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Affichage des articles dont le libellé est Depardieu. Afficher tous les articles
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29 décembre 2023

RÉORIENTATION PROFESSIONNELLE

Gabriel Nerciat

Pendant cette période de trêve des confiseurs, je regarde peu la télévision, mais à chaque fois que je suis amené à le faire, je tombe sur la gueule d'une bonne femme porte-parole d'une association féministe subventionnée ou avocate spécialisée en affaires de viols et violences sexuelles, qui demandent toutes la mise au ban immédiate non seulement de Gérard Depardieu, mais de tous les comédiens, écrivains ou metteurs en scène qui ont signé dans Le Figaro la pétition en sa faveur.
Même le Banquier Président est publiquement désigné par ces effrayantes viragos comme le complice institutionnel d'un violeur (sic).
Je n'ai pas compté, mais en moins d'une semaine j'ai dû apercevoir au moins sept ou huit filles de cet acabit, toutes rigoureusement inconnues, toutes plus ou moins hystériques ou incultes et stupides (plus une avocate bègue, il faut quand même le faire), toutes affichant le mépris le plus assumé des institutions démocratiques ou judiciaires et des principes républicains les plus basiques (liberté d'expression, présomption d'innocence, jusques et y compris le fameux sacro-saint "état de droit", d'habitude si cher aux libéraux lorsqu'ils parlent de la Russie, de la Hongrie, de Trump ou de la Chine), toutes considérant que Depardieu ou Weinstein, et pourquoi pas Depardieu ou Fourniret, c'est à peu près la même chose.
Même des journalistes en général assez courageux ou non impressionnables comme le pauvre Périco Légasse face à elles doivent mettre genou à terre, et dire plus ou moins le contraire exact de ce qu'ils pensent.
Cela fait longtemps que j'estime - et la séquence me le confirme de façon aussi évidente que massive - que les ONG et autres associations de promotion des droits des minorités (toutes plus ou moins subventionnées par l'Etat et son complice de violeur en chef) sont devenues dans nos sociétés libérales post-démocratiques exactement l'équivalent fonctionnel de ce qu'étaient les assemblées de Soviets en URSS après l'élimination par Lénine et Trotski des marins de Kronstadt : des trucs totalement bidons, mais qui sont censés donner à l'insaisissable société civile chère aux disciples de Locke et de Tocqueville la même visibilité symbolique qu'aux représentants du monde ouvrier dans l'ancien système communiste ; du moins lorsque ces derniers furent définitivement phagocytés par les dirigeants du Parti unique.
Raison pour laquelle ces filles aussi quelconques et fanatiques qu'intellectuellement médiocres inspirent à leurs contradicteurs supposés et aux journalistes qui leur déroulent le tapis rouge la même crainte implicite qu'un membre du Comité central du Parti communiste dans la Russie des années 1950.
Au moins ces derniers connaissaient-ils en général un certain roulement, en fonction des purges. Ce qui est rarement le cas chez nous aujourd'hui.
Bref, je crois que l'an prochain je vais me réorienter dans ma carrière professionnelle.
Je vais fonder une ONG (il doit bien y avoir une minorité ethnique ou sexuelle quelconque qui n'a pas encore pignon sur rue ; si vous avez une idée n'hésitez pas à m'en faire part) et demander du fric à Xavier Niel ou à Marc Ladreit de Lacharrière pour aller faire sa pub sur BFM-TV et France Télévision.
Non seulement je pourrai impunément injurier Macron devant des millions de personnes, mais je serai payé pour ça !
Le pied, vraiment.
Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt, au lieu de bosser comme un croquant dans des entreprises qui ne se soucient pas de la justice dans le monde ni de la dignité de toutes les personnes discriminées et harcelées par des porcs.
J'avoue que j'ai un peu honte de moi, rétrospectivement.

22 décembre 2023

JUGEMENTS MORAUX

Gabriel Nerciat

Il y a décidément certaines réactions, individuelles ou collectives, que je ne comprendrai jamais.
Ainsi, il y a quelques années, une amie qui avait lu une biographie (non autorisée, comme on dit) d'un des plus grands cinéastes et acteurs anglo-saxons du siècle dernier m'avait dit être devenue incapable de revoir le moindre de ses films après ce qu'elle avait appris sur lui dans le bouquin.
Comme elle voyait bien que je restais assez surpris et sceptique face à sa décision, elle avait cru bon de préciser :
"Un homme qui se comporte comme ça, quels que soient son génie et ses dons, ne peut être au fond de lui qu'un salopard. Or j'évite de fréquenter des salopards dans ma vie privée, même quand ils sont morts. Il y a trop de choses qui me séparent maintenant de lui pour que je puisse continuer à l'apprécier comme si de rien n'était."
Ce à quoi je lui avais à peu près répondu :
"C'est au contraire par leurs petitesses ou leurs saloperies que les génies nous ressemblent. S'ils étaient des anges ou même seulement des notables UDF de l'Ouest de la France, avec des défauts trivialement mesquins, ils ne nous intéresseraient pas ou échoueraient à nous émouvoir. C'est parce qu'ils nous font l'aumône de partager avec nous certaines de nos tares, et même quelques péchés mortels, qu'ils sont vraiment aimables."
Mais je crois que moi non plus, ce jour-là, je n'ai pas été compris.
En tout cas, pas changé d'avis.

18 décembre 2023

ÉPURATION CULTURELLE

Gabriel Nerciat

Personne n'a l'air de s'en soucier, mais il existe à Paris, au 79 de la rue de Varenne, un luxueux hôtel particulier dit hôtel de Biron qui accueille les œuvres d'un sculpteur obscène, phallocrate, adultère, obsédé sexuel, titanesque, prédateur, barbu, sans doute misogyne et ultra-nationaliste (c'était un admirateur éperdu des cathédrales gothiques, du patrimoine français médiéval et un chantre de l'enracinement), qui contribua par son égoïsme patriarcal à rendre folle sa jeune maîtresse et disciple Camille C. après l'avoir contrainte à avorter plusieurs fois de ses œuvres.
Ce porc a reçu nombre de commandes publiques de la part de l'État, et a été fait commandeur de la Légion d'Honneur de la main même de son ami Georges Clemenceau, autre obsédé notoire.
Ce scandale, dont tous les gens bien informés des milieux culturels parisiens connaissent hypocritement tous les détails, ne peut pas durer plus longtemps.
Je suggère donc à Mesdames Rima Abdul Malak et Elise Lucet de faire ce que doit, afin que sa Légion d'Honneur lui soit retirée dans les plus brefs délais et que l'Hôtel de Biron se retrouve rapidement désinfecté.

8 décembre 2023

POUR FALSTAFF

Gabriel Nerciat

D'après ce que j'entends depuis hier soir, Gérard Depardieu aurait, il y a cinq ans, en Corée du Nord, lancé publiquement à une jeune femme : "Je pèse 124 kg mais si j'étais en érection ça ferait 126" (je crois que même si j'étais une fille, ça me ferait plutôt rire, mais bon on va faire comme si ce n'était définitivement pas drôle).
Cela, plus quelques autres gauloiseries pas très fines (pas même assorties visiblement de mains baladeuses ou de gestes inadéquats), que n'apprécieraient sans doute pas dans leurs dîners en ville Line Renaud et Nadine de Rothschild (quoique : elle passait pour être plutôt leste dans sa jeunesse), mais qui apparemment mettent depuis 24 heures toute la France en émoi - et pas seulement nos péronnelles féministes professionnelles et/ou subventionnées.
La gueule ahurie du journaliste de France Télévision expert en fond de poubelles quand il commente la chose et qui m'a empêché, le bougre, de digérer correctement mon plat de poisson pané : "On est absolument abasourdi qu'il ait pu se comporter ainsi aussi souvent. Cela confine à de l'agression sexiste pure et simple."
Sans blague ?
Michel Simon ou Jean Poiret ne savaient décidément pas ce qu'ils risquaient lorsqu'ils abordaient les femmes sur les boulevards parisiens en proférant devant elles des odes tapageuses à leurs attributs virils (même si je crois qu'un jour Simon a fini en cellule de dégrisement).
Sur BFM-TV, l'imbécile à la houppe Maxime Switek plussoie : "Franchement, est-ce qu'on peut encore paraître en public après avoir dit ça"... Et toi, larbin, avec ta grotesque coupe de cheveux de la fin des années 1950, tu crois vraiment que tu peux ?
Régulièrement, je me demande ce qui a bien se passer dans le pays de Rabelais et de Pierre Louÿs pour que mes cadets, parfois même mes aînés, se comportent soudain comme même des cafards quakers de la Nouvelle-Angleterre n'oseraient pas le faire. Heureusement qu'il reste les belles, fidèles et courageuses Catherine Deneuve et Fanny Ardant, parmi les dames du temps jadis pas encore disparues.
Si j'étais un producteur de cinéma ou même plus banalement un millionnaire oisif, érudit et anticonformiste comme le fut en son temps Valéry Larbaud, c'est aujourd'hui, dans ce contexte bien morose et précis, que je proposerais à Depardieu de monter avec lui une impossible adaptation du Falstaff de Shakespeare qui, en dépit de la référence écrasante que constitue en la matière le magnifique opus d'Orson Welles, offrirait la meilleure réponse artistique et morale à cette avalanche massive de sottise navrante et prude.
Même si le film faisait un bide ou ne trouvait pas de distributeurs, il sauverait un peu le déshonneur et la lâcheté moutonnière de tous ces c.ns.
Mais cela ne se fera pas, bien sûr.
Ou alors en Russie peut-être, dont Depardieu est citoyen. Il n'y a guère plus que là qu'on sait encore à peu près vivre, et même mourir...