'expression et à intimider les journalistes courageux.
Il rappelle que Wikileaks avait dénoncé, dès 2017, l'espionnage par la CIA des régimes et des industries françaises et allemandes. Il décrit comment la CIA menait des enquêtes illégales sur le sol européen. Mike Pompeo, nommé par Trump à la tête de la CIA, le traqua sans pitié, lui, sa famille et ses collègues.
Julian Assange symbolise la lutte contre l'avancée du techno-totalitarisme, contre le recul de la liberté d'expression, contre la corruption politique, judiciaire et médiatique, toutes choses se nourrissant entre elles.
Il rappelle que son cas peut servir de précédent, et que rien n'empêche la Russie, par exemple, d'exiger l'extradition de journalistes européens faisant état de ses propres crimes. D'où son appel à la protection sans conditions de l'activité journalistique.

vidéo (en anglais) ↴

30 septembre 2024

Vincent Verschoore

Toutes les démocraties de façade (dont l'UE, la Russie, la Chine, la France...) justifient la censure et le renoncement à la liberté d'expression au nom de "la lutte contre la désinformation".
Les USA sont encore un peu protégés par leur Premier Amendement, mais peut-être plus pour très longtemps : son establishment, ici représenté par John Kerry lors du dernier conclave du WEF (Davos) sur le climat, se plaint de l'absence de l'arbitre traditionnel de ce qui constitue "le vrai", et la possibilité pour chacun d'aller puiser aux sources d'infos "alternatives" alimentant ainsi, selon lui, un cercle vicieux de désinformation rendant l'exercice du pouvoir particulièrement difficile.
Toujours selon Kerry, les démocraties "n'avancent pas assez vite" pour contrer ce phénomène, d'où la conclusion logique : il faut réduire la liberté d'expression et donc, par définition, la démocratie (ça, évidemment, il ne le précise pas, mais tout le monde aura compris) afin de sauver la démocratie.
Jeu de dupes s'il en est car plus personne, aujourd'hui, dans les hautes sphères de la gouvernance mondiale, ne veut de démocratie. Ces "élites" la ridiculisent en se vautrant dans la corruption et un entre-soi hors-sol dont le WEF est un bel exemple, et la sabotent en étant elles-mêmes les premières sources de désinformation, de censure et de propagande via leurs médias subventionnés, comme on le constate très directement depuis quelques années avec le Covid puis la guerre en Ukraine.
Ce qui ne veut pas dire que les sources alternatives font nécessairement œuvre de vérité, mais elles permettent au moins d'élargir les sources et de confronter des analyses sortant du cadre politiquement correct, de la pensée unique et, in fine, du tropisme totalitaire qui reste en réalité l'idéal de la gouvernance mondialisée.
Une info difficile à trouver sur les médias mainstream, d'où cette référence à un média alternatif.
On se souviendra par ailleurs qu'en 2015, au sujet des attentats contre Charlie Hebdo, ce même John Kerry disait ceci :
“Je suis d’accord avec l’imam de France qui a dit aujourd’hui que les journalistes assassinés sont des martyrs de la liberté. Les assassins ont proclamé aujourd’hui que Charlie Hebdo est mort. Soyez sûrs d’une chose : ils ont tort ! Aujourd’hui, demain, à Paris, en France et à travers le monde, le pouvoir de la liberté d’expression vaincra dans la lutte contre l’obscurantisme.”
On notera le chemin parcouru, alors que les mêmes sont, en majorité, toujours au pouvoir.

25 septembre 2024

Anna Rocca

Surveillance pour tous : Pavel Durov cède à la pression, Telegram pourra balancer ses utilisateurs à la Kommandantur
Les conditions d’utilisation de Telegram ont changé, alerte le magazine Nexus.
« Si Telegram reçoit une ordonnance valide des autorités judiciaires, nous pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone. »
Une info confirmée par BFM qui se réjouit que « les numéros de téléphone d'utilisateurs faisant l'objet d'une demande légale et valide » seront divulgués.
Reste à faire confiance aux autorités pour que les « demandes légales » ne concernent que la lutte contre la « pédophilie » et la « cybercriminalité », dans un pays où certaines opinions constituent un délit.

23 septembre 2024

Sébastien Beaurepaire

L'hypocrisie de l'UE mise en évidence dans cette petite vidéo. Un eurodéputé se fait censurer, puis il reçoit une leçon de morale sur la liberté d'expression... On dirait une blague... mais ce n'en est pas une.

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22 septembre 2024

Alexis Haupt
Philosophie

Ce qu’il s’est passé durant les années 2020/2022 est d’une extrême gravité. En effet, les personnes ayant refusé de se soumettre à l’idéologie de l’État et à son slogan « Tous vaccinés, tous protégés » n’ont pas seulement été censurées en étant qualifiées de complotistes. On en a fait de véritables boucs émissaires, des criminels en puissance. Des millions d’individus ont subi des discriminations de tous ordres, fait l’objet de harcèlements, voire de dénonciations. Ils ont subi ce que je nomme l’hygiénophobie, c’est-à-dire le rejet d’une personne parce qu’elle refuse un traitement médical, une ordonnance, un vaccin, etc. Mais ce n’est pas tout, des millions de gens ont été mis au ban de la société et transformés en citoyens de seconde zone ; pour eux qui ne pouvaient justifier d’un QR code, plus de transports en commun, plus de restaurants, plus de sport, plus de visites à des proches hospitalisés. Mais le plus terrible est que beaucoup d’entre eux ont dû quitter leurs fonctions ou arrêter une formation en cours, sans autre forme de procès ni possibilité d’obtenir un chômage. En d’autres termes, des gens ont souffert une réelle répression politique. Une répression qui s’est appuyée sur la censure complosophiste dont la vocation est hélas de devenir toujours plus liberticide.
En effet, de même que « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser », à « aller jusqu’à ce qu’il trouve des limites », comme nous le faisait remarquer Montesquieu, de même, toute forme de censure ira jusqu’à ses propres limites. Ainsi, quand il y a de cela des années je décidai de nommer ce procédé sophistique consistant à abuser de l’étiquette « complotiste » pour faire taire son interlocuteur sans avoir à débattre de ses arguments, il ne s’agissait alors que d’une censure et d’une méthode de manipulation de masse. Durant la « crise du Covid », cette censure a muté en véritable répression. Les soi-disant complotistes, en d’autres termes les opposants aux mesures sanitaires, ont été ni plus ni moins exclus de la société. Nous sommes ici en train de parler de faits très graves, lesquels n’ont rien à envier aux régimes totalitaires francs.

12 septembre 2024

Il y a un agenda inquiétant derrière leur mise en scène

François Meylan

23/8/2024 - Dans cette interview, publiée une seconde fois suite à une censure, l'essayiste et commentateur François Meylan discute de l'ouvrage Animalia d'Oskar Freysinger, une fable animalière qui critique de manière incisive la société moderne, dénonçant la montée d'un totalitarisme qui ne dit pas son nom et des atteintes aux libertés individuelles en Occident.

L'interview explore également le rôle déclinant des médias dans la société occidentale, autrefois considérés comme le quatrième pouvoir. Monsieur Meylan condamne sévèrement la censure et la transformation des médias en outils de propagande. Il évoque le manque de débat public et l'auto-censure des journalistes, surtout dans le contexte de la gestion médiatique de la crise du Covid-19.

L'effondrement des valeurs humaines et la déshumanisation sont d'autres thèmes centraux de la discussion. Monsieur Meylan décrit une société où les individus sont réduits à des "codes barres," des éléments utilitaires au service d'un système qui privilégie une élite. Il met en garde contre les dangers du wokisme, qu'il voit comme un mouvement destructeur visant à démanteler les structures traditionnelles, y compris les États-nations et la famille.

00:00 : Prélude
00:55 : Rencontre avec M. François Meylan
1:25 : La liberté dans le dernier ouvrage d’Oskar Freysinger
2:40 : La connaissance de soi
6:00 : Un totalitarisme qui ne dit pas son nom ?
8:07 : Les médias pendant la crise covid
14:12 : RKI-Files, le début de la remise en question ?
17:00 : Retour sur la cérémonie des JO 2024
25:00 : Un agenda progressiste
26:20 : Tourner en dérision la tradition et le divin
29:17 : Les étiquettes qui disqualifient
30:30 : Une société du paraître déshumanisée
36:56 : La culture du doute 

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4 septembre 2024

Vers la mondialisation de la censure

Anne-Sophie Chazaud

photo © ERIC TSCHAEN-POOL/SIPA

Article publié dans la revue Front Populaire, le 2 septembre 2024 sous le titre "Ce qu'il reste de démocratie dans les démocraties dites libérales"

Dans la torpeur d’une fin d’été brûlante souffle avec violence sur les démocraties dites libérales le vent glacé de la censure. En effet, depuis quelques semaines et avec une accélération au cours des derniers jours, le monde qui se revendiquait bruyamment comme libre et défenseur des libertés est en proie à une vague inquisitoriale extrêmement préoccupante.

Il y a quelques années, lorsque j’engageai mon travail de réflexion sur les formes contemporaines de la censure (en France), je fis le constat d’un paysage dévasté. J’y constatais la redoutable articulation d’une tectonique censoriale généalogiquement issue de la Terreur révolutionnaire (Loi des suspects, « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », etc.) et qui, sous les oripeaux du « progressisme » permettait d’instrumentaliser la justice en invoquant une obsessionnelle lutte contre des haines diverses et toujours plus variées au profit de ce qu’il est convenu d’appeler la « tyrannie des minorités ». Ce constat, qui me semble désormais presque classique, terminait par l’analyse (un peu hâtive me semble-t-il rétrospectivement) de la réactivation contemporaine d’une censure directement politique par le biais d’un certain nombre de procédés : reprise en main de médias par ailleurs idéologiquement acquis à la cause du pouvoir ainsi que financièrement soumis à cette même main qui les subventionne grassement, arraisonnement de la liberté de parole sans précédent - offerte le temps d’une décennie - par les réseaux sociaux, intervention du pouvoir dans l’édiction de la Vérité et narratif officiel sur tous sujets (dispositifs anti « fake news », lutte contre la prétendue désinformation, etc.). Ces dérives n'en étaient encore qu’à leurs débuts lorsque je concluais mon travail.

À la faveur des bouleversements informationnels, politiques, sociétaux et anthropologiques majeurs intervenus depuis la Grande Peste Pangoline et la mise sous surveillance sans précédent du « parc humain » (pour reprendre l’expression du philosophe Peter Sloterdijk) que la gestion de cette crise a permise, tous ces procédés et outils de censure se sont renforcés et ont en quelque sorte muté de manière systémique et opérationnelle. Jusqu’à présent, le déploiement des mesures liberticides dans le camp « libéral » s’opérait principalement au plan législatif et dans l’ordre du discours, des intentions. Depuis quelques temps, avec une accélération cet été, les pouvoirs concernés et dont le but est l’auto-préservation/perpétuation/confiscation au détriment des peuples, sont passés à l’acte, ce qui était à prévoir : la question n’est désormais plus de savoir SI lesdites démocraties libérales vont basculer dans l’autoritarisme voire vers une forme subtile de dictature (subtile et perverse dans le sens où elle se présente toujours comme en lutte contre un fascisme imaginaire : « siamo tutti antifscisti » scandent des foules de brebis mimétiques à la main du pouvoir qu’elles élisent régulièrement, alors même que c’est précisément le « tutti » qui porte en lui la forme radicale du « totalitarisme », ne souffrant pas la moindre contradiction), mais bien de savoir QUAND cette bascule va se réaliser. Et il semblerait que le vent de l’Histoire soit précisément en train de s’accélérer sur ce point comme sur d’autres.

La France vient par exemple de procéder à l’arrestation honteuse du fondateur et patron de la messagerie Telegram, Pavel Durov, pour des motifs aussi farfelus que biaisés, France qui est aussi le pays d’origine du sinistre Thierry Breton dont le zèle inquisitorial à la Commission européenne via la mise en place du DSA (Digital Services Act, règlement européen sur les services numériques) finit par embarrasser jusqu’à ses propres complices européens (le récent chatelain, nouveau riche de cette bourgeoisie mandarinale et populicide n’est évidemment pas assez discret : il conviendrait de faire au moins un peu semblant d’être attaché aux libertés, de donner le change…). Dans cette affaire, il est à noter que la France et l’Union européenne sont confrontées piteusement à une sorte de conflit de loyauté et d’allégeance : il faut à la fois se plier à l’agenda mondialiste, progressiste, destructeur des souverainetés nationales dicté par le suzerain américain et donc activer la censure de tout ce qui contredit cet agenda et ce narratif dominant, mais, dans le même temps, s’en prendre à une grande entreprise américaine (le courrier zélé de Thierry Breton visait en l’occurrence Elon Musk et l’entreprise X qui est l’objet d’une véritable hantise pour tous les adversaires de la liberté d’expression et d’opinion) c’est également attenter aux intérêts commerciaux dudit suzerain lequel est, on le sait, très regardant sur le respect de ses prébendes partout à travers l’Empire. Les moutons bêlants du progressisme mondialisé sous tutelle de l’Hégémon américain ne savent donc plus où donner de la tête pour complaire à leur maître et leurs genoux sont usés à force d’être mis à terre en signe de constante allégeance. Cette arrestation prend place dans un paysage sinistré, sur fond de suppressions de comptes Instagram liés à la droite patriote et à la dissidence idéologique, et de censure renforcée du paysage audiovisuel sur pression maniaque d’une gauche ouvertement liberticide jamais en retard dès lors qu’il s’agit de se mettre au service du pouvoir (attaques contre CNews, C8 etc.)

Le Royaume-Uni, autrefois patrie de l’Habeas Corpus et de la Magna Carta a quant à lui purement et simplement basculé dans une purge populicide et des procès de type stalinien, sous la férule à la fois grotesque et tragique du travailliste Keir Starmer, dans une forme extrêmement préoccupante de régime autoritaire où la dissidence d’opinion et d’expression se trouve réprimée avec une sévérité relevant de la pire dystopie. La police et la justice britanniques se sont mises avec un zèle qui serait comique s’il n’était si grave au service de cette nouvelle dictature qui prend appui pour accomplir sa basse besogne sur le pavement des bonnes intentions et de la vertu antiraciste : sous ce prétexte, dans un pays dont on vantait ad nauseam l’idéal multiculturaliste pour mieux critiquer le modèle hexagonal jugé insuffisamment inclusif, un pays où n’importe quel islamiste peut haranguer les foules à l’air libre sans être inquiété, il n’est désormais plus possible d’avoir le moindre débat public ou d’émettre la moindre critique dialectique quant à l’immigration de masse ainsi qu’aux nombreux effets de déstabilisation de la société que cette submersion entraîne, notamment en termes d’insécurité (mais pas seulement). Les meurtriers, les violeurs bénéficient de la complaisance objective d’un pouvoir (on renvoie sur le sujet le lecteur vers les grandes affaires criminelles de Telford, Rotherham, etc.), qui embastille en revanche, avec la plus grande sévérité les représentants de la working class livrée en pâture et délaissée par les pouvoirs publics depuis belle lurette. La police s’en va désormais à l’heure du laitier arrêter des citoyens britanniques au motif qu’ils ont tweeté ou même parfois simplement « liké » ou retweeté un message critique (on en est là), publier un « mème » dissident, moqueur, vous envoie directement à la case prison : on a même libéré des détenus de droit commun afin d’enfermer les prisonniers politiques, ce qui est un grand classique de toutes les dictatures. Il n’est du reste pas anodin d’entendre le gouvernement britannique vouloir profiter de ce contexte pour tenter de revenir sur la volonté populaire pourtant clairement exprimée de Brexit : c’est bien la souveraineté qui est en jeu, souveraineté que le progressisme mondialisé ne peut tolérer. Souveraineté d’un peuple qui doit pouvoir choisir qui il souhaite recevoir sur son propre territoire et à quoi doivent servir ses impôts (un homme a ainsi été réprimé sévèrement pour avoir dit qu’il ne souhaitait pas que le fruit de son travail, de ses impôts, profite à l’immigration : autrefois, une telle félonie du pouvoir se réglait par une mise en sac dans la Tamise…), mais aussi souveraineté du pouvoir politique lui-même et dont le rattachement aux diktats de la techno-ingénierie bruxelloise signe en réalité la soumission voire la disparition (l’exemple actuel de la France privée de gouvernement démontre que dans ce système d’abdication de la souveraineté, le pouvoir politique n’est même plus nécessaire, « ça » fonctionne tout seul).

Le Brésil quant à lui, - dont le Président Lula a été réélu selon la même matrice de lutte contre le Mal d’un fascisme de théâtre et qui, de ce point de vue, bien qu’appartenant aux BRICS, se rattache pleinement à la logique de captation du pouvoir qui traverse l’ensemble des démocraties libérales majoritairement occidentales (ou, disons, occidentalisées) -, vient de procéder à l’interdiction totale du réseau social X sur son territoire. La Cour Suprême a par ailleurs menacé les citoyens qui contourneraient cette interdiction vertigineuse d’une peine d’amende de 8900 $ par jour pour toute personne qui contournerait l’interdiction avec l’utilisation d’un VPN. Le Brésil se trouve ainsi, pour son plus grand malheur, à l’exact emplacement de sa devise, de son lieu d’énonciation originel et programmatique, « Ordem e progresso », en l’occurrence l’autoritarisme mis au service de l’idéologie progressiste. On aura beau jeu de présenter la situation comme étant celle d’un pays souhaitant conserver sa souveraineté face à la pseudo ingérence d’un « oligarque » américain : concrètement, pour le peuple brésilien, il s’agit bel et bien d’un acte gigantesque de censure visant à entraver la liberté non seulement d’expression mais, aussi d’opinion et, surtout, d’information, étant entendu qu’Elon Musk dispose des preuves selon lesquelles, une nouvelle fois, comme partout désormais en Occident, la désinformation orchestrée par les institutions du pouvoir brésilien a favorablement influencé la captation électorale du pouvoir par le camp progressiste. Partout on retrouve ce même paradigme : on peut même parler de standardisation mondialisée de la captation du pouvoir et des mécanismes de censure que celle-ci implique.

Les révélations selon lesquelles de nombreuses élections auraient été influencées par des plateformes acquises idéologiquement au camp mondialiste/progressiste s’accumulent, s’amoncèlent partout, et, pourtant, cela n’entraîne aucun scandale majeur, aucun Watergate. À l’ère de la post-vérité, la réalité n’a pas d’impact : on la connaît, le public la connaît, tout le monde la connaît, mais il se développe une sorte d’indifférence à son égard. En ce sens d’ailleurs, le combat autour de la question des « fake news » et du couple désinformation/réinformation est presque déjà désuet dans la mesure où c’est la réalité elle-même qui ne compte plus : peu importent les faits puisque la connaissance de ceux-ci n’emporte plus de conséquences. À titre d’exemple récent, la révélation du scandale mondial majeur des Twitter Files et de la corruption ukraino-américaine via l’affaire Hunter Biden, révélation qui aurait, il y a 40 ans, déclenché un tsunami politique, n’a eu strictement aucun effet dans le réel. Prenons un autre exemple : il est désormais avéré que ce n’est pas la Russie qui a auto-détruit Nord Stream - ce que le simple bon sens indiquait à n’importe quel cerveau d’intelligence même basse laquelle ne semble pas avoir franchi le portillon d’entrée des chaînes dites d’information -, et pourtant, cette révélation qui était auparavant traitée de « complotiste » (autre bras armé de la captation du pouvoir par disqualification des points de vue divergents) n’a strictement rien changé au narratif dominant et encore moins entraîné de conséquences concrètes. Il s’est donc développé un régime d’indifférence à la vérité établie factuellement (la « vérité de fait » chère à Hannah Arendt), avec ce montage particulièrement pervers permettant aux désinformateurs/propagandistes de se proclamer eux-mêmes comme incarnant le « Cercle de la Raison », dont les autres seraient de facto exclus, ce qui est la traduction - dans un domaine épistémologique bancal - du « barrage républicain » ou encore de l’ « arc républicain » dans le domaine politique : on n’est jamais mieux servi que par soi-même et cela permet même de se servir dans la caisse (cf. le scandale du Fonds Marianne qui, là encore, n’emporte strictement aucune conséquence dans le réel…). Pratique.

La bascule vers la censure qui se propage partout dans le camp des démocraties libérales telle une trainée de poudre entraine quant à elle des réactions sur lesquelles il convient de se pencher un instant. Quasiment pas de réaction dans la presse mainstream, ce qui est lourd de sens, et pour cause : tout d’abord par porosité idéologique avec le pouvoir que cette presse soutient, promeut, et défend (le monde des médias a été presqu’unanimement muet pendant toute la détention politique barbare dont a été victime Julian Assange par exemple, quand il ne lui a pas explicitement craché au visage…). Mais aussi parce que le système de démocratisation de la pratique journalistique (le journalisme citoyen cher à Elon Musk) et la multiplication des contenus informationnels permise par les réseaux sociaux met en péril le monopole ainsi que le magistère dont disposaient jusqu’alors les journalistes dans ce domaine. Il y a là une connivence entre les médias et le pouvoir qui relève non plus de la soumission à ce dernier (certes existante) mais du partage de gâteau. On ne verra par conséquent pas les médias se soulever contre les atteintes à la liberté d’expression visant des réseaux qu’ils considèrent comme des concurrents.

Dans le cas d’un certain nombre d’observateurs critiques, concernant les attaques étatiques ou transétatiques contre les réseaux sociaux, on relèvera par ailleurs un certain embarras lié à la prégnance fréquente d’un antiaméricanisme d’atmosphère (par ailleurs assez compréhensible à certains égards) : ce prisme obsessionnel et élevé au rang d’analyse systémique empêche certains d’admettre que ce sont bien les États-Unis qui placent la liberté d’expression en tête et en priorité de tous les amendements de leur Constitution. Admettre qu’un grand patron d’entreprise américaine (en l’occurrence Elon Musk) puisse être profondément et d’une manière quasiment existentielle voire métaphysique attaché à la liberté d’expression, est pour beaucoup une opération mentale voire épistémique presque impossible. Ce serait admettre que le libéralisme, entendu dans toute l’extension de son sens étymologique, puisse comporter tout de même quelques vertus et cela fait bugger des systèmes d’analyses raidies sur une grille somme toute assez manichéenne. Ce serait également admettre que la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran (membres non exhaustifs du fameux « Sud Global » tant vanté, pour de bonnes comme pour de mauvaises raisons) interdisent ces réseaux sociaux non pas seulement, comme ils le prétendent, pour empêcher l’intrusion d’entreprises du Grand Satan et au nom d’un respectable souci de souveraineté technologique, mais tout simplement parce que ces pays sont dirigés de manière soit autoritaire ou dictatoriale et sont intrinsèquement opposés à la liberté d’expression : là non plus il ne s’agit pas plus de souveraineté qu’il n’y a de beurre en broche, mais bien de captation du pouvoir au détriment du peuple.

Les prochaines élections présidentielles américaines représentent d’ailleurs de ce point de vue un enjeu majeur pour l’ensemble des démocraties occidentales, ce qui prouve bien qu’il ne s’agit pas principalement d’une question d’éventuelle ingérence étrangère. L’enjeu véritable de ces élections est bel et bien celui de la préservation des libertés fondamentales (expression, opinion, etc.) et c’est seulement en amputant massivement celles-ci au détriment du peuple américain que le Parti de la Guerre pourra poursuivre ses activités aux quatre coins du globe: au regard de ce qui se produit et des appels à la censure émanant du camp progressiste/démocrate (désormais greffé de centaines de conservateurs pro-guerre), on peut raisonnablement penser qu’une victoire de ce dernier représentera le cas échéant le moment de bascule générale des démocraties occidentales (avec adhésion obligatoire au narratif progressiste) vers un autoritarisme plus ou moins dictatorial selon les colorations locales. L’extension mais aussi la panique existentielle qui s'est emparée des régimes progressistes et mondialistes entraîne ainsi, en retour, en quelque sorte dans une boucle de rétroaction et d’amplification, une mondialisation inédite et remarquable des mécanismes de censure et c’est à cela que l’on est en train de commencer à assister d’où le sentiment oppressant de faire face à un monstre systémique auquel il va être difficile d’échapper.

Mais peut-être faut-il que les peuples soient complètement plongés dans le noir pour qu’enfin ils réalisent pleinement ce à quoi ils font face, peut-être faudra-t-il donc en passer par cette bascule pour que s’engage ensuite la reconquête des souverainetés.

30 août 2024

Jean-Dominique Michel

La place des escrocs de la science comme Mathieu Molimard, Gilbert Deray, Antoine Flahault, Karine Lacombe (etc.) est en taule !
Alors que c'est France-Soir, le seul titre historique de la presse française à avoir diligemment et honnêtement informé la population, qui est attaqué par la dictature macronienne et ses sbires des médias prostitués...
Émission du 27 août 2024

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CONCERNANT LES AVEUX RÉCENTS DU PDG DE META (FACEBOOK)

Marc Amblard

28/8/2024 – Selon un rapport du journaliste d’investigation, Lee Smith, Mark Z. aurait été contraint par l’équipe d’Obama de donner plus de 400 millions de dollars lors de l’élection de 2020, en guise de punition pour ne pas avoir censuré certains contenus sur la plateforme lors de l’élection de 2016. Ils ont même envoyé un faux lanceur d’alerte pour témoigner contre lui.
L’actuelle administration aurait également fait pression sur Meta pour censurer de nombreux contenus liés au covid et au vaccin afin de conforter le récit officiel, fût-il éloigné des réalités scientifiques.
La Maison Blanche a réagi hier en publiant une déclaration affirmant qu’elle avait fait ce qu’il y avait de mieux pour « protéger la santé et la sécurité publiques ».
Apparemment, Mark Z. en aurait assez d'être utilisé et malmené par l'administration Harris-Biden. Il aurait alors pris la décision d’adresser publiquement la fameuse lettre au membre du Congrès Jim Jordan.
Selon Monica Showalter, une autre journaliste, il se pourrait que le jeune dirigeant milliardaire soit en train de changer de camp politique, ne serait-ce que pour échapper à l'ingérence du gouvernement et diriger son entreprise comme il l'entend.
Pour sa part, l’économiste Martin Armstrong a conclu ce matin un article ainsi : « craint-il (Mark Z.) d’être traduit en justice après la victoire de Trump, ou peut-être redoute-t-il de voir sa richesse disparaître sous la présidence de Kamala ? Quoi qu’il en soit, Biden et Harris devraient également être tenus pour responsables d’avoir ouvertement ignoré la Constitution et d’avoir fait de la liberté d’expression un délit punissable ».

28 août 2024

François Asselineau

ZUCKERBERG LANCE UNE BOMBE DANS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE AMÉRICAINE

Le patron de Meta (Facebook) vient de dénoncer publiquement - et par écrit - les méthodes fascisantes des Démocrates.
Il fait 3 aveux :
1) L'administration Biden-Harris a «fait pression» sur Facebook pour qu'il censure les Américains.
2) Facebook a obéi à Biden-Harris, en pratiquant en effet la censure.
Ces deux points sont capitaux car ils violent l'amendement n°1 de la constitution.
Or cet amendement, qui garantit la totale liberté d'expression aux États-Unis depuis 1791, est considéré comme le symbole sacro-saint de la nation américaine.
3) Facebook a sciemment étouffé le scandale de l'ordinateur portable de Hunter Biden.
Preuve que Biden a des agissements de type mafieux.

Conclusion :
Tout semble s'accélérer depuis quelques semaines
- tentative d'assassinat de Trump, très probablement fomentée par la CIA et le FBI sur instruction de la mafia Obama-Biden-Clinton
- ralliement de Robert Kennedy Jr. à Trump
- annonce de Trump qu'il veut rouvrir les enquêtes sur l'assassinat de John Kennedy et Robert Kennedy
- émeutes aux Royaume-Uni et décisions tyranniques inouïes du gouvernement britannique en réponse
- arrestation de Durov par Macron et coup d'État rampant de Macron qui veut ôter tout effet aux raclées électorales qu'il a subies
- et maintenant les révélations de Zuckerberg, pourtant d'opinion politique démocrate, qui dénonce les méthodes fascistes des Démocrates.
Tout cela donne l'impression que la partie consciente des opinions du monde occidental est au bord d'une révolution générale contre le Deep State et la mafia mondialiste.
Les mois qui viennent vont sans doute être historiques.
Régis de Castelnau

Lucie Castets : « Les Français votent RN car CNews les a rendus racistes contre les noirs et les arabes. Il faut donc réguler les médias. »

Où Olivier Faure est-il allé chercher un engin pareil ? Ou plutôt comment n'a-t-il pas vu que porter son choix sur un clone féminin de Macron n'était pas une bonne idée ? Haut fonctionnaire socialiste, néolibérale, atlantiste européiste et répressive. Macron craché.
De deux choses l'une, ou bien, elle croit les inepties qu'elle profère, et c'est grave. Ou bien elle tient ses auditeurs LFI pour des neuneus, et c'est grave aussi.

Parce qu'effectivement, quand Jean-Marie Le Pen accède au 2e tour à la présidentielle de 2002, c'est à cause de CNews ? Quand le FN obtient 28% des voix aux européennes de 2015, c'est toujours de la faute de ces racistes de CNews, pareil en 2017 et 2022 (là CNews existe) avec Marine Le Pen, au deuxième tour les deux fois ?
Et bien sûr, les 11 millions de voix pour le RN, le 30 juin, c'est toujours CNews à la manœuvre. Chacun sait bien que l'audimat de CNews, c’est 11 millions de téléspectateurs tous les soirs.

Donc les ouvriers et les salariés d'exécution des services qui votent massivement pour le RN, c'est rien que des brutes qui n'aiment pas les noirs et les arabes ? Profondeur de l'analyse...

Chacun mesure bien l'ineptie du propos. Mais même si CNews est devenue aujourd'hui la télé poubelle de l'extrême droite, ce qui est important, c'est la conclusion qu'elle en tire : il faut "réguler". Réguler : l'autre nom de la censure. C'est devenu un réflexe dans cette fausse "gauche".
Eh ! L’extrême centriste ultra autoritaire, on vous voit. Le fascisme c'est vous. 28/8/2024

27 août 2024

Emmanuel Macron doit s'expliquer sur l'affaire Pavel Durov

Juan Branco

27/8/2024 - Comment peut-on octroyer, à titre exceptionnel et sur instruction directe de l'Élysée, en 2021, un passeport français à un étranger du fait de services émérites rendus à la nation ;
Et, en 2024, faire poursuivre cette même personne pour ces mêmes faits et le menacer de vingt ans de prison ?
Entre 2021 et 2024, le protocole de Telegram n'a pas changé. Le comportement de ses équipes n'a pas changé. Sa coopération avec les autorités françaises n'a officiellement pas changé.
Nous sommes face à exactement les mêmes faits.
Le parquet, qui a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre Pavel Durov le lendemain des élections législatives, met en œuvre la politique pénale édictée par le gouvernement.
Nous avons donc un pouvoir exécutif qui, en 2021, a considéré que ce que faisait Pavel Durov avec Telegram rendait des services à la nation de telle façon que cela justifie que lui soit octroyée à titre exceptionnel la nationalité ;
Et dont le parquet, chargé d'exécuter sa politique pénale, décide en 2024 que ces mêmes faits sont de nature à lui faire encourir 20 ans de prison.
Cela pose des questions gravissimes en ce qui concerne notre rapport à l'État de droit.
Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui se joue, et qu'est-ce que l'Élysée a à cacher ? Å quoi joue la magistrature française, et pourquoi se laisse-t-elle, une énième fois, instrumentaliser ?
Il ne peut y avoir d'explications à ce qui se joue autres que politiques.
Emmanuel Macron, qui est peut-être le plus grand utilisateur de Telegram en France, fait passer ses communications confidentielles depuis 2014 au moins sur cette plateforme.
Il sait que les serveurs de Telegram ont accueilli les boucles non chiffrées que lui et ses conseillers ont créées, non seulement pour donner des instructions à des magistrats et des policiers hors hiérarchie sur les affaires les plus sensibles (concernant des opposants, des crises sociales majeures comme les Gilets jaunes, etc.) ; organiser leur mouvement politique, orchestrer les fuites à la presse d'informations couvertes par le secret ; mais également pour tout ce qui a trait à leur intimité.
Ce même Président qui a toujours refusé d'expliquer pourquoi il avait octroyé la nationalité à Pavel Durov s'est senti obligé de prendre la parole publiquement pour prétendre que ce qui se passait n'avait rien à voir avec la politique.
C'est ridicule, et c'est absurde.
D'autant que certaines des infractions pour lesquelles M. Durov est interrogé sont non seulement tombées en parfaites désuétudes, mais justifieraient, en ce qui concerne par exemple les infractions liées aux protocoles cryptographiques, de poursuivre tous les dirigeants de la Silicon Valley (Marck Zuckerberg, Elon Musk, etc.), qui ont implémenté des protocoles de chiffrement à leurs plateformes sans formaliser de demande préalable à l'État français.
La désignation d'un juge d'instruction dans la foulée des élections législatives, n'est pas la moindre aberration en ces circonstances.
Cette désignation d'un juge, censément doté de garanties d'indépendance, ne semble en fait avoir eu pour objectif que de tenter d'habiller la mariée et d'instrumentaliser un magistrat du siège pour légitimer cette démarche.
La situation présente des enjeux de libertés, de principe, de contrôle démocratique sur le pouvoir exécutif, et enfin d'indépendance du pouvoir judiciaire majeurs.
Nous sommes face à un potentiel scandale d'État, dont les conséquences sont incommensurables.
La sécurité de l'État a-t-elle été mise en danger, du fait du comportement d'Emmanuel Macron ? Des acteurs étrangers disposent-ils de moyens de pression sur l'Élysée, qui aurait cherché à se prémunir et répliquer ? La justice française serait-elle instrumentalisée pour y remédier ?
Le communiqué visiblement embarrassé d'Emmanuel Macron ne saurait suffire.
C'est de la sécurité de la France et des Français qu'il en va.
Il nous faut des explications. Sans délai.
Romain Vignest

Instagram est [notoirement] confronté à un problème majeur d'exploitation des enfants, mais aucune arrestation n'a été prononcée pour Zuck, car il censure la liberté d'expression et donne aux gouvernements un accès détourné aux données des utilisateurs», note Elon Musk sur X. De fait, l’arrestation de Pavel Durov est en vérité une prise d’otage (l’expression est d’Edward Snowden) en vue d’accéder aux connections et aux communications privées et la lutte contre ceci ou cela n’est que l’habillage de la censure.

Pavel Dourov : un acteur essentiel de l'infoguerre

Natalia Routkevitch

Quels sont les motifs qui pourraient expliquer l'arrestation de Pavel Dourov par les autorités françaises ? Cette arrestation soulève des questions embarrassantes, écrit le média britannique Spectator : les autorités françaises pensent-elles que les pédophiles, les fascistes et les islamistes cesseront de communiquer, voire d'exister, si le fondateur du réseau Telegram est mis en prison ?
Il semble évident que d'autres raisons, moins avouables, expliquent leur décision.
Quelques éléments de réponse par Kevin Limonnier, spécialiste de la politique informationnelle russe, qui dresse rapidement le portrait du personnage ayant déjà, aux yeux de beaucoup, la stature d'un nouveau Assange ou Snowden.

D’abord, quelques éléments sur Dourov. Avant d’être le fondateur de Telegram, c’était surtout celui de Vkontakte, le grand réseau social russe. Dourov a joué un rôle important dans les grandes manifs anti Poutine de 2011-2012, en refusant de coopérer avec le FSB.
Il a été expulsé de Russie en 2014, après avoir refusé une énième demande de coopération.
Persona non grata en Russie, Dourov devient globe-trotter de luxe. Il fonde Telegram, qui aura le succès qu’on lui connaît. En 2018, il est de nouveau dans le collimateur des autorités russes qui tentent, sans succès, de bloquer Telegram dans le pays.
À l’époque, Dourov inflige une défaite symbolique forte au pouvoir russe qui, par son incapacité à bloquer TG, met en lumière l’impuissance de la Russie à réguler son cyberespace. Là encore, il refuse officiellement la collaboration avec le FSB.
Depuis cette date, Telegram n’a jamais plus été vraiment inquiété par les services de sécurité. L’application est même aujourd’hui utilisée par certaines unités militaires russes sur le front ukrainien.
Comment expliquer un tel revirement ? On peut toujours postuler un accord secret avec les autorités russes, mais cela n'explique pas tout. Le concept de pouvoir topologique aide à comprendre ce qui a pu se jouer et ce qui se joue dans les terribles geôles de la République.
En effet, Dourov a bâti un empire qui connecte aujourd’hui plus de 1 milliard d’être humains. De ce fait, il dispose de ce que l’on appelle en géographie un « pouvoir topologique » immense, car il maîtrise un nœud stratégique du cyberespace et en retire un pouvoir considérable.
Du point de vue des autorités russes, il est probablement devenu un acteur trop important, trop central dans le "Runet" dont Telegram est un rouage essentiel.
Parmi les différents pouvoirs topologiques qu’il exerce, il en est un qui est à mes yeux crucial : c’est celui qui résulte du fait que Telegram est devenu le principal vecteur de l’influence informationnelle de la Russie dans le monde.
C’est notamment le cas de la couverture de la guerre en Ukraine, où nombre de blogueurs participent ainsi à sa publicisation. Autrement dit, Telegram est devenu le réseau où s’attribuent les défaites et les victoires, et où s'écrivent une partie des archives de ce conflit.
Autrement dit, Dourov joue un rôle crucial dans la dimension narrative (certains diront cognitive) de cette guerre. Mais son pouvoir topologique ne s'arrête pas là, comme en témoigne le rôle central de TG pour la coordination des groupes paramilitaires russes en Afrique.
S’il est trop tôt pour savoir quelles seront les conséquences de son arrestation, ayons en tête que la France détient là un personnage d'une ampleur géopolitique rare. Même si, a priori, cela n'est pas directement relié aux chefs d'accusation pour lesquels ils est incarcéré.

- Publié sur X, le 25 août.
- Illustration : un graffiti à Moscou

26 août 2024

⬦ Question d’ordre juridique : si le PDG d’une plateforme de communication peut être déclaré complice des messages délictueux, faut-il également condamner le dirigeant de La Poste pour le contenu des courriers ?
Marc Amblard

⬦ En prison les patrons des compagnies de télécommunication !
C'est grâce au téléphone que les pires terroristes, les pires pédophiles, les pires monstres peuvent communiquer entre eux.
Macron est au courant ?
Gilles Casanova

⬦ Si Pavel Durov avait été détenu en Russie, il aurait reçu le prix Nobel de la paix et le prix Sakharov.
Gastel Etzwane

25 août 2024

René Chiche

La liberté d'expression se porte de plus en plus mal dans les démocraties modernes. Sous prétexte de lutter contre l'usage mal intentionné des réseaux, les pouvoirs trouvent tout à fait normal de contrôler ces derniers, de les censurer voire de les interdire. Imagine-t-on qu'on interdise l'imprimerie pour empêcher la publication de Mein Kampf ou semblable délire ?
On en est là hélas !
Chacun d'entre nous est désormais comptable de l'état de la liberté dans notre société, et cela implique d'être jaloux de la liberté d'autrui avant la sienne, quand bien même ce serait notre adversaire ou notre ennemi.
Les instruments juridiques pour neutraliser les gens dangereux sont largement suffisants.
Ne laissons pas les pouvoirs en faire davantage en ce sens.
Et surtout, restons éveillés et vigilants.

Jean Mizrahi

25/8/2024 - L'arrestation hier soir de Pavel Durov, fondateur de Telegram, est un nouvel exemple d'une volonté politique forcenée de censurer la libre parole. Les autorités françaises ne s'honorent pas pour se plier ainsi aux oukazes européens. Ce à quoi nous avons assisté pendant l'épisode Covid avec une censure frénétique de tout ce qui divergeait du discours bureaucratique était déjà indigne de pays prétendant être des démocraties. Un pas de plus est franchi. J'ai honte pour mon pays.