Translate

Affichage des articles dont le libellé est immobilier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est immobilier. Afficher tous les articles

4 octobre 2024

Quand l’immobilier va, tout va

H16

4/10/2024 - C’est un véritable spectacle d’équilibrisme que nous offre actuellement le gouvernement Barnier dont l’absence de colonne vertébrale autorise des cabrioles assez spectaculaires, reconnaissons-le.

D’un côté, le brave Michel sent – de moins en moins confusément – qu’on l’a placé dans un traquenard en lui présentant une situation économique bien plus rose qu’elle ne l’est réellement et qu’il découvre, chaque jour, un peu plus sombre que la veille.

De l’autre, le même Michel doit faire assaut de calme et de pondération même lorsqu’il explique à tous qu’il a hérité d’un déficit phénoménal : la première chose que nos politiciens redoutent actuellement, c’est de voir les marchés s’agiter. Les frémissements des bons d’État français montrent une passable fébrilité des acheteurs puisque ces derniers les classent au même niveau de risque que ceux de la Grèce ou de l’Espagne, de plus en plus loin de l’Allemagne ou des autres pays du Nord de l’Europe ; ce serait vraiment dommage que, subitement, ces marchés estiment la situation budgétaire française trop délicate et renoncent donc à prêter au gouvernement les sommes de plus en plus colossales qu’il crame actuellement avec gourmandise.

Bref, Michel fait dans un funambulisme délicat partagé entre la nécessité de donner quelques informations essentielles aux Français, histoire de préserver ses miches si tout doit partir en cacahuètes sur l’air du “Je ne vous ai rien caché”, et l’exigence de garder tout le monde calme même si le gouffre apparaît maintenant à tous pour ce qu’il est vraiment.


Dès lors, on se demande comment ses ministres vont continuer à piloter les administrations de ce pays à mesure que les nouvelles vont s’empiler sans qu’aucune possibilité d’adoucir le tableau ne se présente plus.

Ainsi, la presse en profite actuellement pour faire savoir que si le marché du travail français a pour le moment conservé ses joues roses, c’est essentiellement parce que les trois quarts des emplois qui y ont été créés récemment sont le fait… du public. Autrement dit, une part de plus en plus conséquente du déficit abyssal doit son existence à l’ouverture des robinets à pognons pour camoufler l’effondrement de l’emploi en France.

Ici, on peut réellement parler d’effondrement même si la presse fait l’impasse complète sur cette idée : en réalité, les défaillances d’entreprises battent actuellement des records et certains articles parlent d’une vague qui n’en finit pas de croître.

Avec des procédures de sauvegarde en hausse de 56% par rapport à 2019 et de 35% pour les redressements judiciaires, on ne peut pas dire que le tissu économique de petites et moyennes entreprises française se porte de mieux en mieux. ETI et grosses PME subissent actuellement un choc particulièrement violent.


Certains jouent l’optimisme, en expliquant essentiellement qu’il ne s’agit que d’un rattrapage des faillites qui auraient dû intervenir pendant les années pandémiques. On peut s’interroger sur la pertinence de ce calcul, sachant que ces faillites semblent intervenir au moment même où l’État enregistre un de ses plus beaux dérapages budgétaires : le “quoi qu’il en coûte” doit être payé, d’une façon ou d’une autre et il semble que le moment de la facture soit arrivé.

Ce qui explique que les tribunaux de commerce soient débordés, et montrent un peu moins de sérénité que les experts de l’OFCE auparavant cités.

Autrement dit, entre les faillites à gogo et la fin de l’argent magique des autres et donc des créations d’emploi dans le public pour camoufler la déroute, le chemin pris par le pays ces prochains mois pourrait tourner au rocailleux.

On pourra se rassurer en se rappelant que lorsque le bâtiment va, tout va.


Manque de bol, le bâtiment ne va pas.

Un récent rapport parlementaire a épluché les conditions locatives de différentes grandes villes françaises pour arriver à la conclusion que ce marché n’est plus réellement rentable : actuellement, devenir propriétaire pour louer se traduit essentiellement par une perte financière (soit une perte sèche, soit une perte comparé aux rendements qu’on peut obtenir ailleurs avec moins de soucis).

Ceci intervient alors que le pays connaît déjà une crise assez importante du logement, notamment engendrée par les lois délirantes asymétriquement ultra-favorables aux locataires et les décisions assez constamment débiles de certains maires croyant aider les pauvres petits locataires mais provoquant en grande partie les pénuries observées actuellement.

Ce souci dans le locatif se double d’un autre problème, dans l’immobilier en général et dans la construction en particulier : l’année 2024 continue décidément sur la lancée précédente, déjà peu brillante, où l’on constate une baisse des mises en chantier (de plus de 20%), des offres d’achat d’immobilier en chute de 15% par rapport à la fin 2023. Quant aux ventes aux particuliers, elles ont particulièrement dégringolé avec une baisse de plus de 30% (40% pour la région parisienne). Quelques jolies infographies illustrent assez bien ce constat.

Les professionels du milieu se rassurent comme ils peuvent et rappellent, à tout hasard, que les besoins en logement sont très importants, et que les hausses de taux, provoquant mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat, ont forcé les vendeurs à baisser leurs prix. Logiquement, la crise ne perdurera pas, n’est-ce pas ?

En fait, avec la fin de la génération Baby Boom, le nombre de logements disponibles ne va cesser de croître. Parallèlement, le pouvoir d’achat des Français n’est pas prêt de s’améliorer, et avec Barnier qui, patelin, nous prépare gentiment à une sodomie fiscale exceptionnelle, on peut même raisonnablement tabler sur une dégradation rapide et sensibles dans les mois qui viennent.

En pratique, les baisses qu’on observe actuellement ne sont qu’un timide début. La bulle immobilière qui a propulsé le prix des logements à des niveaux stratosphériques notamment dans les grandes villes, Paris en tête, va inéluctablement rencontrer l’aiguille pointue de la réalité économique désastreuse du pays. Or, quand l’immobilier ne va pas du tout, rien ne va.

Dans ce contexte, les gesticulations de Barnier risquent de tourner court très vite. Eh oui, ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/10/04/78807-quand-limmobilier-va-tout-va

13 février 2024

Vincent Verschoore

"Dans l’immobilier, le délire normatif n’a plus de limites. Nombre de propriétaires le disent : ils vivent un véritable enfer ces derniers temps, surtout lorsqu’ils sont bailleurs. En cause : le fameux DPE, ou diagnostic de performance énergétique. Trois lettres qui font désormais la pluie et le beau temps sur leur bien immobilier, décidant s’ils pourront continuer ou non à le mettre en location dans les années à venir."

Le but est clair : paupériser au maximum les classes populaires "qui ne sont rien" et ainsi précipiter leur extinction, pendant que les potes à Macron rachètent à bas prix les logements que les petits bailleurs ne peuvent mettre aux normes.


9 septembre 2023

L’immobilier de pire en pire

H16

La République d’Enmarchistan ne lambine pas : les choses vont vite, et lorsqu’un projet est lancé, rien ne l’arrête, aussi stupide soit-il. Et apparemment, le grand projet actuel de la micromajorité présidentielle consiste à piller les propriétaires immobiliers du pays.

Un précédent billet dressait un constat alarmant de la situation française en matière d’immobilier : dégringolade des ventes de biens neufs et de leur construction, même chose pour les biens anciens, accroissement de l’offre à mesure que la population vieillit et baisse de la demande à mesure que les taux d’emprunt explorent de nouvelles cimes, les paramètres semblent se concentrer vers une situation délicate du marché immobilier en France pour les prochaines années.

L’erreur est humaine mais, pour une vraie catastrophe, il faut faire intervenir l’État.


C’est ce qu’ont choisi de faire avec application nos dirigeants depuis plusieurs années en utilisant consciencieusement tous les slogans écolo-niais pour introduire de nouvelles normes et contraintes sur les bâtis, qui pour vérifier l’absence de parasites, qui pour s’assurer que le bien n’est pas une passoire thermique et autres qualificatifs infâmants.

Grâce à ces fines mesures politiques, la situation déjà fort délicate se transforme donc en tempête parfaite où tous les éléments se liguent pour transformer un nécessaire ajustement des prix en véritable krach. On peut déjà remercier les dernières législatures et les saucisses véganes actuellement au pouvoir pour un résultat dont les remugles méphitiques commencent déjà à remonter dans les journaux : la chute actuelle de 16% sur les permis de construire donne une bonne indication de la tendance générale et de la panique qui commence à poindre chez les professionnels du milieu.

Cependant, nous sommes en France et tout s’y termine bien sûr par des chansons désastres publics.


Jugeant probablement que le marché n’était pas assez grippé, un nouveau décret “Décence énergétique” vient de paraître.

Le motif – éculé – est bien évidemment de lutter contre les logements indécents. On se doute déjà que les résultats seront aussi bons que la lutte contre les squats et les marchands de sommeil (qui aboutit à favoriser les squats et les marchands de sommeil) : ne comprenant rien ni au marché de l’immobilier en particulier, ni aux principes généraux de l’économie, les députés – et la classe politique en général – sombrent ici dans la pure démagogie.

Mieux encore et comme le détaille un récent article de Contrepoints, le décret permet discrètement d’exproprier les propriétaires légitimes de biens unilatéralement jugés indécents par les institutions, et, par un tour de passe-passe juridique décontracté de la Constitution et des Drouadlhom, de le transformer (au mieux) en simple locataire de son propre bien.

Inutile de dire que certains margoulins se frottent déjà les mains des culbutes financières mémorables que ce décret permettra sans le moindre doute.

Mais ce n’est pas tout.


Pendant que le parlement et le gouvernement poussent des décrets scélérats en s’autobarbouillant bruyamment de moraline, l’Inspection des finances, voyant les caisses vides, les déficits se creuser, la situation empirer et des ministricules qui gesticulent, propose donc de relever quelque peu la TVA sur les travaux de rénovation : on passerait alors de 10% actuellement à 15 voire 20% afin de mettre un peu d’huile dans les rouages de Bercy et de beurre dans les épinards de nos saucisses véganes au pouvoir.

Voilà qui va, sans nul doute, donner un coup de boost… à tous les artisans qui rêvent de quitter le pays, tous ceux qui se demandaient s’il ne fallait pas déposer le bilan une fois pour toutes, ainsi qu’à faire renoncer tous les propriétaires qui hésitaient franchement à rénover leurs biens vu les prix. Malin.

Mais ce n’est pas tout.


Le ministre du logement n’existait pas jusqu’à présent. Qui avait entendu parler de lui, qui, même, se rappelait de son nom ? Pierre pardon Patrick pardon Patrice Vergriete, en poste depuis le 20 juillet dernier en avait probablement assez de se faire oublier dans les pince-fesses à petits-fours républicains et entend donc faire parler de lui. Quoi de mieux que l’idée (pas très lumineuse, pas très originale, mais tout à fait républicaine) d’une nouvelle taxe pour financer le logement ?

Non, vous ne rêvez pas : alors que l’immobilier est actuellement en crise, que les institutions se passent le relai pour tabasser les contribuables, les propriétaires et les artisans, que le marché se grippe complètement et que les perspectives à court, moyen et long termes sont affolantes, notre aimable Gontrand pardon Eudes pardon Patrice déboule avec sa prodigieuse trouvaille de nouvelle taxe qui viendrait confortablement s’ajouter à la moelleuse famille de taxe d’aménagement, de taxe foncière, de taxe sur les résidences secondaires et de taxe sur les plus-values, ainsi que ses cousins les frais de notaire à 7%, la TVA à 20% sur le neuf (et bientôt à 20% sur les rénovations, miam !) et bien évidemment les impôts sur les successions, et alors même que – cocorico – la France est déjà le pays qui taxe le plus au monde la propriété immobilière.


À ce point de l’analyse, on doit réfuter qu’il ne s’agit que d’incompétence.

Pour sûr, vu le calibre moyen de nos petites saucisses véganes au pouvoir, des clowns à roulettes qui les enfilent et de la caste jacassante qui les babysitte tendrement, l’incompétence est évidemment la première des raisons qui vient à l’esprit.

Mais il y a plus : vu l’accumulation systématique et maintenant frénétique (c’est un vrai tapis de bombes en quelques mois) de ces politiques idiotes, de ces taxations mortifères et de ces pénibleries administratives paperassières, on peut clairement parler de sabotage. Il faut se résoudre à l’évidence : une partie de ces clampins dangereux n’est pas là pour autre chose. La disparition du petit propriétaire est clairement un de leurs buts.

Ah, quel bonheur d’avoir voté pour ça ! Comme prévu, vous ne posséderiez rien, ce sera l’État qui possédera, et si vous n’en êtes pas heureux, vous aurez au moins intérêt à bien fermer votre gueule.


https://h16free.com/2023/09/08/75230-limmobilier-de-pire-en-pire

22 août 2023

Immobilier : une tempête parfaite ?

H16

C’est bien connu : quand le bâtiment va, tout va. Dès lors, tout va bien en France, n’est-ce pas ?

Eh bien à vrai dire, pas tout à fait. Il semble bien qu’après des années, voire des décennies d’une euphorie que certains, chafouins, qualifiaient d’irrationnelle, les choses sont en train de prendre une tournure un peu moins joyeuse, un peu plus froide et certainement un peu plus réfléchie : pour faire dans l’euphémisme délicat, l’immobilier ne semble plus autant attirer qu’il y a encore quelques années.

Les chiffres sont là, et ils ne sont pas très réjouissants : tant dans le neuf que dans l’ancien, le nombre de transactions diminue, les octrois de prêts se font moins nombreux, les prix baissent. Les chiffres laissent même perplexe tant le retournement est vif : les réservations d’acheteurs auprès des promoteurs immobiliers ont ainsi dégringolé d’environ 40 % au deuxième trimestre 2023 comparé à la même période il y a un an, une dégringolade qu’on n’avait pas constatée même pendant la crise du Covid en 2020… Et du côté de l’ancien, les choses ne sont que marginalement moins moroses : les ventes sont actuellement en recul en volume de 15 % à 20 %, par rapport à 2022 à la même époque. C’est certes moins brutal, mais ça reste musclé.


Sans grande surprise, ce qui touche l’achat et la vente d’immobilier se répercute mécaniquement sur la location : ceux qui ne peuvent acheter continuent donc de louer, ce qui diminue nettement la rotation des biens. Les mises en constructions étant plus faibles que prévu, les problèmes de logements, déjà aigus dans le pays, prennent gentiment la direction d’une crise carabinée.

En tout cas, le constat est sans appel : les demandes de prêts bancaires sont en chute libre, la production de mai à juillet par rapport à la même période de 2022 a par exemple chuté de 51,5 % et le nombre de prêts de 50,5 %.

On le comprend donc sans mal : ce qu’on commençait déjà à sentir en mai dernier se dessine de plus en plus franchement, à savoir celle d’une jolie petite catastrophe immobilière à l’échelle du pays tout entier.

Or, cette catastrophe était complètement prévisible, et on peut imaginer qu’elle est même ardemment souhaitée par les petits ingénieurs-sociaux psychopathes à la tête du pays tant le résultat obtenu (une France de locataires totalement dépendants de l’État) s’aligne bien avec leur idéologie mortifère.

Elle était tellement prévisible que ces colonnes l’évoquaient il y a deux ans lorsque furent mis en place les débilissimes mesures écologiques feignant par exemple de lutter contre les “passoires thermiques” à coups d’obligations, de normes, de vexations taxatoires et d’interdictions liberticides.

Eh oui, que voulez-vous, à force de multiplier les contraintes sur les propriétaires, ces derniers s’adaptent : le bien n’est plus mis en location et sa vente est parfois rendue impossible par la purulente législation actuelle. Lorsque la vente intervient, c’est à prix moindre ce qui pousse inévitablement l’ensemble des prix à la baisse.

Vous pourrez remercier les écolos.


Cet élément vient du reste s’ajouter à d’autres éléments qui forment, dans l’ensemble, une sorte de “tempête parfaite” qui semble s’accumuler sur l’immobilier français et laisse penser que la chute des prix observée, modeste pour le moment, pourrait devenir largement plus prononcée dans les prochains mois.

En effet, un des effets du renchérissement actuel de l’énergie – qui a peu de chance de devenir bon marché dans les prochains mois – est de provoquer à son tour une hausse des matériaux (de construction notamment), ce qui aboutit à des constructions ou bien plus petites, ou bien plus chères (ou les deux, sachons vivre !)… Or, si l’on couple cette inflation des coûts à ceux, inévitable, des taux des prêts immobiliers, on aboutit à une situation où un nombre toujours plus restreint d’individus peuvent se permettre de devenir propriétaire.

La France s’appauvrit donc visiblement et l’immobilier ne pourra pas constituer une vraie niche de croissance durable dans les prochaines années. En effet, la population française vieillit inéluctablement : d’un côté, le papy boom, consécutif au baby boom des années 1940-1950, est doucement en train de se traduire par une augmentation, là encore mécanique et assez prévisible, des décès dans la population. Le seul immobilier qui en profite, c’est celui des cimetières (et encore, de façon modérée, la crémation ayant plutôt la cote actuellement) : cette vague de décès naturelle aboutit en effet à remettre sur le marché un nombre croissant de biens, nombre d’ailleurs lui-même gonflé par l’étonnante surmortalité coïncidentale inexplicable de 2022.

Parallèlement, la baisse de natalité aussi observée actuellement signifie à son tour une baisse des besoins des couples de maisons ou d’appartements plus grands, et une baisse des besoins de logements étudiants ou de célibataires.

Pompon du moment avec l’augmentation marquée du télétravail qui s’ajoute aux tendances précédentes : la crise a largement montré que certains emplois pouvaient s’effectuer à domicile. Si toutes les entreprises ne vont évidemment pas basculer au “tout télétravail” (et c’est tant mieux), les besoins en bureaux vont, là encore, nettement diminuer. C’est du reste ce qu’on observe dans la plupart des métropoles occidentales qui voient décroître les taux d’occupation de leurs tours de bureaux.


Bref, il semble évident que les fondements même de l’immobilier sont en train de changer assez drastiquement dans les prochaines années ; ce qui était évident au début de ce siècle ne le sera probablement plus autant dans les prochaines années. Et comme on doit s’y attendre dans ce pays, l’État et les pouvoirs publics, armés de leurs bons sentiments contre-productifs et de leurs idéologies consternantes ne vont absolument rien faire pour calmer le jeu : sous leurs bons auspices, le changement se transformera probablement en cataclysme, appauvrissant encore un peu plus une population déjà mise à rude épreuve.

De façon intéressante, l’effondrement des transactions immobilières signifie aussi un assèchement notable des ressources financières des départements, ces derniers bénéficiant des droits de mutations et autres grigris notariaux coûteux qu’ils imposent aux acheteurs. Autrement dit, si l’appauvrissement touchera durement les populations, les administrations ne seront pas épargnées.

Gageons que leurs couinements seront cependant plus audibles que ceux des citoyens dont, il faut bien le dire, le pouvoir se cogne totalement. À l’évidence, tout ceci va très bien se terminer.


https://h16free.com/2023/08/21/74995-immobilier-une-tempete-parfaite

12 juin 2023

Voilà qui tombe à pic : une nouvelle claque pour l’immo en France !

H16

Bien que la France soit, on le sait, un pays de cocagne où coulent le miel et le lait (à tel point qu’on vient de tous les points du monde pour y planter une tente ou un bébé, littéralement), il arrive parfois que certains aspects soient un peu plus tendus que d’autres. Ainsi, en matière de logement, le Français moyen a bien du mal à trouver chaussure à son pied…

À tel point d’ailleurs qu’on évoque à présent une véritable crise dans le domaine de l’immobilier : non seulement, les prix sont hauts (ce n’est pas nouveau) mais en plus, les taux d’emprunts sont remontés en flèche limitant brutalement l’accession à la propriété d’un nombre croissant de Français.

Heureusement, le gouvernement – qui entend les petits couinements du peuple et sait se montrer à l’écoute de tous les lobbies bien en fonds – n’a pas manqué d’appréhender récemment la question en lançant non pas un Grenelle ni un numéro vert (traditions républicaines) mais un “Conseil national” (autre tradition, moins récente mais tout aussi employée qu’utile) dont les conclusions ont été soigneusement étudiées.


Pourtant, la situation n’est pas exactement rose et pourrait laisser penser qu’elle ne ménage guère de marges de manœuvre.

Ainsi, le nombre de nouveaux chantiers de constructions immobilières est en chute libre. Avec seulement 16 912 programmes commerciaux lancés en France au premier trimestre 2023, on atteint un plus bas depuis 2010. Les ventes aux particuliers ont en outre reculé de 52,3%.


Ainsi, la location montre elle aussi des signes de faiblesse : entre l’accroissement des contraintes pour rendre un bien éligible à la location (notamment sur le plan énergétique), et le resserrement des conditions de crédit qui imposent aux actuels locataires de le rester, en passant par l’absence de nouveaux logements disponibles (eh oui : la construction est aussi en baisse), tous les ingrédients sont réunis pour que le marché locatif gèle. Ce n’est pas comme si cela n’avait pas été prévu…

Bref, les mal-logés en France (qui représentent actuellement 4,1 millions de personnes) ne sont pas prêts de s’évaporer autrement que dans les statistiques finement ouvragées présentées dans la propagande d’État…

On aurait donc pu s’attendre, à la suite de ce Conseil national, à un effort marqué en faveur des propriétaires ou des constructeurs.

Que nenni, c’est même le contraire : le gouvernement, superbement représenté par ce frétillant renflement gris de Bruno Le Maire, a estimé nécessaire pour ses finances de supprimer le “dispositif Pinel”. Pour rappel, il s’agit d’une réduction d’impôts sur les biens neufs construits dans le collectif et mis en location sous certaines conditions de prix.

Cette suppression, au moment où les taux d’emprunt explosent à la hausse, accroît encore davantage les difficultés pour les jeunes désirant accéder à la propriété privée.

Couplée avec la réduction drastique du PTZ (prêt à taux zéro) – qui est, lui, prolongé jusqu’en 2027 mais avec un champ d’application bien plus resserré (et qui ne concerne plus les maisons individuelles), tout ceci devrait se traduire par une nette baisse de la mise en vente de logements neufs. Les professionnels du secteur évoquent 200.000 logements neufs perdus (ce qui reviendrait à 60 milliards d’euros d’activité en moins sur le territoire, et environ 150.000 emplois supprimés).

Et pour les Français les plus “chanceux” qui auront le privilège de subir la capitale, le nouveau PLU parisien va ajouter un peu de sel sur ces amusantes plaies fiscales et immobilières : au-delà des 40% de logements sociaux qui promettent à la ville de rendre certains de ses quartiers encore plus sensibles émotifs, l’équipe municipale promet de fournir 300 hectares d’espaces verts supplémentaires ce qui, compte-tenu de l’historique de la Dream Team actuellement au pouvoir, peut faire froid dans le dos. L’objectif d’avoir “40% de l’espace public désimperméabilisé d’ici 2050” (comprenez : on va joyeusement faire sauter l’asphalte) permettra de parfaire un tableau vitaminé où les surmulots y trouveront leur compte.


Dans cette trajectoire déjà délicieuse, le récent projet d’une interdiction des chaudières à gaz sur tout le territoire (prends ça, Poutine !) ressemble presque à la proverbiale cerise sur un gâteau de réjouissances immobilières appétissantes : pour l’un des pays les moins polluant du monde et dont l’impact, en matière de CO2 ou du reste, est absolument microscopique, saborder ainsi tout un secteur marchand et des emplois par milliers est une belle preuve du sens du sacrifice des autres par nos dirigeants.


L’État n’a pas arrêté de s’introduire dans le marché de l’immobilier en accroissant chaque année le nombre de lois contraignantes pour les propriétaires, en donnant toujours plus de latitudes aux locataires et en compliquant la vie des promoteurs, des constructeurs et de tous les professionnels du domaine par une bureaucratie maintenant complètement hors de contrôle.

Pire encore, l’État est directement responsable des tensions tant sur les taux des crédits bancaires (pour rappel, c’est l’État qui est censé avoir le contrôle de la monnaie) que sur le taux d’inflation suite à une série historique de décisions géopolitiques débiles et de distribution prodigue d’argent gratuit des autres qu’il imprime comme jamais. Il s’emploie à présent, comme un pompier pyromane hystérique, à en compenser les effets par une série de mesures parfaitement inappropriées en temps et en ampleur.

Pour compenser les effets de bords de plus en plus grands de ses politiques (les pires étant le contrôle des loyers, garantie politique équivalente à un bombardement en terme de résultats sur l’immobilier), le même État s’emploie maintenant à bricoler toujours plus loin et toujours plus fort les lois existantes dans une fuite en avant sans retour : responsable du problème, ses solutions l’aggravent à chaque coup.

Forcément, ça va bien se passer.



23 mai 2023

Et maintenant, un petit Contrôle Technique des logements

H16

Et si, enfin, on encadrait un peu l’immobilier en France ? Il serait temps d’en finir avec ce véritable Far-West, non ?

Car oui, après tout, malgré les efforts récents, courageux et multiples entrepris par tout l’actuel gouvernement, tendu comme un seul homme vers le but d’améliorer la condition de tous et de chacun dans le pays, la France n’est pas encore un paradis complet : on trouve encore quelques frictions ici et là dans notre société pourtant douce de générosité et de largesses, frictions évidemment provoquées par une bien trop grande liberté des uns et des autres à disposer d’eux-mêmes, de leurs biens et de la façon dont ils dispensent leurs services.

Pour les députés en général et en particulier pour ceux de Renuisance, le parti présidentiel, cela se traduit par une nécessité d’agir, c’est-à-dire de proposer de nouvelles lois afin d’encadrer tout ça bien comme il faut.


Or, dans le domaine de l’immobilier, véritable friche laissée quasiment à l’abandon du législateur depuis trop longtemps (pensez donc, il s’est facilement écoulé plusieurs semaines sans que la moindre loi ni le moindre décret ne soit voté !), c’est donc Guillaume Vuilletet, un député Renuisance du Val-d’Oise qui propose de “responsabiliser les bailleurs”, ces petits mammifères souvent méprisables aux doigts crochus dont on a trop souvent pu constater que leurs biens n’étaient pour ainsi dire pas salubres lorsqu’ils les proposaient à la location.

Pour lutter contre ce fléau, le député a donc déposé – avec cette subtile décontraction qui caractérise bien les cuistres et les imbéciles (cumul possible) – une proposition de loi visant à instaurer un “contrôle technique” des logements, et ce pour lutter contre l’habitat indigne, ce que ne font absolument pas les lois déjà existantes sur plusieurs milliers de pages de code législatif écrit en police 8 sur papier bible.

Et afin de bien justifier sa démarche, le député s’est appuyé sur quelques rapports ad hoc, dont ceux de la Fondation Abbé Pierre, qui mettent en exergue l’insalubrité de certains logements et évoqueraient par exemple une hausse des intoxications au plomb. Il faut en finir avec ces peintures toxiques, scrogneugneu vite interdisons-les mais je m’égare.

La proposition de l’élu est donc aussi simple que pratique, facile à mettre en œuvre, et assurée de remporter un franc succès tant dans ses effets palpables qu’auprès des propriétaires : en instaurant un contrôle décennal pour renforcer le “permis de louer” (dispositif introduit par la loi Alur de 2014 mais qui ne faisait porter la responsabilité d’autorisation que sur les collectivités locales), le bailleur ne pourra plus échapper à l’obligation de consigner les informations (forcément exactes) de son logement sur une plateforme informatique développée par l’administration du ministère de la Transition énergétique.

De nouveaux formulaires bien fichus, des petites cases à remplir, des informations à pourvoir, une plateforme entièrement numérique (ah, youpi, une plateforme numérique !) développée et gérée par des cadors de l’administration, on sent déjà le fumet puissant du succès lors de la mise en place de cette nouvelle contrainte.


Dans les informations à fournir, on trouvera bien sûr les actuels diagnostics techniques déjà en place : performance énergétique, présence d’amiante, de termites, de gluten, de fruits à coques et (tiens, c’est étonnant) de ce plomb qui préoccupe Vuilletet, ce qui semble au passage indiquer l’efficacité toute relative de ces contrôles. Au passage, rassurez-vous : l’insalubrité potentiellement provoquée par la présence de bacs à compost (bientôt obligatoire partout) ne sera ni évoquée ni prise en compte dans ce “contrôle technique”.

Pour le député, “Cette mesure garantira que le local concerné respecte au moins la définition du décret de décence de 1982”, montrant ainsi que les 40 années passées depuis cette date ne lui ont pas appris grand-chose : pour qu’un contrôle soit efficace, encore faut-il qu’il soit fait, que son défaut soit suivi de conséquences dont, 40 ans plus tard, on devrait observer les effets. Si les intoxications au plomb continuent voire progressent, c’est manifestement que ces contrôles ne sont pas assez bien faits, qu’ils ne servent à rien, ou, lorsqu’ils détectent des problèmes, que tout le monde s’en fout.

Peut-être la multiplication des contrôles, des contraintes, des obligations et des lois dans le domaine n’est pas non plus une solution, mais là encore, je m’égare.

De façon plus intéressante, la partie sanction, aussi gourmande qu’inévitable dans ce genre de proposition de lois, donne cependant une bonne idée de la direction générale du texte et des idées derrière la tête du vaillant député : si les propriétaires concernés par ces nouveaux contrôles techniques devaient rechigner, ils pourraient voir leur bien cédé obligatoirement (mais temporairement ?) à des bailleurs sociaux qui le rénoveraient. Les frais subis par le bailleur social seraient alors recoupés en transformant le propriétaire occupant en locataire de son propre bien le temps que les loyers remboursent les travaux, ou, si le propriétaire était bailleur, en récupérant les loyers à sa place. Tranquillou et sans que le propriétaire ait son mot à dire, cela va de soi.

Autrement dit et moyennant un contrôle technique malencontreusement défavorable, un bien peut ainsi se retrouver très commodément et sans discussion du propriétaire dans le giron de l’État, et plus exactement à la charge des gestionnaires mandatés par ce dernier pour s’en occuper. Il n’y aura aucune dérive, aucune connivence, aucun arrangement entre copains et coquins car, en France, ce serait hautement improbable.

Si cette magnifique proposition de loi passe, attendez-vous donc ces prochaines années à voir de nombreux propriétaires vendre leurs biens rapidement plutôt qu’engager des travaux devenus prohibitifs (les contrôles techniques étant de plus en plus drastiques à mesure que les années passent), ce qui va assez probablement se ressentir sur les prix. Vous pouvez aussi parier sur la multiplication des débarquements (impromptus ?) de Forces Spéciales Du Contrôle Technique des Locations, probablement créées à l’occasion.

C’est français, c’est de la paperasserie française !



1 mars 2023

La catastrophe immobilière commence à prendre forme

H16

Youpi, tralala, le gouvernement – buté comme un Ayatollah – continue dans sa démarche idéologique de transition énergétique vers un monde plus vert, décarboné (c’est-à-dire sans tous ces gueux couinant pour vivre décemment) et donc nettement moins peuplé : réjouissez-vous, la guerre contre l’énergie et donc contre vous, sous toutes ses formes, a été lancée.

Et pour la mener à bien, on a difficilement trouvé mieux que le prétexte de la pollution.

Pollution par-ci, pollution par-là, il faut lutter contre les déchets, le gaspillage et les dépenses énergétiques trop importantes (et non, il ne s’agit pas ici du droit à la paresse, bande de petits comiques).

Ceci explique commodément le tabassage taxatoire sur les prix des carburants, dont seuls les naïfs et les idiots utiles du collectivisme en marche continuent de croire qu’ils sont pilotés par le prix du baril ou les profits des groupes pétroliers.

Ceci explique aussi la lutte acharnée contre la mobilité et donc, les voitures, et par extension la mise en place de la ville de 15 minutes et des moyens de flicage des citoyens toujours plus invasifs.

Ceci explique enfin pourquoi, il y a un peu plus d’un an, fut promulguée la loi votée en 2019 et délicieusement intitulée Ma clim en résidence Climat et Résilience qui vise à injecter de solides doses d’écologisme piquant dans l’immobilier en France. Eh oui, au vu du succès phénominable des bonnes idées écologiques en matière alimentaire, de déplacements ou d’énergie, il aurait été dommage que les secteurs de la propriété foncière ou de la construction ne soient pas eux aussi copieusement sabotés par les lubies françaises sur le sujet, vous ne trouvez pas ?


Et donc, pour noter les logements en matière énergétique, depuis le premier janvier de cette année a été introduite une sémillante échelle de niveaux, aussi arbitraire que simpliste et colorée, comme ces gommettes qu’on utilise pour noter les élèves de la maternelle au collège. On placera les maisons dites passives (bien isolées en somme) à la note A, et on attribuera un G rouge bien pétant à ces tristes bidonvilles énergétiques dans lesquels trop de Français s’entassent encore en grelotant connement (ils sont cons, ces pauvres !)…

Ce qui veut dire que, depuis le début de l’année, les logements classés G sont dans la ligne de mire des autorités qui ont donné jusqu’en 2025 à leurs propriétaires pour faire les travaux nécessaires à leur reclassement dans une catégorie plus appropriée, l’interdiction de louer devant tomber comme un couperet dans deux ans. Pour les logements classés F, les propriétaires auront jusqu’en 2028 et 2034 pour les classés E. En substance, ce sont 4,4 millions de logements qui seront touchés d’ici 12 ans, dans la bonne humeur frétillante de tous les fashionistas de l’écologie punitive.

D’ici là, deux phénomènes rigolos vont donc se produire.

D’un côté, certains propriétaires vont devoir investir pour mettre leur logement aux normes. Ceci va entraîner un accroissement de la demande de ces travaux et donc renchérir mécaniquement leur coût. De l’autre, l’augmentation de ces coûts va rendre la location de plus en plus difficile à rentabiliser sauf à faire exploser les loyers à la hausse pour compenser le surcoût de cette mise aux normes énergétiques.

Logiquement, il devrait donc y avoir un intéressant effet ciseau poussant les locataires hors de leurs logements pendant que certains propriétaires devront les mettre en vente, purement et simplement, plutôt que de faire ces travaux.

Et c’est du reste exactement ce qu’on observe : depuis le début de l’année, on note une augmentation marquée de la mise en vente des “passoires thermiques” (ces mises en vente ont quasiment doublé) pendant que parallèlement, leur volume d’annonces en location a, lui, reculé de 40% en un an.

Tout se déroule exactement comme prévu, c’est-à-dire mal : les vendeurs commencent à se bousculer et les locations s’évaporent rapidement. Dans un paradoxe apparent, les locations restantes vont voir leur prix grimper, pendant que les biens immobiliers mal classés vont, eux, voir leur prix baisser et il faudra inévitablement un moment (qui sera toujours trop long pour les locataires en recherche de biens) avant que les loyers s’ajustent enfin à la baisse.

À mesure que les années fatidiques approchent, le nombre de biens sur le marché va gonfler et les prix continuer inexorablement de baisser.

Mais ce n’est pas tout.


Dans le même temps, un troisième phénomène, tout aussi inexorable que les deux précédents, va prendre place : inévitablement, le baby boom des années 50 se transforme actuellement en papy boom qui se transforme à son tour, assez rapidement, en boom des décès et donc en boom des ventes des maisons et appartements jadis occupés par cette génération qui arrive à son terme.

À quelques rares exceptions, les familles concernées vont donc se départir de ces biens qui viendront grossir les stocks de biens disponibles.

Ces biens ne seront d’ailleurs pas forcément dans les endroits les plus propices à la vente (on ne vit pas aux mêmes endroits selon qu’on est salarié actif ou retraité), et là encore, on peut difficilement imaginer que tout ceci sera ultra-favorable à la bulle immobilière actuelle.

Oui, vous avez bien compris : à l’effet déjà particulièrement puissant de la fin du baby boom sur les prix de l’immobilier, l’État a ajouté une bonne grosse couche de cette écologie punitive qui va transformer une déflation naturelle rapide en un fort probable krach majeur, et ce, alors que tout le reste de l’économie dégage déjà cette odeur entêtante de vermoulu. Au moment même où les Français vont avoir à piocher dans leur bas de laine pour tenter d’éponger une dette colossale et faire tenir un système social au bord de l’effondrement, cette épargne – constituée notamment de cet immobilier – va s’évaporer devant eux.

Les mois et les années qui viennent nous garantissent quelques moments intéressants.