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14 février 2025

On n’est jamais si mal servi que par l’État

H16

- 14/2/2025 - Accumulation de faits sordides dans l’actualité ? Écart de plus en plus grand entre la réalité palpable et les beaux discours politiques ? Ras-le-bol d’être pris pour un jambon ? Trop de vitamines dans les jus de fruits ? La raison profonde échappe pour le moment à l’analyse, mais il semble bien qu’un nombre croissant de Français commencent à comprendre qu’on les entube férocement sur base pluriquotidienne.

C’est en tout cas ce qui commence à apparaître à la lecture de certains commentaires sur les réseaux sociaux.

Oh, pas tous les réseaux – loin s’en faut – et pas tous les commentaires, bien évidemment. Sur LinkedIn ou équivalent, le règne d’un politiquement correct bodybuildé, à la niaiserie quasi-teigneuse, garantit qu’aucune interaction ne dérapera dans l’observation factuelle du réel. L’écart avec le réseau de Musk est cependant palpable : les langues s’y délient plus facilement peut-être et, ces derniers jours, quelques grumeaux de réalité sont remontés à la surface par des internautes lambda, des Monsieur et Madame Normal, qui se contentent de commenter ce qu’ils voient.


Or, ce qu’ils voient n’est plus tout à fait aussi compatible avec la République du Bisounoursland qu’on nous vend jusqu’à présent. Bien sûr, les découvertes de ces M. et Mme Normal ne surprendront pas les lecteurs habitués de ces colonnes. Elles marquent cependant un net changement qui indiquerait peut-être la prise de conscience par une frange croissante de la population que non, décidément non, le pays n’a pas pris la bonne direction et que cela s’aggrave, de plus en plus vite.

Ainsi, le réel n’est plus aussi propre que ce qu’il a été un jour, ni qu’interpeller le vivrensemble suffise pour que les choses reviennent à la normale. En fait, c’est même le contraire : en appeler à des règles fort minimale de bienséance et de vie en société peut provoquer des réactions allant de violentes à carrément dangereuses. Cliquez sur l’image pour aller lire tout le fil, c’est édifiant.


Ainsi, observer, aux premières loges, ce qui se passe dans certains services hospitaliers permet de bien se rendre compte du véritable pillage en bonne et due forme qui se trame sous les yeux de ceux qui veulent bien regarder, sans que personne ne semble capable de s’y opposer ni même que personne n’y trouve à redire, ce qui finit malgré tout par faire tiquer M. Normal qui voit passer des factures de plus en plus salées. Là encore, on ira lire le fil dans son détail qui permet de bien apprécier les millions d’euros engouffrés pour des personnes qui n’y auraient absolument pas droit si le bon sens existait encore dans le pays.


Ainsi, supporter directement et chaque jour la violence et l’insécurité, sans voir d’amélioration, et confronter cette réalité avec les beaux discours totalement déconnectés d’une frange de population idéaliste et bien à l’abri, cela finit par saper le moral de Mme Normal qui en vient à se demander si elle ne va pas fuir plutôt que remettre en question ses belles idées (progressistes, forcément).


Non, vraiment, le réel n’est pas tendre pour tous M et Mme Normal qui, il n’y a pas si longtemps, adoubaient de leur vote et de leur énergie cette gauche dont tout indique qu’elle s’est bien moquée d’eux, au point qu’à présent, M. Normal commence à ressentir du mépris à son égard…


Saperlipopette, tout se déroule comme si certains avaient réellement cru les promesses des politiciens, avaient cru les « faits » relayés par une presse dont tout montre à présent qu’elle est complètement vendue à des intérêts divers, mais certainement pas français, avaient cru les beaux discours des experts et autres sociologues de plateaux qui ont tout compris de la société et savent que les problèmes ne proviennent que des fascistes complotistes de l’extrême-droite anti-vax pro-Poutine.


Dès lors, comment s’étonner que certains veuillent reprendre les choses en main devant cette réalité qui refuse de plier aux injonctions progressistes et dont l’État semble ne plus du tout s’occuper ?

Comment s’étonner qu’on trouve de plus en plus de cas de cambriolés traquer eux-mêmes les cambrioleurs ? Après tout, compter sur la police revient à compter pour du beurre et tout le monde le sait.

Comment s’étonner que des habitants doivent assurer eux-mêmes le nettoyage de leur quartier des dealers de drogue qui s’y installent, la police semblant – là encore, c’est ballot – impuissante à régler la question, et ce alors que, pourtant, les impôts et taxes continuent à pleuvoir toujours plus drus ?

En pratique, toutes les observations remontent le même constat : l’État part en quenouille à son niveau le plus fondamental, le régalien.

Ce dernier n’est plus assuré : une sécurité déliquescente, des abus partout, tout le temps et cette incivilité galopante, cette violence larvée prête à se transformer en agression directe à la moindre occasion…


En face de cet ensauvagement croissant (la pauvre Louise, 11 ans, ne pourra plus attester du contraire), on devrait réfléchir au coût de 50.000 places supplémentaires de prison avec la ferme intention de s’en servir. Ce coût serait ensuite à mettre en rapport avec, justement, celui de l’évaporation de la société de confiance, ou le coût, pour la société civile, de devoir faire soi-même la police, avec toutes les dérives possibles (elles-mêmes produisant des coûts dangereusement élevés). Ce serait à mettre en rapport avec le coût des incivilités, des destructions de biens, de services et de personnes, et par toujours les mêmes fouteurs de merde. Ce serait à mettre en face du coût des enquêtes, des procédures judiciaires, des récidives multiples que ces fouteurs de merde entraînent régulièrement.

À ces coûts directs, il faudrait aussi ajouter celui, indirect, du coût sur la santé (mentale, physique) des victimes, et aussi, le coût incommensurable du stress permanent de ceux qui sont confrontés à ces énergumènes toujours trop libres, tous les jours.

En pratique, toute société est normalement élaborée pour gérer les 5% de sa population qui commettent la plupart des crimes et délits. Par exemple, les verrous aux portes, les alarmes des voitures, les vérifications partout, tout le temps, proviennent de ces 5% qui choisissent l’incivilité, la nuisance voire les délits ou carrément le crime plutôt que le comportement civil et courtois, ou simplement l’honnêteté. Or, c’est parce qu’on refuse à présent de gérer ces 5%, qu’on refuse la prison et l’écartement des éléments ingérables hors de la société civile que cette dernière s’apparente de plus en plus à un parcours de survie, à une lutte de tous contre tous.

À présent, imaginez ce que serait la France si ces individus ingérables étaient correctement tenus à l’écart, les OQTF appliquées, les frontières filtraient les 36% de malades psychiatriques qu’on trouve dans les flux migratoires. Imaginez.

Imaginez les transports en commun, probablement bondés aux heures de pointe mais calmes, relativement propres, sans frotteurs, sans poivrots, sans racailles, sans pickpocket. Imaginez des urgences hospitalières sans débordements, sans cet atmosphère permanente de cour des miracles. Imaginez.

Imaginez les rues tranquilles le soir après 22h, imaginez les matchs de foot qui se terminent autrement qu’en affrontements, ou les bals de village, les sorties de boîtes de nuit autrement qu’avec l’arrivée des ambulances pour récupérer des victimes lardées de coups de couteau. Imaginez des enfants qui rentrent de l’école sans se faire poignarder dans un buisson.

L’effort d’imagination n’est pas bien grand : c’est la France des campagnes et de la Province des années 60.

Depuis, cette France a été échangée (de plus en plus vite) pour une autre, construite de toute pièce sur une idéologie hors-sol.

Cet échange en valait-il le coût ? Un nombre croissant de Français comprennent qu’ils se sont fait avoir.


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