Translate

Affichage des articles dont le libellé est administration. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est administration. Afficher tous les articles

20 décembre 2024

Petits graphiques d’avant Noël

H16

- 20/12/2024 - Alors que l’inénarrable François Bayrou, le grand léchant mou de la politique française, nous mitonne actuellement un petit gouvernement tout ce qu’il y a de plus cramé, ce petit billet sera l’occasion de faire une sorte de bilan d’une année 2024 bien remplie sous forme de quelques petits graphiques fort illustratifs de la situation courante.


Dans cette petite série de graphiques, le premier est déjà connu mais mérite d’être rappelé tant les hurlements des gauchistes sur le manque de personnel ou de moyens se font chaque jour plus stridents, en dépit d’une réalité sans ambiguïté pointant sur l’exact contraire :


Eh oui, le nombre de personnes employées par l’État français dans deux des trois fonctions publiques n’a cessé de croître, et de croître plus vite que la population et que l’emploi privé. Autrement dit, les couinements des gauchistes qui réclament sans cesse plus de moyens et plus de personnel sont entendus et suivis d’effet, sans le moindre doute.

Cependant, force est de noter qu’en face, les services publics rendus par cet effectif en croissance très soutenue ne sont pas meilleurs d’année en année, au contraire même : les plus grosses croissances dans l’emploi public sont dans les collectivités territoriales et les hôpitaux et c’est, coïncidence troublante, là où les services sont actuellement les plus dégradés.

Y aurait-il un lien ?

L’augmentation soutenue de l’emploi dans ces branches se traduirait-il par un accroissement des emplois parasitaires, des « bullshit jobs » comme on les qualifie parfois, qui se concrétiseraient par une augmentation de la bureaucratie et des tracasseries administratives, ainsi qu’une diminution du temps consacré par les opérationnels à fournir les services de base car trop occupés par les tempêtes de cerfas à remplir et de réunions inutiles à gérer ?

On est en droit de se poser la question, qui viendra s’ajouter aux autres qu’on pourra se poser en regardant le graphique suivant, qui montre l’évolution des salaires payés par l’État, passant de 24,9 milliards d’euros en 1978 à 129,4 milliards d’euros en 2022 (soit à peu près 2,4 milliards d’augmentation tous les ans).


Cette augmentation des salaires, relativement linéaires, est à mettre en rapport avec l’augmentation, nettement moins linéaire et en tout cas pas sur la même pente, des effectifs correspondants : le total des salaires versés n’augmente pas du tout à la rapidité de l’augmentation du nombre des salariés de l’État. Autrement dit, il emploie de plus en plus de personnes dont le salaire moyen tend à nettement diminuer ce qui revient à constater que la fonction publique, non content d’être remplie de personnes employées à peigner des girafes, paye de moins en moins bien y compris ceux qui, effectivement opérationnels, font réellement tourner la machine.

Entre le harcèlement bureaucratique, les procédures internes étouffantes, les contraintes administratives et légales délirantes d’un côté, et de l’autre une tendance aux salaires moyens à s’éroder, on comprend dès lors que la motivation de faire correctement son travail s’évapore progressivement.

Ce constat, très éclairant, est d’ailleurs corroboré par une récente suite de tweets illustrées par les graphiques suivants, qui montrent, d’une part, que l’essentiel des dépenses de l’État se concentre essentiellement dans les prestations et autres transferts (sociaux, donc) et non dans les dépenses de fonctionnement, le service de la dette ou les investissements qui restent globalement stables…


…et d’autre part l’écart croissant entre ce que sont les salaires et ce qu’ils auraient dû être s’ils avaient simplement suivi l’inflation.


Bien sûr, comme ces augmentations (du nombre de salariés, des transferts et autres prestations sociales) se font alors même que la croissance est atone – ou trop largement financée par l’emprunt, qu’il n’y a donc pas de création de richesse en face et à proportion de ces augmentations, le résultat est sans appel pour les finances du pays : la dette continue de grimper de plus en plus vite.


Le système français actuel, intégralement basé sur une collectivisation d’une part croissante des activités productives, sur une intervention de plus en plus large de l’État dans tous les domaines possibles, se traduit très concrètement par un appauvrissement des générations futures (par la dette, et c’est maintenant connu), mais surtout des générations actuelles à une vitesse croissante, qu’elles soient dans le privé ou dans le public : la sécurité de l’emploi des derniers, l’immobilisme du mammouth étatique, l’amoncellement de normes, de bureaucratie parvient à ne satisfaire personne et distribuer du malheur pour tous et chacun, en proportion variable mais jamais nulle.

Finalement, l’écrasante majorité des salariés de la fonction publique se fait effectivement truander par l’État mais des années de propagande ont permis une adhésion stupéfiante à ses pratiques managériales, salariales et organisationnelles pourtant désastreuses ; l’écrasante majorité des salariés du privé se fait effectivement dérober une part croissante du fruit de son travail pour payer pour ces services au mieux médiocres ; tout le monde y perd et seul un nombre minime de personnes (politiciens bien placés, hauts-fonctionnaires, lobbyes et médias, capitalistes de connivence) profite de ce système pervers où tout tourne autour de l’État.

Sans surprise, la motivation puis la capacité même de créer de la richesse disparaît du pays, ce qui se traduit par le graphique suivant.


Alors que ce graphique montre sans le moindre doute que la France s’enfonce dans la récession, une partie de la classe politique, complètement perdue, y voit des signes réjouissant d’une nouvelle décarbonation voire d’une saine décroissance du pays. Ce décalage avec la réalité, cette actuelle crise politique ne sont que le symptôme de cet effondrement global de la société française, qui devrait vraisemblablement s’achever par une remise à plat institutionnelle.

La trajectoire est évidente avec la faillite au bout. Surviendra-t-elle en 2025 ou en 2026 ? Peu importe.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/12/20/79637-petits-graphiques-davant-noel

12 décembre 2024

APRÈS DES DÉCENNIES DE SOCIALISME CATASTROPHIQUE, L’ARGENTINE DÉGAGE SON PREMIER EXCÉDENT BUDGÉTAIRE

Marc Amblard

- 12/12/2024 - Maintes fois jugé comme un extrémiste de droite par les imbéciles, le nouveau président argentin, Javier Milei est un homme de bon sens attaché à la liberté et au respect de l’argent public.
Les dirigeants occidentaux devront, tôt ou tard, suivre la voie qu’il nous montre. Écoutons-le :
« Le déficit était la racine de tous nos maux : sans lui, il n’y a pas de dette, pas d’émissions, pas d’inflation. Aujourd’hui, nous avons un excédent budgétaire durable, sans défaut de paiement, pour la première fois depuis 123 ans. »
Il y a quelques mois, à Davos, devant la foule hostile, Milei a critiqué la glorification du socialisme. « Les principaux dirigeants du monde occidental ont abandonné le modèle de la liberté pour d’autres versions de ce que nous appelons le collectivisme. » « Nous sommes ici pour vous dire que les expériences collectivistes ne sont jamais la solution aux problèmes qui affligent les citoyens du monde, mais qu’elles en sont plutôt la cause profonde. »
Le président argentin a divisé par deux le nombre de ministres et réalisé des coupes franches dans les dépenses publiques. Notamment en virant des dizaines de milliers de fonctionnaires, dont le coût était devenu insupportable pour les contribuables, déjà éreintés par une inflation dépassant parfois 50% sur un mois. Je vous laisse imaginer.
De telles mesures seraient très mal ressenties en France où nous vivons dans le mythe étrange que l’État est forcément bienveillant. C’est pourtant tout le contraire : plus un gouvernement est grand et puissant, plus les citoyens sont petits et vulnérables.

11 décembre 2024

Le déclin de l’Europe est-il inéluctable ?

H16

- 11/12/2024 - Officiellement, l’Union Européenne, « c’est la paix et la prospérité », et c’était peut-être vrai pendant la Guerre Froide. C’était aussi, dans une certaine mesure, probablement exact tant que cette Union se contentait de réduire les différences de normes entre pays européens, et d’abaisser les frontières. Autrement dit, c’était probablement vrai tant qu’il s’agissait de faire du commerce.

Le marché unique, en ce sens et par la disparition des douanes intérieures (et donc de la paperasserie et des taxes inhérentes à ces douanes) a certainement permis la prospérité européenne… jusqu’au traité de Maastricht où cette Union s’est alors piquée de faire aussi de la politique… Et à partir de là, les choses ont commencé à se dégrader nettement : alors qu’en 1960, l’Union Européenne représentait 36% du PIB total du monde, en 2008 les États-Unis surpassent l’Union, et représentent à présent 50% en PIB de plus qu’elle. Lorsqu’on regarde le PIB rapporté par habitant (et alors que l’Union européenne comprend 34% d’habitants en plus qu’aux États-Unis), on obtient le petit graphique suivant, fort éclairant :


Le décrochage économique est très visible, et il l’est d’autant plus lorsqu’on regarde les performances boursières des entreprises des deux côtés de l’Atlantique : la comparaison incluant l’Asie est presque humiliante pour le vieux continent (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :


Bien sûr, les États-Unis concentrant les principales entreprises technologiques, la comparaison est assez défavorable à l’Europe et explique la différence marquée de taille des ensembles considérés. Cependant, même lorsqu’on fait abstraction de ces entreprises technologiques, on retrouve malgré tout un décalage énorme (près de trois fois plus de valorisation américaine par rapport à l’européenne) :


Cette comparaison navrante entraîne, assez logiquement et très concrètement, une fuite des cerveaux européens vers des pays plus accueillants, États-Unis en premier, comme en témoignent les chiffres suivants (issus d’un intéressant fil sur X.com) sur l’immigration qui montrent les flux ultra-favorables aux Américains par rapport aux Européens :


Ceci n’est guère étonnant. Pour fixer les idées, voici quelques salaires pour un ingénieur logiciel senior, et comme on peut le constater, l’écart est dramatique pour l’Europe :

– Silicon Valley : 210 000 $ – 320 000 $ et plus
– Londres : 95 000 $ – 140 000
– Berlin : 70 000 $ – 110 000
– Paris : 65 000 $ – 100 000

Et c’est d’autant plus vrai que, après impôts, les employés européens se retrouvent avec un salaire encore amputé : en France ou en Allemagne, il faut s’attendre à un taux effectif de prélèvements autour de 45 à 50% là où les Américains se contentent d’un taux autour de 37%.


La carte ci-dessous (cliquez dessus pour l’agrandir) donne une bonne idée des écarts de salaire en question, écart qui, on l’a vu, ne cesse de croître :


Ce drain de cerveaux entraîne en surcroît des problèmes qui s’additionnent les uns aux autres, dans une sorte de cercle vicieux : le départ des ingénieurs et des chercheurs et, avec eux, des entreprises en pleine croissance provoque une baisse des recettes fiscales et affaiblit les centres d’innovations et de recherche, ce qui rend l’implantation de startup plus difficile, et amoindrit le transfert de connaissances entre chercheurs et ingénieurs…

Dans ce contexte les remarques de Mario Draghi continuent de résonner comme des exhortations à déréguler et libérer les énergies créatrices de l’Europe, exhortations qui semblent trouver fort peu d’oreilles attentives tant dans les instances européennes (qui continuent d’empiler des régulations, directives et contraintes diverses comme jamais) que dans les États membres, notamment les plus gros d’entre eux : si l’Italie semble aller dans la bonne direction (le développement de startup et de licornes dans la Botte semblent déboucher sur d’intéressantes opportunités), il en va différemment en France ou en Allemagne où « l’élite » en place semble résolue à étouffer tout le monde sous des taxes, des contraintes, des régulations et des décisions politiques parfaitement débiles.

Un récent fil sur X.com illustre d’ailleurs bien l’ampleur du problème ; il y est décrit l’histoire des OGM en Europe et comment, alors qu’en 1990 les OGM commençaient à gagner du terrain dans le monde entier, l’Europe a choisi de – surprise totale – fortement les réglementer.

Se basant sur les slogans de militants politiques qui ont agité la menace de dangereuses dérives biologiques sans aucune base scientifique crédible, l’Union européenne a décidé de lourdement limiter l’usage des OGM, pendant que les Américains, moins endoctrinés et plus pragmatiques, les introduisaient dans leur agriculture ce qui leur a permis d’améliorer leurs rendements et d’abaisser les coûts de production (par une baisse de l’usage des pesticides).

À présent, l’Union européenne importe de grandes quantités de maïs et de soja OGM du Brésil et des États-Unis pour nourrir son bétail : la même technologie qui est jugée « dangereuse » chez nous permet pourtant de nourrir discrètement les vaches, les poulets et les porcs d’Europe depuis plusieurs décennies sans effets secondaires. En outre, cette réticence européenne vis-à-vis des OGM conduit à utiliser une plus grande surface de terres et augmente donc mécaniquement les émissions de CO2, les rendements plus faibles nécessitant davantage de terres agricoles, plus d’usage de machines agricoles (et leurs carburants) et plus d’engrais.


Pourtant, l’Académie nationale des sciences française a publié en 2016 un rapport complet confirmant que les OGM sont sans danger pour la consommation humaine et l’environnement sans qu’aucun changement politique ne soit acté : l’Europe continue à s’accrocher à des peurs dépassées, ignorant des décennies de preuves.

La conclusion est sans appel et rejoint celle qu’on peut dresser pour les autres technologies et les autres occasions que l’Europe semble manquer avec application depuis plusieurs décennies : le rejet de ces innovations n’est pas seulement non scientifique, il s’agit de sabotage. Tout comme pour l’agriculture, l’intelligence artificielle, l’informatique, les fusées ou tous les autres domaines de l’industrie ou du service, l’avenir réside dans l’innovation et non dans la peur, mais les institutions semblent prendre un malin plaisir à choisir systématiquement les options les plus passéistes et qui entraînent le plus de retard pour les Européens ensuite.

L’Union européenne dispose de l’expertise et des ressources nécessaires pour jouer un rôle de premier plan dans tous les domaines d’innovation actuels, mais pas avec ce niveau de normes et d’ingérence des administrations. Le rapport Draghi a montré que ce constat était compris même des plus hautes institutions, chez les dirigeants de la sphère publique comme de la sphère privée.

Dès lors, chaque jour qui passe sans que soit faite la moindre correction s’apparente plus qu’à un renoncement, mais bien à une volonté d’échec voire à de la malveillance.


https://h16free.com/2024/12/11/79526-le-declin-de-leurope

22 novembre 2024

L’administration française souffre du « syndrome du monument de Washington »

H16

- 22/11/2024 - Bon, cela ne fait plus de doute à présent : la France manque soudain d’argent, le pognon de dingue semble s’être épuisé. Tout le monde, à chaque étage du mille-feuilles administratif, se charge donc de faire des économies ou, plus exactement, de donner toutes les apparences d’en faire. Cependant, avec une constance qui frise la compulsion obsessionnelle, force est de constater que nos édiles et les dirigeants du pays en général semblent ne trouver que les pires idées pour – trop rarement – couper dans les dépenses.

Dernièrement, nous avons eu quelques exemples de ces lumineuses coupes budgétaires que les uns ou les autres se sont chargées de faire.

Ainsi a-t-il été décidé en région Île-de-France de supprimer une aide d’un million et demi d’euros pour les pompiers qui, comme chacun le sait, sont parfaitement accessoires. Après tout, avec un extincteur, un arrosoir et un peu d’eau, on fait des miracles de nos jours.

Ainsi la ministre de la Santé, confrontée elle aussi au nécessaire besoin de trouver des sources d’économies, a pris son courage à deux mains pour diminuer de 5% le remboursement des médicaments et des honoraires de médecins. Il est vrai que simplifier les processus de gestion de la Sécurité sociale, alléger les démarches des usagers, diminuer les frais internes des services, réduire les paperasseries administratives emmerdifiantes pour les praticiens et les assujettis, voire – horreur des horreurs – virer les fraudeurs à commencer par les millions de cartes vitales surnuméraires, tout ça aurait été sensiblement plus compliqué, tout comme se remettre en question, et surtout beaucoup moins visible de tous les administrés…

Ainsi la maire de Strasbourg, Jeanne Barsegh, n’a pas hésité à menacer de fermer les crèches municipales et le périscolaire dans l’hypothèse affreuse où 9 millions d’euros de dotations seraient retirées à Strasbourg. Dans le même temps et avec une décontraction que seuls les hypocrites peuvent se permettre, elle ne s’interdira pas de financer une indispensable étude sur l’occupation de la cour de récréation en fonction des sexes des gamins qui y jouent…

Bref, à tout le moins, on pourrait se scandaliser : quoi, dans toutes les dépenses qui existent, dans toutes les gabegies ignobles que l’État empile, ces élus n’ont trouvé que celles-là pour faire des économies ? Ne serait-ce pas un peu du floutage d’Hegel moquage de visage ?


Eh bien à vrai dire, pas tout à fait et ceci n’a en réalité rien d’inhabituel.

C’est même parfaitement logique lorsqu’on y réfléchit deux minutes : c’est ce qu’on appelle le « Washington Monument Syndrome » et même si vous n’en connaissiez probablement pas l’existence ou le nom jusqu’à présent, sachez pourtant qu’il est pratiqué avec succès et sans le moindre scrupule par tous les politiciens et une grosse partie des gauchistes dès qu’il s’agit de couper dans des budgets.

Et lorsque poussés par la conjoncture ou une horde de contribuables excédés par les taxes incessantes, les politiciens doivent enfin réduire le budget de leurs administrations, les premières victimes de ces réductions sont donc systématiquement les hôpitaux (infirmières, sages-femmes, brancardiers), les enseignants, les musées (et de préférence les plus visibles – Aux États-Unis, cela revient à fermer le Washington Monument par exemple, d’où le nom), ou les pompiers (comme l’exemple typique ci-dessus).

En France, concrètement, cela revient à diminuer les salaires des enseignants, couper dans les budgets hospitaliers ou arrêter telle ou telle subvention d’une association sociale très visible et reconnue utile par tous. Bref, il s’agit essentiellement de créer un emmerdement maximal pour l’usager, et le plus visible possible pour la population. On envisagera jamais de couper dans les centaines de postes de pousse-cerfa, dans les trouzaines de préposés aux agrafeuses, dans les associations lucratives sans but et autres fromages de la République qui casent les copains-coquins. Jamais.

Pourtant, il y en a, comme en témoigne cet intéressant passage de Sud-Radio sur lequel intervient Patrice Huiban qui détaille quelques uns de ces fromages aux noms à rallonges, coûts babylonesques et responsabilités microscopiques :


Comme le mentionne l’intervenant, la France se trimballe 30% d’administratifs en plus dans le milieu hospitalier par rapport à l’Allemagne sans que le service rendu soit meilleur, au contraire. La liste est effarante de ces agences, opérateur de l’État, ici chargées de la « santé au travail », sujet certes vaste mais qui ne devrait pas voir se cumuler l’Agence nationale d’Amélioration des Conditions de Travail, l’Institut National de Recherche, de Sécurité, de Prévention des Accidents du Travail et Maladies Professionnelles, le Conseil National d’Orientation des Conditions de Travail, le Comité National de Prévention de Santé au Travail, en plus de la Sécurité sociale et de ses déclinaisons dédiées à la santé au travail, l’ANSES et les Services de Prévention et de Santé au Travail Inter-Entreprises.


Et avec l’habitude, dès qu’on propose de couper dans les budgets, Kevin Legauchiste, Jean Députain ou Georges Sénatorium montent immédiatement aux créneaux pour hurler « On va devoir virer des infirmières (= fermer le Washington Monument) »… Ces cris sont faciles à entendre, surtout actuellement, dans les journaux de la presse traditionnelle ou sur les réseaux sociaux (X contient des pelletées de tristes gauchistes toujours prêts à sacrifier du pompier ou de l’enseignant à chaque fois qu’on fait mine de toucher à un budget d’Agence Nationale d’Étude des Spandrelles Bitumeuses En Milieu Aérobie).

Et bien sûr, cette méthode fonctionne très bien : l’opinion publique, saisie d’effroi devant les conséquences de la coupe budgétaire, renonce alors à toute action drastique. Pensez donc ! On ne peut pas se passer d’infirmières, de crêches ou de pompiers ! Ce serait un scandale ! Eh oui, les gens sont très naïfs et tombent dans ce panneau à chaque fois que c’est possible. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les politiciens l’utilisent, il marche si bien !

Dès lors, le budget peut continuer à enfler tranquillement et les services de se dégrader sous le poids du nombre croissant de personnel inutile douillettement caché derrière le nombre décroissant de personnel utile placé en face et en direct du public, bien visible lui.

Et après cinquante années de ce traitement, de musée « sauvé » en fromage conservé, d’agence nationale agrandie en budgets jamais rabotés, petit-à-petit au début, puis de plus en plus vite à la fin, la France est maintenant en faillite.