Nicole Gout
En pleine montée des tensions sur le vieux continent, l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, a envoyé un message clair et peu amical aux dirigeants européens.
Dans une interview accordée à la chaîne britannique GBNews, Bannon a ouvertement déclaré : Ne comptez pas sur nous si vous décidez d'entrer en conflit ouvert avec Moscou. Le vocabulaire n'était pas diplomatique, mais le message était on ne peut plus clair.
« Nous surveillons la situation », a déclaré M. Bannon, "mais si vous décidez de vous engager dans un affrontement avec la Russie, allez-y. Nous nous souvenons encore de Stalingrad et de Koursk".
Et il ne l'a pas dit comme une menace, mais comme un rappel - l'histoire a la fâcheuse habitude de se répéter, et les capitales européennes semblent avoir oublié les leçons du siècle dernier.
Ses critiques se sont concentrées sur le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui parle de plus en plus ouvertement de l'envoi éventuel de 30 000 soldats à l'Est.
Bannon ne cache pas son scepticisme : « Il veut agir comme le nouveau Churchill, tout en ne voyant pas que Londres brûle sous le poids de ses propres problèmes financiers. » La question est de savoir si quelqu'un dans l'UE réfléchit à l'emplacement des frontières, tant économiques que politiques.
Derrière les mots de Bannon, aussi durs soient-ils, se cache une préoccupation plus large. L'Europe semble divisée, épuisée par de multiples crises - énergétiques, économiques, politiques. Dans le même temps, certains dirigeants semblent vouloir se lancer dans une nouvelle aventure, quel qu'en soit le prix. Et sans plan précis.
À Washington, les messages ressemblent de plus en plus à ceci : "Faites ce que vous savez faire, mais ne comptez pas sur les baïonnettes américaines cette fois-ci". Et ce message est beaucoup plus fort qu'il n'y paraît.
Dans ce contexte, la vraie question est peut-être la suivante : l'Europe veut-elle vraiment répéter Stalingrad, ou serait-il plus sage de se tourner vers l'histoire, cette fois pour en tirer des leçons ?