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5 mars 2025

Mystérieux censeur chez France « Culture »

Jean-Pierre Luminet

- 5/3/2025 - Chaque jour, une fois, parfois deux, la radio d’État fait sur son fil Facebook de « l’antitrumpisme primaire » bien dans l’air du temps dans notre Europe avachie et manipulée.
Ainsi le 1er mars c’était : « Un mois après son arrivée au pouvoir, Trump s’en est déjà pris aux immigrés, aux personnes trans, aux fonctionnaires, aux chercheurs… »
Ce à quoi je poste ce commentaire laconique :
« Le lavage de cerveau permanent organisé par France Culture est hallucinant. »
Je récolte 59 approbations et 8 grrr.
Un dénommé Jean Sarrat m’écrit : « Vous n’avez peut-être pas bien compris le message des textes proposés par France Culture ... L’important est de réfléchir ... Je pense donc je suis ... Allez, courage ! »
Ce à quoi je lui réponds « C’est ça, vous allez m’apprendre à penser. Renseignez-vous un peu avant d’écrire des âneries. En tout état de cause, si votre propre pensée est calquée sur celle de France Culture, personne ne peut plus rien pour vous ».
Une heure après, ma réponse est supprimée. Pas grave, de toute façon je n’aurais pas dû perdre mon temps à répondre à qui semble être un imbécile de première.
Un autre commentateur m’écrit, cette fois de façon plus ou moins légitime (à part l’emploi caricatural du dernier mot, signe d’un début de contamination médiamnique): « Vous pouvez développer ? Où sont vos arguments ? Des exemples ? On croirait entendre un complotiste... »
Je fais donc l’effort de lui répondre la chose suivante :
« Bien, puisque vous ne le voyez pas par vous-même, je vais vous aider. La présentation n'est pas fausse, elle est volontairement biaisée, ce qui est plus pervers.
• Trump s'en prend aux immigrés – il aurait fallu ajouter "entrés illégalement sur le territoire étasunien" ; on pourrait peut-être s'en inspirer pour ne pas continuer à transformer la France en pays du tiers-monde islamisé ?
• Il s'en prend aux personnes trans ? Non, il rappelle d'abord le b.a.-ba de la biologie, à savoir qu'il n'existe que deux genres, le masculin et le féminin, et que par conséquent il s'agit de ne pas transformer ce qui ne concerne qu'une ultra-minorité de personnes mal dans leur peau en règle sociétale ; il s'agit surtout de mettre un terme à l'ignoble exploitation financière par des médecins et chirurgiens corrompus du désarroi et des interrogations d'adolescents à une époque cruciale de leur vie, désarroi qui, dans 99,9% des cas et sans abomination chimique ou chirurgicale, se résout de façon naturelle.
• Il s'en prend aux fonctionnaires ? ... Ceux de l'État profond du parti nommé démocrate, ceux de la CIA et du FBI qui cachent leurs coups tordus depuis des décennies, ceux qui s'acharnent sur les Assange et autres Snowden qui veulent dévoiler leurs exactions, ceux qui ont financé les révoltes et l'instabilité partout dans le monde via l'USAID.
• Il s'en prend aux chercheurs ? Tiens, moi-même chercheur, je devrais être au moins sur ce point outré que l'on ose s'en prendre à la liberté de chercher et de penser ... Mais les chercheurs en question ici sont ceux qui sont stipendiés par l'industrie pharmaceutique et qui ont contribué à l'immense tromperie covidiste et vaccinale. Et tiens, dans notre bon pays macroniste, on ne s'en est pas pris aux chercheurs qui, justement, ne l'étaient pas, stipendiés ? J'arrête là, c’est perte de temps d'essayer d'ouvrir les yeux de ceux qui ne VEULENT pas voir. Bonne journée. »
Quelques heures plus tard, m’attendant à récolter quelques grrr de plus, je constate que ma réponse a disparu. Je décide de la remettre, cette fois non pas en réponse à un commentaire particulier, mais dans le fil général, en précisant « Intéressant de constater que ma réponse à la question "Qu'est ce qui est faux dans cette présentation ?" que sieur XX m'a posée suite à mon premier commentaire, a été purement et simplement éliminée, tant elle a dû déplaire. Je la remets ci-dessous, on va voir si elle survit à la vindicte. »
Eh bien elle n’a pas survécu. De nouveau éliminée sans autre forme de procès. Il y a deux ans j’avais déjà été censuré lors d’un entretien télévisé sur Arte lorsque, suite à une question que l’on me posait sur l’état du monde, j’avais sidéré les journalistes de plateau aux ordres en ironisant sur le « camp du bien ».
France « Culture » poursuit sans sourciller son entreprise de démolition trumpiste totalement partiale.
Le 2 mars : « Une démonstration de force brutale, un langage de domination. Trump et Vance n'ont pas cherché à négocier avec Zelensky, mais à l'écraser. Ils imposent un rapport de force sans compromis, où seule la puissance et les intérêts économiques américains semblent compter. »
Le 3 mars : « L’administration Trump redéfinit ce qu’il est "acceptable" de savoir… en supprimant tout ce qui dérange. Quand la recherche devient une cible politique, c’est la vérité qui vacille. »
Le 4 mars il y en a deux :
‘Tocqueville l’avait-il pressenti ? "Ce qui me répugne le plus en Amérique, ce n'est pas l'extrême liberté qui y règne, c’est le peu de garantie qu’on y trouve contre la tyrannie." Deux siècles plus tard, la démocratie vacille ».
et
« Donald Trump a brutalement suspendu l'aide militaire à l'Ukraine, cherchant à imposer un cessez-le-feu à Volodymyr Zelensky. Un revirement qui rapproche les États-Unis de la Russie, impensable il y a encore quelques années. »
En réalité ce qui était « impensable il y a encore quelques années », c’est que France Culture, alors chaîne d’idées intègres (où j’ai d’ailleurs maintes fois été invité à exprimer ma « non pensée ») allait devenir ce qu’elle est aujourd’hui : une chaîne de propagande aux intervenants caricaturaux, martelant un bourrage de crâne du type « nous sommes le camp du bien, les autres sont des nazis ». Rejoignant ainsi les merdias serviles et obéissants que sont les RTL, BFMTV, LCI, France Infox, RTBF et tant d'autres, pour ne pas dire tous, chez qui les « fake-news » et autres informations biaisées sont omniprésentes.
Sur le Net, on a au moins le choix de s'informer à partir de sources différentes. Certes il faut chercher, trier, déceler la désinformation évidemment aussi présente ici et là. Mais à la fin, avec du travail et si l’on est équipé de quelques moyens intellectuels d’analyse et de synthèse, on peut se faire une opinion un peu plus équilibrée de ce qui se passe réellement dans le monde. Et qu’un idiot utile ne me sorte pas le coup usé jusqu'à la corde du « biais de confirmation ».

28 février 2025

LA CENSURE EN CHANTANT

Gabriel Nerciat

- 28/2/2025 - Quand je vois toutes ces bonnes âmes qui rigolent ou se félicitent de la fermeture de deux chaînes de télévision privées qui ne leur plaisent pas (et qui d'ailleurs ne me plaisent pas vraiment à moi non plus : je n'ai jamais pu arriver à voir en entier une émission de TPMP), je me demande comment je réagirais si demain Libé déposait le bilan ou si Le Monde était condamné à disparaître à la suite d'une décision de justice (oui, je sais, c'est de la science-fiction, mais peu importe).
Très franchement, je crois que je n'en éprouverais aucune forme de satisfaction particulière ou de joie mauvaise.
Et pas seulement parce que l'audience des deux quotidiens progressistes, à l'inverse des chaînes du groupe Vivendi, n'a cessé de diminuer depuis maintenant des lustres, rendant leur influence idéologique quasiment nulle sur les profondeurs du pays. Mais le retour en grande pompe de la censure d'Etat dissimulée derrière la robe des juges devrait quand même en émouvoir plus d'un.
Non seulement l'attitude d'un Patrick Cohen, d'un Daniel Schneidermann ou d'un Laurent Joffrin, qui sablent publiquement le champagne pour fêter la mise au chômage de trois ou quatre cents de leurs confrères, est aussi vile qu'abjecte.
Si j'étais un journaliste ou un écrivain de gauche de quelque renom, je serais le premier à vouloir aller sur C-News ou chez Hanouna. C'est plus courageux de défendre la Palestine face à Goldnadel ou Elisabeth Lévy, ou de plaider la cause du marxisme face à Mathieu Bock-Côté ou Pascal Praud, que de le faire chez les fonctionnaires islamo-gauchistes qui entourent Laure Adler le soir sur France Télévision, comme il serait bien plus méritoire de revendiquer un certain élitisme intellectuel sur le plateau de Baba que dans le salon faisandé de François Bunel où l'on ricane des bouquins de Christophe Guilluy et des films de Jean Becker.
En plus, que fêtent-elles vraiment, ces âmes veules de bas clergé ?
Hanouna a annoncé qu'il allait reprendre une émission en septembre sur W9, pour le compte du groupe M6, ce qui fait que seules les autres émissions de la chaîne qui va mourir ce soir, pour le coup assez inoffensives, auront été au final sacrifiées (pour rien).
Certains me disent que c'est uniquement pour faire baisser le cours des actions du groupe Canal et par là même "punir" Vincent Bolloré.
La vache !
Non seulement il n'y a plus que des petits bourgeois frustrés et/ou fonctionnarisés pour voter à gauche, mais en plus ils aiment boursicoter.
C'est à vous dégoûter de tout.
Ce soir, comme il n'y a rien à la télé, j'irai lire un vieux bouquin d'Anatole France dans la collection Nelson.
L'Orme du Mail, tiens : à l'époque, au moins, c'étaient les curés qu'on taxait d'être des censeurs hypocrites ; pas leurs adversaires libres-penseurs.

26 février 2025

Le complexe industriel de la censure : une menace mondiale à la liberté d'expression - Schellengerger devant la commission judiciaire

Antoine Bachelin Sena / France-Soir
25/2/2025


Lors d’une audience du 12 février 2025 à la Chambre des représentants, Matt Taibbi, Michael Shellenberger et Rupa Subramanya ont dénoncé le « complexe industriel de la censure », une alliance entre gouvernements et géants technologiques visant à contrôler le discours public. Inspiré du complexe militaro-industriel, ce phénomène, mis en lumière par les Twitter Files, révèle des pressions, notamment de l’administration Biden, pour censurer des contenus. Si des avancées pour la liberté d’expression sont notées aux États-Unis, l’Europe et d’autres nations occidentales intensifient leurs lois répressives. Les intervenants appellent à démanteler ce système et protéger le Premier Amendement face à une menace globale.

Les journalistes des « Twitter Files », Matt Taibbi et Michael Shellenberger, témoignent aux côtés de la journaliste canadienne Rupa Subramanya sur la campagne de censure de l'administration Biden et d'autres menaces contre la liberté d'expression. Cet article reprend le fonctionnement de la Commission Judiciaire devant la Chambre de Représentants, chambre devant laquelle, ces trois journalistes ont apporté pendant de nombreuses heures leurs analyses et leurs témoignages sur le complexe industriel de la censure.

Après avoir introduit et définit le terme du « complexe industriel de la censure », sont évoqués, tour à tour, les personnages clés de l'enquête, ainsi que le rôle de Jim Jordan, représentant du congrès élu dans l’État de l’Ohio et président de la commission des affaires juridiques).

Le "complexe industriel de censure”

L'expression « complexe industriel de la censure » ou « censorship-industrial complex » en anglais est un terme récent qui n'a pas une origine historique aussi bien définie que des concepts plus anciens comme le « complexe militaro-industriel ». Voici une explication de ses origines en contexte :

Inspiré de la définition du complexe militaro-industriel : le concept trouve son inspiration dans le terme « complexe militaro-industriel », popularisé par le président Dwight D. Eisenhower en 1961 dans son discours d'adieu. Eisenhower a mis en garde contre l'influence excessive de la relation entre le gouvernement, les forces armées et les industries de défense sur la politique américaine. Ce modèle a servi de base pour d'autres termes décrivant des relations symbiotiques entre le gouvernement et des secteurs industriels spécifiques.

La censure numérique est cependant un contexte très contemporain : avec l'avènement des plateformes numériques et des réseaux sociaux, la question de la censure et du contrôle de l'information est devenue centrale. Le terme « censorship-industrial complex» est utilisé pour décrire une relation similaire entre les gouvernements et les grandes entreprises technologiques, où ces dernières, sous la pression ou en collaboration avec les premières, pourraient censurer ou modérer le contenu en ligne.

Les twitter files comme révélateur - une grande partie de l'attention récente sur ce terme est due aux révélations connues sous le nom de Twitter Files, où des journalistes comme Michael Shellenberger et Matt Taibbi ont exposé comment Twitter, sous l'influence de gouvernements et d'autres entités, aurait supprimé ou limité la visibilité de certains contenus. Ces révélations ont mis en lumière ce que certains perçoivent comme une forme de complexe industriel, mais cette fois-ci centré sur la censure plutôt que sur la défense.

Le débat sur la liberté d'expression est un point central - le terme a gagné en popularité dans le cadre des débats sur la liberté d'expression dans l'ère numérique, où la ligne entre la modération de contenu pour des raisons de sécurité, de santé publique, ou de lutte contre la désinformation, et la censure est souvent floue.
Il est utilisé pour critiquer ce qui est vu comme une alliance entre l'État et les entreprises technologiques pour contrôler le discours public.

En résumé, bien que le terme « complexe industriel de la censure» soit récent, il trouve ses racines dans la critique des collaborations entre le gouvernement et les industries, appliquée cette fois-ci au domaine de la censure sur les plateformes numériques. Son utilisation a été propulsée par des événements récents mettant en lumière les pratiques de modération de contenu et les pressions gouvernementales sur les entreprises technologiques.

Une audition autour de personnages clés, des journalistes de renom qui ont travaillé sur les Twitter files

• Le premier est Michael Schellenberger (@shellenberger). Auteur, journaliste et expert en politique environnementale américain, il est connu pour son travail dans le domaine de l'environnementalisme, de la politique énergétique, et plus récemment, pour son implication dans les discussions autour de la liberté d'expression et de la censure.
Shellenberger est impliqué dans l'activisme environnemental depuis plus de 30 ans. Il a cofondé le Breakthrough Institute avec Ted Nordhaus, se concentrant sur l'écomodernisme, qui promeut des solutions technologiques aux problèmes environnementaux.

En 2016, il a quitté le Breakthrough Institute pour fonder Environmental Progress, une organisation à but non lucratif qui défend l'énergie nucléaire comme solution clé au changement climatique, arguant qu'elle est l'une des formes de production d'énergie les plus sûres et efficaces.

Shellenberger est reconnu pour son journalisme d'investigation sur des sujets allant du changement climatique, de la politique énergétique, aux problèmes sociaux comme le sans-abrisme. Il a contribué à diverses publications et a écrit des livres comme « Apocalypse Never : Pourquoi l'alarmisme environnemental nous fait du mal à tous », où il remet en question les récits environnementaux dominants.

Récemment, Shellenberger a attiré l'attention pour son travail sur les Twitter Files, aux côtés de journalistes comme Matt Taibbi. Ce projet a impliqué la publication de documents internes de Twitter qui ont mis en lumière comment la plateforme gérait la modération de contenu, en particulier en relation avec les pressions politiques et la censure.

• Le second personnage à prendre la parole est Matt Taibbi (@mtaibbi), un journaliste, auteur et podcasteur américain influent, célébré pour sa critique acérée des paysages politique, financier et médiatique. Taibbi a étudié le journalisme et la littérature russe au Bard College, ce qui a posé les bases d'une carrière marquée par un mélange unique de reportage d'investigation et de commentaire satirique.

Après ses études, Taibbi s'est rendu en Russie dans les années 1990, où il a commencé sa carrière journalistique avec The Moscow Times, en se concentrant sur le sport. Pendant cette période, il a cofondé The eXile avec Mark Ames, un journal provocateur en langue anglaise à Moscou, connu pour son approche irrévérencieuse de la politique russe et occidentale. Cette période a été déterminante, façonnant le style de journalisme de Taibbi qui combine une analyse profonde avec une pointe souvent controversée.

De retour aux États-Unis en 2002, Taibbi a lancé The Beast, un journal satirique à Buffalo, New York, qu'il a utilisé comme plateforme pour critiquer les problèmes locaux et nationaux avec son humour et son insight distinctifs. Sa réputation a grandi lorsqu'il est devenu rédacteur contributif chez Rolling Stone, où il est devenu célèbre pour ses critiques féroces de Wall Street et de la corruption financière.

Son article le plus célèbre à cette époque est celui où il a décrit Goldman Sachs comme une « grande pieuvre vampire enroulée autour du visage de l'humanité, enfonçant sans relâche son entonnoir de sang dans tout ce qui sent l'argent », une métaphore qui a captivé l'imagination du public et mis en lumière la nature prédatrice des institutions financières.

Le travail de Taibbi s'étend au-delà du journalisme à l'écriture de livres influents. Des titres comme "Griftopia", "The Divide" et "Hate Inc." explorent des thèmes d'inégalité économique, de corruption systémique et de manipulation des récits médiatiques. « Insane Clown President» offrait une perspective satirique sur la présidence de Trump, mettant en valeur la capacité de Taibbi à mélanger l'analyse politique avec l'humour.

Ces dernières années, Taibbi a été à l'avant-garde de l'affaire des Twitter Files, une série de révélations concernant les pratiques internes de Twitter en matière de modération de contenu. Travaillant aux côtés d'autres journalistes comme Michael Shellenberger, Taibbi a mis en lumière comment Twitter collaborait avec des entités gouvernementales et privées pour supprimer certaines informations, déclenchant un débat généralisé sur la censure, la liberté d'expression et le rôle des géants technologiques dans le discours public.

Taibbi publie maintenant sur Substack avec son bulletin, Racket News (anciennement TK News), où il continue sa tradition de journalisme indépendant. Son travail sur les Twitter Files, en particulier, l'a positionné comme une voix critique dans les discussions sur la liberté sur Internet, l'ingérence gouvernementale et l'éthique des plateformes numériques. Son engagement à révéler des vérités cachées et à défier les structures de pouvoir en a fait une figure clé du journalisme contemporain.

• Enfin, Rupa Subramanya (@rupasubramanya), une journaliste, autrice et chroniqueuse sino-canadienne, connue pour son travail dans les domaines de l'économie, de l'immigration et des questions sociales, offrant souvent une perspective critique sur ces sujets. Rupa Subramanya possède un doctorat en économie de l'Université de Mumbai, ce qui a considérablement influencé son approche analytique du journalisme, notamment dans les domaines liés à la politique économique et à l'immigration.

Originaire de l'Inde, elle est devenue citoyenne canadienne, ce qui lui a permis de s'engager profondément dans les questions politiques et sociales canadiennes. Subramanya a contribué à de nombreuses publications de premier plan, y compris The Globe and Mail, The National Post, The Wall Street Journal et Forbes, entre autres. Son travail se concentre souvent sur les thèmes de l'immigration, de la politique économique et de la dynamique du multiculturalisme au Canada et au-delà.

Elle a largement couvert les politiques d'immigration et leurs impacts, critiquant souvent les inefficacités du système et les implications plus larges pour la société et l'économie. Un de ses articles notables inclut une analyse des politiques d'immigration du Canada et leurs effets sur les prix de l'immobilier et les marchés de l'emploi.

Subramanya a co-écrit des livres, dont un de ses ouvrages notables est : « L'immigration et l'économie du Canada», qui explore les aspects économiques de l'immigration au Canada, plaidant pour une compréhension plus nuancée de ses avantages et de ses défis. Le travail de Rupa Subramanya se distingue par son engagement à examiner des questions complexes à travers une lentille économique, fournissant des insights basés sur des données tout en n'évitant pas les sujets controversés.

Son implication dans des discussions de haut niveau sur la censure et la liberté d'expression a encore renforcé sa réputation de journaliste prête à aborder directement des sujets sensibles.

Audition sous la présidence de la commission des affaires juridiques

L'audition commence par une introduction de Jim Jordan le représentant du congrès élu dans l’État de l’Ohio et président de la commission des affaires juridiques. Quel changement en quelques années.

Il y a quatre ans, le président Trump était banni de toutes les plateformes Twitter, Facebook, YouTube. Aujourd'hui, il a sa propre plateforme, il est de retour sur toutes les autres, et bien sûr, il est président des États-Unis.

Il y a quatre ans, des membres démocrates du Congrès envoyaient une lettre aux entreprises de télécommunications, les pressant de retirer Fox News et Newsmax du réseau câblé. Aujourd'hui, les deux sont toujours là, et ils se portent bien.

Fox a plus de téléspectateurs que MSNBC et CNN réunis.

Il y a quatre ans, la Maison Blanche faisait pression sur les grandes entreprises technologiques pour censurer les Américains. Vous n'avez pas besoin de me croire sur parole. Mark Zuckerberg a écrit une lettre. Il a presque dit ce qui se passait, il a dit : “l'administration Biden nous a fait pression pour censurer. Nous l'avons fait. Nous sommes désolés. Nous ne le ferons plus.” Aujourd'hui, Facebook a changé de politique, a éliminé les vérificateurs de faits indépendants et a effectivement embrassé le Premier Amendement. Pensez à cela.

Peut-être le meilleur exemple de ce qu'ils faisaient s'est produit le troisième jour de l'administration Biden, un exemple que nous avons souligné de nombreuses fois dans ce comité au dernier Congrès. Le troisième jour, sous l'administration Biden, un email a été envoyé de Clark Humphrey à Twitter. L'email disait :

" Nous voulons signaler le tweet ci-dessous, et nous espérons que vous pouvez commencer le processus pour le supprimer aussi vite que possible ! »

Supprimez ce tweet dès que possible, et qui était l'auteur du tweet ? Qui a tweeté ?

Le gars sera nommé plus tard dans la semaine secrétaire à la Santé cette semaine : Robert F. Kennedy, se trouve être celui qui va se présenter contre les mêmes personnes qui essaient de supprimer le tweet. Que disait le tweet ?

Il y a une vague tragique de décès suspects parmi les personnes âgées juste après l'administration du vaccin. Il a reçu le vaccin le 5 janvier pour inspirer d'autres Noirs américains à se faire vacciner.

Il n'y a pas une seule chose dans ce tweet de deux phrases qui ne soit pas vraie. Absolument vrai.

Mais, l'administration Biden a fait pression pour le supprimer. C'est d'ailleurs le terme employé par M. Schellenberg, “le complexe industriel de censure”. C'est exactement ça, bien vu. C'est bien plus large que ça, d'ailleurs.

Le gars qui a publié ce tweet sera voté par le Sénat des États-Unis pour être le prochain secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. Nous l'avions comme témoin devant ce comité il y a deux ans.

Et quand RFK Junior est venu témoigner, les démocrates ont fait une motion pour passer en session exécutive. Session exécutive, cela veut dire faire sortir tout le monde. Ainsi, personne ne pourrait entendre ce que RFK Junior allait témoigner lors d'une audience sur la censure !

Vous ne pouvez pas inventer ce genre de choses.

Il y a deux ans, nous avons appris que 51 anciens responsables du renseignement ont menti au pays en disant que l'histoire du laptop de Hunter Biden avait tous les signes classiques d'une opération d'information russe.

Aujourd'hui, tous ces 51 ont perdu leur habilitation de sécurité.

Il y a deux ans, Garm, nommée malheureusement Global Alliance for Responsible Media, coordonnait un effort avec les grands annonceurs pour limiter les publicités sur les plateformes et sites conservateurs. Aujourd'hui, le gouvernement est hors du coup.

Climate Action 100 il y a quelques années coordonnait un effort avec des institutions financières pour faire pression sur les entreprises pour qu'elles limitent les émissions de pétrole et de gaz. Aujourd'hui, Climate Action 100 est hors-jeu.

Il y a quelques années, l'Observatoire Internet de Stanford travaillait et aujourd'hui, ils sont hors service. L'INA faisait la même chose il y a quelques années, aujourd'hui ils ont arrêté leurs opérations.

Quel changement en quelques années. Tellement de changement depuis octobre 2022 lorsque Elon Musk a acheté Twitter.

Je crois qu'il a dit quelque chose comme : "Je n'ai pas dépensé 44 milliards de dollars pour acheter Twitter. J'ai dépensé 44 milliards pour sauver le Premier Amendement."

Et bien sûr, cela a commencé avec les dossiers Twitter. Et deux des auteurs des dossiers Twitter sont avec nous aujourd'hui en tant que témoins.

Matt Taibi a écrit le tout premier dossier Twitter, je crois, 11 ou 12 autres au fil du temps que toutes ces informations sortaient, M. Shellenberger était aussi un auteur, et comme je l'ai dit plus tôt, c'est lui qui a inventé le terme “complexe industriel de censure”, le grand gouvernement travaillant avec les grandes universités, travaillant avec d'autres agences gouvernementales.

La Maison-Blanche travaillant sur tout cela, faisant pression sur les grandes entreprises technologiques pour censurer le discours des Américains.

Tous deux journalistes, tous deux démocrates à l'époque lorsqu'ils ont témoigné au dernier Congrès, tous deux primés, ont témoigné plusieurs fois devant ce comité au dernier Congrès. Quelle a été leur récompense pour s'être exprimés ici et avoir défendu le Premier Amendement ? Ils ont été attaqués. Ils ont été qualifiés de soi-disant journalistes dans ce comité, même s'ils ont tous les deux reçu de nombreux prix et sont des auteurs à succès.

On leur a demandé de révéler leurs sources lors d'une audience par les démocrates devant ce comité. Et ils ont été nommés personnellement dans une lettre de la présidente de la FTC, Lina Khan, quand Mme Khan a demandé à Elon Musk : qui étaient les journalistes avec qui vous parliez ?

Et bien sûr, peut-être le plus important, nous nous souvenons tous que, au moment même où M. Taibbi témoignait devant ce comité, l'IRS frappait à sa porte. Juste une grande coïncidence, chaque fois, chaque fois qu'il parlait à ce comité, témoignait devant ce comité, l'IRS frappait à sa porte.

Madamme Rupa Subramanya a été ciblée pour avoir couvert le blocus des camions au Canada. Elle a également témoigné l'année dernière devant ce comité, et elle nous a prévenus en avance sur son temps, elle nous a prévenus de ce qui arrivait en Europe et dans le monde avec les efforts de censure que nous voyons dans d'autres nations occidentales. L'une des choses qu'elle a dites lorsqu'elle a témoigné, il y a presque deux ans.

Elle a dit : "Ce qui est menacé est une valeur fondamentale de la civilisation occidentale." N'oubliez jamais cela. Déclaration puissante. C'est ce qui est en jeu ici.

Donc, j'apprécie le travail que vous avez tous fait, ce que nous avons pu découvrir, le travail du président et ce que M. Musk a initié avec les dossiers Twitter, et puis ce que nous avons pu faire avec toutes ces autres plateformes, et le changement dramatique que nous avons vu, mais je suis inquiet de ce qui se passe en Europe parce que c'est l'Acte sur les services numériques qu'ils utilisent pour faire pression sur les entreprises technologiques pour censurer mondialement, ce qui affecte également les Américains.

C'est quelque chose que le comité va examiner à mesure que nous avançons, mais je veux vous remercier tous d'être ici aujourd'hui. Je dis merci aux représentants du congrès ici présents.

L'intervention de Rupa Subramanya passée à la loupe

Que se passerait-il si je vous demandais quels sont les gouvernements les plus répressifs au monde en matière de liberté ? Qui supprime le plus la liberté d'expression des citoyens et entreprises ? Vous diriez sûrement la Corée du Nord, l'Iran, la Russie, mais que diriez-vous si je vous disais que l'Allemagne devrait figurer sur cette liste, ou encore la France ou la Canada qui devrait également y figurer.

Je ne dis pas que ces pays sont identiques aux sociétés autoritaires basées sur la peur comme la Corée du Nord et l'Iran, loin de là, mais je suggère que certains des pays libres ne respectent pas vraiment leurs promesses de liberté, et que beaucoup d'alliés des États-Unis ont pris l'habitude d'utiliser le gouvernement contre leurs ennemis politiques ou contre des entreprises défavorisées.

En Écosse, la législation sur les crimes de haine adoptée l'année dernière criminalise tout ce qui suscite la haine contre des groupes protégés, y compris les personnes handicapées, les personnes âgées, la communauté LGBT, et d'autres.

En Australie, le gouvernement a commencé d'appliquer des lois sur les crimes de haine juste la semaine dernière, imposant des peines de prison à ceux qui affichent des symboles haineux comme les swastikas.

En Allemagne, les autorités ont intensifié leur surveillance de la haine en ligne en arrêtant des personnes pour des publications offensantes, en saisissant leurs ordinateurs portables et autres appareils.

L'année dernière, le gouvernement allemand a interdit un magazine d'extrême droite pour discours de haine anti-humain et incitation, et a fermé une manifestation parce que les manifestants étaient irlandais et parlaient en gaélique plutôt qu'en anglais ou en allemand. Au Royaume-Uni, la police s'est mise à arrêter des personnes qui publient des vidéos sur des comptes de réseaux sociaux jugés inappropriés.

Ils ont été envoyés en prison pour des semaines ou des mois, comme l'a rapporté mon collègue Mattie Curs pour la Free Press, des personnes ont été arrêtées et condamnées pour comportements antisociaux comme prier silencieusement près de cliniques d'avortement.

Le Big Brother orwellien vous punissant pour avoir exprimé une opinion impopulaire est maintenant la loi du pays dans le pays d'Orwell !

Dans l'Union européenne, l'Acte des services numériques interdit la diffusion de tout contenu jugé nuisible ou illégal, mais ne fournit pas beaucoup de clarté sur ce que cela signifie. Actuellement, les responsables de l'UE s'en prennent à Elon Musk, menaçant sa plateforme X d'amendes parce qu'il soutient le parti AfD en Allemagne.

Ne vous y trompez pas, un précédent est établi.

À l'avenir, d'autres personnes aux politiques et agendas impopulaires seront ciblées. Au Canada, les dirigeants du Parti libéral, y compris le regretté Justin Trudeau, ont eu une multitude d'idées terribles qui réglementent ce que vous pouvez dire ou faire.

Comme je l'ai enregistré pour la Free Press, ils veulent repousser les limites de la censure. Une proposition vous punirait pour avoir dit du bien des combustibles fossiles.

Une autre proposition, arrêter des personnes pour des crimes de haine qui n'ont pas encore été commis. Le tumulte politique en cours au Canada est la seule raison pour laquelle ces choses ne sont pas encore arrivées.

Mais comprenez ceci, rien n'empêche le prochain gouvernement libéral de faire avancer ces propositions et de les rendre légales.

On pourrait penser, eh bien, c'est dommage pour les Australiens, les Canadiens, les Britanniques ou qui que ce soit, mais nous ne sommes pas eux.

Ce sont les États-Unis, et nous avons une longue tradition de protection des droits du Premier Amendement. Les tribunaux américains ont statué à maintes reprises en faveur des manifestants, des brûleurs de drapeau, des néonazis, l'idée étant que si le discours le plus offensant est protégé, alors tous les discours le sont.

Jusqu'à récemment, comme vous le savez sans doute, la gauche en Amérique était celle qui se passionnait le plus pour la défense de ces droits.

Historiquement, les personnes qui défendaient les opinions impopulaires étaient des avocats de l'ACLU et des universitaires. C'étaient les gens de droite qui étaient moins enthousiastes à l'idée d'un échange d'idées à pleine voix.

Quoi qu'il en soit, je suis un grand admirateur de l'affinité des Américains pour la libre expression. Et je ne peux insister assez sur la singularité de cette conversation.

C'est la conversation que nous avons maintenant.

Dans aucun autre pays dont je suis conscient, les gens ne débattent avec une telle passion de notre droit de dire, de protester ou de croire ce que nous voulons.

Mais je m'inquiète, car nous vivons dans un moment qui n’est pas en faveur de la liberté.

Ce moment s'est construit sur de nombreuses années, avec de nombreuses forces derrière lui, sociales, politiques et économiques.

La gauche a perdu sa passion pour le Premier Amendement. Il est vrai qu'il y a beaucoup de conservateurs qui préféreraient que les bibliothèques scolaires n'incluent pas de livres sur la fluidité de genre ou la théorie critique de la race. D'autres sont même allés jusqu'à interdire des auteurs comme Toni Morrison ou Margaret Atwood.

Tout cela est mal, mais je suis moins préoccupé par cette tendance que par la censure qui s'est produite sous Joe Biden en partenariat avec Washington et une grande partie de l'Amérique corporative, y compris les entreprises de médias sociaux.

Ce partenariat affecte bien plus de gens qu'un nombre relativement petit de conseils scolaires annulant des candidats sur comment être antiraciste. Il est aussi difficile de détecter quand un conseil scolaire retire un livre de ses étagères, c'est généralement une réunion et un débat public d'idées et d'opinions.

Mais quand Meta ou la Bank of America décident qu'un de leurs utilisateurs ou détenteurs de compte a exprimé une opinion erronée, des actions que la grande majorité d'entre nous ne saura jamais. Ils peuvent supprimer un algorithme, retirer un livre de l'étagère numérique, suspendre un compte bancaire, ce qui soulève une perspective très effrayante.

Nous ne savons même pas que notre liberté nous est enlevée.

Au cas où vous penseriez que j'exagère, considérez le phénomène relativement récent de la débancarisation, sur lequel j'ai rapporté pour la Free Press, où de grandes banques ont largement mis fin à leurs relations avec des clients ayant des opinions impopulaires. Les banques ont ciblé des personnes des deux côtés de l'allée, des partisans les plus fervents de Trump aux musulmans américains, entre autres. Ce qui est préoccupant n'est pas tellement qui a été visé, mais la marée illibérale rampante qui a balayé l'Amérique ces dernières années. Le nombre de PDG de la tech qui ont assisté à l'inauguration de Trump me donne espoir. Je suis informé que cela signale l'aube d'une nouvelle ère en Amérique, un retour à des principes.

Beaucoup d'entre vous peuvent avoir des réserves concernant autant de milliardaires qui orientent la politique nationale et pour de bonnes raisons. Mais si le retour des milliardaires vers Trump signifie qu'ils reviennent à leurs racines de la Silicon Valley et à leur croyance en un marché non entravé des idées. Si cela signifie que les manipulations de l'ombre et les manipulations mystérieuses sur les médias sociaux vont cesser. Si cela signifie que nous pouvons parler plus librement maintenant, alors bien.

C'est une grande chose. Et c'est la chose la plus importante, car comme vous le savez, toute liberté découle de cette liberté. Je vous laisse avec cette pensée.

La ville sur la colline qu'est l'Amérique, avec sa foi inébranlable dans le droit des gens à parler librement et à penser librement, est aussi importante aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été. Peut-être plus à une époque où on nous dit encore et encore, que nous traversons le capitalisme de stade ana ou que les valeurs libérales occidentales sont erronées.

Je tiens à souligner qu'il n'y a rien d'erroné à se lever pour les libertés que vous, les Américains, avez si vaillamment défendues depuis si longtemps.

La liberté est ce que d'autres peuples et gouvernements sont trop lâches pour défendre. Dans certains endroits, cet engagement envers la liberté fluctue.

Il a plus à voir avec l'opinion dominante ou ce qui est tendance.

La grande sagesse de l'Amérique a toujours été de s'élever au-dessus de cela, de ce qui était à la mode ou non, et de s'engager avec une ferveur inébranlable envers vos principes premiers, des principes qui doivent être défendus maintenant plus que jamais.

Merci.

Matt Taibbi prend alors la parole - remettre les pendules à l'heure sur le journalisme

Il y a deux ans, lorsque Michael et moi avons témoigné pour la première fois devant votre sous-commission sur la militarisation du gouvernement, les membres démocrates nous ont qualifiés de soi-disant journalistes, ont suggéré que nous étions achetés et que nos loyautés étaient compromises.

Quand nous avons essayé de répondre, on nous a dit de nous taire, d'enlever nos chapeaux en papier aluminium et de nous souvenir de deux choses :

1) il n'y a pas de censure numérique et

2) s'il y a de la censure numérique, c'est pour notre propre bien.

J'étais choqué. J'ai pensé que tout ça devait être une erreur. Il n'y avait aucun moyen que le parti qui, toute ma vie, n'avait jamais été pour la censure.

Ensuite, l'année dernière, j'ai écouté John Kerry, pour qui j'avais voté, s'exprimer au Forum économique mondial, parler de la désinformation, il a dit, je cite : « Notre Premier Amendement est un obstacle majeur à notre capacité à l'éliminer de l'existence. »

Il s'est plaint que c'était vraiment difficile de gouverner parce que les gens choisissent eux-mêmes où ils vont chercher leurs informations, ce qui rend beaucoup plus difficile de construire un consensus.

Maintenant, j'ai défendu John Kerry quand les gens disaient qu'il avait l'air français, mais Marie-Antoinette aurait eu honte de ce discours. Il se plaignait que les paysans choisissent eux-mêmes leurs sources d'information.

Qu'est-ce qui vient ensuite, les laisser se faire leur propre opinion ?

Enfin, construire un consensus peut être le travail d'un politicien, mais ce n'est pas le mien en tant que citoyen ou en tant que journaliste.

En fait, rendre le gouvernement difficile est exactement le cœur de mon travail.

L'échec à comprendre cela est pourquoi nous avons un problème de censure.

C'est un moment Alamo pour le Premier Amendement.

La plupart des alliés les plus proches de l'Amérique, comme l'ont souligné Rupe et Michael, ont déjà adopté des lois draconiennes sur la liberté d'expression. Nous sommes encerclés.

La nouvelle loi sur les services numériques de l'UE est la loi sur la censure la plus complète jamais instaurée dans une société démocratique.

Monsieur Raskin, vous n'avez pas besoin d'aller jusqu'en Russie ou en Chine pour trouver des gens emprisonnés pour leur discours.

Nos alliés en Angleterre ont maintenant une loi sur la sécurité en ligne, qui permet au gouvernement d'emprisonner des gens pour des délits comme la communication mensongère ou la cause de préjudices psychologiques.

L'Allemagne, la France, l'Australie, le Canada et d'autres pays.

Ces lois sont totalement incompatibles avec notre système.

Certains de nos propres citoyens ont été harcelés ou même arrêtés dans certains de ces pays, mais notre gouvernement ne s'est pas levé pour eux. Pourquoi ?

Parce que beaucoup de nos bureaucrates croient en ces lois.

Prenons l'USAID. Beaucoup d'Américains sont maintenant au courant parce qu'ils ont appris que plus de 400 millions de dollars allaient à une organisation appelée Internews, dont la chef, Jeanie Borio, s'est vantée devant le Congrès d'avoir formé des centaines de milliers de personnes au journalisme, mais ses discours sont presque identiques à ceux de Kerry.

Elle parle de construire la confiance et de combattre cette mission en Inde pendant la pandémie. Elle a dit que, après des mois d'un message vraiment unifié sur le COVID-19, l'enthousiasme pour le vaccin est monté à 87%, mais quand des informations mélangées sur l'efficacité des vaccins ont circulé, le chaos s'est ensuivi.

Nous payons cette personne pour former des journalistes, et elle ne sait pas que la presse n'existe pas pour promouvoir l'unité ou l'enthousiasme pour les vaccins.

C'est de la propagande, pas du journalisme.

Elle voulait aussi que le contenu négatif, nous devons vraiment travailler dur sur l'exclusion ou l'inclusion moindre et vraiment concentrer nos dollars publicitaires sur ce qu'elle a appelé les bonnes nouvelles.

Si vous voulez éroder la confiance dans les médias, la manière la plus rapide est d'avoir des exclusivistes sponsorisés, vous ne devriez pas recevoir un seul dollar de l'argent des contribuables, et encore moins 476 millions de dollars.

L'USAID n'est qu'une petite partie de la machine de censure.

Michael et moi avons vu à travers cette longue liste d'agences qui, collectivement, couvrent chaque partie de la chaîne de production de l'information, les sources, les think tanks, la recherche, la vérification des faits, l'anti-désinformation, la notation des médias commerciaux, et quand tout le reste échoue, la censure pure et simple.

C'est une gigantesque boucle fermée de messagerie dont le but est de transformer le progrès en machine de consensus.

Il n'y a aucun moyen de retirer chirurgicalement cette corruption. Tout le mécanisme doit partir.

Existe-t-il de la désinformation de droite ? Bon sang, oui. Elle existe dans toutes les directions, mais j'ai grandi démocrate et je ne me souviens pas d'avoir eu peur de ça à l'époque. Nous pensions que nous n'en avions pas besoin parce que nous pensions avoir l'argument le plus solide.

Évidemment, beaucoup d'entre vous n'ont pas la même confiance.

Vous avez pris des milliards de dollars des contribuables et vous les avez dépensés sur des programmes dont le seul but était de dire aux gens qu'ils ont tort sur des choses qu'ils peuvent voir de leurs propres yeux.

Vous nous avez vendus, et jusqu'à ce que ces questions lassantes soient résolues, ce problème ne sera pas réglé. Merci.

Enfin Michael Schellenberger a pris la parole, il était fort attendu

Il y a près de deux ans, j'ai témoigné et fourni des preuves à une sous-commission de ce comité concernant l'existence d'un complexe industriel de censure, un réseau d'agences gouvernementales, y compris le Département de la Sécurité intérieure, des contractants gouvernementaux, y compris l'Observatoire Internet de Stanford, et des plateformes de médias sociaux de grandes entreprises technologiques qui se sont associées pour censurer les Américains ordinaires et les élus ayant des opinions défavorisées.

Aujourd'hui, le complexe industriel de censure est sur la défensive.

Le 20 janvier 2025, quelques heures après son investiture, le président Donald Trump a signé un décret exécutif pour restaurer la liberté d'expression et mettre fin à la censure.

Une semaine plus tôt, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé : « Nous allons réduire considérablement la censure sur notre plateforme. »

Zuckerberg a annoncé que lui et Meta suivraient l'exemple d'Elon Musk et créeraient une vérification des faits participative dans ses notes communautaires pour remplacer une grande partie de la vérification des faits que l'entreprise avait externalisésée à d'autres.

Et grâce en grande partie au travail de la sous-commission de ce comité sur l'armement du gouvernement l'année dernière, ainsi qu'aux reportages d'investigation de ceux d'entre nous, présents aujourd'hui, nous avons pu mettre en lumière certains des pires acteurs du complexe industriel de censure, comme l'Observatoire Internet de Stanford, que j'avais singled out dans mon témoignage il y a deux ans. En juin de l'année dernière, l'observatoire a fermé en réponse à nos exposés collectifs.

Malheureusement, le complexe industriel de censure reste entièrement intact en Europe, en Australie, en Grande-Bretagne, au Brésil et dans d'autres nations occidentales qui continuent de chercher de nouvelles formes de censure et de contrôle de l'information, y compris l'identification numérique liée aux médias sociaux.

Mes collègues et moi sommes à plus de deux ans dans nos recherches pour caractériser le complexe industriel de censure, et nous continuons à découvrir de nouvelles institutions impliquées dans la censure.

La dernière en date est l'Agence des États-Unis pour le Développement International, ou USAID. En octobre dernier, nous avons publié un rapport qui notait que l'USAID avait financé la création d'un complexe industriel de censure au Brésil, avec des vérificateurs de faits tiers, des comités d'experts chargés de décider pour l'ensemble de la société ce qui est vrai sur un sujet donné.

Et après avoir publié les dossiers Twitter Brésil au printemps dernier, le procureur général du Brésil a ouvert une enquête criminelle formelle contre moi, qui est toujours en cours.

En 2021, l'USAID a même publié un soi-disant « manuel de désinformation » qui appelait à une sensibilisation des annonceurs pour perturber le financement et les incitations financières à désinformer. Une telle sensibilisation des annonceurs était précisément la stratégie de boycott des annonceurs utilisée par des groupes ayant des liens avec la communauté du renseignement américain.

Ces groupes, avec un soutien et une amplification non critiques de la part des médias d'information, ont pu utiliser cette stratégie pour réussir à faire censurer davantage de contenu par Facebook et Twitter, et la Commission européenne semble déterminée à utiliser les pouvoirs qui lui sont conférés par l'Acte des Services Numériques pour exiger que X, Facebook et d'autres plateformes censurent le discours.

La commission a menacé l'année dernière d'infliger des amendes pouvant atteindre 6 % de son chiffre d'affaires mondial annuel pour ne pas avoir réprimé la soi-disant fausse information et ne pas avoir transmis ses données à un petit comité d'experts choisi par la commission pour décider ce qui est vrai et faux.

Certes, l'élan est avec nous, les défenseurs de la liberté d'expression.

Nous avons remporté un certain nombre de batailles importantes au cours des deux dernières années, mais il est également clair que de nombreuses élites dirigeantes et médiatiques dans le monde considèrent l'expansion des plateformes de censure comme un incontournable, et non comme une fonctionnalité agréable à avoir pour la gouvernance mondiale.

Le chef de l'OTAN, les think tanks soutenus par l'OTAN, la Commission européenne, l'ancien président Barack Obama, l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton, Bill Gates, les Nations Unies, l'Organisation mondiale de la santé, le Forum économique mondial, des think tanks influents à Harvard et Stanford, des éléments du Département de la Défense, la CIA, le FBI, la Fondation nationale des sciences, le Département de la Sécurité intérieure, et bien d'autres, ont tous appelé à la censure gouvernementale de la soi-disant désinformation ces dernières années.

Et ce n'est pas seulement la censure qui pose problème.

Le problème est que les agences de l'État profond au sein du gouvernement américain cherchent depuis deux décennies à prendre le contrôle de la production de nouvelles et d'autres informations dans le monde dans le cadre d'opérations d'influence ouvertes et clandestines, et qu'après 2016, plusieurs acteurs et plusieurs agences gouvernementales américaines de l'État profond se sont tournées vers les outils de contre-terrorisme, de contre-insurrection et de contre-populisme contre le peuple américain.

J'exhorte fortement le Congrès à retirer le financement du complexe industriel de censure et à chercher un comptage approprié des divers efforts pour le financer, y compris secrètement par le biais d'organisations de transfert et d'organisations écrans comme celles employées par l'USAID pour financer des groupes comme l'OCCCRP et cacher le financement et le contrôle du gouvernement américain.

J'exhorte également le Congrès à chercher d'autres moyens en raison de l'exposition des utilisateurs et des entreprises de médias sociaux américains à la menace de censure de l'Europe, de la Grande-Bretagne, du Brésil et d'autres nations.

Nous devrions respecter la souveraineté nationale, mais le vice-président Vance fait une bonne remarque lorsqu'il demande pourquoi les Américains devraient dépenser notre richesse et mettre nos vies en jeu pour les membres de l'OTAN d'Europe occidentale qui exigent activement la censure par les entreprises américaines de notre discours.

Merci beaucoup.

https://www.francesoir.fr/politique-monde-societe-justice/le-complexe-industriel-de-la-censure-une-menace-mondiale-la-liberte

24 février 2025

Horreur, le narratif officiel ne prend plus !

H16

- 24/2/2025 - L’arrivée de Trump à la Maison-Blanche n’a pas seulement sonné le glas de toute une politique belliqueuse, dépensière et progressiste des Démocrates américains mais marque aussi, plus largement, l’effondrement de la capacité des médias et politiciens à tenir un discours crédible auprès des peuples occidentaux.

Dans le courant des derniers mois de 2024 et des premières semaines de 2025, la panique s’est emparée de la classe jacassante. C’est notamment vrai en dehors des États-Unis et l’Europe semble actuellement en proie aux velléités les plus poussées de faire taire tout discours même vaguement alternatif à l’officiel : les progressistes et les mondialistes de tous bords comprennent que leur capacité à définir le récit officiel et influencer les esprits s’est complètement effritée.

De surcroît, avec le gel des fonds USAID dont on a récemment découvert qu’ils étaient consacrés presqu’exclusivement à financer cette propagande, cette capacité déjà réduite par évaporation progressive de sa crédibilité s’est retrouvée brutalement sans argent. Le tigre de propagande gauchiste, déjà obèse et mollasson, se retrouve maintenant sans dents ni griffes.


De ce côté-ci de l’Atlantique, cette panique est clairement visible dans un nombre croissant de discours et de tribunes comme celle-ci par exemple, de l’actuelle directrice de Radio France qui estime (avec tout le sérieux des apparatchiks bousculés par de nouveaux paradigmes qu’ils n’ont pas été capables de voir) que, je cite, « La liberté d’expression est le cheval de Troie du néo-impérialisme américain ».

Au passage, il serait dommage de ne pas rappeler la morale particulièrement souple avec laquelle agit cette Sybile Veil et dont elle ne s’était guère encombrée lorsqu’elle avait foutu à la porte de France Info le journaliste et éditorialiste Jean-François Achilli au prétexte que ce dernier aurait eu l’impudence d’échanger avec Jordan Bardella, dans le cadre de la biographie que ce dernier écrivait alors.

En pratique, les « tribunes » de ce genre de péronnelles en disent très long sur la torsion du réel à laquelle se livre la classe jacassante de la société occidentale (française dans le cas qui nous occupe) : dans les salons, dans les soirées en ville, dans les cercles influents, on discute – un peu inquiet – du constat partout renouvelé que les idées vendues jusqu’à présent et dans tous les domaines, politiques, économiques et sociétaux ne parviennent plus à infuser au-delà des petits cercles dans lesquels elles sont débattues.

Zut et flûte, les formidables idées de non-discrimination agressive s’épuisent devant les contradictions internes et les hystéries des uns contre les autres ! Crotte, les discours gluants d’ouverture tous azimuts se heurtent à la froide réalité de couteaux enfoncés dans des bedons innocents ! Saperlotte, la syntonisation forcenée avec Gaïa ne trouve plus preneur depuis l’envolée des factures d’électricité, des fermetures d’usines et des réalités géopolitiques décidément plus complexes que prévues ! C’est vraiment agaçant !


Et pire que tout, la propagande ne pénètre plus, comme en témoigne la réussite des plateformes alternatives de réseaux sociaux, des médias qui refusent le discours officiel voire un politiquement correct étouffant, des discours même vaguement conservateurs sur les médias traditionnels voire les succès de plus en plus nombreux des politiciens étiquetés populistes.

Le discours officiel contenant en lui-même une dose assez invraisemblable de soumission (par des interdictions directes, de l’auto-censure et de la pression sociale), les médias, plateformes et politiciens qui prônent l’exact opposé, c’est-à-dire une émancipation des griffes de l’État et de ses administrations, sont évidemment combattus de plus en plus férocement.

C’est donc sans surprise que la chaîne C8 est définitivement interdite : même ses positions qui auraient été qualifiées de mollement centristes dans les années 90 sont encore trop violemment conservatrices pour un pouvoir totalement voué aux gémonies gauchistes, progressistes et mondialistes. La guerre ouverte aux réseaux sociaux peu censurés et moins perméables aux pressions gauchistes, à commencer par celui de Musk, s’inscrit dans la même panique pour tenter de regagner le contrôle du « narratif » officiel.

Mais cela ne marche pas du tout.


Ce constat d’échec n’est pas un vœu pieux mais la conclusion logique qu’on peut tirer des actions entreprises actuellement par l’Élysée dont la nature a récemment fuité dans un petit article de France Info (la chaîne-même de Sybile) qui explique, avec la décontraction typique des petits roitelets insouciants du bruit des lames qu’on aiguise, que le chef de l’État est quelque peu inquiet que les gens aient des opinions différentes des siennes mais, surtout, qu’ils les diffusent et pire encore, qu’ils soient prêts, le cas échéant, à contester la politique actuellement mise en place.


Quel toupet, ces gens ! Une opposition politique qui n’est pas totalement corrompue et déjà largement achetée ? Mais c’est insupportable ! Il ne manquerait plus que des mouvements populaires avec des leaders un peu crédibles et de bon sens, et ce serait la cerise sur le gâteau !

Pensez donc : avec une telle occurrence, on commence ainsi et on se retrouve à réformer l’État, supprimer les administrations redondantes, à arrêter de cramer des dizaines de milliards tous les ans (23) dans des associations lucratives sans but ou d’autres dizaines de milliards (15) dans une aide au développement qui camoufle de plus en plus mal de simples détournements de fonds publics éhontés, à diminuer les dépenses indues, à arrêter d’inonder les entreprises de ponctions et de contraintes administratives débiles, à poursuivre et enfermer les criminels, les délinquants et les corrompus, et, de fil en aiguille, si l’on n’y prend garde, à retrouver un pays en ordre de marche pour le XXIème siècle.

Non, vous n’y pensez pas, ce serait véritablement cataclysmique pour la classe jacassante qui, sans cette corruption, ces gabegies et cette propagande, se retrouverait au mieux au chômage, au pire en taule ou carrément sur un échafaud.

Cependant, la peur est mauvaise conseillère et la suite logique ne vous surprendra donc pas : il va falloir censurer plus fort.


https://h16free.com/2025/02/24/80259-horreur-le-narratif-officiel-ne-prend-plus

19 février 2025

Stéphane Rozès
19/2/2025

La décision du Conseil d’État de fermer C8 est une décision partisane

C8 est la première chaîne de la TNT. C’est ce que l’on appelle une chaîne populaire.
Personnellement, je ne regardais guère C8 et n’ai pas de sympathie pour Cyril Hanouna. Par ailleurs, je n’ai pas été invité sur CNews, également du groupe Bolloré, depuis des années.
Mais une chose importe plus que tout au monde : c’est la liberté d’expression.
C8 peut être sanctionnée pour des manquements, mais fermer C8, comme le font les régimes autoritaires et les dictatures, cela n’est pas possible.
Dans la vie de la Cité, seuls les principes doivent prévaloir, a fortiori dans les démocraties libérales. Le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel en sont les garants.
Le Conseil d’État a fait ici preuve de partialité idéologique, d’autant qu’il n’a pas eu, ainsi que l’ARCOM, la même sévérité à l’égard des manquements à l’impartialité de l’audiovisuel de service public.
Cette décision est un précédent dangereux. Il faut le dire. Ceux qui ne le feront pas ne seront guère crédibles quand ils parleront de liberté d’expression.
Les principes de la République et de la démocratie ne sont pas à géométrie variable. Ils se défendent intégralement.

15 février 2025

Michel Rosenzweig

- 15/2/2025 - « Si la démocratie américaine peut survivre à dix ans de reproches de Greta Thunberg, alors vous pouvez survivre à quelques mois d'Elon Musk ». J.D. Vance.

Depuis hier toute la politico médiasphère bien pensante de l'Empire du Bien est en PLS, étouffée par la rage d'entendre tout ce qu'ils refusent d'admettre, comparant Munich 2025 à Munich 1938.
Too bad, ce discours du vice-président américain J.D. Vance à la conférence de Munich sur la sécurité est pourtant historique.
Alors, qu'a-t-il vraiment dit ? Plutôt que de déformer ses propos, les faits rien que les faits, voici son discours avec la traduction.

Cliquer sur l'image 

« L’une des choses dont je voulais parler aujourd’hui, c’est bien sûr nos valeurs communes. Et vous savez, c’est formidable d’être de retour en Allemagne. Comme vous l’avez entendu plus tôt, j’étais ici l’année dernière en tant que sénateur des États-Unis. J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères David Lammy et j’ai plaisanté en disant que l’année dernière, nous avions tous deux des emplois différents de ceux que nous avons aujourd’hui. Mais il est désormais temps pour tous nos pays, pour nous tous qui avons eu la chance de nous voir confier le pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser à bon escient pour améliorer leurs conditions de vie.

Je tiens à dire que j'ai eu la chance de passer ces dernières 24 heures en dehors des murs de cette conférence et j'ai été très impressionné par l'hospitalité des gens, même s'ils se remettent bien sûr de l'horrible attaque d'hier. La première fois que je suis venu à Munich, c'était avec ma femme, qui est ici avec moi aujourd'hui, dans le cadre d'un voyage personnel. J'ai toujours aimé la ville de Munich et j'ai toujours aimé ses habitants.

Je tiens à vous dire que nous sommes très touchés et que nos pensées et nos prières vont à Munich et à tous ceux qui sont touchés par le mal infligé à cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et nous serons certainement de tout cœur avec vous dans les jours et les semaines à venir.

Nous nous réunissons à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité. Et nous parlons généralement des menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure. Je vois de nombreux, très nombreux chefs militaires de renom réunis ici aujourd’hui. Mais si l’administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne et estime que nous pouvons parvenir à un accord raisonnable entre la Russie et l’Ukraine – et nous pensons également qu’il est important que l’Europe prenne des mesures importantes dans les années à venir pour assurer sa propre défense – la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur. Le retrait de l’Europe de certaines de ses valeurs les plus fondamentales : des valeurs partagées avec les États-Unis d’Amérique.

J'ai été frappé par la récente intervention à la télévision d'un ancien commissaire européen qui s'est réjoui de l'annulation par le gouvernement roumain d'une élection. Il a prévenu que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne.

Ces déclarations désinvoltes sont choquantes pour les oreilles des Américains. Depuis des années, on nous répète que tout ce que nous finançons et soutenons est fait au nom de nos valeurs démocratiques communes. De notre politique à l’égard de l’Ukraine à la censure numérique, tout est présenté comme une défense de la démocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts responsables menacer d’en annuler d’autres, nous devrions nous demander si nous nous tenons à des normes suffisamment élevées. Et je dis bien nous-mêmes, car je crois fondamentalement que nous sommes dans la même équipe.

Nous devons faire plus que parler des valeurs démocratiques. Nous devons les vivre. Aujourd’hui, de mémoire d’homme, la guerre froide a placé les défenseurs de la démocratie face à des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Et pensez à ceux qui, dans cette lutte, ont censuré les dissidents, fermé les églises, annulé les élections. Étaient-ils les bons ? Certainement pas.

Et Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils l'ont perdue parce qu'ils n'ont ni valorisé ni respecté tous les bienfaits extraordinaires de la liberté, la liberté de surprendre, de faire des erreurs, d'inventer, de construire. Il s'avère qu'on ne peut pas imposer l'innovation ou la créativité, tout comme on ne peut pas forcer les gens à penser, à ressentir ou à croire. Et nous pensons que ces choses sont certainement liées. Et malheureusement, quand je regarde l'Europe aujourd'hui, je ne sais pas toujours très bien ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la guerre froide.

Si vous vous présentez par peur de vos propres électeurs, l'Amérique ne peut rien faire pour vous.

Je pense à Bruxelles, où les commissaires de la Commission européenne ont averti les citoyens qu'ils avaient l'intention de fermer les réseaux sociaux en cas de troubles civils : dès qu'ils repéreraient ce qu'ils jugeaient être un « contenu haineux ». Ou à ce même pays, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d'avoir publié des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre de la « lutte contre la misogynie » sur Internet.

Je pense à la Suède, où le gouvernement a condamné il y a deux semaines un militant chrétien pour avoir participé à l'autodafé de Corans qui a conduit au meurtre de son ami. Et comme le juge l'a fait remarquer de manière effrayante, les lois suédoises censées protéger la liberté d'expression ne donnent pas, en réalité, un « laissez-passer » pour faire ou dire n'importe quoi sans risquer d'offenser le groupe qui professe cette croyance.

Et ce qui m’inquiète le plus, c’est peut-être le cas de nos chers amis, le Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques religieux en particulier. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith Conner, un physiothérapeute de 51 ans et ancien combattant de l’armée, du crime odieux d’avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d’une clinique d’avortement, sans gêner personne, sans interagir avec personne, mais en priant seul en silence. Après que les forces de l’ordre britanniques l’ont repéré et lui ont demandé pourquoi il priait, Adam a simplement répondu que c’était au nom de son fils à naître.

Lui et son ancienne petite amie avaient déjà avorté des années auparavant. Mais les policiers n'ont pas bougé. Adam a été reconnu coupable d'avoir enfreint la nouvelle loi sur les zones tampons, qui criminalise la prière silencieuse et d'autres actions susceptibles d'influencer la décision d'une personne à moins de 200 mètres d'un centre d'avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres sterling de frais de justice au ministère public.

J’aimerais pouvoir dire qu’il s’agit d’un hasard, d’un exemple unique et insensé d’une loi mal rédigée adoptée contre une seule personne. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvent dans des zones d’accès dites sûres, les avertissant que même la prière privée dans leur propre maison peut être considérée comme une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout concitoyen soupçonné d’être coupable de délit de pensée en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.

La liberté d’expression, je le crains, est en recul et, dans l’intérêt de la comédie, mes amis, mais aussi dans l’intérêt de la vérité, je dois admettre que parfois les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d’Europe, mais de mon propre pays, où l’administration précédente a menacé et intimidé les sociétés de médias sociaux pour qu’elles censurent ce qu’on appelle la désinformation. De la désinformation, comme par exemple l’idée que le coronavirus avait probablement fuité d’un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragé les entreprises privées à faire taire les personnes qui osaient dire ce qui s’est avéré être une vérité évidente.

Je ne viens donc pas ici avec une simple observation, mais avec une proposition. Et tout comme l’administration Biden semblait désespérée de faire taire les gens qui s’exprimaient, l’administration Trump fera exactement le contraire, et j’espère que nous pourrons travailler ensemble sur ce sujet.

À Washington, un nouveau shérif est en poste. Sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique. Aujourd’hui, la situation est devenue si mauvaise qu’en décembre dernier, la Roumanie a purement et simplement annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base des soupçons fragiles d’une agence de renseignement et d’une énorme pression de ses voisins continentaux. Si j’ai bien compris, l’argument était que la désinformation russe avait infecté les élections roumaines. Mais je demanderais à mes amis européens de prendre du recul. Vous pouvez croire que c’est mal pour la Russie d’acheter des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons certainement. Vous pouvez même condamner cela sur la scène internationale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger, alors elle n’était pas très solide au départ.

La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont bien moins fragiles que beaucoup de gens le craignent.

Croire en la démocratie, c'est comprendre que chacun de nos citoyens a de la sagesse et a une voix.

Je crois vraiment que permettre à nos citoyens de s’exprimer les rendra encore plus forts. Ce qui nous ramène bien sûr à Munich, où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux parlementaires représentant les partis populistes de gauche comme de droite de participer à ces discussions. Nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce que disent les gens. Mais lorsque les dirigeants politiques représentent un groupe important, il nous incombe au moins de participer au dialogue avec eux.

Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous de l’autre côté de l’Atlantique, cela ressemble de plus en plus à de vieux intérêts bien ancrés se cachant derrière des termes laids de l’ère soviétique comme « mésinformation » et « désinformation », qui n’aiment tout simplement pas l’idée que quelqu’un avec un point de vue alternatif puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous en préserve, voter différemment, ou pire encore, gagner une élection.

Il s’agit d’une conférence sur la sécurité et je suis sûr que vous êtes tous venus ici préparés à parler de la manière dont vous comptez augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, conformément à un nouvel objectif. Et c’est formidable, car comme le président Trump l’a clairement indiqué, il estime que nos amis européens doivent jouer un rôle plus important dans l’avenir de ce continent. Nous ne pensons pas que vous entendiez ce terme de « partage des charges », mais nous pensons qu’il est important que les Européens intensifient leurs efforts tandis que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger.

Mais permettez-moi de vous demander comment vous allez commencer à réfléchir aux questions budgétaires si nous ne savons pas ce que nous défendons en premier lieu. J'ai déjà entendu beaucoup de choses au cours de mes conversations et j'ai eu de très nombreuses conversations intéressantes avec de nombreuses personnes réunies ici dans cette salle. J'ai beaucoup entendu parler de ce contre quoi vous devez vous défendre, et bien sûr, c'est important. Mais ce qui m'a semblé un peu moins clair, et certainement à de nombreux citoyens européens, c'est ce pour quoi vous vous défendez exactement. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité partagé que nous considérons tous comme si important ?

Je crois profondément qu’il n’y a pas de sécurité si l’on a peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident son propre peuple. L’Europe est confrontée à de nombreux défis. Mais la crise à laquelle ce continent est confronté en ce moment, la crise à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble, je crois, est une crise que nous avons nous-mêmes provoquée. Si vous vous présentez dans la peur de vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous. Et d’ailleurs, vous ne pouvez rien faire pour le peuple américain qui m’a élu et qui a élu le président Trump. Vous avez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quoi que ce soit de valable dans les années à venir.

N’avons-nous pas appris que des mandats trop restrictifs produisent des résultats instables ? Pourtant, il y a tant de choses qui peuvent être accomplies avec le type de mandat démocratique qui, je pense, résultera d’une plus grande réactivité aux voix de vos citoyens. Si vous voulez profiter d’économies compétitives, d’une énergie abordable et de chaînes d’approvisionnement sûres, vous avez besoin de mandats pour gouverner, car vous devez faire des choix difficiles pour profiter de toutes ces choses.

Et bien sûr, nous le savons très bien. Aux États-Unis, on ne peut pas gagner un mandat démocratique en censurant ses adversaires ou en les mettant en prison. Qu'il s'agisse du chef de l'opposition, d'un humble chrétien priant chez lui ou d'un journaliste essayant de rapporter l'actualité. On ne peut pas non plus gagner un mandat démocratique en ignorant son électorat de base sur des questions comme celle de savoir qui a le droit de faire partie de notre société commune.

Parmi tous les défis urgents auxquels sont confrontées les nations représentées ici, je pense qu’il n’y en a pas de plus urgent que la migration de masse. Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays a immigré de l’étranger. Il s’agit, bien sûr, d’un chiffre record. C’est d’ailleurs un chiffre similaire aux États-Unis, également un record historique. Le nombre d’immigrants entrés dans l’UE en provenance de pays tiers a doublé entre 2021 et 2022 seulement. Et bien sûr, il a beaucoup augmenté depuis.

Et nous connaissons la situation. Elle ne s'est pas matérialisée dans le vide. C'est le résultat d'une série de décisions conscientes prises par des hommes politiques de tout le continent et d'autres pays du monde entier, au cours d'une décennie. Nous avons vu les horreurs provoquées par ces décisions hier dans cette même ville. Et bien sûr, je ne peux pas évoquer à nouveau ce sujet sans penser aux terribles victimes qui ont vu une belle journée d'hiver à Munich gâchée. Nos pensées et nos prières les accompagnent et resteront avec elles. Mais pourquoi tout cela est-il arrivé en premier lieu ?

C’est une histoire terrible, mais nous l’avons entendue trop souvent en Europe, et malheureusement trop souvent aux États-Unis également. Un demandeur d’asile, souvent un jeune homme d’une vingtaine d’années, déjà connu de la police, a foncé dans une foule et a brisé une communauté. L’unité. Combien de fois devrons-nous subir ces revers effroyables avant de changer de cap et de donner à notre civilisation commune une nouvelle direction ? Aucun électeur sur ce continent n’est allé aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d’immigrés non contrôlés. Mais vous savez pour quoi ils ont voté ? En Angleterre, ils ont voté pour le Brexit. Et qu’ils soient d’accord ou non, ils ont voté pour. Et de plus en plus de gens partout en Europe votent pour des dirigeants politiques qui promettent de mettre fin à une migration incontrôlable. Il se trouve que je suis d’accord avec beaucoup de ces préoccupations, mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec moi.

Je pense simplement que les gens se soucient de leur maison, de leurs rêves, de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.

Et ils sont intelligents. Je pense que c'est l'une des choses les plus importantes que j'ai apprises au cours de ma brève carrière politique. Contrairement à ce que l'on pourrait entendre à quelques montagnes de Davos, les citoyens de nos pays ne se considèrent généralement pas comme des animaux éduqués ou comme des rouages ​​interchangeables de l'économie mondiale. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne souhaitent pas être bousculés ou ignorés sans relâche par leurs dirigeants. Et c'est le rôle de la démocratie de trancher ces grandes questions lors des urnes.

Acceptez ce que vos gens vous disent, même si c'est surprenant, même si vous n'êtes pas d'accord

Je crois que le fait de rejeter les gens, de faire fi de leurs préoccupations ou, pire encore, de bloquer les médias, d’empêcher les élections ou d’exclure les gens du processus politique ne protège rien. En fait, c’est le moyen le plus sûr de détruire la démocratie. S’exprimer et exprimer ses opinions n’est pas une ingérence électorale. Même lorsque des personnes expriment des opinions en dehors de votre propre pays, et même lorsque ces personnes sont très influentes – et croyez-moi, je dis cela avec humour – si la démocratie américaine peut survivre à dix ans de réprimandes de Greta Thunberg, vous pouvez survivre à quelques mois d’Elon Musk.

Mais aucune démocratie, qu’elle soit américaine, allemande ou européenne, ne survivra à l’idée de dire à des millions d’électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs appels à l’aide, ne sont pas valables ou ne méritent même pas d’être pris en considération.

La démocratie repose sur le principe sacré selon lequel la voix du peuple compte. Il n’y a pas de place pour les pare-feu. Soit on respecte ce principe, soit on ne le fait pas. Les Européens, les citoyens ont voix au chapitre. Les dirigeants européens ont le choix. Et je suis fermement convaincu que nous n’avons pas à avoir peur de l’avenir.

Acceptez ce que votre peuple vous dit, même si c'est surprenant, même si vous n'êtes pas d'accord. Et si vous le faites, vous pourrez affronter l'avenir avec certitude et confiance, sachant que la nation est derrière chacun de vous. Et c'est là, pour moi, la grande magie de la démocratie. Elle ne réside pas dans ces bâtiments en pierre ou dans ces beaux hôtels. Elle ne réside même pas dans les grandes institutions que nous avons bâties ensemble en tant que société commune.

Croire en la démocratie, c'est comprendre que chacun de nos citoyens est doté de sagesse et a une voix. Et si nous refusons d'écouter cette voix, même nos combats les plus victorieux n'aboutiront à rien. Comme l'a dit un jour le pape Jean-Paul II, à mon avis l'un des plus extraordinaires défenseurs de la démocratie sur ce continent ou sur tout autre, « n'ayez pas peur ». Nous ne devons pas avoir peur de nos citoyens, même lorsqu'ils expriment des opinions qui ne sont pas celles de leurs dirigeants. Merci à tous. Bonne chance à vous tous. Que Dieu vous bénisse. »

James David Vance