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15 avril 2025

Kuzmanovic Georges
15/4/2025

Budget 2026 : mission (quasi) impossible !

Le budget 2025 était déjà difficile à boucler… mais celui de 2026 s'annonce carrément irréalisable.

⇨ À cause des coupes budgétaires massives qui s'annoncent, rendues inévitables par la gestion calamiteuse – sinon frauduleuse – des finances publiques par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire depuis 2017. Ces coupes frapperont d'abord les services publics.
⇨ À cause de la volonté d’augmenter démesurément le budget de la défense, en vue d’une guerre fantasmée contre la Russie, qui n’aura pas lieu.
⇨ À cause de la crise économique et sociale déjà bien installée.
⇨ À cause des politiques néolibérales, des absurdités des critères de Maastricht, et des transferts de souveraineté à Bruxelles.
⇨ À cause de la désindustrialisation, accélérée par les politiques protectionnistes de Biden et Trump, et par l’absurde système européen de fixation des prix de l’énergie.

Et pourtant, Patrick Martin-Grenier, professeur à Sciences Po et formateur de nos "élites", nous explique qu’il ne faut surtout PAS toucher aux retraites.
Pas un euro, même pour les plus aisés. Sacrilège !
Mais de qui parle-t-on exactement ?
Des retraités les plus favorisés : ceux qui ont profité à plein du système, se sont enrichis comme aucune génération avant eux, ont peu cotisé (dans une époque où les retraités étaient peu nombreux et mouraient plus jeunes), et qui ont massivement voté pour toutes les dérives néolibérales, libre-échangistes et européistes.
Ceux-là, après avoir contribué à la destruction des services publics et à la perte de souveraineté nationale, exigent aujourd’hui que les actifs – surtout les jeunes – se sacrifient pour qu’eux puissent continuer à faire du yoga à Marbella, après un petit saut dans leur résidence secondaire ou un séjour au soleil au Maroc.
Oui, bien sûr, tous les retraités ne sont pas des nantis. Des millions vivent avec de faibles pensions ou un minimum vieillesse. Je ne parle pas de ceux-là qui souffrent.
Mais ici, il est question de ceux qui ont pu accumuler un patrimoine immobilier, des actions, des assurances vie, des placements. On ne peut pas sacrifier un pays et sa jeunesse pour préserver leurs rentes.
Le drame des sociétés dites "démocratiques", c’est qu’avec la faible natalité, les plus âgés deviennent majoritaires dans les urnes – et imposent leurs choix générationnels. Ils ont désormais la masse critique pour faire élire à l’infini tous les Macron possibles et imaginables.
Mais n’oublions jamais une chose :
Un vieux riche ne fait pas la révolution.
À 70 ans, personne ne prendra les armes pour défendre son assurance vie ou limiter une moins-value sur ses placements.
En revanche, des jeunes, des actifs désespérés…
Eux, oui, ils peuvent tout faire.

7 avril 2025

Régis de Castelnau

Rubrique : fenêtre

-6/4/2025- La décomposition de l’Occident permet d’assister à d’étranges spectacles. Après l’intervention russe en Ukraine, l’appareil politico-médiatique français nous avait fait la démonstration de toutes ses tares. Mensonges, racisme, servilité, délires, ignorance crasse, bêtise, déni du réel, corruption (coucou les généraux de plateaux), opportunisme, aucun symptôme d’une pathologie lourde ne manquait. Et voilà que ça continue.
Après avoir enfourché tous les canassons du bellicisme le plus grotesque, les mêmes se précipitent sur leur nouvelle cible : Donald Trump. Comme Poutine, c’est un tyran fou (sic) qui mange les petits enfants, et les furies de LCI reprennent du service sous le regard énamouré et complice de Darius Rochebin. Le service public quant à lui, nous ressort de sa naphtaline la vieille carne d’Élie Cohen, « l’économiste » qui n’a jamais rien prévu et s’est toujours trompé. Et voilà qu'il nous annonce qu’à cause du Donald, le monde va s’effondrer.
« Les bourses américaines chutent, mais aussi celles de Milan, Francfort ou encore Paris. C'est un phénomène mondial, c'est un choc… Tous les pays seraient touchés, l'Europe, les Etats-Unis. »
Un phénomène mondial ? Mais c’est terrible !
Oui parce que les bourses de Wall Street, Milan, Francfort et Paris, faut pas croire, c’est l’ensemble du monde. Les autres pays, où habitent les deux tiers des habitants de la planète, Élie Cohen il en a jamais entendu parler. Et puis de toute façon, ils sont pleins de gens avec des yeux bridés pour les uns, et des couleurs de peau pas comme nous, pour les autres. Donc ça compte pas.
Pour lui « tous les pays c’est l’Europe et les États-Unis » (resic !) .
Vertigineux de bêtise, de suprémacisme et de racisme. Le monde c’est l’Occident épicétou.
Celui d’Élie Cohen, et c’est pour ça que le service public l’invite, c’est ce qu’il voit quand il ouvre sa fenêtre.

Droits de douane : la manœuvre Trump

H16

-7/4/2025- Panique et gesticulations, en Occident et sur les marchés : l’administration Trump vient de frapper un grand coup avec l’imposition de droits de douanes salés !

Et même s’il est bien trop tôt pour déterminer si ces droits de douane seront un avantage ou un inconvénient pour les États-Unis dans les prochaines années, cela n’a cependant pas empêché toute une cohorte d’éminents experts de plateau télé, de commentateurs affûtés des médias de grand chemin et des réseaux sociaux d’expliquer que Trump commet une erreur ou qu’il fait n’importe quoi, que c’est un clown qui ne comprend rien à rien, etc. On dirait que les dix dernières années passées n’ont laissé aucune trace dans leurs esprits.


Il est piquant de constater que ces mêmes experts et commentateurs sont ceux qui ont montré une belle constance à prévoir l’exact contraire de ce qui s’est passé jusqu’à présent, sur tous les sujets et en particulier sur Trump lui-même. Apparemment, pour être invité sur les plateaux, il ne sert à rien d’avoir raison (même un peu). Il faut exclusivement être d’accord avec la pensée officielle, peu importe qu’on se soit trompé avec acharnement depuis des lustres.

Plus piquants encore sont les commentaires des économistes et politiciens, notamment européen et en particulier français, qui osent des explications et des prédictions alors que la situation européenne en général et française en particulier est absolument catastrophique et que ce sont ces mêmes abrutis qui en sont responsables…


Maintenant, il est économiquement clair que les droits de douanes (on peut dire aussi tarifs en français, puisqu’après tout, « tariffs » est l’anglicisation de ce terme dans ce contexte) sont un outil économique puissant qui permet de modifier la façon dont l’impôt est perçu, puisqu’il se situe plus du côté des consommateurs que des producteurs (qu’ils soient entrepreneurs ou salariés). On peut très bien discuter de la pertinence d’en user, mais c’est un débat qu’on n’entend pas dans les médias actuellement, exclusivement polarisés sur l’incompétence ou la folie de Trump, et la méchanceté de ces vilains « tarifs ».

Et quelle méchanceté !

Concrètement, les premières victimes de ces changements devraient être les grandes entreprises de l’économie numérique (GAFAM) – et par voie de conséquence, la Californie et sa Silicon Valley – ainsi que les pays qui exportent vers les États-Unis comme… l’Allemagne. Décidément, ça se présente de moins en moins bien pour les Teutons. A contrario, on peut raisonnablement imaginer que ces droits de douanes devraient être favorables aux petites et moyennes sociétés industrielles américaines installées aux États-Unis. Pour les industriels étrangers déjà installés sur place (comme les français Air Liquide ou Schneider par exemple), ils n’auront pas à souffrir de ces changements puisqu’ils produisent sur place.

À ce titre, les gesticulations de Macron (qui réclame que les industriels français cessent leurs investissements aux États-Unis) sont déjà prises avec l’effarement et le mépris qu’il se doit par les principaux concernés qui, eux, comprennent ce qui se passe au contraire du locataire de l’Élysée, de plus en plus à côté de ses pompes.


D’autre part, le premier objectif visible et évident de cet outil, à savoir obtenir une position forte de négociation sur le plan géopolitique, semble déjà largement acquis : tous les pays touchés s’agitent pour trouver une parade, riposter ou négocier. Trump a plus obtenu d’attention et de mobilisation économique de tous ses partenaires ou compétiteurs économiques en deux jours que Biden en quatre ans.

Ainsi, on peut s’attendre à de nombreuses négociations dans les prochains mois : les États-Unis vont pouvoir obtenir des concessions commerciales, industrielles, politiques ou même de sécurité en jouant sur ces droits. L’Europe actuelle, qui se présente faible et désunie, va donc encore une fois s’aplatir complètement devant Washington ; à la différence de Biden cependant, elle le fera en se roulant par terre de colère. Le résultat sera le même, et pourrait même imposer une fin bien plus rapide au conflit russo-ukrainien, par ricochet économique.

Mais ici, le point important est plutôt du côté de l’Asie : ces « tarifs » vont possiblement forcer la Chine à revoir l’appréciation de sa propre monnaie. L’avenir dira dans quelle proportion, mais cela devrait provoquer des changements bilatéraux profonds entre ces deux puissances.

En outre, ces tarifs, en provoquant une turbulence sur les marchés internationaux et donc des risques, entraînent un recentrage des capitaux vers les obligations (« risk off ») et notamment américaines. Or, ceci est primordial pour l’administration Trump : ce faisant, les taux d’intérêts sur les obligations à 10 et 30 ans américaines baissent, le coût de la dette américaine diminue en conséquence, ce qui redonne quelques marges de manœuvres au budget américain qui en a bien besoin.


En effet, 9200 milliards de dollars doivent être refinancés en 2025. Sur les obligations à 10 ans, chaque baisse de 1 point de base (0.01%) des taux permet d’économiser environ 1 milliard de dollars par an ; des taux qui baissent de 0.37% comme dernièrement, cela signifie 37 milliards d’économie par an. On peut vraisemblablement parier que la baisse continuera, améliorant encore cet aspect.


Au passage, cette politique en partie défavorable à la bourse n’impacte pas tous les Américains de la même façon : on rappellera que les 10% les plus riches détiennent environ 89% des actions. En somme, ceci tend à privilégier plutôt les travailleurs et les classes modestes que les retraités et les riches, au contraire de ce qui se pratique en Europe… Trump aurait-il vu quelque chose que nos élites font mine de ne pas voir ?

Les efforts de DOGE – qui nettoie les dépenses indues et les fraudes manifestes – s’ajoutent à cette réduction des coûts gouvernementaux (dont, au passage, on n’entend absolument pas parler de la part du gouvernement français, alors qu’il ne peut s’empêcher pourtant de donner des leçons de gestion à la terre entière).

Bien évidemment, ces droits de douanes se traduiront mécaniquement par un renchérissement de certains produits pour les consommateurs américains (pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi, on proposera de relire Bastiat, par exemple), et ceci devrait durer au moins le temps que les industries américaines s’adaptent ; c’est probablement en tenant compte de ce contexte que circulent des rumeurs insistantes sur une suppression de l’impôt sur le revenu pour les contribuables gagnant moins de 150.000 dollars à l’année – cette suppression serait compensée par ces droits de douane ou à peu près, selon différentes estimations.

À ceci s’ajoute la baisse des prix du pétrole de 13% depuis début avril et de 25% depuis janvier. Là encore, ceci devrait ménager des marges de manœuvres pour l’administration américaine, ainsi que diminuer les coûts énergétiques (et, logiquement, tous les coûts induits dans les produits de consommation courante) pour les consommateurs mondiaux, américains compris.


Bien évidemment, la question n’est pas de savoir si, dans l’absolu, les droits de douane sont une bonne ou une mauvaise chose : toutes choses égales par ailleurs, ils signifient systématiquement un renchérissement des biens importés et une perte de pouvoir d’achat pour le consommateur sur les produits concernés. Cependant, toutes les choses ne sont pas égales par ailleurs : les effets de bords (diplomatiques, industriels, politiques) de ces « tarifs » ne sont absolument pas négligeables.

Trump fait ici un pari, qu’il pourrait aussi bien perdre que gagner. C’est certainement un pari audacieux, avec de gros risques mais aussi des gains potentiels importants. Cependant, ce n’est pas non plus le premier pari qu’il fait, et notre bonhomme a déjà surpris de nombreuses personnes de nombreuses fois.

Que beaucoup de politiciens continuent à ne voir en Trump qu’un saltimbanque imprévisible est finalement très inquiétant pour les peuples qui se sont placés sous leur responsabilité : dans les frictions géopolitiques et économiques mondiales qui s’annoncent, les erreurs d’analyse et de posture politiciennes seront très coûteuses, et ces politiciens semblent fort mal outillés pour les affronter.

Décidément, l’Europe semble bien mal placée.


https://h16free.com/2025/04/07/80650-droits-de-douane-la-manoeuvre-trump

29 mars 2025

Romain Vignest
29/3/2025

Causes efficientes de la dette :

1. L’euro directement, parce que le différentiel de compétitivité qu’il a instauré entre la France et ses principaux concurrents, notamment l’Allemagne, a plombé son commerce extérieur et détruit son industrie.
2. L’euro indirectement, parce que, toute dévaluation étant impossible, c’est par l’augmentation de la dépense publique qu’on a en partie compensé la destruction des emplois consécutive à la politique du franc fort, puis à la sujétion monétaire.
3. Une politique délibérée d’endettement massif et stérile sous des prétextes aussi fallacieux qu’interdits à la contestation (covid, transition énergétique, menace russe) ou sous la forme d’une gestion frauduleuse des finances publiques (obligations indexées sur l’inflation, subventions accordées à des multinationales et capitalisme de connivence, délégation de l’action publique à des cabinets de conseil, des entreprises privées ou des associations, fraude fiscale, bradage du patrimoine public ou d’entreprises nationales…).

Causes finales de la dette :

1. Transférer la richesse nationale à une oligarchie financière (BlackRock, Vanguard, State Street), à qui est ipso facto aliéné le gouvernement du pays (voyez la réforme des retraites).
2. Détruire (au profit de la même oligarchie) le modèle social français au profit de cette oligarchie, auquel on impute le déficit des comptes publics qu’on a provoqué à cette fin (voyez la réforme des retraites.)
3. Justifier la mutualisation des dettes entre pays membre de l’UE par la mise en place de l’euro numérique, de telle façon que les États ne s’endettant plus en euro national mais en monnaie vraiment unique il ne leur soit plus possible de quitter l’UE et d’échapper à la tutelle de la Commission et de la BCE (donc là encore de l’oligarchie financière dont elles sont les relais).

Conclusion :
L’endettement du pays n’est pas seulement un pillage en bande organisée, mais la séquestration du peuple français par ses propres voleurs.

24 mars 2025

Les gros sous de la guerre

H16

- 24/3/2025 - La révélation fut quelque peu soudaine mais elle a fulguré tout le gouvernement français et une partie des élites européennes d’un coup brusque : pour faire des munitions, pour faire des canons et des avions, pour entraîner des hommes et les préparer à la guerre, il semble maintenant indéniable qu’il faille un sacré paquet de pognon.

La stupeur passée, reconnaissons à nos dirigeants une certaine alacrité dans leur réponse, quasi réflexive, à ce qu’il convient alors de faire : de fortes sommes d’argent public doivent donc être mobilisées, rapidement, afin de lancer au plus vite cette production indispensable d’armes, de munitions et de formations pour les armées d’Europe, ♩ avant bien sûr ♪ d’en faire une grande ♫ et belle Armée Européenne ♬. Envoyez la fanfare, il faut que ça vibre !


Dès lors, dans l’appareil de l’Union européenne, puisqu’il faut trouver ces masses monétaires impressionnantes, on s’agite. On ne sait pas trop bien comment on va faire, mais la volonté est là, ou presque. Certains semblent absolument déterminés, d’autres y réfléchissent fermement pendant que d’autres, calmement, regardent les choses se coaguler doucement. En fait de belle unanimité, on voit déjà des fissures et des hésitations.

Bref, les tentatives de bricolages se multiplient et ressemblent de plus en plus à des contorsions grotesques et on nous vend (de façon assez pénible) l’idée que les États membres européens seraient capables de s’entendre sur une nouvelle fournée de prêts pour des montants proprement pharaoniques. Ainsi, on évoque sans broncher un montant total estimé à 650 milliards d’euros (soit plusieurs fois le budget annuel de l’Union, exclusivement orientés vers la défense), tout en autorisant en surcroît 150 milliards d’euros de prêts aux États membres avec une commode autorisation de dépasser la règle des « 3% de PIB de déficits » pendant 4 ans.

En pratique, cette entente ressemble une nouvelle fois à un joli conte médiatique : si, sans surprise, la frétillante France d’Emmanuel Macron est toujours partante pour claquer avec emphase l’argent du contribuable européen sans regarder à deux fois à la dépense en mode YOLO, il en va en revanche très différemment de pays comme les Pays-Bas qui y sont complètement opposés.

En outre, on se doute que l’Allemagne ne sera probablement pas plus favorable : l’idée même d’euro-obligations vient directement heurter les traités et les méthodes allemandes de gestion auxquels les Allemands ont clairement fait savoir qu’ils sont restés très attachés. En outre, les Teutons n’ont pas du tout envie de créer des déficits supplémentaires et ce d’autant plus qu’ils ont saccagé leur outil industriel et commencent à en prendre conscience.


Surtout et de façon si visible que c’en est vexant, l’Allemagne n’a pas du tout envie de « miser européen » car cela reviendrait essentiellement à… miser français (notamment) alors qu’elle a clairement confirmé acheter américain.

Autrement dit, cette histoire continue de n’être qu’un effet d’annonce, de l’agitation médiatique essentiellement propulsée par une von der Leyen qui a besoin d’exister alors que l’Amérique de Trump lui a clairement fait comprendre qu’elle était quantité négligeable, et par un Macron dont la légitimité chez lui est si mince qu’il n’a aucune autre voie politique à sa disposition que de faire le kéké dans des sommets pompeux où l’inutile s’y dispute au grandiloquent.

Ce qui est vrai au niveau européen l’est aussi au niveau français, avec des mécanismes parfaitement transposables.

Pour continuer à jouer aux musclés dans la cour des grands, il faut consacrer pas mal d’argent gratuit des autres et pour y parvenir, le gouvernement français émet donc l’idée d’un super produit de placement croustillant pour rediriger l’épargne des Français vers la défense. Une idée aurait pu être de favoriser l’actionnariat dans les sociétés spécialisées, comme Dassault, Nexter, Safran, Thales, mais cette idée est bien trop pragmatique est pas assez compatible avec Bercy pour être seulement émise.

Dès lors, le clown communiste qui officie actuellement au poste de Ministre de l’Économie tente de mettre sur pied un produit de placement particulièrement flou : pour financer les dépenses militaires françaises, le gouvernement propose un placement sans rendement minimum, sans capital garanti et qui sera bloqué sur cinq ans.

Si un tel montage financier était présenté par une société privée, l’Autorité des Marchés Financiers la requalifierait assez rapidement en arnaque risquée.

Bien sûr, ce sera un produit sans aucune obligation.


Ici, on comprend bien que le produit dont il est question semble surtout d’appeau à pigeon dont le montant collecté pourrait surtout servir à colmater habilement un budget gouvernemental passablement troué et ce, alors que tous les indicateurs économiques du pays sont en train de tourner au rouge. En somme, l’opération n’a qu’un rapport ténu avec les vilainrusses et beaucoup plus avec le méchanvirus pour lequel il fut dépensé quoi qu’il en coûte.

À présent, on n’a plus rien dans les caisses et la capacité d’emprunt et de roulement de la dette française est largement amoindrie pour ne pas dire « a complètement disparu ». Le fait que les agences de notations hésitent à dégrader la note de la dette souveraine française indique, plus qu’une stabilité de l’économie du pays, le risque évident et bien ressenti par ces agences qu’elles déclencheraient une panique en le faisant. Elles avaient été moins prudes il y a quelques années, car il était encore possible, à l’époque, d’encaisser la mauvaise nouvelle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.


En pratique, elles envoient un signal clair : la France est au maximum de ce qu’elle peut faire avant d’avoir une dette réellement considérée comme non viable.

Ce n’est pas surprenant : le pays est devant une impasse de taille, et plusieurs contraintes s’affrontent violemment.

D’une part, il y a bien sûr le besoin impérieux de relancer l’industrie sur le territoire (et notamment celle de la défense, pas spécifiquement pour la menace russe, très fantasmée et assez irréaliste, mais plus généralement parce qu’on a trop longtemps raboté les budgets et repoussé les décisions et les mises à niveau de la défense française qui ne ressemble plus à rien à présent). D’autre part, on doit trouver des fonds rapidement pour camoufler la situation financière française catastrophique.

Enfin, il reste le choix politique de ne surtout pas toucher au plus gros poste de l’État, i.e. les retraites, seul montant dont un ajustement permettrait de dégager immédiatement des marges de manœuvres suffisantes, et ce d’autant plus qu’aucune économie n’est envisagée dans aucun des ministères, des agences et autres hautotorités pourtant pléthoriques et dispendieuses de l’État : l’électorat de Macron ne le supporterait pas et, avec lui, tout l’appareil politico-médiatique.

Malgré les beaux discours, malgré la crânerie effrontée des membres du gouvernement nous assurant qu’ils maîtrisent et planifient tout, il est évident que ces différentes contraintes ne peuvent coexister toutes en même temps.

Eh oui : la réalité est ce crépi rugueux sur lequel vient immanquablement se frotter avec force les fesses des idiots qui font n’importe quoi. Or, il ne fait guère de doute que celles du gouvernement sont maintenant entrées en contact avec ce crépi depuis plusieurs mois et les agitations de poulets sans têtes que nous observons dans les médias ne masquent absolument pas le problème : la France est au bord du dépôt de bilan.

Les bricolages se multiplient, les gesticulations gouvernementales aussi, mais rien n’y fera : ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/03/24/80530-les-gros-sous-de-la-guerre

18 février 2025

Marc Amblard

COMME LES AMÉRICAINS, LES FRANÇAIS SE FONT LITTÉRALEMENT VOLER LEURS ÉCONOMIES DEPUIS DES ANNÉES. UNE ÉNIÈME ILLUSTRATION…

Savent-ils par exemple, qu’ils subventionnent l’écologie en Chine (plus de 100 millions d’euros par an jusqu’en 2042 – convention d’engagement signée par E. Macron) ?
Savent-ils qu’ils financent l’idéologie du genre en Jordanie (150 millions d’euros en 3 ans) ?
Savent-ils qu’ils paient pour promouvoir l’égalité de genre en Albanie (51 millions d’euros de 2021 à 2033) ?
Savent-ils qu’on prend leur argent pour renforcer les arts du cirque en Afrique du sud ?
Une liste sans fin qu’il est possible de vérifier sur le site « afd point fr ». Merci à Madame Knafo de nous en avoir informés (vidéo de 3mn50).
Bon, soyons clairs : contraindre les citoyens d’un pays à financer sans leur accord de lointains projets qui ne les concernent en rien n’est pas autre chose qu’une forme d’escroquerie par détournement de fonds publics.
Question subsidiaire : ces sommes vont-elles réellement alimenter les projets que le gouvernement prétend soutenir ? Je n'ai pas la réponse. 18/2/2025

Cliquer sur l'image ↴

7 février 2025

Nicolas Maxime

- 5/2/2025 - Sur les réseaux sociaux, je vois quelques followers qui acclament Trump parce qu'il serait en train de rompre avec le néolibéralisme en augmentant les droits de douane. Pourtant, le protectionnisme commercial n'entre pas en contradiction avec les principes du libéralisme économique.
Les économistes libéraux comme Friedrich List au XIXe siècle ou Maurice Allais au XXe siècle ont défendu le protectionnisme, notamment en période de crise ou pour soutenir l’essor industriel d’un pays. Leur logique repose sur l’idée que des barrières douanières temporaires peuvent permettre de préserver l’appareil productif national face à une concurrence extérieure déloyale ou asymétrique. Ce raisonnement s’oppose au libre-échangisme dogmatique, mais il ne remet pas en cause les principes fondamentaux du capitalisme de marché.
Le protectionnisme de Trump suit cette logique. Loin d’être un rejet du néolibéralisme, il en est plutôt une adaptation pragmatique. À aucun moment, il ne remet en cause la liberté des flux de capitaux, qui restent un pilier central du modèle néolibéral. Il ne cherche pas à protéger le marché intérieur par une régulation plus stricte, ni à encadrer les multinationales américaines. Il ne prône ni nationalisation ni intervention directe de l’État dans l’économie, si ce n’est pour favoriser les intérêts des grandes entreprises privées. Son approche vise avant tout à maximiser la compétitivité américaine dans un cadre globalisé, en usant des droits de douane comme levier de négociation et de pression sur ses partenaires commerciaux.
En ce sens, Trump ne s’oppose pas au néolibéralisme ; il en radicalise certains aspects. Son protectionnisme est un moyen de renforcer la domination des États-Unis dans l’économie mondiale, et non un projet de rupture avec le capitalisme financiarisé et globalisé.

3 février 2025

Fuite des talents et des capitaux : le sélectorat lâche Macron

H16

- 3/2/2025 - Crispations dans le Pays du Lait et du Miel : il semblerait que les politiciens ne soient plus tout à fait en phase ni avec le peuple, ni avec les entrepreneurs.

Alors certes oui, il est bien connu que pour ces politiciens, diriger un pays n’a jamais consisté à faire ce que lui demandait le peuple : la fable démocratique n’est plus vraiment crue par personne à l’exception peut-être des franges les plus collectivistes (et donc les plus niaises) de la société, et des enfants qui croient aussi au Père Noël.


Cependant, ne plus être en phase avec les entrepreneurs pose des soucis plus gênants : ce sont eux qui prennent les risques de la création d’entreprises et qui créent la richesse soit en développant les produits et les services dont les autres n’ont pas eu l’idée, soit en sachant s’entourer des compétences pour le faire, soit en attirant à eux les compétences et les capitaux le leur permettant, soit un mélange de tout ça.

Un État et des politiciens détachés de ces réalités, c’est, rapidement, un pays qui décroche, qui s’appauvrit et qui périclite. Bien sûr, les politiciens s’en fichent jusqu’au moment où leur train de vie commence à en être impacté.

Or, avec les dernières déclarations, la semaine passée, de Bernard Arnault, le patron de LVMH, c’est ce qui se profile à l’horizon : exprimant de plus en plus clairement son épuisement de voir les taxes et impôts encore augmenter dans l’Hexagone, et ce alors que le contraste avec les États-Unis est encore plus prononcé, le milliardaire a jeté un froid dans l’actualité économique française.

Du point de vue des politiciens et des médias français, c’est une surprise totale : les uns comme les autres semblent soudainement découvrir que le tabassage fiscal permanent qui règne dans le pays commence à agacer même les industries les plus aptes à s’adapter à la pression taxatoire. Médias et politiciens, réagissant comme s’ils avaient été giflés, s’agitent en feignant l’outrage devant la découverte qu’une part croissante de grands capitaines d’industries n’en peuvent plus de la règlementation délirante qui sévit dans le pays.

En effet, à l’avalanche de lois européennes particulièrement touffues, on doit ajouter la propre production législative bien française déjà bien roborative, et la surtransposition (« gold-plating ») sans laquelle les bureaucrates français auraient l’air de ne rien glander. Le bilan législatif et bureaucratique est monstrueux et l’Everest de cerfas devient chaque jour plus difficile à gravir pour les patrons français.

La surprise des imbéciles au pouvoir et dans les rédactions n’en est que plus artificielle, alors qu’en parallèle, d’autres patrons ont déjà fait mention du problème à maintes reprises : on pourra faire bien sûr mention de celui de TotalEnergies qui lutte actuellement pour que la cotation du géant pétrolier soit coté à New-York plutôt qu’à Paris (qui devient chaque jour un peu plus une « petite bourse locale »), ou encore du patron de Michelin récemment auditionné par le Sénat et qui n’avait pas caché son désarroi devant la déroute législative et politique du pays, ses choix calamiteux et répétés en matière sociale, etc.

De même, il n’y a pas besoin de remonter beaucoup dans le temps pour trouver des traces de cet agacement qui atteint maintenant un paroxysme évident : devant les difficultés, en octobre 2024, une moitié des entreprises du CAC40 envisageait une domiciliation hors de France, laissant augurer des petits jours croquignolets pour le CAC20 à la bourse de Parikiki.


Pendant que les experts de plateaux, les politiciens d’Assemblée et les médias encroûtés dans leurs habitudes se réveillent doucement à la possibilité que, peut-être, éventuellement, il se pourrait que les avanies fiscales et sociales que doivent se cogner les entreprises françaises soient en train de conduire à la dégringolade du pays, pendant qu’on s’interroge niaisement sur les plateaux des médias subventionnés sur ce qu’il serait bon de faire pour éviter la catastrophe (alors qu’elle s’est déjà produite), ceux des patrons qui peuvent partir… partent.

Quant à ceux qui sont déjà partis, les récentes décisions gouvernementales les renforcent dans leurs décisions passées : pour neuf entrepreneurs français sur dix installés à l’étranger, toute relocalisation – qui signerait en réalité un arrêt de mort pour leur entreprise – est rigoureusement exclue. Bien évidemment, les entreprises étrangères susceptibles de s’installer en France font exactement le même constat. L’attractivité du pays est en chute libre.

Le constat est donc posé, la situation est grave, la catastrophe en cours palpable, visible de tous et…

… Et l’hallucination collective continue : puisque les patrons veulent s’en aller, plutôt que comprendre la raison pour laquelle ils le font (ce qui nécessiterait de mobiliser une intelligence manifestement absente), on emploiera plutôt son temps pour proposer de la bonne grosse réquisition comme certains pays soviétiques la pratiquaient il n’y a pas si longtemps.


Léaument et sa clique de semi-habiles communistes auraient objectivement tort de se priver : ceux qui votent pour eux ne comprennent absolument rien à l’économie et veulent assidûment transformer la France en Venezuela. Les autres, ceux qui la comprennent, sont justement ceux qui envisagent de s’échapper de l’enfer fiscal. On comprend que les geôliers s’y opposent. Quant au gouvernement, complètement ahuri, il affiche sa totale stupéfaction de cette fronde « soudaine », garantissant ainsi à ceux qui en doutaient encore que la situation ne va pas pouvoir s’améliorer : on ne résout pas un problème qu’on est payé pour ne pas comprendre.


D’ailleurs, il suffit de voir les premières gesticulations gouvernementales en matière d’intelligence artificielle – créer un nouveau bidule public ! – pour comprendre que la France garde fièrement le mauvais cap.

De façon intéressante, pendant que la France semble décidée à ne surtout pas prendre conscience du problème – ou, plus exactement, à le minimiser jusqu’à le rendre superflu – l’Union européenne, de son côté, semble comprendre que ces avalanches de lois handicapantes finissent par nuire durablement aux entreprises et donc, à la fin et surtout, à la capacité des bureaucrates de conserver leur train de vie, à tel point qu’une réflexion a été lancée pour essayer de défricher un peu tout ça.

Bien évidemment, avec des vainqueurs de Dîner du Mercredi comme Séjourné et sa « boussole de compétitivité » aux relents de Powerpoint mollasson en vingt slides à l’odeur naphtaline d’un cabinet de conseil lambda, on comprend que le chemin est encore long, sinueux, parsemé d’embûches et déjà emprunté à contre-courant par la brochette de clowns qui nous dirigent.

Néanmoins, une évidence surnage : pour que des patrons du CAC40 s’expriment actuellement comme ils le font, c’est qu’ils ont très clairement lâché le pouvoir en place qui ne peut plus leur garantir une croissance minimale. Autrement dit, le « sélectorat » (décrit ici) lâche Macron et sa clique.

Alors oui, ce pays est foutu, mais on sent à présent que la fin est proche.


https://h16free.com/2025/02/03/80033-fuite-des-talents-et-des-capitaux-le-selectorat-lache-macron

24 janvier 2025

Faire de vraies économies ? Mais, vous n’y pensez pas, grand fou !

H16

- 24/1/2025 - Nous sommes dans la troisième semaine de janvier 2025, le budget pour l’année 2025 n’est toujours pas bouclé et tout indique qu’il n’est pas près de l’être : ça coince de tous les côtés.

Il manque des douzaines de milliards, non pour un chimérique équilibre qui n’a plus été envisagé depuis 1974, mais pour simplement limiter le prochain déficit à un pourcentage déjà délirant du PIB (on évoque 5,4%, loin, très loin d’un 3% déjà fort peu glorieux).

Bien évidemment, quelques mesures d’économies (largement symboliques) sont envisagées et lorsqu’on les épluche, on découvre l’ampleur de l’escroquerie.


Ainsi, on évoque une baisse (de 10%) de l’indemnisation des congés maladie pour les fonctionnaires, ce qui permet presque d’économiser un milliard d’euros, mais l’absence de jours de carence pour eux rend l’ensemble de l’opération particulièrement douteux.

Ainsi, on envisage quelques heures d’esclavagisme pardon de travail non payé pour les salariés. Les économies seront d’autant plus risibles que le vol sera caractérisé.

Ainsi, on se demande si l’on ne pourrait pas revenir un peu sur l’aide médicale d’État (AME) et on sait, compte tenu de la volatilité de ce sujet, que ce sera bien vite oublié.

En revanche, il semble qu’on n’oubliera pas la disparition de « MaPrimRénov », énième bricolage étatique pour « compenser » des distorsions de marché en introduisant de nouvelles distorsions. L’économie sera d’autant plus microscopique qu’elle sera avalée par les prochains chèques-bidules, primes-trucs et autres distributions gratuites d’argent gratuit des autres que le gouvernement mettra en place pour compenser le tabassage fiscal permanent qui règne dans le pays.

Enfin, n’oublions pas de mentionner « l’économie » lumineuse qui consiste à augmenter une taxe (ici sur les transports aériens avec la « taxe de solidarité sur les billets d’avion », la TSBA) et dont l’actuel ministricule souhaite qu’elle ne soit pas trop reportée sur le consommateur, les entreprises devant faire des sacrifices. Décidément, la notion d’économie, chez ces incultes, est un concept particulièrement élastique mais se traduit toujours à la fin par une égale répartition de la misère et des pénuries. À vrai dire, on dirait du socialisme.

Mais malgré ces bricolages (et d’autres, qu’on multipliera pour arrondir ce petit angle-ci, enfoncer cette porte ouverte-là) il apparaît évident que le prochain déficit sera bien trop gros pour être gobé sans broncher par les marchés, les prêteurs habituels et les contribuables.

Et il est vrai que marchés, prêteurs et contribuables pourraient trouver la situation de plus en plus délicate : les faillites, en 2024, ont atteint des records qu’on n’avait plus vus depuis 2009 avec plus de 66.000 dépôts de bilan. Dans le sillage de ces faillites, ce sont environ 260 000 emplois qui sont menacés par ces défaillances en 2024, soit une augmentation de 41% par rapport à 2019. Et pour 2025, une nouvelle augmentation des faillites est anticipée, avec une estimation d’environ 68 000 entreprises en difficulté. On ne se rassurera pas en apprenant que cette hausse devrait principalement concerner les très petites structures : cela ne permettra au mieux que de rendre moins visible la catastrophe en cours.

Au passage, on notera que les secteurs impactés incluent la construction, le commerce, et l’hébergement-restauration. Dans l’immobilier, les faillites se multiplient à un rythme soutenu.

Zut, les gros bouillons d’argent frais du contribuable et des entreprises productives françaises pourraient être un peu moins vigoureux que prévus. C’est gênant.


Faudrait-il se résoudre à faire de vraies économies ? À couper, vraiment, dans des gabegies, dans les douzaines d’agences, commissions, hautotorités et comités inutiles ? À réduire pour de bon le train de vie et le nombre d’institutions républicaines de plus en plus inutiles ?

Oh là, mon brave, comme vous y allez ! Avant d’en arriver à ce dernier recours, à cette extrémité droitiste de la gestion de l’État, à ce Javier-Mileïsme de la pensée économique, on peut trouver d’autres recettes.

Par exemple, on peut hem disons taxer les hum bon mettons… disons enfin bon hem les retraités. Hum. Non ?

C’est en tout cas ce que suggère la ministricule en charge du travail, en introduisant l’idée d’une contribution de certains retraités (présentés comme les « pluzaizés » forcément) histoire de participer au financement de la « protection sociale » (qui ne protège rien et est bien plus socialiste que sociale, mais peu importe).

Bien évidemment, cette proposition a déjà déclenché l’ire de la petite tranche d’électorat concerné. Comme elle se réduit déjà naturellement par attrition, on peut légitimement se douter que cela ne va pas renforcer le pouvoir en place, au contraire.

En outre, cette taxation-surprise ne résoudra en rien le problème d’équilibre du système de retraites, tant le système est vermoulu. Il est assez facilement démontrable que les retraites des fonctionnaires ne sont pas correctement abondées et entraînent une grosse partie du déficit structurel, dans lequel s’ajoute un déséquilibre démographique de plus en plus criant.

Ce dernier étant en partie provoqué par une politique fiscale et familiale délirante que personne ne semble vouloir remettre à plat, ces mauvais fondamentaux ne seront pas corrigés, le déficit perdurera et les bricolages sur les pensions des retraités actuels ne feront, au mieux (et ce n’est même pas sûr) que faire gagner un peu de temps.

Bref, nos politiciens sont résolument en plein périplaquisme forcené et ne s’arrêtent pas là : puisqu’il faut trouver de l’argent, notamment pour « investir », voilà que le gouverneur de la Banque de France appelle à « mobiliser l’épargne privée ». Sans les guillements, cela veut dire que les autorités envisagent de spolier les épargnants pour arroser les copains-coquins.

Les trous, déficits, dettes et abysses budgétaires ne sont donc pas près d’être bouchés.


Pourtant…

Pourtant, la solution est là, sous les yeux de tous, politiciens compris : l’absence de budget voté jusqu’à présent entraîne… des économies très palpables. Pour le moment et sans rien faire de spécial, on estime ces économies à 2,5 milliards d’euros. C’est trop petit, bien sûr, mais cela donne une idée de la marge de manoeuvre possible avec un minimum d’efforts.

Poussons donc l’idée plus loin et fermons un maximum de ces services, agences, bâtiments, associations qui ne servent à rien. Mieux encore, les économies vont se multiplier et s’entraîner elles-mêmes, les fermetures de certaines activités entraînant l’arrêt d’autres et les économies afférentes.

Voilà pourquoi cela a marché en Argentine, pourquoi cela marchera aux États-Unis avec le DOGE, et pourquoi cela pourrait marcher en France… Mais cela ne sera surtout pas mis en place, et pourquoi, en conséquence, nous irons joyeusement (ou pas) à la faillite.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/01/24/79901-faire-de-vraies-economies-mais-vous-ny-pensez-pas-grand-fou

27 décembre 2024

Le budget de Barnier sur la table… comme prévu

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


- 26/12/2024 - C’est officiel Bayrou va présenter le même budget que celui qui a fait tomber Barnier, avec des modifications à la marge, qui ne pourront faire oublier le précédent censuré. Ce que nous avions annoncé au RPF, dès le début. Soi-disant il n’aurait pas le temps de changer quoi que ce soit et de repartir d’une page blanche. Pour quelle raison ? Devant l’impérieuse nécessité de sortir la France de l’ornière financière que sa ministre de l’éducation a largement creusée, il y a lieu justement de tout reprendre. Le manque de temps n’est pas valable, d’autant que l’ancien budget a été reconduit dans ses principes fondamentaux, donc rien n’est bloqué. Pourquoi ne pas profiter de cette pause pour tout reprendre, si ce n’est parce que Bayrou n’a aucune solution à présenter ! Qu’à cela ne tienne, au RPF nous tenons nos propositions d’économies d’échelle et de réductions d’impôts à son service, elles sont d’ailleurs publiées sur de nombreux sites. Bayrou ou l’immobilisme annoncé... voilà, c’est fait, sans innovation, sa bande de recyclés n’est pas en mesure de modifier la trajectoire, mais ça nous le savions tous. On l’avait écrit tout de suite, Bayrou allait faire exactement comme Barnier, la preuve est donc avancée avec cette confidence d’Europe 1.

Qu’attend-il en osant venir présenter le même texte qui n’a pas passé le cap du 49.3 ? Une mansuétude soudaine, un détournement des esprits, les mêmes causes produisant les mêmes effets, Bayrou devrait tomber encore plus vite que Barnier. Ce qui est hallucinant c’est de voir avec quelle obstination les erreurs du passé, très récent pour ce qui est du budget, sont reconduites à l’identique. Une constance cependant, l’aveuglement, ou cette idée que les députés n’auraient « pas le choix ». On écarte le résultat des législatives, on fait comme s’il ne s’était rien passé, pire on prétend être dans la majorité présidentielle, alors que cette dernière n’existe plus depuis juin 2024. On applique ce vocabulaire pour se persuader qu’on est la seule force légitime pour gouverner, mais c’est exactement l’inverse. Ainsi on s’érige en unique solution, expliquant en boucle qu’on ne peut en définitive que faire ce qui n’a pas marché, en l’occurrence on ne parle pas d’une politique appliquée il y a quelques années, mais de seulement quelques jours. Barnier tombe sur un texte, eh bien on reprend le même ! Provocation, stupidité ?

Sont-ils foncièrement malhonnêtes, ou totalement idiots ? C’est brutal, mais il faut bien se poser cette simple question. Trouver des excuses ou des justifications est impossible devant autant de persistance dans la folie. Obtus jusqu’à la démence, Bayrou ne parait pas plus stable que son patron pour se conduire de la sorte. Il est évident que les oppositions doivent répondre à cette arrogance supplémentaire par une censure encore plus rapide. Mais cela ne sera visiblement pas suffisant et Macron joue au chat et à la souris, compte sur cet acharnement à refaire les mêmes erreurs pour rejeter la faute sur ces méchantes oppositions qui bloquent les institutions alors que le problème c’est lui et sa volonté de ne pas tenir compte du résultat des urnes, pas plus que de tirer les leçons de la censure. Il le fait exprès, encore une fois, ce ne sera pas de sa faute et les médias aux ordres vont avoir bien du mal à nous expliquer, lorsque Bayrou va tomber à son tour, que le président n’y est pas pour quelque chose, ou que Bayrou lui-même n’est pas le responsable de son propre malheur. La stratégie macroniste de la terre brûlée est désormais mise à nue. Mais le risque est grand pour le pouvoir de sans cesse attiser les braises du chaos en espérant en sortir vainqueur. Les Français ne sont plus dupent de la manœuvre de Macron qui consiste à l’amener à vouloir s’emparer des pleins pouvoirs pour régler la fracture et le blocage dont il est le seul artisan. Si les parlementaires ne peuvent plus travailler sereinement, pire, si l’exécutif confisque le pouvoir au prétexte qu’il n’y a plus de solution politique à la crise de régime provoquée par l’entêtement d’un homme à demeurer sourd à la voix des urnes, les parlementaires n’auront pas d’autres choix que de tout faire pour se débarrasser de Macron.

Nous le répétons depuis des semaines au RPF, le régime de Macron met en scène tous les ingrédients pour que sa fin soit dramatique, en tout cas indigne d’une nation moderne européenne. Face à l’adversité qui nous est imposée, les solutions institutionnelles deviennent indigentes en l’état, et glissent peu à peu vers d’autres chemins ou l’on voit poindre des troubles autrement plus graves, voulus, alors que la sagesse devrait nous épargner cette épreuve qui arrive. Cet article 16, si on en venait là, ne marche que si les corps d’État acceptent d’obéir aux ordres d’un seul homme, et dans le cas présent, à ses caprices, dont tout le monde a bien compris qu’ils nous ruinent. Et ce n’est pas gagné pour lui... Comptons sur les déterminations, de ceux qui tiennent encore un peu les manettes, des oppositions et la fermeté de ceux qui ont la parole pour prendre les bonnes décisions le moment venu, tout en gardant à l’esprit qu’il n’est pas question pour eux, représentant des millions d’électeurs, ni de reculer et encore moins de renoncer. Le sens de l’histoire serait que Bayrou tombe et que Macron tombe aussi. Cette fin de règne n’en finit plus...


Le groupe Telegram du RPF :

14 décembre 2024

Tatiana Ventose

L'effondrement a commencé

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6 décembre 2024

Kuzmanovic Georges

- 6/12/024 - Dans cette interview exclusive, nous abordons trois sujets brûlants :
Le chaos politique en France :
- Motion de censure
- État catastrophique des finances publiques
- Les taux d’emprunt qui explosent
- Que faut-il faire pour sortir de la crise ?
La guerre BRICS / USA :
- L'objectif de Trump de faire un dollar great again en opposition aux BRICS
- BRICS-Clear : vers un nouvel ordre monétaire mondial ?
Le rouble face au dollar et à l'euro :
- Pourquoi le rouble a-t-il chuté ? Réussite (enfin) des sanctions et effondrement de la Russie ou illusions occidentales ?
- L’Europe survivra-t-elle à la crise politique française et en particulier l'Euro ?
Et bien sûr, Jacques Sapir nous parle de son nouveau livre : “La fin de l’ordre occidental ?”
Jacques Sapir partage son analyse précise et percutante pour comprendre les défis majeurs de notre époque.

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Pierre Duriot

Fraude sociale

- 6/12/2024 - Au RPF, comme mesure d’économie drastique, nous proposons de réserver les aides sociales aux natifs, c’est-à-dire, aux citoyens français : soit des milliards d’économie. Ce n’est pas une mesure d’extrême droite, c’est ce que font quasiment tous les pays du monde, en dehors de quelques pays européens qui s’infligent cette punition au nom d’un humanisme dont leurs propres citoyens sont en général les premières victimes. Non seulement les aides indues, mais également la fraude sociale, soit plusieurs dizaines de milliards d’Euros chaque année. L’informatique permet aujourd’hui de retrouver des trimestres cotisés dans les années 80, les propriétaires successifs de n’importe quelle voiture, mais toujours pas un étranger qui touche le RSA dans plusieurs départements, des allocations pour des enfants fictifs ou les propriétaires des cartes Vitale en surnombre… étonnant non ? La réalité est que cette fraude n’est pas combattue avec assez de rigueur parce que cela contribue à acheter une paix sociale qu’en réalité nous n’avons pas.

2 décembre 2024

Budget 2025 : ça casse ou ça casse

H16

- 2/12/2024 - Les rédactions de la presse française bruissent des rumeurs de censure du gouvernement Barnier, et des hypothèses sur ce qui se passerait une fois le petit Michel renvoyé à ses études après un petit trimestre de labeur. Mais en réalité, censure ou pas, la situation financière de l’État français semble quelque peu bouchée.

On peut en effet échafauder beaucoup d’hypothèses sur ce qui se passerait à la suite de la censure de l’actuel gouvernement : gouvernement purement technique, entêtement de Macron qui relance le même Barnier pour un tour de manège supplémentaire, renouvellement en choisissant une personnalité de gauche – Castets, potiche qui n’y croyait plus elle-même, commence à réapparaître dans les éditoriaux enflammés des torchons propagandistes grand public – bref, les possibilités sont nombreuses de continuer sur les mêmes simagrées encore un moment.


Il n’en reste pas moins que les problèmes qui se posent avec de plus en plus d’acuité le temps passant ne disparaîtront pas avec un changement de tête gouvernemental. De la même façon que la dissolution n’a été lancée que dans le but de distraire l’opinion publique et camoufler un trou budgétaire abyssal, cette éventuelle censure et le remaniement ministériel afférent ne seront qu’une distraction supplémentaire : le trou sera encore là et l’absence de toute volonté de couper drastiquement dans les dépenses de l’État ne changera donc rien aux problèmes budgétaires.

Ces problèmes deviennent épineux.

La dette est de plus en plus coûteuse : au-delà de son montant (plus de 3100 milliards d’euros), la charge de la dette – c’est-à-dire le remboursement des seuls intérêts de cette dette – se montera quoi qu’il advienne à plus de 54 milliards d’euros en 2025, autant de milliards qui non seulement n’iront pas irriguer l’économie française mais seront, comme les années passées, prélevés sur la part la plus productive du pays.

Bien évidemment, ce chiffre ne vaut que si la situation politique française et économique mondiale sont relativement sereines. Si le gouvernement saute, si l’Assemblée nationale achève sa mue en Cirque Pinder et si la partie la plus vocale du peuple français refuse catégoriquement la moindre réforme à coup de grèves et de mouvements sociaux, nos créanciers pourraient exiger un taux d’intérêt plus élevé sur notre dette.


Le chiffre de 54 milliards pourrait donc rapidement grimper.

Et indépendamment de ces derniers aspects, quoi qu’il arrive et quel que soit l’ampleur du déficit budgétaire que nos clowns parlementaires finiront par voter inévitablement (50 ans de tradition ne peuvent s’arrêter maintenant), il faudra de toute façon trouver d’aimables prêteurs pour faire rouler la dette existante à hauteur de plus de 160 milliards d’euros.


En pratique, l’amortissement total de la dette en 2025 est prévu à hauteur de 174,8 milliards d’euros, déjà en hausse de 19,7 milliards d’euros par rapport à 2024. Au passage, rappelons que plus de la moitié (54%) de la dette est détenue par des étrangers, on comprend donc que ces derniers ont donc un levier de plus en plus fort sur les politiques menées en France…

À ces soucis de dette, il faut ajouter la dynamique globale du budget, qui n’est pas folichonne non plus.

Eh oui : l’idée de couper dans les dépenses n’ayant toujours pas pénétré dans les crânes épais des politiciens, les seules ressources qu’ils vont mobiliser le seront au travers des impôts et des taxes.

Or, le pays est déjà au taquet. L’augmentation des impôts décidée par cette quiche de Barnier (ou la tourte fromagère qui le remplacera en cas de motion de censure) n’aura donc pas les effets escomptés.

D’une part, l’activité industrielle ou de services, bref, l’activité productive qui permet justement d’avoir quelques impôts à lever ne pourra que décroître à cause de la conjoncture européenne qui n’est actuellement pas favorable aux grands élans économiques. Ceci va, mécaniquement, entraîner une baisse de la collecte. Ceux qui veulent se faire des gouzigouzis avec quelques chiffres explicites pourront relire un tweet récent, c’est assez clair.

D’autre part, il ne fait pas le moindre doute que les Français choisissent aussi de baisser leurs activités pour des raisons fiscales bien franco-françaises. Ceux qui ont les flancs les plus exposés à la ponction fiscale maintenant délirante dans le pays ont déjà compris qu’augmenter leur activité revient à nourrir exclusivement l’ogre étatique, et le gain personnel devenant faible à nul (voire, dans certains cas, carrément négatif), il ne sert plus à rien de se lancer à corps perdu dans le travail puisque c’est, essentiellement, « pour les autres ». Ceci ne peut, là encore, qu’entraîner une baisse de collecte.


Ces deux effets garantissent un magnifique « effet Laffer » dont les gauchistes persistent à croire qu’il n’existe pas mais dont les conséquences très réelles seront palpables l’année prochaine lorsque les rentrées ne suffiront absolument plus à couvrir les dépenses encore en hausse des administrations françaises.

Là-dessus, comment imaginer qu’on parviendra à atteindre les prévisions de croissance établies par des guignols sur des chiffres de clowns dans une économie piloté par des pitres et des saltimbanques ? Alors qu’elle est actuellement envisagée autour de 1,1%, on pourra s’estimer heureux si l’on dépasse 0,5%.

Enfin, comment écarter les risques géopolitiques à ce tableau déjà peu reluisant ? Entre un hiver plus rude que prévu, qui imposerait plus d’importations énergétiques et les soubresauts européens qui pourrait voir l’Allemagne tenter une sortie de l’Union, comment raisonnablement parier sur une conjoncture favorable pour la France pour l’année qui vient ?

On comprend dès lors qu’un incident gênant puisse arriver aux finances françaises.

Mais quelle qu’en soit la forme précise, et quelle que soit la façon dont la gouvernance mondiale s’entendra pour tenter de rattraper le navire France, on ne peut que constater l’évidence : si la France bénéficiait jusqu’à présent d’un deal un peu particulier lui permettant de financer sa paix sociale en tapant dans le bas de laine allemand en échange de son énergie nucléaire et d’une vente à la découpe de son industrie, la patience germanique arrive maintenant à son terme.

La France n’a plus un rond et, pire que tout, n’a plus ni volonté politique ni classe dirigeante suffisamment outillée intellectuellement pour comprendre le problème et tenter de le résoudre. Barnier peut bien être remplacé, aucun des tristes guignols actuellement disponibles ne changera cet état de fait : tous sont éminemment socialistes, chérissent l’État et son intervention dans toutes les branches de la société française. À ce même titre, que Macron soit destitué ou qu’il rende son tablier ne changera pas non plus la situation : il n’y a personne en France qui tienne le discours radical d’un abandon pur et simple de l’État-providence, de son enterrement rapide et avec lui, des boulets de l’après-guerre qui ont insidieusement mais irrémédiablement pourri toute la société française.

La France n’a plus d’argent, mais elle n’a aucune volonté d’arrêter d’en distribuer.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/12/02/79440-budget-2025-ca-casse-ou-ca-casse

28 novembre 2024

Et maintenant, facturons les factures !

H16

- 27/11/2024 - Ah, la facturation électronique ! Le projet est connu, il est acté depuis un moment et comme c’est un projet informatique mené par l’État, il subit déjà d’importantes déconvenues. Tout se déroule donc comme prévu, c’est-à-dire mal et même, de plus en plus mal.

Un précédent billet paru en 2023 avait déjà évoqué la question et notait que les retards s’accumulant, la mise en application officielle de ce projet qui avait débuté fin 2022 et qui devait avoir lieu en juillet dernier avait dû être repoussée précipitamment. Pour le moment, le projet doit entrer en force le premier septembre 2026, si tout se passe bien pas trop mal.

Comme d’habitude avec les usines à pets chauds de l’État, l’idée de base est aussi intrusive que simple : imposer à toutes les entreprises, petites et grandes, de saisir l’intégralité de leurs factures (reçues et émises) sur une plateforme informatique officielle, un de ces hippopogiciels administratifs mal foutus qui empilent bugs de comportement et interfaces ridicules pour le plus grand désarroi des assujettis. Le but est toujours le même : fliquer aussi précisément que possible l’ensemble des transactions menées par les entreprises, les fraudes à la facturation constituant une perte notoire de taxation pour l’État.

Pour vendre cette nouvelle intrusion de l’administration dans la sphère privée, l’État assurait (promis, juré, craché) que l’opération serait aussi simple qu’économique et permettrait même des gain évidents de productivité. Cependant, à mesure que l’implémentation concrète de cette abomination informatique ne progressait guère, les pouvoirs publics ont été contraints de revoir leur calendrier de mise en place pour tenir compte des impondérables habituels.


Spécifications mal fichues, cas limites pléthoriques et pas prévus, complexité intraitable des lois dont il faudrait tenir compte dans l’hippopogiciel, gabegies dans les prestataires de services attachés à son développement et incompétence de la hiérarchie administrative en charge du désastre, tous les ingrédients étaient clairement réunis pour une réussite équivalente à Louvois, les cartes grises ou d’autres (ces colonnes font régulièrement mention des ratages épiques de l’informatique d’État, la liste est maintenant trop longue pour revenir dessus).


C’est donc avec une surprise toute relative qu’on apprend à présent que les développements de cette plateforme publique vont « pivoter » vers l’usage de plateformes privées pour obtenir le même résultat. Eh oui, afin de tenir les délais d’entrée en vigueur – et déjà reportés – et en présentant bien sûr la manœuvre comme une « simplification », l’administration a donc décidé sans la moindre concertation d’abandonner l’idée d’une plateforme gratuite « clé en main » pour tout simplement imposer (puisque la dématérialisation est obligatoire) de passer par des plateformes privées.

Bien évidemment, ces plateformes privées supporteront les coûts induits par ces traitements, coûts qui seront… reportés sur les clients, à savoir les entreprises recevant et émettant des factures (globalement, cela veut donc dire toutes les entreprises).

La situation est donc la suivante : l’État impose une facturation électronique sous des prétextes fallacieux en vantant une simplification du procédé, se plante, ne parvient pas à fournir la plateforme gratuite et publique promise, rejette donc la tâche sur des entreprises privées qui se retrouvent en position de fournisseurs d’un service public obligatoire.

Si l’opération semble être un très bon plan pour les plateformes privées (rien de tel que facturer un service devenu obligatoire, et ce ne sont pas – par exemple – les centres de contrôle technique automobile qui diront le contraire), cela ressemble malgré tout à un nouveau boulet à la patte des entreprises françaises, voire européennes puisque l’idée générale de facturation électronique provient du niveau européen.

Magie des réglementations délirantes qui caractérisent maintenant l’administration française et la superstructure européenne : la création de ces nouveaux intermédiaires obligatoires entre l’administration (fiscale ici) et les entreprises revient à facturer les facturations. Est-il utile de préciser que ce coût sera de toute façon répercuté sur le client final d’une façon ou d’une autre ? Certains auront beau jeu de prétendre que l’opération de numérisation intégrale permet des gains suffisants pour couvrir ces frais supplémentaires, mais l’expérience passée des interactions administratives obligatoires avec les entreprises n’autorise qu’un optimisme extrêmement modéré.

De plus, l’opération qui se voulait, outre gratuite, destinée à simplifier les traitements déclaratifs auprès des autorités fiscales, va ajouter un nouveau niveau de complexité pour toutes les entreprises françaises (et européennes) au moment où le reste du monde commence à comprendre que la suradministration galopante constitue un énorme boulet improductif.

Autrement dit, pendant que les États-Unis, l’Amérique du Sud font le ménage dans leurs administrations délirantes et que l’Asie décide de conquérir commercialement le monde, la France et l’Europe se mettent en ordre de bataille pour transformer les torrents de paperasseries bureaucratiques encombrantes en déluges de procédures informatiques complexes. Bien joué.

Les énarques, décideurs et politiciens, ne comprenant toujours rien à rien de l’économie réelle, croient sincèrement que passer sous format électronique de lourdes procédures administratives plus ou moins inutiles tenues jusqu’à présent sous format papier constitue un changement radical et une simplification administrative.

Pire : se bananant avec le brio qu’on leur connaît, ils se retrouvent à déléguer cette transformation à des cabinets extrêmement coûteux (et pas meilleurs qu’eux), puis à des entreprises privées dont les coûts viendront s’ajouter aux taxations particulièrement handicapantes des entreprises françaises.

Et à la fin, non seulement, on n’a rien simplifié, mais les coûts de fonctionnement et la bureaucratie imposée aux entreprises ont encore augmenté.


https://h16free.com/2024/11/27/79395-et-maintenant-facturons-les-factures

25 novembre 2024

Budget 2025 : on taxe, on ponctionne, on se détend.

H16

- 25/11/2024 - Le mois de Novembre s’écoule gentiment pendant que les discussions sur tous les aspects budgétaires continuent dans des envolées lyriques et de fines remarques de nos excellents députés. Les deux chambres sont en ébullition, et on sent chacun de nos fiers représentants arc-boutés pour sauvegarder le moindre de nos intérêts, tendus dans le but de rendre chaque jour l’État plus efficace, tout en limitant tant que possible la ponction fiscale. Mais si.

Les objectifs sont clairs, les jalons fixés et les trois points suivants sont maintenant acquis : 1 – les retraites sont devenues sacrées, 2 – les impôts peuvent encore augmenter (« Vas-y, Michel, ça passe large ! ») et enfin 3 – la résilience française est telle qu’envisager la moindre coupe dans les dépenses est vu comme une plaisanterie de mauvais goût.

1. On ne touche pas aux retraités.

La Macronie a bien compris que l’intégralité de sa légitimité (de plus en plus évanescente) est tirée d’un nombre pourtant décroissant de retraités encore favorable au statuquo. C’est donc sans surprise que la journée d’esclavage de solidarité a été votée par le Sénat avec d’autant plus de décontraction que les députés et les sénateurs ne sont pas concernés par cette solidarité qui ne s’appliquera pas – Ooouf – à leur indemnité.


On peut se demander ce qui pourrait se passer si, d’aventure, des masses de Français facétieux refusaient de travailler juste ce jour là, voire de poser une journée de RTT ou de vacances, sans même évoquer ceux qui pourraient tomber malencontreusement malade ou ceux qui auraient l’idée intéressante de faire grève. Dans ces cas, quelle richesse pourra-t-on retirer de cette journée ?

En attendant et parallèlement, après d’âpres négociations entre Barnier (Macron en version vieux) et Wauquiez (qui a du mal à représenter autre chose que lui-même, et encore), on a définitivement enterré l’idée d’économie qui aurait consisté à ne pas toucher aux retraites du tout, c’est-à-dire à ne pas les indexer sur l’inflation et permettre ainsi un transfert de richesse un peu moins violent entre la population active et la population retraitée. Au contraire, il a été décidé d’une petite revalorisations par ci, d’une indexation par là, et petit-à-petit, l’effort porté sur les populations actives continue de gonfler en toute désinvolture.

2. On augmente les impôts tous azimuts.

Bon, inutile de lister ici toutes les mesures qui seront mises en place dans les prochains mois pour tabasser avec soin le contribuable à chaque coin de rue, la presse s’en charge au fil des jours. Notons cependant l’ironie mordante du mécanisme de bonus/malus CO2 et au poids sur les véhicules : son renforcement assez violent ayant été rejeté par les députés pour les voitures neuves, ces derniers proposent à présent de l’appliquer l’année prochaine rétroactivement sur les véhicules d’occasion.

Oui oui, sur l’occasion, et oui oui, rétroactivement. Vous avez bien lu.

Celui qui voudra s’infliger une migraine pourra lire l’article 9 de cette nouvelle cathédrale à mazout de législation tordue pour prendre toute la mesure de la psychopathologie qui s’est emparée du législateur lorsqu’il s’est lancé dans la recherche de nouvelles taxes juteuses. Il faut bien comprendre qu’on n’en est encore qu’aux premières étapes d’une loi de finance mal boutiquée dont on se doute déjà qu’elle terminera avec des intromissions douloureuses.


Et alors qu’avec des malus atteignant des sommets, il deviendra rentable pour certains modèles de l’acheter à l’étranger pour rouler en France sans jamais le faire réimmatriculer, la prune étant alors bien moins coûteuse, tout indique que posséder un véhicule, chose déjà périlleuse ces dernières années, va passer dans le camp du luxe pur et simple dans l’Hexagone.

Les provinciaux campagnards devront faire avec les mobylettes, les cars et les TER (quand ils roulent encore) et les autres pourront toujours se rabattre sur les transports en commun citadins, donnant à la France un petit air d’Allemagne de l’Est de 1970 que l’Allemagne elle-même, actuellement en plein effondrement grâce à de vigoureuses politiques écologiques, nous enviera bientôt.

Au passage, on devra d’ailleurs se poser la question de la rentabilité de ces taxes puisqu’à mesure qu’elles augmentent, les ventes dégringolent, ruinant pour l’État tout espoir de collecter suffisamment de taxes, ce qui promet au passage d’intéressants développement pour certaines villes qui envisagent d’interdire les SUV, ces véhicules qui ne seront plus achetés que par les trafiquants de drogue, seuls encore capables dans le pays de se payer ce genre de véhicules.

3. On ne fait surtout aucune coupe !

Quant à l’idée budgétaire véritablement extra-terrestre qui consisterait à couper dans les dépenses accessoires, inutiles ou simplement trop coûteuses, elle ne sera abordée par personne.

Ainsi, la maire de Nantes Johanna Rolland a courageusement refusé le moindre effort budgétaire au niveau des communes, jugeant que c’était à l’État de montrer l’exemple. Or, s’il est vrai que ce dernier a largement dépassé toutes les bornes ces 20 dernières années, la maire de Nantes depuis 2014 n’est pas exactement exempte de défauts en matière de gestion, avec une dette qui augmente assez sensiblement ces 5 dernières années dans une ville à l’insalubrité et l’insécurité galopantes…


D’autres villes ont choisi d’afficher un bon vieux « syndrome du Washington Monument » que j’exposais récemment dans un précédent billet : par exemple, Lille lance une belle campagne d’affichage pour expliquer que les coupes budgétaires sont impossibles essentiellement parce que cela reviendrait à ne plus nourrir les enfants à la cantine, oubliant sans doute de préciser que l’écrasante majorité de son budget ne passe pas dans ces cantines mais dans ses nombreux pousse-papiers et autres tamponneurs de cerfas de l’administration municipale dont le poids, d’années en années, augmente gentiment, ou dans ces programmes bigarrés destinés à des populations spécifiques mais ultraminoritaires (depuis les cyclopathes jusqu’aux migrants en passant par les artistes en mal de destructuration d’intemporel).

Il va de soi que ces arguments en carton actuellement utilisés par les communes pour protéger leurs budgets et ne surtout faire aucune coupe seront tout autant utilisés par les départements, les régions et l’État lui-même pour expliquer pourquoi aucune dépense ne sera réduite voire stoppée.

Non, vraiment, la fête n’est pas finie et de toute façon, les petits-fours ont été commandés et devront bien être consommés, hein, ma brave dame, sinon ce serait gâcher de la bonne nourriture.

Ce pays est foutu.


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