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6 décembre 2024

Coup d'État de von der Leyen !

Dupont-Aignan Nicolas

- 6/12/2024 - Soit La France fait la politique de la chaise vide comme de Gaulle en 1966, soit notre agriculture crève.
Aucun compromis n'est plus possible avec cette Union européenne qui nous tue.
Retrouvons notre indépendance !

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20 novembre 2024

Cette Europe qui joue toujours contre nous

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


- 19/11/2024 - Le Mercosur sera signé, il n’y a que les crédules pour imaginer le contraire. Les gesticulations bien tardives de nos politicards n’y changeront rien, ils ont l’offense théâtrale mais tout sonne creux, faux, à l’image de ce qu’ils sont. Mais il leur faut donner le change, la désespérance est une source d’électeurs, il faut donc les séduire, les endormir, faire croire que l’on est avec eux, mais se garder de faire ce qu’il convient pour le prouver ! Ah si, pardon, nous avons Marion Maréchal qui lance une pétition contre le traité ! Cela vaut autant que les marches blanches et les ours en peluche déposés au coin d’un immeuble après un attentat. Nous avons aussi les déclarations fracassantes, comme le clou du cercueil de l’agriculture française. Pour autant, le monde agricole se retrouve seul, une fois de plus, une fois de trop. Les syndicats devraient se mobiliser pour entraîner le reste des salariés derrière nos paysans. Ils ne feront rien, ils sont inféodés au système qui les nourrit et eux se servent de la détresse des uns et des autres pour exister, montrer qu’ils s’occupent des délaissés, au lieu d’agir en amont pour éviter d’en arriver là.

Et que l’on ne vienne pas nous expliquer que sans l’Europe ce serait le déclin de l’agriculture Française. Nous étions la seconde puissance agricole mondiale en 1992, nous arrivons péniblement à la 6ème place aujourd’hui. Comme pour tout ce qui nous concerne, l’adhésion à l’Europe n’a fait que nous déclasser dans tous les domaines, où est donc l’avantage de rester dans une structure qui nous ruine ?! On a aussi Bardella qui menace Barnier de peut-être, éventuellement, si jamais il va trop loin, de... le censurer… Le Premier ministre doit en trembler c’est certain. Le pauvre Bardella, en réalité, est incapable de mordre, et pourtant l’occasion de prouver que le RN est aux côtés de ceux qui souffrent est unique, mais ses dirigeants sont tellement obnubilés par le besoin de plaire au système qu’ils s’écartent jusqu’à se confondre avec les autres pour s’éloigner du peuple, de risquer la cassure avec sa base. Le RN ne devrait pas menacer, c’est toujours une perte de temps, mais renverser ce gouvernement et même tous ceux qui se présenteraient à sa suite, jusqu’à obtenir le départ de Macron. Mais rien ne sera résolu pour autant puisqu’il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale. L’argument ne manque pas d’intérêt, mais il pourrait être largement compensé par un programme ambitieux construit autour d’une idée principale : refonder nos institutions, modifier les modes de scrutins, les fonctionnements et compositions du Conseil Constitutionnel, Conseil d’État, la durée des mandats, introduire le RIC, et toute une série de mesures que nous avons déjà listées dans nos colonnes.

Mais nous n’avons rien de tout cela, parce que parler de changer notre constitution est perçu et vendu par ceux qui sont aux commandes comme anti constitutionnel, un comble non ? L’élection de TRUMP devrait servir d’enseignement à cette nouvelle classe politique, plaire au peuple avant de séduire les médias a été suffisant Outre-Atlantique ! Mais non, ils sont jeunes, mais raisonnent comme leurs aînés. Certains, que c’est en étant adoubés par les médias qu’ils accéderont au pouvoir, sans comprendre qu’en restant sur cette posture, ils se décrédibilisent et creusent un peu plus le fossé qui existe déjà entre eux et les électeurs. Comme si de Gaulle avait cherché à plaire aux médias, à son époque.

À refuser de tirer les conclusions qui s’imposent, ils en deviennent inaudibles, la confiance se perd. Qu’entendons-nous depuis des semaines ? Nous avons la brillante Sarah Knafo qui, point par point, démontre les incohérences des décisions de l’Europe ainsi que les méfaits qu’elles engendrent sur notre économie, mettant systématiquement à mal nos intérêts. Nous avons un Thierry Mariani qui dénonce à juste titre les aides colossales distribuées à l’Ukraine pendant qu’en France on rabote les budgets et on continue à demander des efforts aux contribuables, tandis que les médias, timidement commencent à parler de la dictature de Zelensky, ou que le principal média autrichien évoque la manipulation du climat. Bien, très bien, les constats sont accablants, factuels, oui et alors, que se passe-t-il concrètement ? Rien, pour la bonne et simple raison que ces analystes n’osent pas trancher, conclure. Cette Europe, non seulement n’apporte ni la prospérité ni la paix, mais en plus elle joue contre nos intérêts et ne changera pas sa trajectoire. Il n’y a plus qu’une seule option, partir ! Quitter cette machine à fabriquer des normes. Mais cette synthèse est encore interdite, crime de lèse-majesté, il est reconnu, par les maîtres au pouvoir, servi par les médias aux ordres, qu’il faut nous vendre une Europe indispensable pour notre survie. Tous défendent la souveraineté, au moins dans le discours, mais aucun ne se donne les moyens de l’assurer. Il ne suffit pas de l’évoquer pour la soutenir, l’attester. En réalité tous sont devenus incapables de penser « France » sans y accoler tout de suite ou plus justement l’englober dans l’espace européen.

Or depuis des semaines, les exemples que cette Europe ne fonctionne pas sont légion et pourtant nous n’avons pas encore entendu un seul responsable, au moins se poser la question de savoir s’il ne serait pas nécessaire de partir de cette organisation, puisqu’elle refuse de se réformer elle-même. Elle joue contre nous, mais ce n’est pas grave, c’est sans doute parce que nous n’avons pas assez d’Europe, c’est bien connu ! Cette antienne est devenue insupportable et les Français le voient de plus en plus, mais pas nos politicards qui tremblent à l’idée d’en parler. En attendant, nous sommes invités à signer des pétitions, protester contre un système tout en s’y accrochant, le comble de l’absurdité, mais il fait vivre tellement de monde. La situation est désespérante puisque nous avons identifié les sources du problème mais nous n’avons personne pour incarner le pouvoir, c’est-à-dire quelqu’un capable de décider en fonction des seuls intérêts de la France. Beaucoup en parlent mais toujours après avoir mis en avant cette Europe qui joue contre nous ! Frexit, n’est ni une insulte ni une insanité, mais peut être le début de la solution, quitte à reconstruire après une autre Europe, respectueuse des Nations.

24 février 2024

Peut-on encore sauver l'agriculture française ?

Vincent Verschoore

Il n'y aura pas de solution sans coopération de la population: protéger l'agriculture, et notamment l'agriculture artisanale qui se fait rouler dans la farine par la FNSEA et l'Etat, implique de comprendre en quoi elle est nécessaire à notre santé autant biologique que mentale, mais qu'elle ne peut exister dans un marché de libre concurrence face à des producteurs n'ayant rien à voir en termes de coûts de production et de normes environnementales.

Soit on veut un vaste choix de choses pas chères plus ou moins merdiques en termes de qualité intrinsèque et d'empreinte (engrais, désertification des sols, biodiversité, transports, etc..), soit on veut des produits plus qualitatifs mais à des prix raisonnables (accessibles à tous), et il faut s'organiser pour cela.

Cela implique du protectionnisme, de l'économie d'échelle, un choix plus limité, et l'intégration du facteur alimentaire et agricole dans la notion de santé générale de la population. En effet, acheter du low cost industriel blindé de sucre et d'additifs pour ensuite dépenser des fortunes en soins contre le cancer n'a aucun sens, sauf pour l'industrie médicale bien sûr. Si on prend tout en compte, l'alimentation industrielle coûte en réalité beaucoup plus cher (du fait de ses effets sur l'environnement et sur la santé) que ce qu'indique le prix affiché sur le produit. Evidement, le lobby de l'agrobusiness et du pharmaceutique qui tire les ficelles de l'UE ne veut pas que cela se sache.

Le problème, c'est que l'on ne peut pas payer en même temps le prix réel d'une alimentation propre en magasin, et les coûts cachés de l'alimentation industrielle via les impôts, les taxes et la dette. Il faut diminuer le prix du premier en éliminant au maximum le second, mais ceci implique un vrai choix politique que les élites corrompues actuelles ne risquent pas de faire.

Il faudrait donc ne plus leur laisser le choix, en commençant pas casser le monopole actuel de ces élites au Parlement européen et à la Commission.

10 février 2024

Vincent Verschoore

L'énorme arnaque menée par l'agrobusiness (FNSEA) et le régime Macron sur le dos de la paysannerie est bien synthétisé par ce paragraphe, extrait d'un article du 3 février sur le site de la Confédération paysanne :
"Nous dénonçons le choix du gouvernement de traiter différemment les mobilisations et les organisations syndicales. Les dirigeants de la FNSEA ont obtenu du gouvernement des réponses liées à leurs intérêts personnels d'agri-managers spéculateurs. Ces derniers ont ainsi permis au gouvernement de s'exonérer de répondre à la question centrale de cette mobilisation : le revenu."
Dindons (français) de la farce (européenne), la Conf n'a pas désarmé, mais la flicaille a aussi changé de ton car les paysans, ça ressemble quand même un peu aux Gilets jaunes. La presse aux ordres a enterré l'affaire, mais le mouvement agricole est loin d'être enterré, et se propage partout : Pologne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pays de Galles voient des cortèges de tracteurs réclamer moins de taxes, moins de normes, et moins de concurrence déloyale depuis l'extérieur (Maroc, Ukraine...), mais aussi intérieure : en réponse aux cargaisons espagnoles ou portugaises détruites sur les barrages français, des Espagnols vident des camions citernes de vin français...
Peut-on tout avoir, c'est-à-dire des produits agricoles de qualité qui respectent l'environnement, un revenu correct pour les (petits) agriculteurs, pour une alimentation financièrement accessible au plus grand nombre ? Il faudrait ici un large débat, prenant aussi en compte le coût, pour la société, d'une mauvaise alimentation et de terres invivables.


1 février 2024

Europe : l’heure du grand choix

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


1/2/2024 - Entre vent de panique et amateurisme, le flottement est palpable au sein de notre gouvernement. Totalement dépassé, Attal cherche la formule magique qui pourra apaiser la colère des agriculteurs. Cette fois il semble que l’exaspération soit plus compliquée à calmer. Il faut dire que plus de vingt 49.3 ont été certes, la fierté goguenarde de Macron, mais portent aujourd’hui les fruits de cette ironie, durs à faire avaler.

Déboussolée, la macronie tremble et voit la contestation doucement se propager à travers les autres couches de la société, comme une vague qui grossit au large et dont on mesure peu à peu la force qui sera la sienne au moment de l’impact sur le rivage. La marge de manœuvre est très mince pour la macronie, face à cette Europe qui ne cesse de jouer contre les nations et leur souveraineté. Gardons en mémoire qu’il est prévu en juin, après les élections, une grande réunion pour en finir définitivement avec les États nations. Le voilà en mission presque suicide contraint de ressortir les vieux arguments qui ont fait mouche quand la catastrophe n’était que prémonition lancée par des « insensés » rétrogrades. Le mirage de la puissance bienfaitrice d’une Europe de prospérité de liberté et de paix battait son plein, et si les choses n’allaient pas assez vite ou bien, c’était parce qu’il fallait plus d’Europe. Associé à l’UE tout devait être mieux, mais la réalité est impossible à dissimuler à présent. Nos frontières sont des passoires voulues, notre système social est démantelé pour suivre les injonctions de Bruxelles, dictées par les lobbies financiers qui tirent les ficelles. Notre énergie est massacrée sous couvert d’une fausse concurrence qui là encore ne sert que les intérêts d’investisseurs étrangers, notre agriculture est sacrifiée pour faire plaisir aux multinationales qui donnent le tempo de la politique agricole commune, la fameuse PAC. Voilà l’inexpérimenté Attal qui vient, la larme à l’œil et des trémolos dans la voix nous expliquer la chance que nous avons de bénéficier de cette PAC, et qu’il serait folie de la quitter car elle consacre 9 milliards à nos agriculteurs. Mon Dieu, ces chiffres ! La France verse 28 milliards, et en reçoit 19. Elle en perd chaque année 9...

La démonstration du trop jeune Attal est déjà boiteuse, d’autant qu’elle ne résiste pas à la comparaison du rang mondial que nous avions en 2005 et celui que nous tenons aujourd’hui. Sous tutelle de la PAC nous sommes passés du 3ème rang au 6ème. Quelle évolution, comment va-t-il nous expliquer ce décrochage ? Si c’était si avantageux pour nous, nous serions à minima au même niveau, mais en aucun cas nous n’aurions reculé. Il est une évidence, l’apprenti Premier ministre a cru bon de se lancer dans cette bataille pour éviter le fond du problème : le Frexit. Le plus navrant des symboles dans cette attitude, est de constater que cette nouvelle génération panique à l’idée de devoir se débrouiller seule. Il donne l’impression de son incapacité à être autonome et d’imaginer une politique souveraine sans devoir s’en remettre à l’avis extérieur. En réalité, il y est lui aussi obligé, sinon il ne serait pas là.

D’autres responsables sont attendus pour tracer les lignes d’une politique agricole, mais pas que, conforme aux intérêts de la France, tout en négociant au mieux avec nos partenaires étrangers. Attal et ceux de sa génération, ont été lancés dans le bain national et international dès 20 ans et sans expérience, vendus comme la crème des crèmes, mais sans charisme et sans vision, sous influence, dans une clique où la jeunesse est devenue une « qualité ».

La seule chose qu’il semble avoir cernée, c’est que l’issue de cette grogne ne peut se faire avec des promesses qui devront être validées par Bruxelles. Les mensonges ne tiendront pas longtemps, et les mesurettes seront bien insuffisantes au regard des enjeux. Le fond du problème restera entier. Les accords commerciaux ruinent l’agriculture française, et européenne, les normes ne sont là que pour l’affaiblir un peu plus. Dernier exemple, on apprend que l’UE vient de programmer la fin de la filière volailles fermières française en échange d’autres marchés : je t’achète tes voitures et tu me prends mes poulets. Pour corriger ces dégâts, les technocrates ont la solution : subventionner nos exploitants pour compenser les pertes de revenus et la destruction de leur outil de travail. C’est là le système le plus pervers et toxique qui soit. Ça ne résout rien, bien au contraire. Une fois qu’il n’y a plus que les aides pour vivre, il suffit de les supprimer et cette classe d’agriculteurs disparaît au profit des très grosses structures, ou des spéculateurs financiers, tels que Bill Gates qui se retrouve être le plus important propriétaire terrien des USA. Les uns comme les autres arrivent au bout du processus de négociation, il n’y a plus qu’une seule chose à faire pour se sortir de cette impasse : un référendum sur le Frexit. Tout le reste n’est que bavardages. Venir nous dire qu’ils vont faire changer les règles de l’intérieur est une fumisterie déjà entendue et restée sans effet. Nous sommes arrivés à l’heure d’un choix de survie : le Frexit, ou la dissolution de la nation. Et c’est bien le peuple de France qui doit choisir son destin.

31 janvier 2024

Radu Portocala

Un jour de l’été 1991, je me rendais en Normandie. Arrivant vers le troisième péage (il y en a quatre entre Paris et Caen), j’ai vu toutes les barrières levées et une certaine agitation autour d’elles. J’avançai jusqu’à l’endroit où j’aurais dû payer et m’arrêtai. Un très jeune homme, à peine sorti de l’adolescence, vint à ma fenêtre et me dit : « Les paysans vous font passer gratuitement. » Et il me tendit un tract. Je regardai ses mains. À ses 16 ou 17 ans, elles étaient élargies, calleuses, des mains qui travaillaient et qui allaient travailler toute une vie.
Quelques instants plus tard, ayant repris la route, je pensai qu’il ne peut y avoir de pays sans paysans - cette évidence, cette formule simple qu’ils n’employaient pas encore et que j’ai été heureux de voir, ces derniers jours, inscrite sur leurs tracteurs.
Presque 33 ans sont passés et pour eux tout est pire. Ce jeune homme de 1991, pouvait-il imaginer que sa vie devait être une chute permanente ? Pouvait-il imaginer que ce qui est fait depuis la nuit des temps par d’autres comme lui, ses ancêtres en quelque sorte, allait finir sous forme de dossiers sur les bureaux d’une poignée de bureaucrates imbéciles ? Des bureaucrates de Bruxelles qui régentent d’autres bureaucrates à Paris - créatures malfaisantes dont le seul soin est de prendre un air entendu pour cacher leur terrible inutilité. Ils n’ont jamais tenu entre leurs mains une motte de terre, mais on leur a donné le droit de dire aux paysans comment travailler leurs champs. Ils n’ont jamais rien fait que débiter des inepties dans des réunions futiles, mais ils se croient en mesure de dicter, assis derrière leurs bureaux, les bonnes dates pour labourer, semer et récolter.
Nous mangeons, donc, et nous buvons ce que les bureaucrates décident que nous devons manger et boire. La terre est à leur merci et, petit à petit, toute notre existence se trouve soumise à leur volonté. Le bureaucrate tout-puissant travaillant main dans la main avec le politicien inepte est le plus terrible cauchemar, la pire déchéance qui pouvait s’imaginer pour l’humanité.
Je me demande si le très jeune paysan de 1991 se trouve sur l’un des tracteurs qui encerclent Paris. Sans réponse possible, je me dis qu’il est dans chacun de ces hommes qui cherchent à retrouver leur liberté et leur dignité d’êtres de la terre.

29 janvier 2024

CONTRE JÉRÔME BAYLE, le faux ami des agriculteur en colère

Jonathan Sturel


28/1/2024 - Avec Jérôme Bayle, nous avons la démonstration de tout ce qu'il ne faut pas faire, à plus forte raison lorsque vous prétendez être à la tête d'un mouvement social et populaire. Et au catalogue des choses à ne pas faire, l'une des premières, peut-être la première est de croire sur parole un homme politique professionnel dont le métier est précisément d'endormir les gens.
De les endormir avec des promesses pendant les campagnes électorales, de les endormir ensuite pendant l'exercice de son mandat pour justifier qu'il n'applique finalement pas les promesses de la campagne. L'homme politique professionnel est moins digne de confiance que le dernier de loubards que vous croiserez dans une ruelle sombre. Je préfère traiter avec Jacques Mesrine plutôt qu'avec un homme politique professionnel.
Jérôme Bayle est un éleveur et je vais lui accorder le bénéfice du doute, c'est-à-dire penser qu'il est plutôt ignorant des codes politiques que complice des hommes politiques. Le bougre n'a eu besoin que de quelques minutes à côté de Gabriel Attal pour décider que le combat était terminé - et il est tellement loin du compte qu'il s'imagine même que le combat est gagné. Pauvre pomme, va !
Il faut dénoncer et détester les briseurs de grève, ceux qui, émus et flattés d'avoir été choisis pour discuter par les hommes en costards, s'imaginent pour cette raison qu'ils ne sont déjà plus tout à fait du parti des gueux qui marchent dans la boue des champs mais qu'ils sont devenus en quelque sorte des «presque décideurs politiques».
Lorsque j'observe l'attitude de Jérôme Bayle, à tous les niveaux je constate qu'il y a des problèmes. Outre le fait d'avoir lâché un combat qui ne faisait que commencer contre trois promesses vaporeuses formulées par un Premier ministre qui n'était là que pour se mettre en scène tout en sachant qu'il est empêché par les traités européens d'agir réellement sur les racines du mal, il a montré, ce M. Bayle, jusque dans son attitude physique, des signes de sa grande fragilité :
D'abord, cette façon de frétiller d'excitation lorsqu'il marche avec le Premier ministre et son cabinet d'hommes endimanchés venus de Paris, cette sorte de petite jubilation presque malsaine qu'il a l'air de ressentir à l'idée d'être « celui avec qui parlent les puissants » et cette sensation qu'il a l'air d'en concevoir d'être quelqu'un d'important nous le rendent assez pitoyable et pathétique.
Ce pauvre homme n'a pas compris qu'il n'était qu'un pion dans le dispositif et que s'il a été choisi pour devenir l'interlocuteur privilégié du gouvernement, ce n'est certainement pas parce qu'il serait un adversaire redoutable mais à l'inverse parce qu'on avait identifié très tôt qu'il était du genre à se blottir facilement en ronronnant dans le creux de la main venue lui tapoter démagogiquement l'épaule devant les caméras.
Leçon politique : si le pouvoir fait de vous son interlocuteur, ce n'est pas bon signe pour vous et cela veut presque certainement dire que le pouvoir sait déjà comment il va vous peser et vous emballer.
Ensuite, outre tout ce que je viens de dire sur Gabriel Attal, il reste que l'homme est le Premier ministre de la France, même si cela nous écorche l'âme. Et porter une casquette à l'envers en présence d'une autorité de cette importance constitue à mon avis une erreur, erreur que je pardonne d'autant moins que celui qui la commet s'imagine pouvoir la faire au nom de sa qualité d'homme du peuple. Or être du peuple n'a jamais voulu dire mépriser les règles élémentaires de la politesse et de la bienséance.
J'aime trop les petites gens pour accepter qu'un pitre qui s'improvise leur représentant s'avance débraillé devant le monde. Lorsque je regarde ce M. Bayle, je ne vois pas un homme du peuple mais un énième sous-produit de la sous-culture moderne où toutes les verticalités sont abolies au point que se présenter devant le Premier ministre avec une casquette à l'envers Dragon Ball Z ne pose aucun problème de conscience. Moi qui suis du peuple des petites gens, j'ai vu depuis toujours mes anciens se découvrir devant des autorités, s'habiller dignement pour sortir y compris lorsqu'il ne s'agissait que d'aller faire une promenade dans un parc. Voyez les photos d'hier, les hommes y sont systématiquement bien tenus même s'ils sont ouvriers ou paysans, exactement comme les dames qu'on ne voyait jamais dans un mariage, devant le maire ou à l'église autrement qu'en habit soigné.
Je formule évidemment le souhait que les agriculteurs non seulement se désolidarisent de ce misérable mais qu'en plus ils se mettent désormais à le prendre pour ce qu'il est : un petit joueur, un ennemi de la cause, un retourné, un médiocre petit agitateur que le pouvoir s'est offert pour moins de trente deniers payés en minutes de temps d'antenne.
La crise agricole est semblable à un cancer ; jusqu'à présent le pouvoir s'imagine le guérir en donnant à boire aux agriculteurs une décoction où dans une eau trouble baignent quelques promesses faciles et trois mesurettes stériles. Dans ce pitoyable spectacle, Jérôme Bayle a accepté d'être l'aide-soignant chargé de porter cette coupe empoisonnée à la bouche de ses confrères pour les achever en s'imaginant les sauver.
Comme à l'époque des Gilets jaunes, le complexe médiatico-politique, pour décrédibiliser le mouvement, fait le choix de mettre en avant des personnages invertébrés, des puceaux de la chose politique et des psychologies fébriles.
Maxime Tandonnet


La France unie contre :

Le totalitarisme « vert » (sans lien avec la protection de la nature et de l’environnement)
La destruction systématique de la démocratie parlementaire comme référendaire
La banalisation de l’autocratie impuissante
Le mépris des gens, le mépris du peuple
Le grand naufrage de la politique dans l’esbroufe narcissique
L’obscurantisme bureaucratique sous couvert « d’Europe »

Agriculteurs en colère : une colère pour rien ?

H16

29/1/2024 - La scénographie est efficace, les cascades réglées au millimètre, la musique et les effets sonores parfaitement synchronisés avec les gesticulations : tout y est, le mouvement paysan peut passer sur BFMTV, et les caméras peuvent suivre le frétillant nouveau Premier Ministre résoudre avec brio sa première crise.


Tout a pourtant commencé d’une façon qu’on pourrait qualifier sans rire de bio d’organique : des agriculteurs, ployant sous le poids des normes, des contraintes et des obligations légales que leurs exploitations subissent, finissent par protester contre la fiscalisation des carburants qui fait s’évaporer les maigres marges qu’ils parvenaient à conserver jusqu’à présent.

Plusieurs semaines s’écoulent pendant lesquelles on peut observer deux phénomènes intéressants : d’une part, le mouvement gagne progressivement en ampleur en partant du Sud-Ouest de la France, aidé en cela par les réseaux sociaux ; d’autre part, les médias se montrent fort timides, relatant de façon vague et discrète les actions de blocage en cours. Plaisante bizarrerie : aucune action de maintien de l’ordre n’a lieu et les agriculteurs échappent jusqu’alors aux tirs de LBD et autres charges de CRS.

Et puis, rapidement, en l’espace de quelques jours, tout se met en place : le gouvernement, soudain sorti de sa léthargie, semble s’intéresser aux revendications agricoles ; rapidement, une tête élue par personne – Jérôme Bayle – semble apparaître pour fédérer les meneurs de ces troubles paysans qui agitent le pays ; les syndicats fleurissent aux micros commodément tendus par toutes les chaînes d’information continue ; des députés, des politiciens, des ministres harpent sur la nécessité vitale des fiers agriculteurs pour maintenir nos beaux paysages, nos belles traditions, nos bons produits et nos belles ressources vivrières. Et alors que les blocages se multiplient, que certaines actions paysannes se font plus violentes, les CRS ne rentrent toujours pas dans la danse.

Des négociations sont courtoisement entamées. Les paysans ne cèderont pas, expliquent-ils : il y a trop de contraintes délirantes ; l’écologie, ça va bien deux minutes, mais le déluge normatif que les Gaïatollah ont provoqués les empêchent de travailler et de gagner décemment leur vie ; la transition écologique se traduit littéralement par des faillites et des suicides et ce qui a été observé en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne s’observe aussi en France…


Pourtant directement responsables de la situation en ayant pourri toutes les administrations, toutes les politiques avec leurs idées catastrophiques, les écolos se défaussent partout où ils le peuvent : “nous ne sommes pas au pouvoir, nous n’avons rien fait et nous sommes pour la Nature et avec les agriculteurs” (ceux-là même qu’ils accusent pourtant de ruiner la terre, l’environnement et la santé des gens).

Et alors que la tension monte, qu’on craint même le pire lorsqu’un triplet d’OQTF vient blesser un agriculteur, tuer sa femme et sa fille sur un barrage d’autoroute, les négociations avancent et, à la faveur d’un vendredi bien troussé et d’un Premier ministre en tournée communicationnelle entre un tracteur et une balle de foin, voilà que déboule un accord et que, bientôt, les agriculteurs et le gouvernement se féliciteront enfin d’une paix retrouvée.

Ah, que voilà belle victoire pour le nouveau et jeune Premier ministre qui, ainsi, montre d’évidentes capacités à gérer les conflits sociaux et les résoudre prestement ! Ah, que voilà belle victoire pour Jérôme Bayle, l’agriculteur qui s’est ainsi mis en avant et qui va pouvoir repartir, fier d’avoir contribué à l’amélioration des conditions de vie de ses collègues !

Et tant pis si, finalement, les autres agriculteurs comprennent vite que tout ceci est un théâtre grotesque, que les mesurettes ainsi “gagnées” ne sont que des bricolages marginaux qui ne résoudront rien aux problèmes profonds de l’agriculture française…


En réalité, tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire très mal.

Le déclassement de l’agriculture française était garanti tant le délire normatif français perfuse dans toutes les administrations, toutes les politiques, toutes les lois mises en place ; la concurrence avec les autres pays européens, déjà peu égale, est féroce mais elle tourne au tragique avec le reste du monde qui n’a cure des boulets législatifs que la France (et la France seule) s’attache aux pieds. S’y ajoutent les délires maintenant hystériques d’écologie destructrice (“farm to fork”, l’ARENH – véritable honte énergétique, taxes à gogos, etc.) qui transforment des questions épineuses en véritables obus à sous-munitions.

Il est évidemment hors de question d’abaisser nos contraintes pour les aligner avec nos voisins. Logiquement, le gouvernement, comprenant très bien que les agriculteurs ont la faveur de l’opinion publique – comme du reste au début des manifestations de boulangers, de marins-pêcheurs, des Gilets jaunes, des Bonnets rouges, etc. – déploie donc les mêmes procédés et les mêmes artifices pour dégonfler le conflit.

D’une part, en utilisant une figure emblématique du mouvement, il se dégotte une voix et un visage avec lequel faire semblant de négocier. Une personne seule est facile à acheter, à faire plier, à amadouer ou persuader.

D’autre part, on essoufflera le mouvement par infiltration de syndicats et de militants aux revendications de plus en plus lunaires, tout en accroissant progressivement la violence et les destructions arbitraires (préférablement débiles) de biens privés. Il est ainsi aisé de retourner l’opinion publique, et de caricaturer les demandes en les réduisant à réclamer encore plus de subventions pour eux-mêmes et de taxes pour les autres.

Le gauchisme le plus crasse est venu à bout de tous les mouvements populaires récents, celui-ci a donc très peu de chance d’y échapper.

Il va bien sûr de soi que ce ne sont pas les petits aménagements, les subventions et les chèques tracteur (ou je ne sais quelle idée du même acabit) qui résoudront les problèmes des agriculteurs : la régulation délirante, la suradministration et la paperasserie continueront de croître ; l’appauvrissement continuera donc des petits exploitants, explicitement voulue par le pouvoir afin de concentrer le secteur agricole dans les mains de quelques gros industriels bien en cour. Rien ne devra remettre en cause la connivence entre Big Farm et le pouvoir en place.

Dès lors, il est fort peu probable qu’il sortira quelque chose de positif de ce mouvement : les paysans vont rapidement se retrouver coincés entre des messages de plus en plus confus et collectivistes voire marxistes, une opinion publique défavorable et un gouvernement qui aura beau jeu, alors, de se montrer ferme avec ce qui apparaîtra comme des débordements déraisonnables.

On pourrait imaginer les paysans, parvenant à se débarrasser de leurs syndicats pourris jusqu’à l’os et de la racaille gauchiste qui va gangrener leurs rangs. On pourrait les imaginer qui comprennent que leur ennemi n’est ni le peuple, ni les distributeurs ou les industriels, mais l’État qui ponctionne, régule et taxe partout et ne sert plus à rien. On pourrait les imaginer se retourner contre les vrais responsables de leur situation (administrations, élus, gouvernement), et leur imposer ce retour à la raison par l’usage de la force, qui seule fonctionne contre les psychopathes, les pervers et les corrompus. Mais on avouera que ça demande un effort d’imagination vraiment très fort.

C’est pour cela que ce pays est foutu.


27 janvier 2024

Incendies, destructions... Pourquoi Darmanin laisse faire les agriculteurs

Reporterre

Action d'agriculteurs à Perpignan le 22 janvier 2024. Le ministre de l'Intérieur refuse de condamner les violences. - © AFP / Lionel Pedraza / Hans Lucas

Alors que les agriculteurs multiplient les actions destructrices, l’impunité totale dont jouit la FNSEA tranche avec la brutalité de la répression contre les écologistes, les quartiers populaires ou les Gilets jaunes.

On connaissait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, martial et autoritaire, gonflant les muscles à chaque mouvement social. On l’a découvert jeudi 25 janvier sur TF1 empathique et laxiste devant la mobilisation des agriculteurs. « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS », a-t-il affirmé dans un élan de lucidité. Refusant de condamner les violences, le ministre a assumé de laisser faire « à la demande du président et du Premier ministre ». « Les agriculteurs travaillent (...), ce sont des patriotes », a-t-il ajouté. « S’ils respectent les règles de la République, il n’y a aucune raison de faire intervenir les policiers et les gendarmes. »

Cette stratégie du maintien de l’ordre et l’impunité dont jouissent la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et la Coordination rurale interroge. La tolérance soudaine du pouvoir tranche avec la brutalité avec laquelle le gouvernement a réprimé ces dernières années les Gilets jaunes, les syndicalistes opposés à la réforme des retraites ainsi que les quartiers populaires. Elle contraste aussi avec ses diatribes contre les « écoterroristes ».
Routes bloquées, arbres abattus

Depuis plus d’une semaine, des autoroutes et des nationales ont été bloquées dans tout le pays. Des péages ont été ouverts de force, des barrières démontées, des caméras et des radars ont été mis hors service. Des arbres ont été abattus et tronçonnés le long de l’autoroute A9 près de Nîmes pour stopper les véhicules. « Les blocages ont lieu et il n’est pas question de venir empêcher cette expression de revendication », a déclaré la nouvelle porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, à l’issue du Conseil des ministres, mercredi 24 janvier.


Six arbres tronçonnés : les agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs s’en sont pris, à Saintes (Charente-Maritime) à la Fédération de pêche. Celle-ci dénonce les effets délétères de l’irrigation sur les cours d’eau. X / EPTB

Une réaction bien différente de celle adoptée par le gouvernement à l’égard de Dernière rénovation, qui avait, lui aussi, bloqué des routes. Bilan pour ce collectif qui a récemment tiré sa révérence : trente-deux procès passés ou à venir. On se rappelle aussi le sort réservé aux militants d’Extinction Rebellion qui avaient bloqué le pont de Sully à Paris en 2019 et qui avait été noyés dans les nuages de gaz lacrymogène.

Les blocages des grands axes ne sont pas la seule manifestation de la colère du monde agricole. Des camions qui importent des produits étrangers ont été dévalisés et vidés. Un acte symbolique pour dénoncer les traités de libre-échange vilipendés par la profession. L’accès à la centrale nucléaire de Golfech a été bloqué. Le dépôt pétrolier de Lorient aussi. Des enseignes de grande distribution ont été aspergées de lisier et ont dû fermer. Le parking d’un supermarché E.Leclerc a été retourné dans la nuit à Clermont-l’Hérault. À Toulouse, ce ne sont pas moins de cent remorques de fumier et de déchets qui ont été déversées. À Agen, des agriculteurs ont pendu un sanglier mort à un arbre juste devant les locaux de l’Inspection du travail. Ils ont épandu des tripes devant la préfecture et allumé un grand feu qui a léché les murs.
Destruction de bâtiments publics

Certains vont encore plus loin en détruisant des bâtiments publics. À Carcassonne, le bâtiment de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a été soufflé par une explosion, revendiquée par le Comité d’action viticole. À Narbonne, un bâtiment de la Mutualité sociale agricole a été incendié.

Les responsables de ces actes vont-ils être poursuivis en justice comme d’autres paysans en colère, à l’instar de Daniel, membre de la Confédération paysanne du Tarn ? En mai 2023, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir alimenté un simple feu de bois devant le portail de la préfecture d’Albi en mars 2023 à l’occasion d’une manifestation contre la loi sur les retraites. « J’ai été interpellé à 6 heures du matin à mon domicile, menotté devant les enfants et mis en garde à vue trente-neuf heures. C’est déjà une sanction alors que je n’avais pas encore été jugé. Pourquoi être ainsi humilié ? »

Daniel est loin d’être le seul paysan à subir les foudres de la justice à cause de son militantisme. Le 17 janvier dernier, de lourdes peines ont été prononcées à l’encontre d’activistes antibassines, incluant des syndicalistes de la Confédération paysanne. « Quand nous allons défendre un bien commun en marchant dans des champs avec des familles, on se retrouve réprimés dans la violence et on finit au tribunal », déplore Amandine Pacault, porte-parole de la Confédération paysanne des Deux-Sèvres.

Même quand l’action reste symbolique, la sanction est sévère. Le 6 novembre dernier, sept activistes de Greenpeace ont été interpellés, placés en garde à vue durant quarante-huit heures. Leur tort : avoir accroché une banderole sur la façade du ministère de l’Écologie pour dénoncer la « trahison écologique » du gouvernement.

« C’est quand même étonnant de voir que, dans notre pays, quand on défend l’intérêt général, on est immédiatement sanctionné et quand on défend des intérêts corporatistes – qui sont légitimes aujourd’hui – on n’a pas les mêmes réponses que la FNSEA », a déclaré Yannick Jadot, sénateur écologiste. « On aimerait bénéficier de la même indulgence et pouvoir exprimer notre colère sans se prendre des coups de matraque, sans être gazés et sans finir en procès », dit Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac.


Après leur action menée le 6 novembre devant le ministère pour dénoncer la « trahison écologique » du gouvernement, sept personnes ont été interpellées, placées en garde à vue durant quarante-huit heures et déférées au tribunal de Paris. © Mathieu Génon / Reporterre

Les convois de tracteurs ont pu se frayer un chemin jusqu’aux préfectures et aux bâtiments de l’administration au cœur des centres-villes sans rencontrer de difficulté, et sous le regard amorphe des forces de l’ordre. Parfois, elles escortaient même le cortège et les conduisaient droit sur leur cible, comme à Agen.

Dans ses consignes aux préfets, Gérald Darmanin appelait à « une grande modération des forces de l’ordre ». « C’est en dernier recours que les effectifs de maintien de l’ordre déployés aux abords de bâtiments publics seront autorisés à intervenir, et dans le seul cas où l’intégrité des personnes serait menacée ou les bâtiments exposés à de graves dégradations. »

Une consigne qui, là encore, contraste avec le sort réservé aux militants du mouvement écologique et social. En novembre 2022, le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti appelait à « une réponse pénale systématique et rapide » contre les manifestants opposés aux mégabassines. En juin 2023, la circulaire diffusée après les révoltes consécutives à la mort de Nahel, demandait une réponse judiciaire « rapide, ferme et systématique ».
Une proximité entre responsables agricoles et autorités

Pour le sociologue Bertrand Hervieu, spécialiste des mondes agricoles, cette indulgence s’explique par « les grands rapports de proximité entre les responsables agricoles et les autorités, les maires et les préfets », dit-il à France info. « C’est l’inverse des Gilets jaunes, qui n’avaient pas de leaders. Il y a peu de professions qui ont une relation quasi quotidienne avec le gouvernement, d’abord avec le ministre de l’Agriculture, mais aussi avec le Premier ministre. Il y a donc une proximité avec l’État ». Une collusion dénoncée par Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines non merci : « Il y a des représentants de la FNSEA qui vont à la préfecture pour organiser les actions. C’est comme cela qu’ils arrivent à être escortés sur certains lieux. Si ce n’était pas validé, il y aurait des interventions des forces de l’ordre ».

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, est à la tête d’une grosse exploitation de céréales et président du groupe agroalimentaire international Avril. © AFP / Arnaud Finistre

Les agriculteurs jouissent aussi d’un fort capital sympathie auprès de la population. Selon un récent sondage, neuf Français interrogés sur dix soutiennent leur mouvement. « Taper sur ceux qui nourrissent les Françaises et les Français, ce n’est pas possible. D’autant qu’ils ont les moyens de bloquer la chaîne alimentaire dans un contexte d’inflation », explique Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac.

Sans compter également la puissance de frappe des membres de la FNSEA. « Ils ont des moyens matériels bien plus important que les militants écologistes. Des tracteurs ou des tonnes de fumiers pour bloquer ou dégrader. Les écolos eux ont juste leurs bras levés et quelques jets de peinture », poursuit Youlie Yamamoto. Cela fait près de soixante ans que la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, blocages, opérations coups de poing, menaces contre des militants écologistes et des élus comme l’ont rappelé les journalistes de Basta. Cela lui a permis d’imposer une agriculture qui supprime des paysans, détruit les sols et la biodiversité.

Cette FNSEA pro-Macron…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


27/1/2024 - Le problème des agriculteurs ne se réglera pas comme le laisse entendre la FNSEA, par les mesures d’accompagnement financières et le versement des subventions prévues par la PAC. C’est un dû, et ils doivent percevoir cet argent, mais ce n’est qu’une piètre bouteille d’oxygène. Ils ne sont pas là pour obtenir des aides, des allocations, pour compenser les contraintes et normes qui les étouffent. C’est la logique de la collectivisation de la société, telle que prônée par l’UE, elle ne mène à terme qu’à leur disparition. Ils veulent pouvoir travailler normalement et vivre de leurs exploitations sans être des assistés. Du côté de Macron, on sent bien qu’il veut faire avec l’agriculture, comme avec le reste, la noyer dans une obligation aux libres échanges internationaux et la dépendance de l’étranger. En clair, il veut liquider l’auto-suffisance alimentaire, pilier du gaullisme. La FNSEA sait tout cela parfaitement, mais refuse de pointer le responsable de cette catastrophe : l’Europe. Normal, elle soutient cette organisation depuis des lustres, l’adore au point d’en avoir fait l’apologie lors du second tour des élections présidentielles de 2022, en appelant à voter Macron. Ce syndicat n’est pas fiable. C’est même le cheval de Troie de la Macronie. Comment la base peut-elle faire confiance à Arnaud Rousseau, son patron. Son CV en dit long sur ce qu’il représente et qui il défend.

Il n’est pas agriculteur, il est aux commandes dans une quinzaine de grosses entreprises, dont la multinationale Avril, 9 milliards de chiffre d’affaires, obtenus en augmentant sa marge sur le dos des agriculteurs, il est l’administrateur de Saipol, leader français dans la transformation de l’huile végétale, il est le président de Sofipretol, une société financière qui endette les agriculteurs. Cet homme a fait une école de commerce, ce n’est pas un agriculteur, simplement un spéculateur financier qui bénéficiera lui, des nouvelles mesures, mais pas le paysan lambda. Vous comprenez pourquoi il ne dénoncera jamais les vraies causes, les normes draconiennes, les taxes en tous genres, les contraintes imposées par une réglementation européenne qui s’échine à passer des contrats absurdes avec l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande, bref, le reste du monde, pour permettre aux produits agricoles de ces pays, non soumis aux mêmes réglementations, d’inonder notre marché intérieur.

La seule solution pérenne pour nos agriculteurs c’est l’abandon de la soumission aux injonctions de l’UE. Il est vital pour notre pays de retrouver sa souveraineté alimentaire, n’en déplaise aux bobos écolos, Rousseau ou Jadot, qui ne voient en eux que les sacrifiés obligés, pour une transition écologique réussie. Ils ne considèrent nos paysans que comme des culs-terreux, responsables de tous les maux, pollueurs et barbares, utilisant sans compassion, la vie des animaux, ou l’utilisation des terres à des seules fins mercantiles. Cette transformation énergétique n’est qu’une fable inventée par les adorateurs de Davos, pour servir les intérêts de puissances financières étrangères. Attal affiche déjà toute l’impuissance liée à sa soumission à Bruxelles, en proposant de recevoir doléances et solutions envisagées pour réduire les contraintes administratives. Totalement désorienté, il joue la montre, pratique le verbiage fumeux, sachant pertinemment, du moins on l’espère, que le problème ne vient pas que d’une succession de formulaires à remplir, mais bien des accords internationaux destinés à inonder nos marchés de produits étrangers. Bref, une mort savamment orchestrée sous couvert de nécessité climatique et de sécurité alimentaire. Autre baliverne, comme si nos productions n’étaient pas depuis longtemps suffisamment suivies et surveillées par les exploitants eux-mêmes, conscients que la qualité est gage de débouchés.

Si un syndicat ne doit rien négocier pour l’ensemble de la paysannerie française, c’est bien la FNSEA, qui ne traitera que pour les spéculateurs, déguisés en travailleurs de la terre. Nos agriculteurs doivent se défendre seuls, faire valoir qu’ils sont le fer de lance d’un progrès en devenir pour peu qu’on leur redonne la liberté de travailler et de produire sans les harceler de contrôles et de normes, aussi contraignantes qu’absurdes, sans les trahir en laissant des marchandises à bas coût leur imposer une concurrence déloyale, puisque exonérées des mêmes contraintes techniques et qualitatives. L’agriculture est notre pétrole vert qui peut, par son dynamisme, relancer des pans entiers de nos industries. Nous ne pouvons sacrifier un tel atout pour faire plaisir à quelques illuminés, bien souvent étrangers. En suivant les seules demandes de la FNSEA, aucune chance de construire un avenir serein. Le versement des aides ne compensera jamais l’impossibilité chronique de vendre les produits nationaux soumis à la concurrence organisée, faussée, donc perverse. L’arrêt de la soumission à l’Europe et ses directives contraires à l’intérêt de nos agriculteurs sont nécessaires.

Il y a des chances que le prince président fasse semblant d’accéder à une partie des revendications, il ne fera en réalité aucune concession, payer les subventions non perçues n’est pas un exploit. Mais il n’ira jamais contre Bruxelles et sans ce préalable, l’avenir n’existe pas pour nos agriculteurs. Ils l’ont compris. Ils ont surtout compris que Macron était un menteur professionnel. Ils le constatent sur la santé, il a continué à supprimer des lits, au point que les urgences dans de nombreuses villes, sont fermées la nuit. La culpabilisation des malades qui viennent saturer les hôpitaux est abjecte, comment ne pas engorger les services quand ceux-ci sont vidés des personnels et des moyens ? Il ment sur l’énergie en se gargarisant de produire une électricité la moins chère d’Europe tout en la rachetant à prix d’or après l’avoir bradée. Il a aussi trompé les Français sur l’armée, en vidant ses stocks au profit de l’Ukraine et en étant incapable de remettre en état le matériel existant, concédant une disponibilité des moyens lamentables. Il fabule sur l’école et le niveau des élèves, qu’il entend relever avec des cours de théâtres et l’art des pratiques sexuelles, en lieu et place de celles de la grammaire et du calcul.

Toute initiative de sa part concernant l’avenir de notre agriculture ne sera que cautère sur jambe de bois, que sournoise manipulation pour tuer un mouvement qui pourrait bien réveiller le reste de la société. Peut-être, on peut rêver, que nous assistons là au début de la grande bataille pour la reconquête de notre souveraineté nationale et contre l’hégémonie de l’Europe. Qui sait, à force de colère et indignation, de mouvements sociaux à répétition, sortira dans le grand public, la prise de conscience d’une grande Europe dirigée contre les intérêts des peuples et des nations.

25 janvier 2024

Denis Collin

On peut dire tout le mal que l'on veut d'Antoine Rousseau, le PDG de la FNSEA, mais la question est d'abord de savoir si les paysans ont raison ou non de manifester. Les manœuvres des uns et des autres ne peuvent changer la réalité qui est que l'agriculture de ce pays est prise dans la grande tourmente de la hausse du prix de l'énergie et de la concurrence libre et parfaitement faussée, imposée par l'UE. Il faut protéger les paysans, ces centaines de milliers voués à la disparition. Et pour les protéger, il faut être protectionniste et pour être protectionniste, rompre avec l'UE. Tout le reste n'est que diversion.
Pierre Duriot

Je me marre… notre très chère presse subventionnée, qui a fait le forcing pour ne pas parler des agriculteurs allemands, qui a tenté d’enterrer, en ne lui donnant aucune visibilité médiatique, les débuts de la révolte des paysans français, a été débordée et n’a pas pu faire autrement que d’en parler. Il y a sans doute un moment où ils ont dû raconter à leur donneur d’ordre que la situation n’était plus tenable. Maintenant donc, il ne parlent plus que de ça. On se demande bien ce que va pouvoir leur proposer le faux premier de la classe, avec ses diplômes de complaisance, après que le patron ait remis les clés de la politique agricole aux idéologues dingues de Bruxelles.

24 janvier 2024

Totale solidarité avec le monde paysan

Maxime Tandonnet


Les agriculteurs sont les premières victimes de l’hypocrisie nationale. Ils ont choisi leur métier par fidélité à des traditions familiales, par amour de la nature et de la liberté. Leur rémunération moyenne est de 1500 € par mois mais beaucoup vivent avec quelques centaines d’€. Ils ne connaissent ni les samedi-dimanche ni les vacances. Ils doivent s’endetter à mort dans des conditions qui ne permettent pas les remboursements. Leur profession compte 150 suicides chaque année. Les paysans sont accusés de tous les maux, y compris de polluer la terre. Or, c’est à eux que nous devons l’entretien des paysages de France. Sans les agriculteurs, la campagne française ne serait qu’une friche ou une jungle. Hier, une mère de famille de 36 ans et sa fillette de 12 ans ont été tuées sur un barrage. Elles n’auront sans doute pas droit aux marches blanches ni aux hommages nationaux à l’Assemblée. Le monde agricole proteste contre son étranglement par les prix du carburant et des normes environnementales inapplicables. J’ai absolument honte de ce pouvoir politique qui verse des larmes de crocodile, fustige aujourd’hui les normes européennes qu’il a lui-même approuvées à Bruxelles. Une telle hypocrisie dépasse l’entendement. Nous avons eu les Gilets jaunes, deux mouvements sociaux sur les mauvaises réformes des retraites, surtout la plus imbécile, la seconde, une explosion de violence dans les banlieues et aujourd’hui une révolte du monde paysan qui pourrait bien faire tâche d’huile. Ce chaos permanent est le résultat direct du discrédit de la parole politique, d’un mode d’exercice du pouvoir politique fondé sur le mépris, l’exaltation vaniteuse, l’autocratie et le népotisme hors sol, et surtout de l’absence de toute perspective d’alternance visible dans un paysage politique en ruines – ruiné par le maquignonnage, la courtisanerie et la félonie. Les agriculteurs n’ont plus d’autre choix que la révolte. Nous les comprenons et nous les soutenons, sans la moindre réserve.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/01/24/totale-solidarite-avec-le-monde-paysan/
Gastel Etzwane

Je ne suis pas convaincu qu’on puisse attendre mieux du président de la FNSEA.
« Les agriculteurs sont cernés par des traîtres macroniens. »
Yves Pozzo di Borgo :
« Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, est un affairiste macronien et Pascal Canfin, un écolo-sectaire promoteur de viande synthétique », rappelle l’ex-sénateur.
Rousseau est, entre autres, directeur général de Biogaz du Multien, administrateur de Saipol (huiles industrielles) et président de la multinationale Avril (Isio4, Lesieur, Matines, Puget).
Autre « traître » aux manettes, l’écolo-macronien Pascal Canfin, président de la commission « de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen ».
Canfin, pour qui « nous sommes à l’aube d’une disruption technologique liée au lait sans vache et à la viande de synthèse ».

20 janvier 2024

Gastel Etzwane

Après une mobilisation massive débutée en Allemagne, la Belgique et la France rejoignent le mouvement. De nombreuses actions de blocage, de destruction de radars ou encore de déversement de fumier sont en cours.
Emmanuel Macron demande aux préfets d'aller à la rencontre des agriculteurs dès ce week-end alors que la colère dans le monde agricole monte et menace de s'étendre à travers le pays.
Par ailleurs, le bâtiment de la DREAL a été soufflé par une explosion à Carcassonne. L'attaque a été revendiquée par le Comité d'Action Viticole (CAV), un groupe radical de vignerons qui semble reprendre du service après des années de sommeil.
Soutenons la révolte.

9 janvier 2024

Des tracteurs dans les rues allemandes

Gilles La Carbona


Les agriculteurs allemands sonnent la révolte, c’est du moins ce qu’on aimerait voir et croire. Ce lundi 8 janvier plus de 380 points de blocages d’autoroutes et voies principales ont eu lieu contre la suppression des subventions sur le diesel. Se sont joints les camionneurs et les bateliers. En toile de fond se profile aussi une contestation sur la loi de restauration de la nature voulue par l’UE et qui aura pour conséquence de pouvoir confisquer les propriétés privées et les terres agricoles, rendant la sécurité du droit de propriété caduque. S’ils ne sont pas évoqués, les traités de libre-échange signés avec la Nouvelle-Zélande, ou celui avec le marché commun d’Amérique du Sud, ne sauraient être écartés du mécontentement, tant ces coups portés à nos agricultures sous le prétexte de lutter contre le réchauffement climatique, n’auront que des incidences rapides, visibles et prévisibles : la disparation d’une profession et la fin de l’autonomie alimentaire. C’est un préliminaire nécessaire à l’instauration d’une situation de famine qui sera l’occasion d’instaurer de nouvelles restrictions ou impôts. Comprenez que nos brillantissimes fossoyeurs crieront à la crise alimentaire, les yeux exorbités faussement étonnés de découvrir une fois de plus un problème qu’ils auront créé. Comme ils l’ont déjà fait pour la santé, l’énergie, l’armée, l’école, l’immobilier, bref tout ce qu’ils ont touché.

C’est exactement ce pour quoi manifestent nos propres paysans, depuis des semaines, mais dans un isolement et une indifférence grandioses. En regardant outre-Rhin, ils doivent se rendre compte ce que le terme solidarité véhicule de puissance, eux qui, éparpillés, trahis par leurs syndicats ayant appelé à voter Macron et adulateurs d’une Europe plus forte selon les mots de la FNSEA qui prônait l’ouverture internationale.

Les agriculteurs allemands, moins pressés de jouer les sacrifiés sur l’autel du libre-échange sont en colères et le font savoir. Organisés, ils entraînent même d’autres professions. Cette solidarité laisse songeur tant elle semble impossible en France pour la simple raison que le corporatisme, qui prévaut dans l’hexagone, cultive la division et non la cohésion. Chacun regarde son nombril en se désintéressant de celui du voisin. Cet égoïsme offre à notre pouvoir la maîtrise totale du jeu quand une fraternité interprofessionnelle permettrait de le faire plier. Utopique entente, ici c’est chacun pour soi, et chacun se retire dès qu’il pense avoir été plus malin que les autres, pour avoir obtenu des miettes, qui seront à terme toujours bien difficiles à avaler. Le résultat est éloquent. À part les panneaux des villes mis à l’envers, c’est tout ce qu’on retient de l’hallali de notre agriculture. En ce début d’année, on pourrait formuler le vœu que toutes les professions se concertent pour combattre unanimement un pouvoir qui entretient la casse de l’ensemble de notre économie et ne vise qu’à accélérer un agenda dément taillé pour les plus riches.

Mais ne nous leurrons pas, pour parvenir à un tel retournement de situation, il faudrait que la lucidité s’empare des acteurs, qu’ils aient le cran de renverser leurs instances corrompues et décident de ce qui est bon pour eux, sans attendre de secrètes tractations dont ils n’auront que des miettes. Imaginez que routiers, paysans, transporteurs maritimes fluviaux, pêcheurs, ouvriers, infirmiers, policiers, enseignants se mettent à agir ensemble, sans se préoccuper des consignes syndicales qui ne seront jamais que le reflet de ce que le pouvoir veut bien tolérer. Combien de temps durerait l’arrogance de nos politiciens ? L’Allemagne est observée avec attention, feu de paille ou début d’un bras de fer du peuple contre ses dirigeants ? Les jours qui viennent nous le diront, mais il semble que nos voisins aient compris avant nous que leur avenir se jouait à présent. Ne rien faire c’était non seulement accepter la faillite, mais aussi entraîner leur pays dans une crise alimentaire autrement plus grave que la fausse pandémie. La minorité écolo qui est derrière ces mesures doit être écartée des décisions qui concernent la sécurité des nations et l’alimentation en fait partie. De Gaulle faisait de l’autonomie alimentaire la première des sécurités. La transition écologique n’est qu’une fumisterie pour détruire une filière, un monde et au bout, un pays, au profit d’une idéologie devenue une religion imposée par une minorité intransigeante et haineuse contre tout ce qui n’épouse pas son délire.

Cette fronde, si elle s’installe durablement, sera difficilement dissimulable par nos médias. Le gouvernement allemand prendra-t-il le risque d’un conflit long et forcément fratricide ? L’Allemagne n’est pas la France, et nos voisins n’ont le sens du sacrifice que s’il est pour une cause nationale, non supra nationale. Scholz n’a-t-il pas, de fait, enterré la voiture électrique pour sauver son industrie automobile, en annonçant la fin des subventions justifiées par l’incohérence de promouvoir des véhicules trop chers, à l’autonomie défaillante et au bilan écologique désastreux, tout en avouant la perte d’un savoir-faire technologique préjudiciable à l’économie allemande ? Quand la réalité rattrape les dirigeants allemands, ils changent de paradigme, à la différence des idéologues français qui jouent avec l’argent des contribuables et foncent dans le mur, sans jamais devoir rendre des comptes. Il y a donc de fortes chances pour que ce mouvement cesse rapidement pendant qu’en France, le massacre se poursuivra au non de l’exemplarité écologique, histoire de se gausser dans les salons parisiens entre gens de bonne compagnie, ravis de voir les gueux de la campagne crever en direct.

Quand le peuple de France se réveillera-t-il, pour cesser de suivre un corbillard ? Et pas une voix de l’opposition pour dénoncer haut et fort les destructions en cours de tout ce qui faisait de la France, un pays de cocagne, devenu pays en voie de sous-développement.