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25 avril 2025

SCORSESE OU LA PIÉTÉ MUTILÉE

Gabriel Nerciat

-25/4/2025- Au-delà de Bergoglio (que je soupçonne d'avoir été surtout un hypocrite, comme un grand nombre des prélats de son ordre - il y a des poncifs, même voltairiens, qui sont vrais), ce qui m'insupporte, et depuis longtemps, c'est le discours de tous ces chrétiens pervers ou au mieux approximatifs, à la fois doloristes et infiniment complaisants (Martin Scorsese, qui nous inflige à nouveau en ce moment, à la faveur d'un livre d'entretiens, l'épreuve de sa vacuité spirituelle, en est l'exemple typique), qui vous expliquent qu'il faut chercher le Christ préférentiellement chez le larron, le publicain, le clochard, la prostituée, le vagabond, la femme adultère, le toxicomane, l'unijambiste, l'anorexique ou le migrant clandestin.
Dieu serait présent en eux, et pas ailleurs, nous disent-ils, en commettant un contresens majeur sur la dénonciation évangélique du rigorisme moral des Pharisiens.
Or, sans être ni prêtre ni théologien ni exégète biblique ni quoi que ce soit de cet ordre, je prétends que cette assertion est, d'un point de vue chrétien, non seulement fausse, mais d'une inspiration quasiment satanique.
Pour que le Christ prenne sur lui les péchés du monde afin de les absoudre, il est absolument vital (c'est le mot qui convient) qu'il n'ait rien d'autre en commun avec les hommes pécheurs que la forme (mortelle) de leur humanité.
Pour le dire en usant d'un apparent paradoxe, c'est parce que la personne (divine) du Christ est exempte de toute expérience du mal et de toute complaisance envers lui qu'elle est susceptible d'épouser la condition humaine, et donc de sauver la totalité des hommes - pour peu bien sûr qu'ils le veuillent (Dieu ne sauve personne malgré lui, les Evangiles le redisent souvent).
Quand le Fils de Dieu accorde son salut au bon larron, au publicain, au légionnaire romain, au paralytique ou à la femme adultère, ce n'est pas en raison de leur indignité ou de leur faiblesse mais malgré elles, parce qu'une partie d'eux a été suffisamment touchée et transfigurée par l'éclat et la douceur de sa divinité ; au point que tout le reste, à son contact, s'efface et se néantise, rétablissant pour un moment l'intégrité primordiale de la Création.
Au mieux peut-on dire que l'expérience du mal et de la souffrance prédispose à rencontrer Dieu (quelqu'un qui n'éprouve aucun manque ni aucune faille dans sa vie sera plus enclin à se satisfaire des évidences futiles ou trompeuses du monde présent) mais en aucun cas que le mal et la souffrance révèlent chez les êtres la présence de Dieu.
Pour la doctrine apostolique de l'Eglise, tout ce qui attente à la Création et à la dignité des créatures est la marque de l'Ange révolté, et de rien d'autre. Car derrière la créature, c'est bien sûr la puissance du Créateur qui est visée.
Le plus inculte des curés de campagne (comme celui jadis, fils d'un éleveur de porcs, qui me prépara à la communion privée puis solennelle) le sait mieux que le plus savant ou le plus tacticien des Jésuites, ou le plus superficiel des cinéastes catholiques.
Bref, je crois bien que c'est parce qu'il est un piètre croyant que Scorsese est également un cinéaste aussi boursouflé qu'inconsistant - tout spécialement dans ses films qui traitent de la foi ou de la rédemption.
Au moins, il a échappé à la prêtrise, et ne sera donc pas le prochain pape. Vous me direz que c'est toujours ça de pris.

24 avril 2025

L'ENTRÉE DU PAPE BERGOGLIO AU PARADIS

Gabriel Nerciat

-24/4/2025- Cette nuit, vers quatre heures du matin, je me suis retrouvé à la porte du Paradis.
Il y avait beaucoup de monde, pire qu’au métro Châtelet à 17h30, car le défunt pape Bergoglio s’apprêtait à franchir le seuil de la Jérusalem céleste.
Et il n’était pas seul.
Une foule considérable, digne du tableau de James Ensor, formait comme un long cortège escorté par les anges afin de le porter en triomphe jusqu’au cœur du saint lieu.
De loin, j’ai aperçu saint Pierre, qui avait du mal à garder ses clefs dans les mains, et se trouvait légèrement bousculé. « Tu ne parles qu’en latin, lui disait rudement Bergoglio, et tu me gênes. Laisse-moi passer, tes clefs n’ont plus aucun pouvoir ; d’ailleurs j’ai renié le Christ plus souvent que toi. Les coqs, moi, je les préfère au vin. Apprends l’anglais et l’espagnol si tu veux qu’on cause. »
Autour de lui, c’était du délire.
Des centaines de milliers de migrants africains qui avaient péri en mer, des dizaines de milliers de travestis de toutes générations et toutes nationalités, des toxicomanes morts dans la fleur de l’âge, parfois accompagnés de leurs dealers, des tueurs à gages étroitement surveillés par Al Capone et Lucky Luciano, de beaux gigolos argentins aussi blancs que Rudolph Valentino portant sur leurs dos leurs vieilles clientes fardées, des syndicalistes CGT bouffeurs de curés non loin d’Edmond Maire entré en pâmoison, Jack l’Eventreur entouré de prostituées sans têtes ou sans viscères, le chef indien Geronimo avec ses plumes brandissant le scalp du général Lee, le vieux René Dumont qui réclamait en vain un verre d’eau, John Lennon qui arborait une guitare mais ne savait plus jouer, Larry Flynt dont le fauteuil roulant était poussé par de plantureuses actrices pornographiques tatouées des pieds jusqu’à la tête et qui se masturbait machinalement, le philosophe opéraïste Toni Negri qui marchait résolument en parlant des multitudes aux côtés de Louis Althusser et de sa femme sans cou, le marquis de Sade qui hurlait que le Saint Esprit avait sodomisé la sainte Vierge, le président Amin Dada qui riait à tue-tête sur le dos d’un crocodile tenant dans ses mâchoires les restes d’un moine dominicain, des soldats républicains irlandais de l’IRA munis de kalachnikovs, Huey Newton entouré de ses gardes prétoriens des Black Panthers, Jacques Mesrine avec ses flingues tout près de Carlos avec ses bombes ; tout ce beau monde, donc, venait accueillir en liesse le premier pape mondialiste et anti-romain de l’histoire de la catholicité.
Bergoglio était triomphant et euphorique : « Nous sommes tous les enfants de Dieu, disait-il. Qui suis-je pour vous juger ? Le Ciel est à nous, maintenant, seulement à nous. Dieu nous le doit. Ne jugez pas, vous non plus, mais brûlez sans pitié tous ceux qui se croient autorisés à vous juger. Même saint Paul et saint Jean-Baptiste, si c’est nécessaire. »
Un peu intimidé, j’ai quand même voulu les suivre pour voir ce qui allait se passer. Mais un ange aussi immense et costaud qu’un joueur de rugby m’a retenu sur le seuil : « Toi, tu ne peux pas entrer, et tu sais très bien pourquoi, m’a-t-il lancé. Le moment venu, on réinventera l’Enfer rien que pour tu puisses y aller. »
À côté de moi, il n’y avait plus personne, sauf un pauvre pasteur mennonite du Missouri qui se tenait maladroitement sur un nuage : « Ils ne m’ont pas laissé entrer moi non plus, m’a-t-il dit. J’ai refusé de payer l’impôt du culte, et le pape m’a accusé de concurrence déloyale. »
Au loin, on entendait saint Pierre qui intimait l’ordre à Al Capone de lui rendre ses clefs, mais c’est à ce moment-là que je me suis réveillé en sueur dans mon lit.
J’avais un peu soif, et je me suis levé pour aller boire un verre d’eau qui n’était pas bénite.

21 avril 2025

Gabriel Nerciat

TEL QU'EN LUI-MÊME SON TOMBEAU S'IMPOSE

-22/4/2025- Ce pape duplice, égomaniaque et autoritaire, qui jouait à vivre comme le dernier des pauvres (ce qui, j'y reviendrai peut-être plus tard, n'est absolument pas ce que l'on demande à un pape), comme ses dernières volontés illustrent bien ce qu'il était.
Une tombe modeste, voulait-il, presque anonyme, à la hauteur du sol, mais une tombe au coeur de la basilique Sainte-Marie-Majeure, loin de tous les autres papes qui reposent au Vatican, et dont il s'est efforcé de détruire une partie de l'héritage sacramentel, historique, identitaire et liturgique pendant douze ans.
Tellement humble qu'il ne veut ressembler à aucun autre successeur de Pierre et de Paul, car il aura sa tombe à lui, veillée par la Vierge, aussi orgueilleuse que le corbillard des pauvres panthéonisé de Victor Hugo, et autour de laquelle très vite, n'en doutons pas, des pèlerinages sponsorisés par les agences de tourisme internationales pourront se mettre en place.
Encore une fois, dans l'attente de ce que l'avenir et le mystérieux Paraclet nous réservent, on ne peut qu'être soulagés aujourd'hui que Dieu l'ait enfin rappelé à lui.

JOUR FASTE POUR LA CHRÉTIENTÉ

-21/4/2025- Aujourd'hui, lundi de Pâques, le Christ est ressuscité et le plus vil de ses vicaires est mort.
Gloire au Seigneur notre Dieu, comme dit la liturgie latine, car il fait pour nous des merveilles.
Ce pape jésuite, fielleux, faussement humble, qui ne nous aimait pas, nous le détestions nous aussi, et avons enduré son long pontificat comme un supplice (peut-être mérité).
Au final, il ne laisse pas grand chose, et il n'y a guère qu'en matière de politique étrangère (sur l'OTAN et sur Gaza) qu'il a maintenu à peu près, sans trop d'écarts, la ligne traditionnelle de l'Eglise.
La charité chrétienne nous commande aujourd'hui de lui pardonner ses offenses (qui furent nombreuses et assumées), et même de prier pour le salut de son âme.
Chrétien très imparfait, j'avoue que je laisse à d'autres le soin de le faire.
Notamment à ces athées présomptueux qui ne tarissaient pas d'éloges sur lui, et se réjouissaient de chacune des humiliations qu'il nous infligeait : "De la manière dont vous jugez, vous serez jugés vous aussi", dit le Fils de Dieu.
Si le Créateur des mondes est assez bon pour le sauver, tant mieux pour lui. Sinon, qu'il rejoigne sans tarder les papes simoniaques et infidèles au huitième cercle de l'Enfer, son vrai royaume (il nous aurait presque fait aimer le pape Alexandre VI Borgia).
L'essentiel est que nous soyons à jamais libérés de son désastreux magistère.
Pour ressusciter à son tour, l'Eglise latine en lambeaux qu'il nous laisse et la Chrétienté romaine dans son ensemble auront besoin d'un souverain pontife qui soit l'exact contraire de ce qu'il fut.
Ayez pitié de nous, Seigneur. Amen.

15 avril 2025

L'ALLEMAGNE ET SES SOUS-HOMMES

Gabriel Nerciat

-15/4/2025- Mais d'où sort donc cet abruti à face d'asperge, Banquier Chancelier comme Macron est Banquier Président, petit-fils émérite d'un dignitaire nazi de Westphalie, dont le premier acte public, alors même que l'économie de son pays s'effondre sous l'effet des sanctions imposées par Bruxelles à Moscou, consiste à défier d'un même geste Poutine et Trump en incitant Kiev à user de missiles longue portée Taurus pour détruire le pont de Kertch en Crimée (acte de nature purement terroriste, au passage, et sans aucune utilité stratégique, comme on le sait depuis au moins trois ans que l'armée ukrainienne essaie en vain de s'y coller) ?
L'Europe occidentale, masse amorphe de nations sénescentes désarmées, organisatrices de leur propre colonisation migratoire, se croit visiblement capable de fantasmer une deuxième jeunesse en prolongeant sans aucune perspective d'issue crédible une guerre sanglante et contraire à ses intérêts les plus évidents, rien que pour faire croire qu'elle a encore des dents capables de mordre des fraises et mues par un cerveau opérationnel.
Alexandre Douguine a raison : l'héritier libéral des nazis est devenu un inconsistant sous-homme, uniquement mû par le rêve de conquêtes impériales parodiques qu'il n'a même plus les moyens de financer.
Gageons que le même chancelier dégénéré sera le premier à faire pression sur son amie Ursula pour accélérer la conclusion des accords de libre-échange avec l'Amérique latine et repousser toute tentation de tarifs protectionnistes à l'encontre de la Chine.
Encore une fois, que ce soit à Paris, Berlin, Londres ou Madrid, il convient hélas de constater qu'il n'y a pour nous plus guère d'espoir : il faudrait vraiment soulever des montagnes pour qu'un vent nouveau apporte enfin des âmes et des idées nouvelles au coeur de l'ancien empire carolingien.
Tout juste peut-on rêver que Trump invite Merz prochainement dans son golf de Mar-a-Lago en Floride, pour lui asséner, à sa manière délicate et rapide, une jolie balle blanche nichée bien au centre béant de son postérieur étroit (25% de taxes sur toutes les voitures allemandes importées).
Oui, je sais, c'est peut-être vulgaire, mais c'est nettement plus facile à atteindre que le pont de Kertch en Crimée.

12 avril 2025

À PROPOS D'UN CARNET NOIR

Gabriel Nerciat

-12/4/2025- Beaucoup d'historiens prétendent que la religion protestante - et donc, à partir d'elle, une part non négligeable du monde moderne occidental - est née moins du génie hérétique et littéraire de Luther que de l'invention formidable de Gutenberg, laquelle permit de répandre ses 95 thèses apostates et sa traduction allemande de la Bible chrétienne dans tout le Saint Empire en quelques mois.
Je ne sais pas si c'est totalement vrai, mais je suis persuadé que le démon des guerres civiles bénéficie quant à lui de nos jours d'un auxiliaire technique indispensable à travers la permanence d'un objet-culte irremplaçable : le petit carnet noir avec fermeture élastique (modèle Premium A6).
Quand j'avais 20 ans, j'en possédais déjà un, que j'ai retrouvé un jour au cours d'une expédition dans le grenier : c'est là où j'avais noté le nom, en 1992, de tous ceux, notamment parmi les membres du défunt RPR dont j'étais proche à l'époque, qui avaient appelé à voter oui au traité de Maastricht.
Car les guerres civiles sont comme les vengeances chez Dumas ou Verdi : elles viennent de loin, se préparent souterrainement, et doivent pallier les insuffisances biologiques de la mémoire.
C'est pourquoi un bon chrétien doit toujours avoir un carnet noir sur soi : ce n'est pas parce qu'on pardonne une offense qu'il faut l'oublier, et ce d'autant plus que le pardon risque d'atténuer le souvenir futur d'une offense passée.
Je te pardonne, salopard, Dieu le veut, mais juste avant le pardon je note ta saloperie dans un espace mineur et délimité offert à ma discrétion pour en retrouver la trace un jour, quand les affres de l'amour-propre seront depuis longtemps désactivées.
En période de coup d'Etat et de troubles politiques, la même méthodologie s'impose.
Et c'est presque voluptueux de noter sur une même page, derrière des tirets espacés d'une ligne, les noms de Laurent Joffrin et de Thomas Gomart, de François Hollande et de Jean-François Copé, de Clémentine Autain et de Roselyne Bachelot, de la belle A. et de l'horrible V., etc.
Peut-être que ça ne servira à rien, mais les bassesses et les ignominies resteront consignées dans nos archives - au cas où.
Même si Dieu les oublie, nous nous en souviendrons.
L'État de droit devrait interdire l'usage des carnets noirs, avec exécution provisoire. Car il est bien plus fragile que Dieu.

10 avril 2025

TRUMP ET LA PART MAUDITE

Gabriel Nerciat

-10/4/2025- Joie hystérique, à peine amortie par un vague réflexe de méfiance, chez la plupart des commentateurs assermentés en apprenant la suspension pour trois mois par Trump de ses surtaxes protectionnistes à l'intention de tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis hormis la Chine, qu'ils interprètent (à tort) comme un début de capitulation.
Quand on les écoute, même d'une seule oreille comme moi, une chose apparaît en évidence : à leurs yeux, l'économie n'est faite que de consommateurs et d'actionnaires-boursicoteurs.
Tout le reste - c'est-à-dire le monde immense de la production et du travail, qu'il soit indépendant ou salarié ; l'univers de l'entreprise, de la ferme, de l'usine ou de la boutique - tout simplement n'existe pas.
Ou alors, c'est un peu comme Dieu chez les sceptiques et les épicuriens : on suppose ou on admet qu'il existe, mais on vit et on agit comme s'il n'était pas là.
D'ailleurs, un imbécile, apologiste standard du libre-échange global, disait ce matin à la radio : "Trump se prend pour Dieu, alors que personne de sérieux n'est assez bigot ou stupide pour croire en lui. Il faut qu'il cède devant la raison."
Or, il me semble que c'est le contraire.
Trump est la ruse de la raison, au sens hégélien, par l'entremise de laquelle la part ignorée, presque maudite désormais, de l'échange économique est en train de se venger de la violence et du déni dont elle est l'objet depuis trois ou quatre décennies.
Les revirements, tactiques ou brouillons, du président américain ne suffiront pas à masquer longtemps une réalité : dans le monde de demain, le droit et les idées de l'OMC, comme celles de l'ONU, quoi que fassent les clercs du libéralisme, ne s'imposeront plus.
Les jeux "gagnants-gagnants" n'existent pas, et n'ont jamais existé. Surtout dans un monde qui se veut concurrentiel et adepte du changement pour tout.
Trump ne se prend pas pour Dieu, mais parce qu'il a fait plusieurs fois fortune et faillite dans sa vie, il sait peut-être mieux que lui que les grandes firmes transnationales sont aussi mortelles que leurs actionnaires, et que si les consommateurs un jour ne peuvent plus consommer, eh bien ma foi ils vont devoir d'abord travailler.
Dur, bien sûr. Mais comme ce fut déjà le cas pour Adam lorsqu'il dût quitter le jardin d'Eden, pathétiquement voué à la mort et au désir de sa femme.
Cela les fera maigrir, et le soir venu ils pourront contempler le vol des balles perdues près du golf de Mar-a-Lago.
C'est comme ça, mes pauvres amis : il ne fallait pas consommer la pomme, juste pour accélérer la fin de l'Histoire et coter celle-ci en bourse.
Elle aussi se venge le moment venu, quand on croit être autorisé à en toucher les dividendes.

7 avril 2025

L'ORDALIE DU RN

Gabriel Nerciat

-7/4/2025- Meeting de Marine Le Pen, hier, place Vauban.
Comme souvent, on a envie de lui dire : "Peut mieux faire".
La situation est assez dramatiquement simple : sauf miracle improbable, le jugement en appel dans un peu plus d'un an confirmera le coup d'Etat judiciaire prononcé la semaine dernière par Bénédicte de Perthuis, et Marine Le Pen ne sera pas en mesure de briguer une quatrième fois le suffrage des Français (ni même de demeurer présente à l'Assemblée nationale au-delà de la présente mandature).
Ceux qui laissent entendre qu'une position plus conciliante ou plus hypocrite aurait valu à la députée d'Hénin-Beaumont un jugement plus clément se leurrent : dès que le Parlement de Strasbourg a engagé une procédure contre elle et son parti, le verdict était connu d'avance. En témoigne également la lourdeur des amendes imposées au RN, qui seront elles aussi sans doute confirmées en appel, vouées à entraver son aptitude à mener campagne.
La vraie question dès lors n'est pas de savoir si Bardella la remplacera, mais si cette mise à mort légale sera ressentie par les Français comme un fait politique ou non (de ce point de vue, je préfère encore la franchise d'une sotte comme Marine Tondelier plutôt que la tartufferie de vieux renards matois tels que Hollande ou Copé).
Or, on sait que le programme du RN passe par une révision constitutionnelle d'ampleur sur la prééminence du droit national sur le droit communautaire que Marine Le Pen veut soumettre à référendum, en contournant l'article 89 comme l'avait fait Charles De Gaulle en 1962 pour imposer contre les partis l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel direct.
On sait aussi que le Conseil constitutionnel tentera d'empêcher la tenue de ce référendum en le jugeant factieux, et en frappant d'interdit le décret présidentiel de convocation aux urnes (bien que ce ne soit pas autorisé par la Constitution, ce qui est encore un comble).
Dès lors, si le RN ne veut pas purement et simplement être éliminé du premier tour, il faudra qu'il assume, comme Orban l'a fait en Hongrie ou Trump aux Etats-Unis, de s'en prendre au pouvoir des juges en tant que tel, au nom même de la séparation des pouvoirs adossée à la souveraineté du peuple.
C'est bien sûr ce que tous les mauvais conseilleurs vont la dissuader de faire, sous prétexte que cela inquièterait l'électorat des retraités venus de LR.
Mais comme au judo, il convient de s'appuyer sur la force de l'adversaire pour la retourner contre lui.
Des revers, il faut savoir faire une chance d'ultime recours : maintenant que MLP n'a plus rien à perdre, l'erreur la plus fatale serait de contourner à nouveau l'obstacle plutôt que de l'affronter en face.
Par ailleurs, le meilleur atout du RN reste la médiocrité insigne de ses concurrents : Retailleau, Wauquiez, Zemmour et les autres.
Mais pour s'imposer, surtout avec un remplaçant aussi léger que Bardella, cela ne suffira pas.
Les juges ont franchi le Rubicon ; la fille du Menhir et son jeune protégé doivent faire de même, ou bien laisser le Système européiste gérer sans encombres sa propre succession.

31 mars 2025

LA MORT D'UN RÉGIME

Gabriel Nerciat

-31/3/2025- François Mitterrand avait vu juste : aujourd'hui, lundi 31 mars 2025, les juges (trois d'entre eux, en tout cas, avec l'aide du pseudo-Parlement européen et du Parquet) viennent de mettre fin à la Ve République.
Sauf si un éventuel recours en appel intervient rapidement, le chef de l'État qui sera élu lors des prochaines élections présidentielles n'aura aucune légitimité – et ce qui restait encore du régime républicain, de fait, ne sera plus qu'une dépouille dérisoire séparée d'un corps sans vie.
Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, ce coup d'État inédit et de dimension historique (bien plus grave que les émeutes insurrectionnelles du 6 février 1934 ou le soulèvement algérien du 13 mai 1958) n'a rien de surprenant.
C'est la suite tragique mais logique de ce qui s'est passé en Roumanie ces derniers mois, et qui ne doit rien au hasard. Le prolongement aussi des pronunciamientos répétés émanant du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État, du Conseil de l'Europe et de la Cour de Justice de Luxembourg depuis le début de la décennie.
Cet évènement n'est pas seulement irresponsable et insensé (les éternels crétins droitards qui indécemment ou hypocritement s'en réjouissent, autour de Zemmour et de Retailleau, ne vont pas demeurer à la fête très longtemps).
Il confirme surtout la véracité de ce qu'affirment depuis quinze ou vingt ans les partisans de la démocratie illibérale : l'État de droit est devenu, en Occident, l'alibi et l'autre nom des dictatures du présent et de l'avenir.
Les petits-fils libéraux de Bela Kun et de Pinochet ont décidé de commencer des études juridiques ; c'est vrai que c'est plus reposant que l'apprentissage des disciplines militaires.
Ce matin, pour la première fois, le Rubicon a été franchi, et nul n'en mesure encore toutes les conséquences. On peut gager qu'elles ne seront ni éphémères ni pacifiques.

30 mars 2025

LÂCHE COMME UN GRAND PATRON FRANÇAIS

Gabriel Nerciat

-30/3/2025- Depuis les années 2010, le principe de l'extraterritorialité du droit américain, dérivé de l'impérialisme monétaire du dollar, a été appliqué à tous les pays membres de l'UE, donc à la France, sans que cela pose jamais le moindre problème à la plupart des grands patrons français ni à la totalité des partis politiques, des intellectuels et des journalistes qui se réclament des valeurs ("nos valeurs, nos valeurs", comme Harpagon "ma cassette, ma cassette") de l'euro-atlantisme.
Rappelons que des cadres dirigeants de plusieurs fleurons industriels ou bancaires français (Total, Alcatel, Société Générale) ont été soit incarcérés aux États-Unis, soit menacés de l'être, au nom de ce principe parfaitement scandaleux, que la plupart des thuriféraires de l'État de droit en général n'osent même pas défendre publiquement.
Or, a-t-on jamais entendu Laurence Parisot (qui commit un livre contre Marine Le Pen) ou l'insignifiant Geoffroy Roux de Bézieux se dresser contre ces noces incestueuses entre l'espionnage, le juridisme et l'extorsion fiscale au bénéfice de Washington et des grandes entreprises multinationales américaines ?
La réponse tient en un mot : JAMAIS.
Mais ne voilà-t-il pas que leur présent successeur, le dénommé Martin ("pauvre Martin, pauvre misère") s'insurge soudain contre "l'ingérence inadmissible" de Donald Trump dans son combat contre l'idéologie wokiste propagée par un certain nombre de groupes et d'entreprises transnationales présentes sur le sol américain.
Et tous les cafards atlantistes cocus de surenchérir : "Comment cela, on veut nous imposer depuis l'étranger d'extirper le wokisme ? Mais c'est un scandale contre la liberté d'expression et la souveraineté de la France ! Mais pour qui les Américains nous prennent-ils, nom d'une bouteille de Bourbon ? Franklin Roosevelt, Martin Luther King, Jim Morrison, au secours ! Tous les patriotes français avec nous ! Comme Jean Moulin, nous ne cèderons pas".
Le plus drôle, le plus répugnant aussi, ce sont les éternels droitards libéraux et cagots, les Ménard, Baverez, Bruckner, FOG et Cie, qui y vont de leur rengaine voltairienne frelatée, alors qu'il y a encore trois mois ils disaient pis que pendre du wokisme et des manifestations pro-palestiniennes à Harvard et à Columbia.
"Persécuter le wokisme dans nos entreprises ? Jamais, Monsieur, jamais ! Il faudra nous passer sur le corps ! Mieux vaut fréquenter des eunuques et des castrats aux cheveux bleus que de suivre le Diable en Enfer !".
Ah, les tartuffes et les salopiauds ! Les vandales, les mercenaires, les maquereaux défaits, les p.tains sans honneur !
C'est aussi pour ça qu'il faut aimer l'expérience Trump.
Elle démasque et dévoile toutes les vierges effarouchées qui vendent leur corps au bordel depuis des lustres, pendant que leur famille recomposée va prôner la chasteté dans les tristes camps nudistes qui bordent la Méditerranée.

28 mars 2025

FAUTEURS DE GUERRE, MAIS À CRÉDIT

Gabriel Nerciat

-28/3/2025- Plus les sommets européens, OTAN-1 ou franco-britanniques se succèdent, et plus il apparaît de plus en plus évident qu'ils n'ont qu'un seul but : non pas tellement aider l'Ukraine à poursuivre son effort de guerre (c'est parfaitement hors de nos moyens, étant donné l'état économique présent de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et même de l'Allemagne, ainsi que des moyens militaires et satellitaires nuls ou dérisoires dont nous disposons), mais avant tout torpiller les négociations de paix entreprises par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Car il est évident pour tout le monde que la Russie n'acceptera aucune forme de trêve, a fortiori d'accord d'armistice avec Kiev, si l'une ou l'autre s'annoncent comme des préalables à une future occupation de l'Ukraine centrale par des troupes militaires de l'OTAN (il ne faut jamais se lasser de répéter que l'impérialisme aujourd'hui est à Bruxelles, siège de l'UE et de l'OTAN, bien plus qu'à Moscou, qui dans le Donbass ne fait rien d'autre que récupérer son bien, comme la France à Strasbourg et à Metz en 1919).
Cette seule perspective, que Macron et Starmer promettent sans avoir d'ailleurs les capacités de la mettre en oeuvre, suffit à rendre impossible l'élaboration de tout futur traité de paix ainsi que toute nouvelle architecture de sécurité en Europe (ce que Poutine n'a cessé de proposer aux Européens depuis les accords de Minsk, et même depuis le conflit géorgien de 2008).
Contrairement à ce qu'on entend dire partout, Donald Trump, quels que soient par ailleurs ses défauts ou sa précipitation, est beaucoup plus réaliste et même beaucoup plus conscient des besoins réels de l'Europe que l'essentiel des chefs de gouvernement européens.
Lesquels, furieux d'être mis devant leurs responsabilités par le suzerain agacé d'outre-Atlantique, continuent à fantasmer une improbable invasion russe de la Pologne et de l'Allemagne pour justifier une politique aussi irrationnelle que risquée (voire, chez Macron, purement cynique : il veut créer une défense militaire européenne intégrée en lieu et place de l'OTAN, en offrant contre rien la protection de la dissuasion nucléaire française à Berlin, Varsovie ou Vilnius en remplacement du parapluie américain).
Plus malin que ne le croient les demi-habiles européistes, Trump sait très bien que cette guerre, provoquée par les administrations néo-conservatrices de Washington, Varsovie et l'insupportable protectorat kiévien, nuit aux intérêts de l'Occident bien plus qu'elle ne les sert. Il sait aussi, sûrement, qui a armé le bras du tueur qui a tenté de le liquider pendant qu'il jouait au golf en Floride avant l'élection présidentielle américaine.
Dès lors, comme il l'a toujours dit, il voudrait aujourd'hui mettre fin au conflit, alors que pour les partisans européistes de l'atlantisme agonisant ce dernier est devenu comme une ultime rente de survie.
Je ne crois pas qu'un Macron ou un Merz (Starmer, lui, a l'air assez passablement arrogant et abruti) soient suffisamment idiots pour s'illusionner sur les chances d'une future victoire de Kiev sur Moscou.
Mais ils ont besoin que l'Ukraine se vide, pendant encore un an ou deux, de ses hommes et de son sang pour maintenir en vie le projet délirant et utopique qui les meut.
Ce ne sont même pas des profiteurs de guerre, car ils n'en tireront rien.
C'est bien pire que cela : ils sont devenus des fauteurs de guerre à crédit, des usuriers de la mise à mort de l'Ukraine.
Et les peuples européens le seront aussi, s'ils approuvent et encouragent les projets meurtriers qu'ils mettent en scène depuis deux mois sous les lampions.

25 mars 2025

SUR LES MÉFAITS DU COMMUNAUTARISME JUIF

Gabriel Nerciat

-25/3/2025- Passons sur la énième bévue de Jordan Bardella qui, déjà humilié publiquement par Steve Bannon après sa fuite pathétique des États-Unis, ne trouve maintenant rien de mieux à faire que d'aller quémander une reconnaissance aussi inutile qu'encombrante à un ministre de Netanyahou, au moment même où Israël et son gouvernement suscitent des torrents de réprobation dans le monde entier (jusque dans une partie de la diaspora ashkénaze américaine).
Le plus sidérant, à mon sens, dans cette affaire, reste les réactions, inchangées mais quasiment insultantes, des institutions juives françaises officielles : CRIF, Consistoire israélite, LICRA, BHL (c'est comme une parodie institutionnelle à lui tout seul), etc.
Que faut-il comprendre ?
Quand un parti dit plutôt du mal d'Israël ou se montre soit indélicat envers la mémoire de l'Holocauste soit suspicieux à l'encontre de la diaspora, il est antisémite.
Quand il dit plutôt du bien d'Israël, adopte le point de vue de Péguy et communie dans le souvenir endeuillé de l'Holocauste, il est antisémite aussi.
Alors, en fait, ça consiste en quoi, exactement, quand on n'est ni juif ni centriste, de ne pas être antisémite, du moins aux yeux des institutions israélites de France ?
Il faudrait qu'elles le disent une bonne fois pour toutes, ou qu'elles se taisent.
Gageons que même si Bardella se convertissait au judaïsme, allait publiquement profaner la tombe d'Edouard Drumont au Père-Lachaise ou consultait régulièrement un rabbin hassidique, comme le fait le président libertarien de l'Argentine, il continuerait à être considéré comme un ennemi atavique par Haïm Korsia, Yonathan Arfi ou le bien nommé Mario Stasi.
À l'heure où des rabbins se font agresser devant leurs enfants dans les rues des villes françaises et où les synagogues doivent être souvent protégées par des militaires, on aimerait ne pas avoir à soulever ce genre de questions.
Mais enfin, le fait est là.
En condamnant pour antisémitisme larvé ou substantiel un parti qui regroupe potentiellement dans les urnes plus de 40% du corps électoral de la nation (et donc, a priori, un certain nombre de Juifs français aussi), les institutions juives de France – dont une partie au moins des dirigeants n'a pas hésité à appeler à voter pour des candidats mélenchonistes au second tour des dernières élections législatives – ne s'illustrent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, par leur capacité à défendre judicieusement les intérêts des Français juifs qu'ils sont censés (à tort ou à raison) représenter.
Les communautarismes juif et musulman ne sont évidemment pas de même nature : le premier, fort d'une présence millénaire sur le territoire national, accepte depuis toujours les principes et les lois de la République ; pas le second.
Mais cette différence une fois notée, il faut bien admettre que certaines manifestations communautaires émanant du judaïsme des clercs et des notables (j'use de cette expression faute de mieux) contribuent bien plus à mettre de l'huile sur un feu déjà grandissant que l'inverse.
J'ai souvent été de ceux qui reprochaient aux musulmans détenteurs de la nationalité française de ne pas se désolidariser publiquement des attentats et des crimes commis au nom de l'islam.
Aujourd'hui, même si les griefs ne portent pas sur les mêmes motifs, je serais enclin à avoir la même réaction à l'égard de l'attitude des grandes huiles israélites du pays et au silence de leurs ouailles.
Je suis sûr, d'ailleurs, que plus d'un Juif est tenté de se rebeller – à l'image des Klarsfeld père et fils ou de Gilles-William Goldnadel, personnage contestable mais relativement sincère qui intervient régulièrement sur C-News.
Sauf que pour l'instant, force est de constater qu'ils ne constituent que des voix assez isolées. Et c'est, ma foi, dans le contexte sinistre des heures présentes, vraiment dommage.

23 mars 2025

EMPIRE TOI-MÊME !

Gabriel Nerciat

- 23/3/2025 - Parmi les formules à la mode ces derniers temps chez les snobs, les journalistes télé et tous les maris trompés de la vulgate euro-atlantiste, il y a celle d'empire ou de "néo-empire" (sic) - entendu au sens d'un Etat révisionniste en rupture critique avec les fondements occidentaux du multilatéralisme, et désireux d'étendre sa souveraineté ou son influence stratégique sur des territoires et des contrées qui ont relevé jadis du domaine impérial d'un Empire disparu dont il revendique la postérité.
Cela désigne évidemment la Russie avec l'Ukraine et la Biélorussie (certains ajoutent, à mon sens à tort, les pays baltes) ; la Chine avec Taïwan et les îles Senkaku ; la Turquie avec Chypre, les îles du Dodécanèse ainsi que plusieurs régions des Balkans, du Caucase, du Levant arabe ou de la Libye ; l'Inde avec le Punjab pakistanais, le Cachemire et les régions tamoules du Sri-Lanka ; la Grèce (possiblement) avec Constantinople, la Thrace orientale et les rivages de Smyrne ; la Hongrie avec la Transylvanie ; la Roumanie avec la Moldavie ; la Serbie avec le Kosovo, la Krajina et les terres serbes de Bosnie ; l'Arménie avec la province du Haut-Karabagh (définitivement annexée par l'Azerbaïdjan et épurée de toute présence arménienne, sous les applaudissements nourris de l'UE et d'Israël) ; le Maroc avec le Sahara occidental, etc., etc.
Si je voulais être taquin, j'ajouterais la Pologne avec la Galicie ukrainienne, mais on sait bien que ce n'est pas du tout mon genre de me comporter ainsi.
Or, il me semble que ce terme d'empire, même précédé du préfixe "néo", est tout à fait impropre - de même que celui d'impérialisme qu'il sous-tend explicitement.
Un empire est un Etat supranational et multi-ethnique qui vise à accroître, la plupart du temps par la force ou bien par le chantage, son étendue territoriale ou sa souveraineté politique indépendamment de l'identité nationale et confessionnelle des peuples qu'il entend soumettre.
Ici, il s'agit manifestement de tout à fait autre chose : c'est au nom d'une légitimité historique léguée par la longue mémoire - réelle ou fantasmée selon les cas - d'une nation, récente ou ancienne, et assumée par une partie, majoritaire ou non, des habitants des territoires revendiqués, que le tracé des frontières officielles est remis en cause.
En réalité, on voit bien ce qui gêne les partisans du multilatéralisme, pendant longtemps faux-nez idéologique de l'impérialisme américain ou de l'autoritarisme bureaucratique européiste (comme l'internationalisme prolétarien était celui, au siècle précédent, de l'impérialisme soviétique ou des sanguinaires rodomontades maoïstes en Chine) : un Etat-nation qui entend faire coïncider ses frontières territoriales avec l'identité civilisationnelle (nationale, ethno-linguistique et/ou religieuse) qui fonde son aspiration à la souveraineté ne peut plus accepter des normes et des critères de droit qui ont été édifiés, depuis 1920, avec la ferme volonté d'ignorer toute dimension identitaire et historique dans les relations internationales.
C'est parce que Trump et ses partisans isolationnistes sont beaucoup plus proches de cette vision hostile à l'héritage diplomatique des deux présidents Roosevelt qu'ils peuvent comprendre ou admettre le discours d'un Poutine, d'un Orban, d'un Modi ou d'un Erdogan, voire peut-être même d'un Xi Jinping sur Taïwan, à la différence de Macron, Starmer, von der Leyen ou un quelconque chancelier allemand aussi bavard que blême.
Ce qui soulève évidemment un certain nombre de questions et de soucis - le moindre n'étant pas leur désaccord profond et durable sur ce que signifiera à l'avenir, en Occident, la notion de puissance.

22 mars 2025

Gabriel Nerciat

TOUS A LA MANIF !


Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Le fascisme ne passera pas !
Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Ecolos, bobos, salafs et Antifas !

La haine c'est notre fouet ;
Donald Trump n'y touchera pas,
Ni les fachos ni les poulets.
Car le fascisme c'est caca.

Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Le fascisme ne passera pas !
Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Ecolos, bobos, salafs et Antifas !

Elon Musk c'est un gros naze,
Alice Weidel une salope.
Leur foutre nos poings dans le nase
C'est ça, l'idée qu'on développe.

Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Le fascisme ne passera pas !
Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Ecolos, bobos, salafs et Antifas !

Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Où êtes-vous passés, les gars ?
On dirait bien que ça s'émousse ;
Trop de fachos, de renégats !

C'est pas grave, on reviendra
Tous ensemble, tous ensemble, tous !
Trump et Vance c'est du caca.
On les pendra quand on voudra.

21 mars 2025

EUROPA, L'HÔTEL DES FANTASMES FATALS

Gabriel Nerciat

- 21/3/2025 - Pendant que Macron et ses zélateurs médiatiques appointés (la palme de la flagornerie et de la prostitution publique revient une fois de plus à l'odieux et vieux barbon Franz-Olivier Giesbert, lire son dernier édito du Point) vaticinent emphatiquement autour de l'improbable et impuissante défense européenne, l'impératrice Ursula, elle, se couche séance tenante et sans faire trop de manières devant les menaces protectionnistes de Trump.
Les européistes ne changeront jamais : propriétaires d'un fantasme à l'ombre duquel ils entendaient continuer à faire prospérer quelques grandes firmes exportatrices allemandes, néerlandaises ou suédoises (souvent propriétés de fonds d'investissement anglo-saxons), pour rien au monde ils n'accepteraient de renoncer ouvertement à ce fantasme sous prétexte d'avoir à répondre des contraintes trop réelles nées de son inexistence.
La division des tâches est donc bien assumée : Macron, éternel adolescent vantard et incompétent, parade sous les lumières en expliquant qu'il va recréer la Grande Armée de Napoléon en partance pour Moscou et étendre (sans que personne lui ait rien demandé) la protection nucléaire française à la Pologne et aux pays baltes, pendant que la présidente du Conseil des ministres italien négocie des achats d'avions de combat F-35 inutilisables sans l'aval de leurs concepteurs américains et que le futur chancelier allemand fait discrètement pression sur sa compatriote CDU à la tête de la Commission de Bruxelles pour ne surtout pas entrer dans un cycle de ripostes commerciales protectionnistes avec les États-Unis.
Pendant ce temps-là, Trump les a prévenus : les futurs missiles Patriot de Zelensky, il faudra dorénavant les prendre dans les arsenaux européens. L'Amérique a autre chose à faire.
Il a raison : c'est ça, la solidarité européenne et l'Europe-puissance, non ? Se prendre en charge comme des grands ?
"L'Empire européen est en train de naître à Kiev", nous disent les dupes et les imbéciles patentés qui ont omis de garnir leurs bibliothèques faméliques avec les oeuvres complètes de Jean Monnet (il y a trente ans, c'était à Sarajevo qu'elle devait naître, je crois me rappeler).
On a envie de leur dire : "Pendant qu'elle naît à Kiev, votre Europe sans substance est en train d'avorter à Bruxelles. Cessez donc de faire du bruit, faites-vous oublier un moment puisque plus personne ne compte sur vous, et laissez le Kremlin et la Maison Blanche décider en toute quiétude de ce que vous allez devenir."
Pour le reste, il semble que la Montagne magique de Thomas Mann et son sanatorium crépusculaire suspendu au-dessus des futurs holocaustes nous ressemblent bien plus que le monde d'hier de Stefan Zweig ou la "nation européenne" de Julien Benda.

20 mars 2025

UNE INTOLÉRANCE SALUTAIRE

Gabriel Nerciat

- 19/3/2025 - Oui, cent fois oui (enfin, sauf si, comme d'habitude, le RN ne cale pas à la dernière minute à l'approche d'un scrutin national pour rassurer le retraité chiraquien ou démocrate-chrétien racorni).
À chaque fois que je croise une (jeune) femme voilée dans la rue (et même dans mon quartier un peu excentré, loin du centre-ville, j'en croise de plus en plus), a fortiori quand la fille semble être de souche européenne et de surcroît si elle est jolie, je me demande toujours pourquoi je n'ai pas l'audace ou le courage de lui ôter son voile d'autorité.
Moi, et les autres hommes autour de moi, qui faisons comme si de rien n'était, et comme si ce honteux morceau de tissu dont l'islam frériste et fondamentaliste a fait un emblème international, n'était pas devenu le signe sensible de notre lâcheté collective et de notre indifférence à la colonisation culturelle et religieuse, même pas discrète, qui nous rendra un jour minoritaires sur la terre où nos pères et nous-mêmes sommes nés.
La survie ou non de l'Ukraine en tant qu'État m'indiffère totalement, et même celle de la Belgique ou des ridicules pays baltes.
Mais l'islamisation et la tiers-mondisation croissantes de ma nation, de ma province natale, de ma ville, de mon quartier me désespèrent.
J'ai remarqué toutefois que la majorité de ceux que ma réaction, jugée intolérante ou pire, exaspère ou révolte, la plupart du temps sont aussi, presque toujours, des partisans enthousiastes du soutien militaire actif à l'entité kiévienne, voire des amoureux transis de la Troisième Guerre mondiale avec feux d'artifice nucléaires.
Cela me paraît finalement tout à fait logique.
Et si vous n'avez pas compris pourquoi, moi je le sais.

18 mars 2025

TRUMP ET LA DÉFAITE DU MENSONGE

Gabriel Nerciat

- 18/3/2025 - Dans la série méconnue "Trump est bien le dernier humaniste de l'Occident", voici la sortie du plus récent opus, qui est sans doute l'un des meilleurs : la fermeture par décret présidentiel impératif de l'officine de propagande idéologique la plus infecte et la plus nuisible de toute la nébuleuse atlantiste, Voice of America.
Ce pendant états-unien de la Pravda soviétique légué par la guerre froide aurait dû à vrai dire muer ou disparaître après 1991, mais il a perduré catastrophiquement, pour accompagner de ses mensonges et de ses prêches bidonnés toutes les entreprises de falsification et de destruction colportées par l'Etat profond U.S depuis les lointaines guerres du Golfe et de Yougoslavie (fausses armes de destruction massive en Irak, fausses couveuses de Koweït-City éventrées par la soldatesque arabe, faux massacres de masse de civils albanais au Kosovo ou de civils bosniaques à Sarajevo, fausses révolutions populaires aux couleurs arc-en-ciel à Kiev, Belgrade ou Tbilissi, vrais gazages d'opposants islamistes en Syrie faussement attribués au frère cadet de Bachar el Assad, faux coup d'Etat insurrectionnel au Capitole, fausses déportations dans le Donbass d'enfants ukrainiens dont les mères ou les grands-mères n'apparaissent jamais en larmes sur nos écrans mais qui émeuvent le centriste transi, etc., etc.).
Des décennies d'endoctrinement et de manipulations réduites à néant par la vertu d'une seule signature, véhémente et monumentale, c'est aussi féérique et vertigineux que le coup de pied de saint Antoine de Padoue qui envoie le diable se fracasser les cornes au fond de la mer Adriatique.
Evidemment, les autres officines de propagande atlantiste, elles, seront toujours là – surtout en Europe et au Royaume-Uni où elles vont redoubler d'ardeur impuissante – et elles ne désarmeront pas, du moins pas avant la fin de la présence de Donald le Grand à la Maison Blanche.
Mais, au moins, elles ne seront plus la voix de l'Amérique.
Trump aura rendu à sa nation ce service insigne, semblable à une oeuvre de purification, et rien que pour cela il devrait y avoir un jour sa statue en or édifiée en face du Mémorial d'Abraham Lincoln ou du tombeau d'Ulysses Grant.
Les voix du mensonge ne seront plus désormais que celles de menteurs privés, actant ainsi le grand retour de l'isolationnisme américain (lequel, encore une fois, ne se confond pas avec l'absence d'ambitions extérieures) et la fin du dispositif occidental élaboré par les disciples de Franklin Roosevelt après Postdam.
Même si les faussaires de l'atlantisme agonisant veulent acheter la statue de la Liberté, elle ne sera plus à vendre.
Ils devront en faire une copie en plâtre, générée par leur propre intelligence artificielle.

15 mars 2025

MOURIR POUR DES VALEURS

Gabriel Nerciat

- 14/3/2025 - (...) Je ne sais plus quel belliciste otanien (je crois que c'est Nicolas Tenzer ou un autre va-t-en-guerre de la même eau) s'exclamait l'autre jour sur un plateau de télévision : "Nos valeurs démocratiques et libérales sont tellement précieuses et universelles que nous ne pouvons pas les laisser humilier par plus fort que nous. Si la Russie gagne cette guerre, ce n'est pas seulement l'Ukraine, mais la civilisation des Lumières qui sera vaincue".
Que de charniers étaient contenus dans cette seule phrase, dès l'emploi liminaire de l'adjectif possessif au pluriel.
Ce qui m'a toujours tenu éloigné de la gauche en général et de la social-démocratie en particulier, ce n'est pas tellement le fait de me vouloir de droite (il y a une bêtise de droite encore plus crasse et plus épaisse que celle du dernier ilote trotskiste décolonial : écoutez parler Robert Ménard dix minutes, et cela vous donne envie d'aller boire illico un verre avec Fabien Roussel ou Arnaud Montebourg), mais plutôt la constatation que la gauche préfère toujours des valeurs abstraites ou métaphysiques (dans le pire sens du terme) à la défense ou la compréhension de réalités sensibles et particulières.
Un type qui commence par vous dire qu'il défend des valeurs (universelles, évidemment, même si le type n'a jamais quitté Paris ou New-York) et qu'il les place au-dessus de tout, même de la vie de milliers voire de millions d'êtres humains, je sais d'instinct qu'il s'agit là presque toujours d'un salopard ou d'un dément.
Parfois les deux en même temps (exemples au siècle précédent : Mao Tsé-toung, Harry Jaffa, Pol Pot, Pierre Lambert, Tony Blair, John McCain, André Glucksmann).
Dès qu'ils apparaissent quelque part, on devrait les dénoncer comme des dangers ambulants et leur coller un écriteau dans le dos.
Il y serait précisé : "Les valeurs de ce gus sont universelles, mais son cul n'appartient qu'à lui. Par civilité et par civisme, n'hésitez pas à lui faire connaître l'extension de votre pied."
Ce précepte lui-même n'aspirerait à aucune généralité, mais je crois bien que s'il était appliqué, le monde se porterait un peu mieux, quand même.

13 mars 2025

L'AVANT-GUERRE

Gabriel Nerciat

- 13/3/2025 - D'après le directeur des services du renseignement de la principauté de Monaco, dont l'expertise en matière d'espionnage est reconnue dans le monde entier, la Russie s'apprêterait à envahir le rocher des Grimaldi avant la fin de la décennie.
Vladimir Poutine, en effet, qui est très joueur et d'un nihilisme consommé, veut s'emparer du casino de Monte-Carlo pour pouvoir y jouer à la roulette russe avec son homologue français en toute sécurité, sans craindre d'endommager les rideaux et le tapis.
Il veut aussi récupérer les milliards de certains oligarques et brigands ukrainiens que la principauté est heureuse d'accueillir, en toute discrétion, depuis trente ans, afin d'indemniser les avoirs de la Banque centrale russe que la Commission de Bruxelles rêve de lui dérober afin de les envoyer à Kiev.
Ce soir, le prince Albert II va s'adresser à ses sujets, pour leur dire que l'heure est grave et que l'intégrité de leur casino devra être défendue quoi qu'il en coûte.
Il va également annoncer qu'il commencera dès la semaine prochaine un régime alimentaire afin d'être en mesure de rentrer dans son uniforme de capitaine de corvette avant le début des opérations.
Son épouse, la princesse Charlène, pour plus de sécurité, a préféré s'éloigner du palais et prendre ses quartiers dans un palace de Dubaï.
L'émir s'est déclaré très heureux de l'accueillir. Sa capitale manque de femmes blondes, estime-t-il, dès lors qu'on y lève les voiles.

12 mars 2025

UKRAINE, LE PIÈGE AUTOUR DU NŒUD GORDIEN

Gabriel Nerciat

- 12/3/2025 - Toujours amusant, de voir les euro-atlantistes en panique morale, comme ils disent, reprendre espoir au moindre souffle de vent qui semble aller dans leur sens.
L'issue apparemment positive des négociations ouvertes à Djeddah hier entre Marco Rubio, Mike Walz et les émissaires de Zelensky, qui a permis le rétablissement de l'aide satellitaire de Washington à Kiev en échange de l'acceptation d'un éventuel cessez-le-feu d'un mois, semble leur redonner du baume au cœur, à ces pleureuses.
Pourtant, on se demande bien pourquoi car sur le fond, rien n'a vraiment changé : Trump reste inflexible sur les trois points qu'il veut imposer à Kiev depuis le début de son retour à la Maison Blanche ; à savoir l'absence de toute garantie de sécurité militaire de la part de Washington dans le cas d'un accord d'armistice, le refus catégorique de voir l'Ukraine entrer dans l'OTAN, et l'accord sur les minerais.
Il est difficile d'anticiper quelle sera la réponse de Poutine, qui va sans doute essayer de gagner du temps ou faire une contre-proposition alternative.
Mais l'idée de la trêve, ou du cessez-le-feu, contrairement à ce que j'entends partout depuis hier soir, ne lui est pas forcément nuisible, à condition bien sûr qu'elle n'intervienne pas avant la fin de la bataille de Koursk (nouvelle victoire russe émérite après Marioupol, Melitopol, Enerhodar, Izioum, Marinka, Azovstal, Bakhmout et tant d'autres, mais qui cette fois restera dans les annales de l'histoire militaire comme la plus grande et la plus criminelle connerie stratégique de tous les temps).
Car si les armes se taisent pendant un mois ou plus, Trump sera en mesure d'imposer à Zelensky de nouvelles élections présidentielles (qu'il refuse d'organiser depuis un an en faisant interner ses opposants), dans un contexte de déroute absolue.
Ce qui sera à la fois l'occasion de vérifier si la propagande intensive propagée sur les médias assermentés de l'Occident depuis trois ans repose sur quelque chose de solide ou non, et surtout si la majorité des Ukrainiens toujours présents en Ukraine est vraiment aussi unanime que toutes les p.tains hystériques de l'extrême-centre européiste à souhaiter la poursuite de la guerre totale jusqu'au dernier de leurs hommes valides.
Car il est bien un point, à mon avis, sur lequel Poutine et Trump se sont mis d'accord : tant que Zelensky sera au pouvoir à Kiev, aucune perspective de paix ne sera possible.
Les crimes de guerre caractérisés qu'il a perpétrés avant-hier soir à Moscou (sans doute dans l'intention de faire avorter les futures négociations avec le Kremlin) de même que le maintien de ses positions les plus maximalistes à Djeddah et ses réticences à soutenir véritablement la trêve négociée, le démontrent une fois de plus.
Ce Richard III mâtiné de Triboulet, que la propagande atlantiste a transformé en Churchill de café-concert, reste le principal nœud gordien qui empêche tout règlement crédible.
Or, le nœud gordien, on sait depuis Plutarque qu'il faut le trancher.
Celui qui a le courage de le faire peut seul revendiquer l'héritage impérial d'Alexandre.
Aussi l'offre de Trump est-elle peut-être un piège, et il est probable que le dictateur sanglant de Kiev, échaudé depuis sa correction humiliante dans le bureau ovale, l'a compris dès qu'elle lui a été proposée.

5 mars 2025

UN MARDI GRAS À PERPÉTUITÉ

Gabriel Nerciat

- 5/3/2025 - Toujours aussi faux, prétentieux et sournois, notre Président.
La prochaine fois, il devrait faire carrément ses allocutions foireuses en anglais puisque, visiblement, c'est à Donald Trump qu'il voulait s'adresser et pas aux Français dont il se moque éperdument (mais il est vrai que ce n'est pas une nouveauté).
Trump veut faire la paix ? Lui veut continuer la guerre (avec l'argent des contribuables de l'UE et le sang des Ukrainiens).
Trump aimerait se réconcilier avec Poutine ? Lui nous annonce une guerre de Cent Ans contre la Russie, nouvelle URSS qui s'apprête à gober la Pologne et l'Allemagne sauf si l'on crée une armée européenne.
Trump veut se débarrasser de Zelensky ou le tenir en muselière ? Lui n'envisage pas un avenir européen sans la promotion du pétomane sanglant en costume de Ninja.
Trump ne veut pas vraiment d'une présence militaire française et britannique en Ukraine, car il sait que ce serait aux yeux de Moscou un motif pour refuser toute négociation de paix ? Macron, lui, nous l'annonce déjà triomphalement, alors même qu'aucun traité n'est encore signé et que Trump n'entend pas lui demander son avis pour élaborer le contenu de l'accord ou négocier quoi que ce soit.
Trump ne veut pas garantir quelque forme de sécurité collective que ce soit vis-à-vis de Kiev ? Macron croit encore qu'il va réussir à le faire changer d'avis en partageant un chewing-gum.
Trump veut défendre la liberté d'expression et la souveraineté des peuples historiques ? Macron applaudit au coup d'État que l'UE a laissé perpétrer en Roumanie et à la censure institutionnalisée des réseaux sociaux et des chaînes de télévision privées.
Etc, etc.
Les Français peuvent-ils encore se laisser convaincre par ce type qui a tout échoué, menti sur l'état des comptes publics du pays, que l'Algérie humilie ostensiblement tous les jours sans qu'il fasse mine de s'en émouvoir outre mesure et qui, faute de mieux, compte désormais sur la diabolisation de la Russie ou de Poutine pour rester encore deux ans à l'Elysée ?
À la limite, ce n'est même plus une question pertinente à poser.
Demain, à Bruxelles, Giorgia Meloni, Viktor Orban, Robert Fico et même son ami Donald Tusk vont l'envoyer dans les cordes, en lui faisant comprendre, comme l'a déjà fait en partie Keir Starmer à Londres, que la dissuasion nucléaire française ne les intéresse pas et qu'il est hors de question d'envoyer des troupes en Ukraine.
Mais pendant 24 heures, il se sera fait plaisir, et aura sûrement ravi tous les imbéciles de droite ou de gauche qui se donnent des frissons depuis deux semaines en se disant que nous sommes en 1938, à la veille des accords de Munich et de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les armées d'Hitler.
Après tout, à un jour près, on était encore dans mardi gras. Le carnaval est de rigueur à l'Elysée, tous les jours que Dieu fait depuis 2017.
Comment lui a-t-il dit, Trump, dans le Bureau ovale ?
"Ce gars est un petit malin".
Pas si malin que ça, en fait.
Ses tours commencent à lasser. Il est vraiment temps qu'il parte.