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14 avril 2025

H16
14/4/2025

Le dilemme du syndicaliste

Petite fiction pendant les vacances

C’est la pause pascale, rien de tel qu'une petite fiction pour passer le temps avec une tranche de vie ordinaire en République Démocratique Populaire Française.

La France sans le syndicalisme ne serait pas ce paradis de douceur de vivre, aux rivières de miel et de lait pour tous et toutes. Mieux encore, le syndicalisme mène à tout.

C’est le cas, notamment, pour Martin.

Martin est depuis des années responsable syndical, c’est-à-dire qu’il est responsable de l’activité syndicale dans l’entreprise qui le salarie, mais surtout pas coupable. Et il s’y est notamment illustré dans sa lutte contre son rachat par un actionnaire indien, lutte qui lui a permis de lancer en pleine réunion syndicale un tonitruant :

« Et pis quoi encore, bientôt on sera payés comme des Indiens et on mangera avec les mains ?! Déjà qu’on travaille comme des Chinois ! »

La lutte, il sait ce que c’est, Martin. Il en a mené une, longue, épuisante mais juste, contre la suppression de sa place de parking attitrée. Il se souvient du temps passé à imprimer des tracts sur les photocopieurs de l’entreprise, de l’odeur d’ozone qu’ils dégagent passé les 1000 premières copies. Il se souvient aussi de ses échecs, comme celui lors de la demande de suppression des tests d’alcoolémie pour les postes à risque…

La lutte, il la connaît aussi par la pression médiatique, subie lorsque des bus entiers l’ont amené avec ses camarades syndicalistes soutenir des grévistes dans des usines de Picardie et d’Île-de-France, par so-so-solidarité. La lutte, pour lui, c’est aussi l’odeur caractéristique des pneus qui brûlent et des saucisses qui grillent, le goût spécial de la 33 Export éventée. La lutte, il la connaît bien, mais rien ne l’a préparé à la suite.


Malgré tout, malgré la lutte, l’actionnaire indien a décidé de fermer une partie de l’usine où il travaille. Elle perd de l’argent depuis des années et depuis des années, Martin sent venir ce jour ; depuis le rachat, il sait, il sent même que l’actionnaire étranger a déjà fait ses comptes et n’a rien à faire de l’emploi sur place. Salaud d’actionnaire qui cherche la rentabilité au lieu de faire du social ! La fermeture, il n’y a jamais cru… Jusqu’à ce que cela arrive.

Et lorsqu’il apprend cette fermeture, officiellement, il est, bien sûr, désemparé. La lutte serait-elle finale ? Le sentiment perdurera jusqu’à l’appel de son chef de section local.

Tu vas voir, c’est très simple : on va préparer un plan pour le maintien de l’entreprise en activité. Une fois que les médias parleront du plan, tout le monde croira que le site est viable. Et là, c’est magique : soit l’État nous soutient, soit on continue la lutte, le site fait faillite et on monte une SCOP. Facile, non ? T’inquiète pas Martin, on est avec toi !

Et effectivement, tout le syndicat est avec lui. Et ça tombe bien, parce que pour les démonstrations de force, et surtout son utilisation, le syndicat s’y connaît : grève, protestations médiatiques bruyantes, séquestrations de cadres, interdictions d’accès à l’usine, tout y passe. Et pendant qu’une petite partie des salariés est joyeusement mobilisée, l’autre est violemment immobilisée avec le renfort de nombreux camarades.

Comme prévu, les médias s’emparent du sujet, écrivent de courts articles décidés sur le rôle stratégique de cette usine dans une économie, de longs articles larmoyants sur une région déjà dévastée, de moyens articles philosophiques sur une lutte syndicale forcément d’envergure. Rapidement, tous les projecteurs se braquent sur l’usine, ou, plus précisément, sur Martin, qui devient la figure de proue facile à identifier de ce combat des petits contre les grands, des gentils contre les méchants, des ouvriers contre les actionnaires, des Français contre les Indiens. Et mieux encore, Martin parle aux hommes politiques, il s’entretient avec les ministres, bref, il tutoie le pouvoir.

Les élus qui visitent promettent bien sûr leur soutien, annonçant sans risque que des mesures concrètes seront prises, bientôt, après les élections, à la rentrée au plus tard, et des lois seront adoptées. Publiquement, c’est no pasaran et plus jamais ça, mon brave Martin ! En privé, ils lui proposent même de « porter son combat plus haut, là où on a besoin de gens comme lui », c’est-à-dire jusqu’aux racines du mal : l’Europe. Seule condition : Martin ne doit pas en parler avant le bon moment, ce petit point délicat dans le temps où on va le propulser tête de liste aux élections européennes, par exemple.

Martin hésite. Il ne sait pas s’il doit accepter. Certes, il pourra porter plus haut les couleurs et la voix du syndicat, étendre la lutte et montrer la puissance de son discours et de ses engagements aussi haut que possible. Mais cela revient aussi à soutenir des politiciens dont il ne sait pas s’il peut leur faire confiance. Un vrai dilemme que ce choix entre la lutte locale ou le destin national, que dis-je, européen !

Et le destin, chafouin, semble avoir déjà choisi.

Ce jeudi, Martin a été appelé par la chef du Cabinet du Ministre de l’Industrie Solidaire et de la Production Citoyenne. Elle a insisté pour que Martin se rende à une soirée où seront présents de nombreux responsables politiques locaux. Martin ne s’est pas fait prier : il veut pouvoir leur parler, il a besoin de se sentir rassuré par leur soutien.

La soirée lui fera découvrir une autre façon de faire de la politique.

Au Conseil Général, dans une salle de réception, Martin tombe sur de vieux messieurs aux ventres dodus et gonflés par des années de banquets, qui discutent calmement en présence de jolies jeunes filles, apparemment stagiaires en communication et relations publiques. Elles boivent du bon champagne, abondamment servi à un buffet des plus raffinés, et discutent parfois entre elles, parfois avec certains hommes politiques dont elles sont souvent proches. Martin ne peut s’empêcher de remarquer la similitude de cette réception avec celles auxquelles il a participé dans un des châteaux du syndicat


Évidemment, de flûtes en flûtes, la tête légèrement étourdie autant par le bon vin que les charmes nombreux des demoiselles, le sujet de l’usine de Martin, où il a passé l’après-midi à répondre à des interviews pour la presse avec un casque un peu usé qu’on lui a prêté pour l’occasion, a été très peu abordé au cours de la soirée. C’est ballot, mais il faut le comprendre : le sujet est aride, la victoire incertaine, ça passionne difficilement les jeunes filles. Et Martin comprend qu’il doit plutôt tenter de s’habituer à sa nouvelle vie de prochain élu, d’autant qu’à l’évocation de ses chances réelles de devenir un député européen, l’une des stagiaires semble très intéressée (au point qu’elle lui glisse à l’oreille, entre deux petits canapés au saumon, qu’ils peuvent passer la fin de la soirée ensemble).

Martin accepte. La journée a été harassante, avec toutes ces questions, et le lourd casque de chantier. La lutte est fatigante et après tout, un guerrier a droit à son repos. Les vapeurs éthyliques (et un soupçon d’excitation ?) l’empêcheront de noter que le taxi qui l’attend, à la sortie du conseil général au milieu de voitures officielles avec chauffeur, ne se dirige ni chez lui, ni chez elle, mais dans l’un des rares hôtels haut-de-gamme de la ville. Hôtel dans lequel la stagiaire a ses habitudes puisqu’elle en a déjà la clé. Et pour la facture, pas d’inquiétude : le taxi et l’hôtel sont payés d’avance, « pour que tu t’habitues à ton nouveau statut », lui a glissé un conseiller général à la poignée de main à la fois molle et moite.

Le lendemain matin, émergeant avec difficulté d’une soirée et d’une nuit fort peu réparatrice, Martin apprend la nouvelle sur les gros titres des journaux régionaux et nationaux déposés devant sa porte de chambre : les hommes politiques ont retourné leur veste. L’actionnaire va fermer une partie de l’usine contre une promesse d’investissements dans la région dont le premier ministre est originaire.

L’appel à la chef de Cabinet confirmera qu’il est maintenant dans une autre cour : désormais, il faut accepter certaines concessions, et faire marche arrière semble délicat (on s’habitue vite aux avantages acquis, foi de syndicaliste !). La pensée, fugace, des barbecues au pneu dans la cour de l’usine, lui traverse l’esprit, et celle de l’espoir qu’il a suscité chez ses camarades de combat. Mais bon, c’est décidé : il doit aller vers de plus hautes responsabilités. Fini les bricolages locaux !

Déjà, dans sa tête, de belles affiches de campagne colorées remplacent les tracts en noir et blanc.

Toutes similitudes avec des histoires relatées dans la presse seraient purement fortuites.

11 avril 2025

Nicolas, 35 ans, découvre les urgences à la française

H16 & Citronne

-11/4/2025- Nicolas, 35 ans, marié, et père de deux enfants (de 5 et 8 ans), vit un quotidien familial plutôt paisible et des week-ends rythmés par les activités extra-scolaires des deux marmots.

Cette année, alors qu’Emma pratique la danse, pour Léo, la question se pose encore : du haut de ses cinq ans, il est difficile de lui trouver un loisir.

Mais Nicolas y tient : l’activité physique, c’est important ! Après tout, “Manger, Bouger” est LE slogan seriné pendant toute sa jeunesse. Afin d’optimiser sa pratique du mangibougisme, Nicolas a scrupuleusement épluché la brochure “Le guide Manger-Bouger” fournie par le site de Santé Publique. Sur quarante pages de conseils parfois niais, parfois contradictoires, quatre sont consacrées à l’activité physique, et se résument à en recommander 3 heures par semaine.


Qu’à cela ne tienne ! Nicolas passe rapidement en revue les activités disponibles près de chez lui et, après avoir un instant contemplé le babyfoot – ce qui n’est pas très sérieux, Léo arrivant tout juste à atteindre les poignées de la table de jeu – opte finalement pour le football avec d’autres enfants. Sur le papier et dans la tête de Nicolas, c’est à la fois simple et sans risque.

Mais de l’idéal sur papier au papier de verre de la réalité, il n’y a qu’un pas que Léo franchit en trébuchant quelques mois plus tard, lors d’un match agité dans lequel certains des enfants de l’équipe adverse, manifestement possédés par une envie de gagner incontrôlable, n’hésitent pas à utiliser des tacles appuyés.


Gros cris et gros pleurs, Nicolas récupère vite son petit pour l’emmener aux urgences les plus proches, la cheville commençant clairement à enfler.

Après avoir garé sa voiture et pris le petit ticket qui lui permettra de payer son parking, Nicolas se rend à l’accueil des urgences où une dame entre deux âges, l’air morose et le regard las, lui explique qu’il peut se rendre dans le hall d’attente. Le minot a mal et le fait savoir en gémissant régulièrement, mais cela ne semble heureusement inquiéter personne.

Nicolas jette un œil autour de l’intéressante faune rassemblée là et peut se réjouir de voir que toute la diversité et le multiculturalisme à la française y sont bien présents : toutes les couches de la population, les sexes, les ethnies ou presque semblent être entrées en collision dans ce hall d’attente qui ressemble davantage à une gare de triage pleine de vie et de microbes qu’à l’antichambre d’un hôpital aseptisé.

Les choses se présentent moyennement bien : il y a semble-t-il quelques dizaines de personnes avant Léo. En pratique, ce n’est pas évident de savoir qui est là pour un traitement en urgence, tant on en voit peu de souffrants. Beaucoup semblent passer le temps, accompagner un patient aux affections peu visibles, ou occuper la galerie de leurs comportements parfois étranges.

Nicolas s’est assis et a allongé son fils sur la chaise jouxtant la sienne, faisant reposer les jambes de l’enfant sur les siennes. Les premières minutes s’écoulent pendant lesquelles il explique à Léo qu’un médecin ou un infirmier devrait arriver bien vite et s’occuper d’eux, qu’il y aura peut-être une radiographie, et qu’il repartira peut-être avec gros bandage (en espérant in petto que ce ne sera pas un plâtre).

Cependant, ces premières cinq dix trente cinquante minutes passées, personne ne semble arriver. La foule bigarrée n’a pas beaucoup évolué, et le rythme des prises en charge semble extraordinairement lent. Nicolas saurait être patient, mais son fils, qui continue de gémir, commence à prendre une teinte un peu cireuse qui l’inquiète un peu.

Un plaisir n’arrivant jamais seul, une dame clairement en surpoids s’assoit près de lui en lui toussant copieusement dessus. Après un petit coup d’oeil de côté, Nicolas se décale avec son fils afin de s’éloigner de l’éventuelle contagion du virus gras que se trimballe bruyamment cette bonne femme. Celle-ci, ravie de la place supplémentaire ainsi obtenue le gratifie d’un franc sourire affalant toute sa rotondité sur les chaises.

Dépité par cette attitude, Nicolas décide de se dégourdir les jambes dans le hall tout en gardant Léo à portée de vue.

Son petit tour le fait passer devant plusieurs attractions.


Un jeune adulte en survêtement fait profiter tout le monde de la subtile mélopée qui monte des enceintes de son téléphone tout en scrollant répétitivement sur une de ces multiples applis où la musique est toujours trop forte ; une mère tente vainement de calmer les pleurs de son bébé qui semble plus pris d’une crise de colique que d’une véritable urgence ; plusieurs personnes reniflent têtes baissées sur leur téléphone.

En bruit de fond permanent, un homme âgé, accompagné de sa femme et de sa fille aînée, discute rapidement dans une langue étrangère entrecoupée de termes que Nicolas reconnaît être du français. Ce triplet est bientôt rejoint par deux hommes qui semblent être les fils… Voilà toute la smala réunie dans une salle déjà bien trop pleine alors que les patients ne sont pris qu’au compte-goutte.

Une infirmière arrive cependant ; Nicolas, plein d’espoir, voit son tour arriver… pour repartir lorsque celle-ci fait signe à un sexagénaire arrivé là moins de dix minutes avant. Ils se saluent, semblent se connaître, et commencent à partir dans le couloir : manifestement, l’heureux retraité doit avoir un coupe-file relationnel…

Ce qui, au passage, ne plaît pas du tout aux deux fils de l’homme âgé, qui le font bruyamment savoir. Les échanges, vifs et parsemés d’intéressantes interjections colorées, ne sont pas toujours clairs mais il apparaît finalement que le dernier arrivant est un ancien médecin et qu’il connaît un peu tout le monde ici ; son traitement en urgence sera pour lui beaucoup plus rapide.

Tant mieux pour lui, mais pour les deux jeunes, cela ne peut pas se passer ainsi et à mesure que le ton monte, Nicolas retourne vers son fils, gris mais stable : il ne tient pas à se retrouver à proximité si les choses s’enveniment.


Ce qu’elles ne tardent pas à faire : rapidement, l’infirmière déjà présente puis un autre personnel hospitalier sont pris à partie, au point que la sécurité doit intervenir. Finalement, un médecin appelé en renfort déboule pour s’occuper du vieil homme dont le sabir ne permet toujours pas de déterminer ce qui lui arrive exactement. Entraînée par le médecin, la smala et son brouhaha disparaissent par le couloir dans les méandres de l’hôpital.

Nicolas regarde autour de lui, et si quelques personnes sont bien choquées par la scène, la majorité a cependant décidé de poursuivre ses activités de visionnage de vidéo, discussions téléphoniques et envois de messages. Cet affichage d’agressivité est désormais tellement intégré dans les mœurs, banalisé, que personne ne s’en émeut.

Les prises en charges ne s’accélèrent pas ; le temps devient de plus en plus long.

Nicolas, qui avait auparavant envoyé un SMS laconique à sa femme, prend maintenant le temps de l’appeler pour l’informer de la situation. Peu étonnée des péripéties, elle explique avoir déjà lu un article sur une situation similaire il y a quelques mois ; tout ceci n’est pas grave : elle va préparer le dîner mais s’il n’est pas bientôt rentré, elle le gardera au chaud pour Léo et lui.

En l’entendant, Nicolas frémit : c’est vrai que cela fait maintenant plusieurs heures qu’il est là et il redoute d’avoir à patienter encore longtemps. L’agacement, l’inquiétude de se prendre un mauvais coup dans un accès de folie d’un des patients étranges stockés dans ce hall bondé, puis la faim le taraudent. Quant à Léo, il n’a toujours été vu par personne et sa cheville continue d’enfler.

C’en est trop.


Il soulève son fils aussi délicatement que possible et décide de l’emmener à la clinique privée qui se trouve à 20 minutes en voiture. Pris en charge dès son arrivée, le diagnostic tombera 30 minutes plus tard : c’est une grosse foulure, et le plâtre est évité.

Pas de fracture, mais en revanche, une belle facture : lorsqu’il la reçoit un mois plus tard, Nicolas se prend la tête dans les mains. On lui avait pourtant asséné toute sa vie que le monde nous enviait ce système de santé solidaire. Il pense à ses cotisations, à ce service dont on prétend toujours qu’il est “gratuit”, à cette excellence qu’il a dû payer dans le privé. Il repense à sa carte Vitale, à ce hall d’attente et à la qualité alternative des services qu’il a reçus. L’inquiétude le guette quand il se remet en tête cet article qu’il a lu sur le déficit colossal de la santé en 2024. Mais où donc peut-bien aller tout cet argent ?

Décidément, en France, si la santé n’a pas de prix, elle a clairement un coût.


https://h16free.com/2025/04/11/80695-nicolas-35-ans-decouvre-les-urgences-a-la-francaise

9 avril 2025

United Kingdom has fallen

H16

-9/4/2025- Dans un récent tweet, Matt Goodwin, un journaliste et politologue britannique volontiers classé à droite, fait un petit bilan de quelques faits survenus en l’espace de quelques jours au Royaume-Uni et pour lui, pas de doute : la situation est catastrophique.

Il commence ainsi avec un exemple du côté politique : un groupe de députés, dont beaucoup élus dans des quartiers défavorisés en Grande-Bretagne, a décidé de faire pression en faveur d’un aéroport… au Pakistan, pour plaire à leurs électeurs musulmans pakistanais. C’est très bien pour ces derniers, mais c’est un détournement complet de la fonction de représentant du peuple britannique dont le but officiel est de travailler pour le Royaume, et non pour la République pakistanaise. C’est un cas parmi de nombreux, comme ces candidats à des élections locales qui font campagne non pas sur des questions centrales pour la Grande-Bretagne mais sur la Palestine.

Ce faisant, on se dirige lentement mais sûrement vers un modèle de politique communautariste qui ressemble plus au Liban qu’à la Grande-Bretagne. Toute ressemblance à ce qui se passe en France serait bien évidemment fortuite.


Du côté juridique, un récent exemple est celui du "Conseil des peines" ("Sentencing Council") assez déconnecté des réalités, non élu et certainement irresponsable, a refusé la demande de ministres – élus ceux-là – de modifier les lignes directrices qui vont pourtant graver dans le marbre un système juridique à deux vitesses, dans lequel les personnes appartenant à des minorités raciales, sexuelles et de genre devraient être traitées plus favorablement que les autres lors de l’application des peines de prison, violant ainsi le principe de l’égalité de traitement de tous les citoyens de ce pays devant la loi.

Pour le côté judiciaire, la police a récemment décidé d’arrêter deux parents dont le seul "délit" était de se plaindre de leur école locale dans un groupe WhatsApp, les autorités de l’école, véritablement orwelliennes, et la police privilégiant toutes deux la "sécurité émotionnelle" de quelques enseignants fragiles par rapport à la nécessité de défendre la liberté d’expression et la liberté individuelle au Royaume-Uni.

Du côté de l’immigration, on apprend entre-temps que 6000 migrants illégaux sont maintenant arrivés sur les côtes britanniques via des petits bateaux au cours des trois premiers mois de cette année, soit 40% de plus que l’année dernière, avec des traversées quasi quotidiennes dernièrement, ce qui porte le total depuis 2018 à 157 000 migrants illégaux qui coûtent aux contribuables britanniques, pourtant déjà en difficulté, plus de 7 milliards de livres sterling par an.


Il ne s’agit pas seulement de montrer ici la violation des lois britanniques en vigueur, mais aussi de mettre en lumière l’incompétence totale et l’incapacité des politiciens et, ici, de l’État britannique à contrôler ses frontières et assurer la sécurité de ses citoyens. Là encore, toute ressemblance avec ce qui se passe en France est fortuite. De surcroît, le Royaume-Uni n’a même plus la (faible) excuse française des accords de Schengen pour expliquer le constat formulé.

Enfin, dans le domaine économique, on apprend que les politiciens de Westminster sont désormais plus intéressés par l’aide aux ressortissants étrangers et aux migrants illégaux que par l’aide à leur propre peuple, avec le « discours de printemps » du ministre de l’économie britannique confirmant qu’ils sont plus enclins à réduire les aides sociales et le soutien aux retraités, aux travailleurs et aux agriculteurs britanniques, qui sont originaires de ces îles et dont les ancêtres y ont contribué pendant des siècles, qu’à réduire les millions que ces mêmes contribuables britanniques sont aujourd’hui contraints de dépenser quotidiennement pour subventionner les étrangers, les migrants illégaux, les criminels étrangers, le système d’asile défaillant et cette aide étrangère qui continue d’être utilisée dans des fermes de crevettes au Bengladesh, des voitures électriques pour les prisons albanaises, des programmes sur l’égalité des genres au Kenya ou des ateliers de poésie dans les prisons colombiennes.

Ici aussi, toute ressemblance avec ce qu’on a récemment découvert concernant l’Aide française au développement est purement fortuite, c’est de la coïncidence et du padbol industriel sur palettes.


Ces éléments ne sont qu’une simple collection de quelques points saillants dans une actualité en réalité débordante concernant ce pays. C’est justement ce qui est alarmant, et le fait que les points de comparaison sont si nombreux avec la France – et d’autres pays européens, d’ailleurs – ne fait que renforcer l’inquiétude qu’on peut avoir dans la direction prise par les élites au pouvoir, partout en Europe, et qui sont maintenant complètement détachées des contingences populaires.

Les protestations du peuple ne semblent plus ni les concerner, ni même les atteindre : la conjonction de plusieurs virus mentaux (le wokisme, le collectivisme ou l’étatisme, un progressisme absolument délirant et un "humanisme" complètement dévoyé) leur garantit une protection étanche à toute auto-critique. D’autre part, leur caste a déjà pris les mesures de ségrégation sociale et médiatique indispensable à leur équilibre psychologique quotidien.

Il semble évident qu’une partie des dirigeants poursuit simplement sur une lancée impulsée il y a maintenant plusieurs décennies : ils sont incapables de la moindre remise en question, leur inertie intellectuelle ne leur permettant pas de se retourner et s’analyser sans se casser quelque chose.

Il semble aussi évident qu’une autre partie est, elle, parfaitement consciente de la direction prise, et s’y prépare presque avec gourmandise : ces politiciens savent que le Royaume-Uni, comme la France, l’Allemagne et l’Europe en général, courent à la catastrophe avec ces politiques de plus en plus déconnectées de la réalité et véritablement mortifères tant pour l’économie européenne que pour la civilisation qu’elle nourrit.

Mais que ce soit Macron, Merz, Starmer, tous préparent, nourrissent et attendent le chaos dont ils feront leur miel : ils imaginent déjà les foules, apeurées et perdues, qui réclameront un retour de l’ordre, sans regarder la facture, qui sera d’autant plus salée que ces dirigeants savent qu’ils sont détestés par ce peuple qu’ils détestent au moins autant en retour.

Comme la France, il apparaît de plus en plus que le Royaume-Uni est foutu.


https://h16free.com/2025/04/09/80620-united-kingdom-has-fallen

7 avril 2025

Droits de douane : la manœuvre Trump

H16

-7/4/2025- Panique et gesticulations, en Occident et sur les marchés : l’administration Trump vient de frapper un grand coup avec l’imposition de droits de douanes salés !

Et même s’il est bien trop tôt pour déterminer si ces droits de douane seront un avantage ou un inconvénient pour les États-Unis dans les prochaines années, cela n’a cependant pas empêché toute une cohorte d’éminents experts de plateau télé, de commentateurs affûtés des médias de grand chemin et des réseaux sociaux d’expliquer que Trump commet une erreur ou qu’il fait n’importe quoi, que c’est un clown qui ne comprend rien à rien, etc. On dirait que les dix dernières années passées n’ont laissé aucune trace dans leurs esprits.


Il est piquant de constater que ces mêmes experts et commentateurs sont ceux qui ont montré une belle constance à prévoir l’exact contraire de ce qui s’est passé jusqu’à présent, sur tous les sujets et en particulier sur Trump lui-même. Apparemment, pour être invité sur les plateaux, il ne sert à rien d’avoir raison (même un peu). Il faut exclusivement être d’accord avec la pensée officielle, peu importe qu’on se soit trompé avec acharnement depuis des lustres.

Plus piquants encore sont les commentaires des économistes et politiciens, notamment européen et en particulier français, qui osent des explications et des prédictions alors que la situation européenne en général et française en particulier est absolument catastrophique et que ce sont ces mêmes abrutis qui en sont responsables…


Maintenant, il est économiquement clair que les droits de douanes (on peut dire aussi tarifs en français, puisqu’après tout, « tariffs » est l’anglicisation de ce terme dans ce contexte) sont un outil économique puissant qui permet de modifier la façon dont l’impôt est perçu, puisqu’il se situe plus du côté des consommateurs que des producteurs (qu’ils soient entrepreneurs ou salariés). On peut très bien discuter de la pertinence d’en user, mais c’est un débat qu’on n’entend pas dans les médias actuellement, exclusivement polarisés sur l’incompétence ou la folie de Trump, et la méchanceté de ces vilains « tarifs ».

Et quelle méchanceté !

Concrètement, les premières victimes de ces changements devraient être les grandes entreprises de l’économie numérique (GAFAM) – et par voie de conséquence, la Californie et sa Silicon Valley – ainsi que les pays qui exportent vers les États-Unis comme… l’Allemagne. Décidément, ça se présente de moins en moins bien pour les Teutons. A contrario, on peut raisonnablement imaginer que ces droits de douanes devraient être favorables aux petites et moyennes sociétés industrielles américaines installées aux États-Unis. Pour les industriels étrangers déjà installés sur place (comme les français Air Liquide ou Schneider par exemple), ils n’auront pas à souffrir de ces changements puisqu’ils produisent sur place.

À ce titre, les gesticulations de Macron (qui réclame que les industriels français cessent leurs investissements aux États-Unis) sont déjà prises avec l’effarement et le mépris qu’il se doit par les principaux concernés qui, eux, comprennent ce qui se passe au contraire du locataire de l’Élysée, de plus en plus à côté de ses pompes.


D’autre part, le premier objectif visible et évident de cet outil, à savoir obtenir une position forte de négociation sur le plan géopolitique, semble déjà largement acquis : tous les pays touchés s’agitent pour trouver une parade, riposter ou négocier. Trump a plus obtenu d’attention et de mobilisation économique de tous ses partenaires ou compétiteurs économiques en deux jours que Biden en quatre ans.

Ainsi, on peut s’attendre à de nombreuses négociations dans les prochains mois : les États-Unis vont pouvoir obtenir des concessions commerciales, industrielles, politiques ou même de sécurité en jouant sur ces droits. L’Europe actuelle, qui se présente faible et désunie, va donc encore une fois s’aplatir complètement devant Washington ; à la différence de Biden cependant, elle le fera en se roulant par terre de colère. Le résultat sera le même, et pourrait même imposer une fin bien plus rapide au conflit russo-ukrainien, par ricochet économique.

Mais ici, le point important est plutôt du côté de l’Asie : ces « tarifs » vont possiblement forcer la Chine à revoir l’appréciation de sa propre monnaie. L’avenir dira dans quelle proportion, mais cela devrait provoquer des changements bilatéraux profonds entre ces deux puissances.

En outre, ces tarifs, en provoquant une turbulence sur les marchés internationaux et donc des risques, entraînent un recentrage des capitaux vers les obligations (« risk off ») et notamment américaines. Or, ceci est primordial pour l’administration Trump : ce faisant, les taux d’intérêts sur les obligations à 10 et 30 ans américaines baissent, le coût de la dette américaine diminue en conséquence, ce qui redonne quelques marges de manœuvres au budget américain qui en a bien besoin.


En effet, 9200 milliards de dollars doivent être refinancés en 2025. Sur les obligations à 10 ans, chaque baisse de 1 point de base (0.01%) des taux permet d’économiser environ 1 milliard de dollars par an ; des taux qui baissent de 0.37% comme dernièrement, cela signifie 37 milliards d’économie par an. On peut vraisemblablement parier que la baisse continuera, améliorant encore cet aspect.


Au passage, cette politique en partie défavorable à la bourse n’impacte pas tous les Américains de la même façon : on rappellera que les 10% les plus riches détiennent environ 89% des actions. En somme, ceci tend à privilégier plutôt les travailleurs et les classes modestes que les retraités et les riches, au contraire de ce qui se pratique en Europe… Trump aurait-il vu quelque chose que nos élites font mine de ne pas voir ?

Les efforts de DOGE – qui nettoie les dépenses indues et les fraudes manifestes – s’ajoutent à cette réduction des coûts gouvernementaux (dont, au passage, on n’entend absolument pas parler de la part du gouvernement français, alors qu’il ne peut s’empêcher pourtant de donner des leçons de gestion à la terre entière).

Bien évidemment, ces droits de douanes se traduiront mécaniquement par un renchérissement de certains produits pour les consommateurs américains (pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi, on proposera de relire Bastiat, par exemple), et ceci devrait durer au moins le temps que les industries américaines s’adaptent ; c’est probablement en tenant compte de ce contexte que circulent des rumeurs insistantes sur une suppression de l’impôt sur le revenu pour les contribuables gagnant moins de 150.000 dollars à l’année – cette suppression serait compensée par ces droits de douane ou à peu près, selon différentes estimations.

À ceci s’ajoute la baisse des prix du pétrole de 13% depuis début avril et de 25% depuis janvier. Là encore, ceci devrait ménager des marges de manœuvres pour l’administration américaine, ainsi que diminuer les coûts énergétiques (et, logiquement, tous les coûts induits dans les produits de consommation courante) pour les consommateurs mondiaux, américains compris.


Bien évidemment, la question n’est pas de savoir si, dans l’absolu, les droits de douane sont une bonne ou une mauvaise chose : toutes choses égales par ailleurs, ils signifient systématiquement un renchérissement des biens importés et une perte de pouvoir d’achat pour le consommateur sur les produits concernés. Cependant, toutes les choses ne sont pas égales par ailleurs : les effets de bords (diplomatiques, industriels, politiques) de ces « tarifs » ne sont absolument pas négligeables.

Trump fait ici un pari, qu’il pourrait aussi bien perdre que gagner. C’est certainement un pari audacieux, avec de gros risques mais aussi des gains potentiels importants. Cependant, ce n’est pas non plus le premier pari qu’il fait, et notre bonhomme a déjà surpris de nombreuses personnes de nombreuses fois.

Que beaucoup de politiciens continuent à ne voir en Trump qu’un saltimbanque imprévisible est finalement très inquiétant pour les peuples qui se sont placés sous leur responsabilité : dans les frictions géopolitiques et économiques mondiales qui s’annoncent, les erreurs d’analyse et de posture politiciennes seront très coûteuses, et ces politiciens semblent fort mal outillés pour les affronter.

Décidément, l’Europe semble bien mal placée.


https://h16free.com/2025/04/07/80650-droits-de-douane-la-manoeuvre-trump

2 avril 2025

L’Allemagne de pire en pire

H16

-2/4/2025- On peut tortiller les choses de mille et une façon mais à la fin, la réalité reste là, impérieuse aux gesticulations et l’évidence s’impose : l’Union Européenne, c’est d’abord et avant tout l’Allemagne.

Ce n’est pas trop étonnant : la plus grosse économie européenne dicte en effet la plupart des politiques de l’Union. Cela lui a relativement bien servi, surtout lorsque la rigueur allemande a contrebalancé les prurits dépensiers de la France, par exemple, mais ce n’est plus le cas depuis quelques années…

Dès lors, ce qui se passe outre-Rhin mérite qu’on s’y attarde un peu, d’autant plus que le gouvernement allemand voit arriver Friedrich Merz comme remplaçant de l’actuel chancelier Scholz. On pourrait croire que passer de l’ancienne coalition des Sociaux-Démocrates (franchement à gauche) à celle des Chrétiens-Démocrates (traditionnellement de droite-centriste) pourrait se traduire par une amélioration du réalisme allemand.

Tout indique qu’il n’en sera rien.

Pour rappel, ces Chrétiens-Démocrates ont été placés en tête des résultats des dernières élections avec 28 % des votes, alors que l’AFD a fait 20 %, le SPD 16% et les Écolos 11%. Les Libéraux du FDP n’ont pas réussi à franchir la barre des 5 % et ne sont donc plus dans l’Assemblée allemande, marquant leur dégringolade alors qu’ils obtenaient autour de 10 à 11 % aux deux élections précédentes.


Bref, on assiste à une coalition classique CDU/CSU et SPD, remplaçant la coalition précédente, composée du SPD (socialistes), des Vert et des Libéraux. Il est piquant de constater que ces élections de février ont été déclenchées car les Libéraux ont été chassés du gouvernement Scholz à cause de leur opposition sur des questions budgétaires, réclamant notamment plus de rigueur dont les Socialistes ne voulaient pas entendre parler.

L’élimination des Libéraux du tableau final laisse donc libre cours au nouveau gouvernement dont Merz devrait prendre les commandes, et qui ne sera logiquement pas plus rigoureux que le précédent : il lance un bon gros endettement pour financer sa défense avec une CDU résolument plus atlantiste et bien plus pro-Ukraine que ne l’était le SPD, à la base un parti de syndicats industriels qui avait historiquement une approche beaucoup plus pro-business.

Mieux encore, les nouveaux députés ont fait sauter le frein à l’endettement qui avait pourtant été inscrit dans la constitution allemande : alors qu’il faut les deux tiers des voix du Parlement pour modifier la constitution, l’obtention de cette modification constitutionnelle n’était possible que si Merz et ses alliés obtenaient le soutien des Écolos. Qui l’ont fourni en contrepartie que soit inscrite la neutralité carbone dans la constitution.

Oui, vous avez bien lu : l’Allemagne rigoureuse a donc choisi de remplacer l’interdiction d’endettement, mesure ô combien nécessaire pour éviter les dérapages qu’on constate maintenant en France et qui poussent notre pays à la faillite, par un principe aussi grotesque qu’inaccessible, qui garantit a contrario que l’économie allemande va se mettre un boulet monumental à la patte.

Non seulement la rigueur budgétaire qui permettait à l’Allemagne de présenter une bonne image de son budget et de ses finances disparaît, mais en plus l’hystérie écologiste devient constitutionnelle. Les garde-fous avec lesquels le précédent gouvernement devait composer ont tous disparu, l’ancienne coalition conserve un pouvoir considérable, les modérateurs (représentés par les Libéraux) n’ont plus aucune voix et les discours de Merz et sa coalition sont beaucoup plus interventionnistes et martiaux que ceux de Scholz.

Pour l’Allemagne, mais aussi pour l’Europe, le bilan est véritablement consternant et la fuite en avant vient de passer le turbo.


En outre, la situation allemande n’est pas sans pointer le défi démographique qui secoue d’ailleurs toute l’Europe à divers degrés : les votants CDU et SPD représentent essentiellement les classes les plus nombreuses et aussi les plus âgées de la population. Inversement, les classes les plus jeunes ont voté ou bien pour l’AFD (surtout pour les hommes), ou bien pour Die Linke – l’extrême-gauche (pour les femmes), deux partis qui sont volontiers classés plutôt « pro-Russes » et qui représentent tous deux un changement économique radical.

La population allemande s’enfonce dans un véritable malaise avec d’un côté une population vieillissante qui semble vouloir brader son économie, et une jeunesse et des actifs, peu ou pas du tout concernés par l’Ukraine et qui appellent des changements économiques de leurs voeux mais ne sont pas entendus, au point que la politique qui sera mise en place leur sera directement antagoniste.

Ce problème allemand n’est pas sans rappeler le problème français, assez similaire avec une classe moyenne pas ou peu représentée dans l’hémicycle et des décisions gouvernementales très favorables aux retraités et aux fonctionnaires. Au final, au niveau européen, les deux plus grosses économies (allemande et française) sont maintenant au point mort ou pas loin, et ne semblent pas prendre conscience de leur état.

Ce dernier point est d’ailleurs confirmé par le dernier rapport de l’ONU sur le développement économique, qui montre bien le décrochage de plus en plus inquiétant de l’Europe :


Partout dans le monde, les investissements étrangers directs croissent… sauf en Europe où on observe même un retrait des investissements en 2022 et en 2023, avec l’Allemagne et la France qui subissent les baisses les plus marquées, les Britanniques limitant leur ralentissement.

Ces investissements représentent normalement des emplois et des développements futurs, qui ne sont donc pas lancés ou réalisés. Et même si l’on évoque maintenant des investissements et des efforts dans le domaine de la Défense, on peut sérieusement douter que des investisseurs étrangers décident d’investir dans ce domaine-là, l’étranger souhaitant rarement voir se développer ou s’améliorer la défense européenne… Là encore, le contraste avec les investissements en Amérique du Nord ne laisse aucun doute sur la mauvaise direction prise par le Vieux Continent.

La situation n’est pas bonne, et tout indique qu’elle ne va pas s’améliorer : non seulement, la France ne peut espérer aucune aide de l’Allemagne (les gouvernements qui se sont succédé outre-Rhin ces dernières années roulent manifestement bien plus pour Washington que pour l’Europe), mais cependant, avec l’arrivée de Merz, on doit prendre conscience que l’Allemagne ne roule même plus pour elle-même.

L’Allemagne semble avoir choisi le suicide, et pourrait bien entraîner la France puis toute l’Europe avec elle.


29 mars 2025

Nicolas, 35 ans, ne touchera jamais sa retraite

H16 / Citronne

-28/3/2025- Avec le mois qui se termine, Nicolas, 35 ans, marié avec deux enfants de 5 et 8 ans, examine sa feuille de paie. Les petites lignes se multiplient mais un montant le rassure : celui que lui et son patron ont cotisé pour sa retraite.

Nicolas imagine son avenir : il se voit couler bien tranquillement des jours heureux, dans une petite maison à la campagne ou pourquoi pas au bord de la mer. Fier d’avoir obtenu son diplôme d’ingénieur à 23 ans, en suivant la ligne toute tracée des “études supérieures” comme tous ses professeurs le lui avaient conseillé à l’école, il savait que s’il commençait à travailler une fois le diplôme obtenu, il pourrait s’en sortir pour partir vers 63 ans, comme ses parents avant lui, aujourd’hui heureux retraités de l’époque bénie des trente glorieuses.

Avec son salaire médian, Nicolas est ainsi prélevé de 290€ pendant que son patron verse quant à lui 430€. Avec 720€ tous les mois, Nicolas, qui doit encore travailler une trentaine d’années, se demande combien il va toucher.

Dans l’esprit simple de Nicolas, le calcul est simple : puisqu’on lui prélève autant tous les mois, il s’attend à retrouver ses 43 annuités soit, pour 43 années de 12 mois à 720€, 371 520 euros. Si la somme le laisse un peu songeur, c’est parce qu’elle paraît un peu courte.

Décidé à tirer toute la question au clair, Nicolas se lance fougueusement sur les intertubes.

Après quelques minutes de recherche, il comprend rapidement son erreur : c’est évident (et rassurant), il lui faut bien sûr tenir compte d’un rendement de toutes ces cotisations placées, pardi !

Pour Nicolas, qui a toujours bien écouté les informations pertinentes et suivi tous les conseils précieux que lui prodiguent les médias et son gouvernement, il ne fait pas le moindre doute que les retraites sont gérées au millimètre près par nos administrations au taquet et nos politiciens prévoyants.

Nicolas fait donc un calcul rapide, ou plutôt, utilise l’un de ces nombreux outils de simulations sur internet : avec une durée de cotisation de 43 ans, un versement mensuel de l’ordre de 720€ (c’est marqué sur sa feuille de paie), Nicolas opte pour un rendement de 4%. Ce chiffre n’est pas complètement hasardeux : il a utilisé les calculs du brillantissime économiste socialiste Thomas Piketty dans son “Capital au XXIe siècle” lorsqu’il explique dans un calcul qui n’a pas été remis en question depuis que le rendement pur du capital a, entre le XVIIIème et le XXIème siècle, « oscillé autour d’une valeur centrale de l’ordre de 4 à 5 % par an ».

Et ceci donne un capital de sortie de l’ordre de 950.000 euros : voilà qui est nettement plus confortable, et, cerise sur le gâteau, 4% d’intérêts sur cette somme donnent, tous les ans, un revenu qui remplace largement son salaire actuel. Vivement la retraite !


Malheureusement, la discussion enjouée qu’il aura à ce sujet avec sa femme quelques minutes plus tard tournera au vinaigre : la voilà qui lui soutient mordicus que ses précieuses cotisations ne sont pas du tout versées sur un solide petit compte épargne-retraite que l’État gèrerait bien comme il faut. Pis encore, elle lui explique que contre toute attente, il ne pourra certainement pas prendre sa retraite aussi tôt qu’il le souhaiterait ! En effet, l’époque bénie dont ont joui leurs parents respectif, eux qui ont pu prendre leur retraite à 61 ans, ni trop vieux, ni trop jeune, était possible est bel et bien terminée.

Nicolas retourne donc sur internet et tente d’y voir plus clair. Les clics s’enchaînent et la figure soucieuse du trentenaire fait place à une mine carrément déconfite : sapristi, sa femme a raison !


Non seulement, Nicolas ne cotise pas du tout pour sa retraite, mais en plus absolument rien n’indique qu’il aura le droit à quelque chose lorsque son heure sera venue. Oh, il y a bien sûr tout un paquet de « partenaires sociaux » prêts à jurer-cracher que dans 30 ans, l’État fera le nécessaire : c’est d’autant plus facile pour ces partenaires que, vu leur âge déjà bien avancés, ils seront tous largement enterrés dans ce laps de temps.

Réalisant que ces promesses n’engagent que ceux qui y croient, et qu’il y croit de moins en moins, Nicolas commence à paniquer.

Nerveux, il se lance dans un premier calcul pour vérifier son âge de départ à la retraite. En ayant commencé à travailler à 23 ans, il fait un premier décompte. Il aurait cotisé 48 trimestres. Bien, après un rapide coup d’œil sur le site officiel de la retraite, il constate qu’au vu de son année de naissance, il est nécessaire de cotiser 172 trimestres. Le calcul est rapide, et il n’est pas bon, Nicolas ! 172 – 48 = 124 trimestres, soit l’équivalent de 31 ans et un départ en retraite à 66 ans. Ceci, en admettant de continuer à travailler de manière continue et sans interruption.

Les promesses sont dures et Nicolas y croit de moins en moins.

Lisant rapidement les explications souvent confuses fournies par différents sites, il comprend néanmoins que les sommes considérables qui lui sont prélevées ne sont absolument pas abondées pour lui-même, mais aussitôt claquées pour éponger les retraites actuelles et que même ainsi, ça ne permet pas de couvrir tous les besoins, d’autant plus que Nicolas apprend, au détour d’un clic hasardeux, que les pensionnés actuels touchent beaucoup plus que ce qu’ils ont cotisé.


Pire : en parcourant d’autres sites qui détaillent différentes simulations, il lui apparaît clair que sa future retraite ne sera qu’une portion de plus en plus congrue (en pratique, à peu près la moitié) de son salaire actuel, et ce dans le meilleur des cas où il y a encore un système en place. L’hypothèse qu’il doive se passer complètement de toute retraite n’est même plus à écarter vu la gestion sous-optimale du bazar.

Pour Nicolas, c’est la douche froide : s’il ne compte que sur la pension officielle, il va au devant d’une jolie déconfiture.


Il va lui falloir trouver un moyen de compenser ce que l’État semble maintenant incapable de faire, c’est-à-dire s’occuper lui-même de sa propre retraite.

Autrement dit, en plus des 720€ qui sont prélevés et qui ne lui donneront le droit à rien de vraiment tangible ou d’assuré dans 30 ans, le trentenaire va devoir consacrer une partie de son épargne pour constituer sa retraite.

Nicolas sait qu’il peut mettre environ 400 euros par mois à cette fin en espérant qu’aucun accident majeur ne survienne. En retournant sur le simulateur, Nicolas se rend compte qu’il devrait parvenir, au bout de 30 ans et en tablant hardiment sur un rendement moyen de 7% (pas trop farfelu, le rendement moyen du CAC40, dividendes réinvestis, sur les dernières décennies tournant entre 8,8% et 9,9% selon le calcul) à rassembler un capital de 450.000 euros qui lui permettront tout juste d’assurer un niveau de revenu moyen.

Bien évidemment, s’il avait constitué son épargne intégralement pour lui-même, Nicolas s’en serait nettement mieux sorti et beaucoup plus sereinement.

En tripotant le simulateur, Nicolas se rend d’ailleurs compte que même pour un ouvrier qui resterait toute sa vie au SMIC, la capitalisation serait largement préférable à l’actuelle répartition : en tablant sur les 159 euros que représentent les charges réelles de retraites ponctionnées sur le salaire brut employeur de 1881 €, le modeste épargnant disposera, toujours en considérant le rendement moyen de 7% évoqué précédemment, d’un capital de 472.000 euros à la fin des 43 annuités. Autrement dit, l’ouvrier hypothétique de Nicolas aurait une meilleure retraite et pourrait même léguer son capital à ses enfants à son décès, ce que bien évidemment la répartition ne permet pas du tout.

Ce dimanche, un peu trop rempli en émotions financières, a épuisé Nicolas qui va devoir vraiment changer sa façon d’épargner. Il a compris que sa retraite de base, il peut faire une croix dessus…


https://h16free.com/2025/03/28/80531-nicolas-35-ans-ne-touchera-jamais-sa-retraite

26 mars 2025

Un système de santé plein de (mauvaises) surprises

H16

-26/3/2025- Tout en se gardant bien de le recopier, le monde entier nous envie notre système de sécurité sociale français. Mais si. C’est en tout cas ce qui nous est dit et seriné depuis des années. La réalité est cependant plus contrastée et ces colonnes se font parfois l’écho de ces petites bizarreries qui font tout le charme de ce système collectiviste qui ne s’écroule pas du tout sous son propre poids.

Prenons par exemple ces intéressants cas de personnes handicapées de façon définitive dont on demande pourtant, régulièrement, de passer des visites de contrôle pour s’assurer que leur condition n’a pas évolué. Certes, tant les miracles que les abus existent : rien de tel qu’une petite vérification de temps en temps pour garantir qu’un membre qui n’a jamais poussé n’est pas subitement apparu – et, symétriquement, que ce qui était déclaré comme une maladie de longue durée ne le soit plus après un passage à Lourdes.


Cependant, nous sommes en France et ces administrations, pointilleuses avec leurs assujettis, n’ont plus depuis longtemps le caractère irréprochable que nos aïeuls pouvaient leur trouver dans un élan de naïveté ou d’optimisme qui a depuis longtemps disparu avec nos générations sottement matérialistes.

Il suffit qu’un dossier « s’égare » – locution pratique pour mal camoufler qu’un incompétent n’aura pas fait son travail – ou, plus rare mais plus symptomatique, qu’une cyberattaque survienne pour transformer ce qui est déjà une péniblerie passablement superfétatoire en parcours du combattant administratif. C’est le cas récent qui touche Léa Ligny, confrontée à un déménagement au moment où son département de départ, la Seine-Maritime, a subi une attaque informatique : dossier perdu, et voilà notre assurée dans un pétrin d’autant plus compact qu’il n’a en réalité aucune raison d’exister.

La jeune femme est en effet amputée de la jambe droite – qui ne risque pas de repousser spontanément – et d’une condition cardiaque de naissance, là aussi sans rémission possible. Dès lors, dossier ou pas, il ne devrait pas y avoir le moindre problème.


Nous sommes en France et tout ne se termine pas toujours par des chansons, au contraire : alors qu’en Seine-Maritime, elle était considérée handicapée à 100%, son passage dans l’Eure la fait passer à handicapée entre 50 et 80%, ce qui lui impose de trouver un travail et permet à l’organisme de s’affranchir de tout versement d’aides auxquelles l’assurée avait pourtant droit jusqu’à présent.

Emballement bureaucratique, incompétence, foutage de gueule, volonté de faire des économies mesquines ou mélange de ces différentes options, tout est possible et confirmé par la tendance générale que l’actualité livre parfois, dans un soubresaut de lucidité : on apprend ainsi que le Ministère de la Santé, cherchant à faire des économies, entend dorénavant restreindre la délivrance de pansements.

La collision de cette information avec les cas illustrés précédemment impose de se demander quelle serait l’économie réalisée si l’on s’affranchissait par exemple de demander des visites médicales de contrôles pour les handicapés « définitifs » comme les exemples précédents. Cette volonté affichée d’économie, qui serait louable dans un gouvernement bien organisé, prend avec ce gouvernement de solides branquignoles les atours d’une diversion pour camoufler des problèmes d’approvisionnements divers, dont les pansements seraient les derniers avatars (après certains médicaments).

Certains manuels de survie vont devoir être quelque peu remaniés si, d’aventure, les sparadraps et la gaze devaient devenir rares dans l’Hexagone. Voilà qui présage d’une préparation particulièrement tendue à la prochaine catastrophe nationale.


Décidément, ce système que le monde entier nous aurait envié, un jour, ne semble plus que l’ombre de lui-même : se dégradant de plus en plus vite, il ne remplit même plus le minimum qu’on serait en droit d’attendre d’un pays jadis riche, en atteste le temps de passage aux urgences qui continue de grimper ; maintenant, il faut trois heures en moyenne pour être pris en charge.

Les causes profondes sont connues, mais ne vous inquiétez pas : elles ne seront pas gérées.

Ce système met des barrières et des contrôles sur des choses qui ne devraient pas en nécessiter, n’en met pas là où on sait pourtant pertinemment qu’ils sont nécessaires. On se retrouve ainsi avec des millions « d’assurés sociaux » en trop, qui correspondent à des gens décédés depuis longtemps, ou des personnes qui n’ont en réalité aucun droit mais qui bénéficient des largesses de la République et des trous, béants, des systèmes de contrôles et d’un laxisme maintenant institutionnalisé.

Parallèlement, on continue d’enfouir les honnêtes cotisants, les citoyens lambdas, sous des procédures et des cerfas, des demandes de paperasserie et de démarches aussi complexes que confuses, et on ne fait même pas le ménage nécessaire dans les données et les dossiers qui le méritent. Cette marée de formulaires et de procédures se retrouve à tous les étages des systèmes sociaux, dans toutes les strates des services publics, rendant impossible toute responsabilisation et irréaliste toute démarche individuelle des personnels concernés qui, incapables de couper dans l’obésité administrative, finissent par laisser les services publics se dégrader (transformant par exemple les urgences en véritables hospices improvisés).

Obèse et centralisé, le monstre froid n’a plus qu’un rapport lointain avec sa mission initiale, à savoir fournir une couverture assurantielle et des services de soins pour les cotisants. Les avanies qu’il fait subir aux handicapés lourds sont une parfaite illustration de ce système devenu complètement fou au sens premier, c’est-à-dire échappant à la raison : il n’existe plus que pour lui-même, broyant ceux qui s’y opposent et méprisant ceux qui doivent le subir.


https://h16free.com/2025/03/26/80541-un-systeme-de-sante-plein-de-mauvaises-surprises

24 mars 2025

Les gros sous de la guerre

H16

- 24/3/2025 - La révélation fut quelque peu soudaine mais elle a fulguré tout le gouvernement français et une partie des élites européennes d’un coup brusque : pour faire des munitions, pour faire des canons et des avions, pour entraîner des hommes et les préparer à la guerre, il semble maintenant indéniable qu’il faille un sacré paquet de pognon.

La stupeur passée, reconnaissons à nos dirigeants une certaine alacrité dans leur réponse, quasi réflexive, à ce qu’il convient alors de faire : de fortes sommes d’argent public doivent donc être mobilisées, rapidement, afin de lancer au plus vite cette production indispensable d’armes, de munitions et de formations pour les armées d’Europe, ♩ avant bien sûr ♪ d’en faire une grande ♫ et belle Armée Européenne ♬. Envoyez la fanfare, il faut que ça vibre !


Dès lors, dans l’appareil de l’Union européenne, puisqu’il faut trouver ces masses monétaires impressionnantes, on s’agite. On ne sait pas trop bien comment on va faire, mais la volonté est là, ou presque. Certains semblent absolument déterminés, d’autres y réfléchissent fermement pendant que d’autres, calmement, regardent les choses se coaguler doucement. En fait de belle unanimité, on voit déjà des fissures et des hésitations.

Bref, les tentatives de bricolages se multiplient et ressemblent de plus en plus à des contorsions grotesques et on nous vend (de façon assez pénible) l’idée que les États membres européens seraient capables de s’entendre sur une nouvelle fournée de prêts pour des montants proprement pharaoniques. Ainsi, on évoque sans broncher un montant total estimé à 650 milliards d’euros (soit plusieurs fois le budget annuel de l’Union, exclusivement orientés vers la défense), tout en autorisant en surcroît 150 milliards d’euros de prêts aux États membres avec une commode autorisation de dépasser la règle des « 3% de PIB de déficits » pendant 4 ans.

En pratique, cette entente ressemble une nouvelle fois à un joli conte médiatique : si, sans surprise, la frétillante France d’Emmanuel Macron est toujours partante pour claquer avec emphase l’argent du contribuable européen sans regarder à deux fois à la dépense en mode YOLO, il en va en revanche très différemment de pays comme les Pays-Bas qui y sont complètement opposés.

En outre, on se doute que l’Allemagne ne sera probablement pas plus favorable : l’idée même d’euro-obligations vient directement heurter les traités et les méthodes allemandes de gestion auxquels les Allemands ont clairement fait savoir qu’ils sont restés très attachés. En outre, les Teutons n’ont pas du tout envie de créer des déficits supplémentaires et ce d’autant plus qu’ils ont saccagé leur outil industriel et commencent à en prendre conscience.


Surtout et de façon si visible que c’en est vexant, l’Allemagne n’a pas du tout envie de « miser européen » car cela reviendrait essentiellement à… miser français (notamment) alors qu’elle a clairement confirmé acheter américain.

Autrement dit, cette histoire continue de n’être qu’un effet d’annonce, de l’agitation médiatique essentiellement propulsée par une von der Leyen qui a besoin d’exister alors que l’Amérique de Trump lui a clairement fait comprendre qu’elle était quantité négligeable, et par un Macron dont la légitimité chez lui est si mince qu’il n’a aucune autre voie politique à sa disposition que de faire le kéké dans des sommets pompeux où l’inutile s’y dispute au grandiloquent.

Ce qui est vrai au niveau européen l’est aussi au niveau français, avec des mécanismes parfaitement transposables.

Pour continuer à jouer aux musclés dans la cour des grands, il faut consacrer pas mal d’argent gratuit des autres et pour y parvenir, le gouvernement français émet donc l’idée d’un super produit de placement croustillant pour rediriger l’épargne des Français vers la défense. Une idée aurait pu être de favoriser l’actionnariat dans les sociétés spécialisées, comme Dassault, Nexter, Safran, Thales, mais cette idée est bien trop pragmatique est pas assez compatible avec Bercy pour être seulement émise.

Dès lors, le clown communiste qui officie actuellement au poste de Ministre de l’Économie tente de mettre sur pied un produit de placement particulièrement flou : pour financer les dépenses militaires françaises, le gouvernement propose un placement sans rendement minimum, sans capital garanti et qui sera bloqué sur cinq ans.

Si un tel montage financier était présenté par une société privée, l’Autorité des Marchés Financiers la requalifierait assez rapidement en arnaque risquée.

Bien sûr, ce sera un produit sans aucune obligation.


Ici, on comprend bien que le produit dont il est question semble surtout d’appeau à pigeon dont le montant collecté pourrait surtout servir à colmater habilement un budget gouvernemental passablement troué et ce, alors que tous les indicateurs économiques du pays sont en train de tourner au rouge. En somme, l’opération n’a qu’un rapport ténu avec les vilainrusses et beaucoup plus avec le méchanvirus pour lequel il fut dépensé quoi qu’il en coûte.

À présent, on n’a plus rien dans les caisses et la capacité d’emprunt et de roulement de la dette française est largement amoindrie pour ne pas dire « a complètement disparu ». Le fait que les agences de notations hésitent à dégrader la note de la dette souveraine française indique, plus qu’une stabilité de l’économie du pays, le risque évident et bien ressenti par ces agences qu’elles déclencheraient une panique en le faisant. Elles avaient été moins prudes il y a quelques années, car il était encore possible, à l’époque, d’encaisser la mauvaise nouvelle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.


En pratique, elles envoient un signal clair : la France est au maximum de ce qu’elle peut faire avant d’avoir une dette réellement considérée comme non viable.

Ce n’est pas surprenant : le pays est devant une impasse de taille, et plusieurs contraintes s’affrontent violemment.

D’une part, il y a bien sûr le besoin impérieux de relancer l’industrie sur le territoire (et notamment celle de la défense, pas spécifiquement pour la menace russe, très fantasmée et assez irréaliste, mais plus généralement parce qu’on a trop longtemps raboté les budgets et repoussé les décisions et les mises à niveau de la défense française qui ne ressemble plus à rien à présent). D’autre part, on doit trouver des fonds rapidement pour camoufler la situation financière française catastrophique.

Enfin, il reste le choix politique de ne surtout pas toucher au plus gros poste de l’État, i.e. les retraites, seul montant dont un ajustement permettrait de dégager immédiatement des marges de manœuvres suffisantes, et ce d’autant plus qu’aucune économie n’est envisagée dans aucun des ministères, des agences et autres hautotorités pourtant pléthoriques et dispendieuses de l’État : l’électorat de Macron ne le supporterait pas et, avec lui, tout l’appareil politico-médiatique.

Malgré les beaux discours, malgré la crânerie effrontée des membres du gouvernement nous assurant qu’ils maîtrisent et planifient tout, il est évident que ces différentes contraintes ne peuvent coexister toutes en même temps.

Eh oui : la réalité est ce crépi rugueux sur lequel vient immanquablement se frotter avec force les fesses des idiots qui font n’importe quoi. Or, il ne fait guère de doute que celles du gouvernement sont maintenant entrées en contact avec ce crépi depuis plusieurs mois et les agitations de poulets sans têtes que nous observons dans les médias ne masquent absolument pas le problème : la France est au bord du dépôt de bilan.

Les bricolages se multiplient, les gesticulations gouvernementales aussi, mais rien n’y fera : ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/03/24/80530-les-gros-sous-de-la-guerre

17 mars 2025

La France s’appauvrit de plus en plus vite

H16

- 17/3/2025 - En France, les plateaux télés sont toujours aussi rutilants, les invités semblent toujours aussi frais et pimpants mais ceux qui regardent au-delà du Périphérique parisien, et même dans un nombre croissant de quartiers de la capitale ne sont plus dupes : les Français s’appauvrissent visiblement, la France sombre petit à petit dans le tiers-monde.


Ici, on pourrait évoquer rapidement l’augmentation persistante du chômage, suffisamment discrète pour éviter toute évocation sur ces fameux plateaux télé mais qui corrobore, assez logiquement, l’augmentation notoire des faillites d’entreprise dans l’Hexagone, elle aussi très peu discutée.

Devant ce simple constat, certains se rassureront (un peu trop vite) en notant qu’à part pour les classes les plus modestes, les salaires ne stagnent pas forcément et sont même globalement en hausse… Oubliant un peu vite que, dans le même temps, les charges qui pèsent sur les Français ne cessent de croître avec une vigueur assez remarquable.

En effet, cette hausse peut être attribuée à deux grandes causes : la première, c’est la gourmandise de l’État et ses nouvelles ponctions dont l’avalanche continue de plus belle alors que la France est pourtant le pays le plus taxé au monde.

La seconde, plus inquiétante encore, est résumable par les effets de bord maintenant sensibles et nombreux des dernières mesures les plus larges imposées à l’ensemble de la population, depuis les DPE jusqu’aux ZFE en passant par toutes les autres politiques idiotes (ZAN, transition écologique, normes et interdictions à gogo) qui finissent, toutes, par gonfler les coûts des biens et des services consommés.


Très concrètement, on observe par exemple une hausse globale des coûts de loyer (d’environ 3.3%). Si l’inflation des années passées pouvait expliquer les hausses constatées en 2022 et 2023, les hausses récentes sont en réalité dues d’un côté au DPE, cette énorme arnaque qui renchérit artificiellement les mises sur le marché, et de l’autre côté, à un inquiétant effondrement des mises en chantier, rendant mécaniquement l’existant plus cher par manque d’offre. L’accroissement des normes et contraintes dans ce domaine, les coûts de l’emploi en France suffisent d’ailleurs à expliquer l’essentiel des faillites d’entreprises de construction ainsi que les arrêts de chantiers.

Quant aux ZFE, elles ont instantanément transformé des millions de Français en parias interdits de centre-ville ou de déplacement.

La « magie » de ce texte législatif parfaitement idiot est stupéfiante : pour rappel, ces ZFE ont été établies sur un mensonge, celui d’une pollution dangereuse des voitures qui tuerait des milliers de Français par an, et il est parfaitement avéré qu’elles n’ont absolument aucun impact sur la qualité de l’air.

En revanche, il est plus compliqué d’occulter l’effet réel et très concret de ces ZFE : en stigmatisant les véhicules anciens par une carbophobie rabique, on appauvrit encore les pauvres en pleine crise économique comme l’explique très bien Alexandre Jardin dans une récente intervention sur BFM TV.


En outre, les effets de bord de ces ZFE ne se contentent pas d’une exclusion des plus modestes : certains véhicules d’occasion récents (vieux de 3 à 5 ans) sont devenus très recherchés puisqu’ils permettent de circuler dans ces zones d’exclusion. De façon logique, ceci en fait monter les prix, et ce d’autant plus que leur production a été largement réduite pendant les périodes de confinement en 2020 et 2021. À la fin, les plus modestes n’ont même pas la possibilité de changer de véhicules puisque même ces voitures d’occasion deviennent rapidement inabordables.

Enfin, dans les signaux faibles, notons l’augmentation inquiétante des impayés pour les factures de gaz et d’électricité (+24% en 2024 par rapport à 2023).

Là encore, les choix parfaitement débiles des gouvernements passés et présents en matière d’énergie ont un coût direct énorme, qui se traduit explicitement par des Français qui ne peuvent pas se chauffer ou simplement vivre dignement. Ainsi, maintenir la France dans le marché de l’électricité européen revient à faire payer une électricité beaucoup plus chère que ce qu’elle est produite, dans un pays qui est l’un des plus décarboné du monde, essentiellement au profit des autres membres de l’Union.


De plus, les choix calamiteux de pousser aux énergies dites vertes ajoutent encore des coûts pharamineux (et consciencieusement cachés par la classe politique) à ces dispositions déjà idiotes, dont on rappellera qu’en réalité, les Français n’ont pas voté pour : toute la force des Verts et autres Gaïatollah aura été d’infuser leurs idées cancéreuses dans tous les autres partis et, malgré leur insignifiance politique, ils sont parvenus à imposer leur agenda à toute une classe politique parfaitement inepte tant en matière d’économique que d’écologie ou de simple bon sens.

Enfin, ce constat s’ajoute aux décisions parfaitement stupides sur le plan géopolitique, enchaînées avec fébrilité ces cinq dernières années, qui ont encore accru les tensions sur les marchés énergétiques, tensions qui se traduisent toutes directement par un renchérissement des énergies, des produits qui les utilisent et, à la fin, par un appauvrissement des Français.

Pas de doute : DPE, ZFE, marché inique de l’électricité européen, diplomatie de Gribouille et géopolitique d’hydrocéphales, tout démontre que les décisions gouvernementales des 10 dernières années sont le fait au mieux de parfaits imbéciles, ou au pire de traîtres les plus abjects. Et chaque semaine qui passe fait pencher la balance vers la traîtrise.

Ce pays est foutu.

PS : il existe une pétition sur le site en ligne de l’Assemblée nationale pour l’abrogation des ZFE à ce lien-ci. Même s’il faut passer par cette merde consternante de FranceConnect, ceux qui le peuvent sont encouragés à le faire.


https://h16free.com/2025/03/17/80469-la-france-sappauvrit-de-plus-en-plus-vite