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5 février 2025

LES RÉVOLUTIONS DE DONALD TRUMP

Natalia Routkevitch


- 5/2/2025 - « L'État centralisé, avec son autorité abstraite, accorde peu d’importance aux particularités locales. Il cherche l’uniformité dans la loi, le commerce et la culture, érodant ainsi les traditions qui donnent un sens à l’existence humaine. La véritable liberté ne peut perdurer dans un tel système, car elle repose sur l’autonomie des communautés, et non sur les diktats de bureaucrates éloignés. »
Cette phrase appartient à l’écrivain américain Allen Tate, qui l’a prononcée dans un article du recueil emblématique I'll Take My Stand (1930), manifeste de douze intellectuels du Sud des États-Unis critiquant l’expansion du contrôle de l’État moderne, les excès de l’industrialisation et du consumérisme, ainsi que l’uniformisation des modes de vie. Ils y plaidaient pour la décentralisation, la liberté individuelle, la préservation des traditions culturelles locales et du mode de vie rural. Ce manifeste constitue l’une des expressions les plus marquantes de la pensée des Southern Agrarians (Agrariens du Sud), qui défendaient l’héritage confédéré et les principes fondateurs de la Confédération américaine.
Parmi les soutiens actuels du Parti républicain et du tandem Trump-Vance, nombreux sont ceux qui voient en eux des défenseurs de traditions profondément ancrées dans l’histoire des États-Unis : la liberté face au pouvoir centralisé, le droit au port d’armes, l’attachement à l’éthique protestante et la préservation de l’identité locale. Pour les mouvements antifédéralistes et conservateurs, l’État bureaucratique et « thérapeutique » est perçu comme une tumeur cancéreuse, et ceux qui le renforcent sont qualifiés de « communistes ». Comme les auteurs de I'll Take My Stand, ils expriment la méfiance vis-à-vis des intellectuels progressistes, des institutions fédérales et des élites industrielles.
Trump et, plus encore, J.D. Vance ont cherché à séduire cet électorat. Dans son livre Hillbilly Elegy (adapté en série), Vance cite d’ailleurs I'll Take My Stand comme une source d’inspiration. Il insiste sur la nécessité de promouvoir l’autonomie et la mobilité sociale tout en réhabilitant les valeurs traditionnelles. Il déplore la disparition de repères essentiels tels que le travail, l’honneur et la discipline au sein de la classe ouvrière américaine, met en avant l’importance de la culture et de l’identité collective, et appelle à concilier traditions et exigences du monde globalisé et technologique.
C’est là que réside toute l’ambiguïté de la posture républicaine.
« Aujourd’hui, la plus grande menace pour la démocratie américaine, c’est la Big Tech », déclarait Vance en 2022 sur Fox News, dénonçant le pouvoir excessif des géants du numérique. Pourtant, cela ne l’empêche pas de collaborer avec des figures influentes du secteur. Il ne rejette pas la technologie en soi, mais estime qu’elle doit servir à construire une société plus conservatrice. Il soutient des initiatives visant à renforcer l’autonomie des individus et des communautés locales et considère – ou feint de considérer – la technologie comme un outil qu’on peut utiliser pour le rétablissement des valeurs qui lui sont chères.
Or, la technologie et la grande entreprise obéissent à leur propre logique de développement, bien éloignée des idéaux de l’Amérique profonde. Et la métamorphose de l'État-Léviathan en un monstre différent ne se fait pas au profit de l'autonomie locale ni de la restauration des valeurs traditionnelles.

    La révolution conservatrice ?

Beaucoup ont vu en Trump un rempart contre les dérives wokistes, au point d’être subjugués par une gratitude démesurée pour avoir bousculé les dogmes déconstructionnistes et réaffirmé des évidences de bon sens. Ses simples mots sur l’existence de deux genres (et non 56) ont provoqué un immense soulagement, comme si le brouillard toxique du politiquement correct et de la censure s’était dissipé pour de bon.
Mais si le libéralisme globaliste a perdu une bataille, il n’a pas perdu la guerre. Trump a été élu avec une large majorité, mais près de la moitié des Américains restent dans le camp adverse. L’Europe, où cette idéologie est profondément ancrée dans les fondements de l’Union européenne, est particulièrement désemparée. Ce séisme politique ne fera qu’exacerber les tensions.
Néanmoins, les élites économiques qui font aujourd’hui allégeance à Trump en dénonçant le wokisme, l’inclusivité, le fact-checking et la discrimination positive n’hésiteront pas à retourner leur veste dès le retour des démocrates. Ce ne sont peut-être que les Cent-Jours de nos Gérard de Villefort du grand business.
Mais l’essentiel est ailleurs : malgré sa rhétorique sur les valeurs traditionnelles, Trump n’est pas un conservateur et n’a pas d’agenda véritablement conservateur. Son discours sert de paravent à un projet bien plus ambitieux : la transition vers la Corpocratie.
Quelques jours après leur prise de fonction, le duo Musk-Trump a incité massivement les fonctionnaires fédéraux à démissionner. Il s’agit là d’une marche ultralibertaire visant à accélérer la démolition de l’État classique pour instaurer un « État-Entreprise ». Cette dynamique est portée par les grandes multinationales et le capitalisme des plateformes, en particulier les géants du numérique.
Pour Elon Musk et d’autres figures du capitalisme numérique, les politiques identitaires ne sont qu’un gaspillage de ressources. Ils ne cherchent pas à restaurer un ordre ancien, mais à instaurer un ordre nouveau, fondé sur l’efficacité économique. À leurs yeux, l’agenda progressiste est une impasse. Pour que l’Amérique redevienne une puissance dominante, il faut en finir avec ces entraves inutiles. Ce n’est pas une question de valeurs traditionnelles, mais de gestion rationnelle du capital.
Ce modèle repose sur un libertarianisme radical et la doctrine de « l’État minimal » : réduction de la « charge de l’État », baisse des impôts (en particulier pour les multinationales), diminution des dépenses sociales, et un État réduit à une fonction de « veilleur de nuit » (minarchisme). Il s’accompagne d’une vision d’un « État dans un smartphone », où les services publics seraient entièrement privatisés et digitalisés.
À long terme, des institutions essentielles comme la santé publique ou la défense civile pourraient être totalement supprimées, tandis que l’éducation, la médecine, la justice, la recherche et les douanes se verraient gérées de manière privée. Dans ses formes les plus extrêmes, même le service de police pourrait devenir privé.
Dans cette optique, ce à quoi nous assistons, ce n’est donc pas une révolution conservatrice, mais comme exprimé par certains observateurs, une « seconde révolution bourgeoise » ou une « révolution contre le politique ». La première révolution a eu lieu au XVIII siècle contre les privilèges féodaux et les entraves venant du pouvoir monarchique. La seconde révolution se fait contre la démocratie en tant que telle (R. Belkovitch).

    L’État-Entreprise

Dans Le Temps de l’État-Entreprise (2016), Pierre Musso définissait le Politique comme la fiction articulant la souveraineté sur la communauté et assurant la liaison entre la société civile et les institutions pour maintenir la cohésion sociale. Il voyait en Trump, Macron et Berlusconi les figures pionnières de l’État-Entreprise, catalysant la transition vers une corpocratie et l’avènement du pouvoir des grandes corporations transnationales. Les qualifiant d'« anti-politiques en politique », il démontrait que l’État et l’entreprise ne sont plus séparés, mais fusionnent en une entité hybride, mêlant régulation publique et logique capitaliste.
Quelle est l’idéologie ou le credo de Trump ? Selon Musso, c'est avant tout le credo managérial de l’efficacité, qui est fondamentalement anti-politique. L’État n’est plus un simple régulateur ou garant du bien commun ; il devient un acteur économique direct, adoptant les pratiques managériales des grandes entreprises. La technicité, dans ce cadre, est présentée comme une réalité neutre et objective, aveugle à toute dimension civilisationnelle. Sa seule vérité réside dans l’action efficace. L’utilité économique du politique se substitue à sa légitimité. Le gouvernement doit désormais être dirigé et géré comme une entreprise.
Elon Musk s’impose aujourd’hui comme un acteur politique mondial, intervenant sur tous les sujets et suscitant à la fois stupéfaction et indignation. Cette situation découle naturellement de l’emprise croissante des entreprises sur l’État, progressivement corrompu et soumis à leur logique.
L’économiste John K. Galbraith, en parlant, il y a une vingtaine d’années, de l’alliance entre l'État et les grandes entreprises, soulignait cette mutation : l’État-prédateur est une post-démocratie régie par les intérêts des lobbies et de la classe prédatrice composée de cadres supérieurs d’entreprises. Cette nouvelle oligarchie a décidé de s’emparer de l’État pour le gérer en fonction de ses besoins propres. Loin de limiter l’emprise du gouvernement sur l’économie, l’État-prédateur vise à l’approfondir, détournant ainsi l’action publique et les fonds publics au profit d’intérêts privés. Si le discours officiel reste libéral, c’est précisément pour masquer cette forme perverse d’étatisme mise au service des grands groupes.

    Comment s’opère cette conquête ?

En exploitant les sentiments antigouvernementaux profondément enracinés, les élites actuelles et leurs alliés de la Big Tech accélèrent l’avènement de la Corpocratie, un État-Entreprise remplaçant l’État-Léviathan. La rhétorique « antisystème » séduit les laissés-pour-compte de la mondialisation, mais elle ne fait que substituer une bureaucratie à une autre – celle des « managers efficaces » et des dirigeants de grandes entreprises.
Portée par un discours populiste, la campagne électorale rallie un large électorat, tandis que la nouvelle classe dirigeante justifie son ascension par la nécessité de combattre le « Léviathan étatique ». Jugée inefficace, l’ancienne bureaucratie est démantelée et remplacée par des « managers performants » issus du secteur privé, dont les rémunérations explosent sous prétexte d’efficacité et de transparence.
À mesure que les grandes entreprises prennent le pas sur l’État, les inégalités se creusent : une minorité privilégiée accapare l’essentiel des richesses, tandis que la majorité voit ses intérêts relégués au second plan.
Il y a quelques années, le géographe américain Joel Kotkin mettait en garde contre une nouvelle tyrannie oligarchique dominée par les milliardaires de la tech. Selon lui – et d’autres, comme Yanis Varoufakis, auteur des Nouveaux serfs de l’économie (2024) – le capitalisme classique a cédé la place à un « techno-féodalisme » où une poignée de nouveaux seigneurs exerce un pouvoir démesuré. Aux États-Unis, cinq entreprises détiennent la majeure partie du capital, tandis qu’une poignée de magnats de la tech, âgés en moyenne d’une quarantaine d’années, possèdent des fortunes de plusieurs dizaines de milliards de dollars. « Nous devrons vivre sous leur influence toute notre vie », avertissait Kotkin.
Ce bouleversement s’explique par la mondialisation et la financiarisation de l’économie. La délocalisation industrielle vers la Chine a coûté 1,5 million d’emplois au Royaume-Uni et 3,4 millions aux États-Unis, affaiblissant les classes moyennes, autrefois pilier du capitalisme libéral.
Dans The Coming of Neo-Feudalism (2016), Kotkin déplorait également l’alliance de ces féodaux tout-puissants avec le « clergé intellectuel » wokiste. Il plaçait quelques espoirs dans une nouvelle génération de jeunes conservateurs – tels que Josh Hawley, J.D. Vance ou Marco Rubio – qu’il considérait capables de défendre les classes populaires tout en s’opposant à la révolution culturelle de la gauche. Dans un article récent du Figaro, il se réjouissait de la scission de l’oligarchie en deux camps, estimant qu’elle forcerait les élites à nouer des alliances au-delà de leur propre cercle et à prendre en compte les intérêts de la classe moyenne, au cœur des slogans électoraux.
Ses espoirs sont-ils fondés ?
Les nombreuses promesses faites aux ouvriers, aux cols bleus et aux hillbillies déclassés par la mondialisation seront-elles tenues ? C’est précisément sur leur soutien que Trump et Vance ont bâti leur stratégie électorale.

    American dream

On ne peut nier que Trump nourrit une certaine nostalgie pour l’âge d’or de l’Amérique, ni ignorer qu’il incarne et ravive certains de ses mythes fondateurs. C’est le mythe du self-made man, celui de la frontier toujours repoussée, d’une modernité sûre d’elle et conquérante, d’un progrès technique sans limites et d’un messianisme fier. Trump rêve des années 1960-1970, d’un « âge doré américain » qu’il voudrait restaurer.
Mais dans leur version 2.0, ces mythes sont profondément déformés. L’Amérique n’est plus la même, le monde non plus. La mobilité sociale est faible, la classe moyenne menacée. Trump n’est pas un self-made man, quoi qu’il en dise. Aujourd’hui, repousser la frontier, est-ce envahir le Canada ou le Groenland ? Est-ce conquérir l’espace à coups de projets privés portés par les ambitions personnelles de milliardaires ?
Il y a une cinquantaine d’années, le monde occidental a connu un bouleversement majeur, bien que passé inaperçu. Et comme le dit le dicton, il est impossible de reconstituer la viande une fois hachée.
« L’idée du progrès est la plus morte des idées mortes », écrivait déjà Lewis Mumford en 1932, et le siècle qui a suivi lui a donné raison. Désormais, le progrès rime davantage avec précipitation vers la catastrophe, avec un hédonisme égoïste et irresponsable. Quand on parle de progrès, on pense à Don’t Look Up.
Derrière les discours nostalgiques de Trump et Vance, qui résonnent chez une partie de l’électorat, se profile une Amérique bien différente. Dans cette nouvelle réalité, les hillbillies risquent de rester aussi marginalisés que dans l’ouvrage éponyme de J.D. Vance.
Tout laisse croire que les oligarques du XXIᵉ siècle, fascinés par la technologie et le transhumanisme, se montreront indifférents aux questions de démographie, de mobilité sociale et de pauvreté. Bien plus éloignés du peuple que les industriels d’autrefois, ils se distinguent par une ignorance historique et culturelle frappante, qui, selon Kotkin, les rend plus dangereux que l’ancienne aristocratie.
L’influence des oligarchies modernes est accrue grâce à la technologie, qui leur confère un contrôle toujours plus grand sur nos pensées, nos lectures et nos écoutes. Henry Ford et Andrew Carnegie n’étaient pas des gentils, mais ils ne dictaient pas notre façon de penser. Une tyrannie appuyée sur la technologie ne peut être défaite, disait Aldous Huxley.
L’ignorance – si ce n’est l’indifférence – envers les enjeux historiques et culturels va de pair avec un autre trait propre aux dirigeants qui administrent leur État comme une entreprise : le décisionnisme. Ce mode de gouvernance autoritaire repose sur des décisions tranchées, prises sans égard pour les conséquences à long terme. Intelligence artificielle, cryptomonnaies, fiscalité, licenciements massifs de « bureaucrates inutiles »… Autant de mesures dans l’air du temps, rentables à court terme. Et après ? Qui s’en soucie ?
La politique est saisie par l’Entreprise. Dans la start-up Nation, l’État, les corps intermédiaires et les assemblées sont perçus comme des freins à l’efficacité – des obstacles à éliminer.
Une gouvernance résolument anti-politique s’installe.

    L’Empire du Management

La corpocratie apparaît comme l’aboutissement du post-capitalisme contemporain, une mutation profonde et fascinante, rendue possible – voire inévitable – dans une société éclatée, celle des individus atomisés, qui a pris forme il y a une cinquantaine d’années avec l’effondrement du cadre religieux.
Cet effondrement lui-même s’inscrit dans le prolongement de l’évolution politique occidentale, que Pierre Musso résume en trois décapitations successives : celles de Dieu, du Roi et du Peuple.
Il en résulte une dissolution du symbolisme, un renoncement à l’incarnation d’origine théologique, et la disparition du grand mystère de la religion politique. La question du "pourquoi" a été supplantée par celle du "comment", entraînant un aplatissement du politique et l’avènement d’un homme unidimensionnel.
Le vide laissé par la mise entre parenthèses du questionnement métaphysique – relégué à la sphère privée – n’a pu être comblé que provisoirement par des artifices techniques. L'animal artificiel de Hobbes, ce monstre mécanique qu’est l’État, ainsi que l’illusion de la Nation, n’ont été que des substituts fragiles, voués à l’obsolescence programmée.
La substitution de la représentation à l’incarnation n’a pas produit les résultats escomptés. La société se fragmente, faute d’une finalité supérieure qui en assurerait la cohésion.
« Le "clou symbolique" est défaillant : la politique ne parvient plus à relier les fins et les moyens, le pourquoi et le comment, la foi et la loi », écrit Pierre Musso.
Dans la conclusion du « Temps de l’État-Entreprise » il résume ainsi la problématique fondamentale liée à l’avènement de l’État-Entreprise :
« Le rideau tombe. La forme vide de la raison a triomphé. Le technicisme s’est abattu. La surrationalité s’impose à l’Occident. L’homme est gouverné par une seule mesure. La fonction symbolique du politique est en cours de migration vers la Grande Entreprise, sans territoire et globalisée. De décapitation en décapitation – des dieux, de Dieu, du Roi, du Peuple et enfin de la représentation elle-même – il ne reste qu’une seule tête politique, télé-réelle : celle du chef, faiseur de miroirs présentés aux citoyens-téléspectateurs-consommateurs-électeurs.
Berlusconi, Trump et Macron théâtralisent le corps du chef, la représentation-miroir, le double corps du souverain-manager, l’État-Entreprise, l’anti-politique en politique, et finalement la contestation de la religion politique sécularisée par la religion industrielle désécularisée.
Depuis le milieu du siècle des Lumières, la phobie libérale de l’État ne cesse de s’amplifier, et l’industrialisation l’a poussée à son paroxysme dans la recherche d’une marginalisation, d’une extinction, voire d’une aboliton. La religion industrielle séculière domine à son tour la religion politique, qui s’était imposée entre le XVIᵉ et le XVIIIᵉ siècle contre l’Église. La grande entreprise, devenue Corporation et même surcorporation transnationale, diabolise et pousse sa concurrente, l’institution étatico-politique, vers la marginalité, en la soumettant au paradigme cybernétique et au dogme managérial au nom de la rationalité ultra-techniciste.
Si l’État est exclu, la Corporation peut-elle devenir le nouveau Tiers garant (le « pourquoi ? ») indispensable à la structure ternaire qui fait tenir toute société ? Crée-t-elle de nouvelles divinités technoscientifiques susceptibles de jouer le rôle symbolique de garant ?
Que deviendra la conscience humaine si son pouvoir explicatif est dépassé par l’IA et que les sociétés ne sont plus en mesure d’interpréter le monde dans lequel elles habitent ? »

    Le bruit et la fureur

La géopolitique de la corpocratie s’oppose aux approches traditionnelles, fondées sur des valeurs ou des intérêts nationaux à long terme. Vraisemblablement, l’avenir de la politique étrangère américaine sera de plus en plus déterminé par les intérêts des multinationales – les véritables bénéficiaires des transformations en cours.
À l’international, la révolution trumpienne agit avant tout comme un catalyseur de la destruction de l’ancien monde. Elle accélère les processus de déstructuration et pousse chaque acteur à clarifier sa position, à définir son essence, à révéler ses intérêts vitaux et ce pour quoi il est prêt à se battre. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Union européenne se retrouve désemparée : dépourvue d’une identité propre (si ce n’est celle de tolérer toutes les identités), elle peine à formuler un intérêt commun, si ce n’est la volonté tacite de ne pas avoir à décider, de ne pas grandir, de rester dans le « monde d’avant ». Les déclarations grandiloquentes de ses dirigeants ne convainquent personne. Qui, en Europe, est prêt à sacrifier son pouvoir d’achat pour des « valeurs européennes » ? Quelles sont d’ailleurs ces « valeurs européennes », à part un attachement à un pouvoir d’achat relativement élevé, garanti pendant des décennies par le coût très modéré de la protection américaine, des ressources russes et des importations chinoises ?
Tout cela est fini, ou sur le point de l’être. Le réveil est brutal.
L’effondrement fracassant du système international et de ses institutions, qui se déroule sous le regard médusé des alliés américains et mi-amusé des autres, qui ne vivent pas aux crochets de Washington et de USAid, est le prolongement de la même approche brutale, entrepreneuriale et transactionnelle – « You are fired ». « I won’t pay for you ». « What do I get in return ? » « Deal with it yourself ! » Le vrai visage de la domination, dissimulé sous les apparences du rules-based order, transparaît clairement.
Si la révolution « trumpienne » s’avère être, avant tout, la deuxième révolution bourgeoise et l’accélération d’une marche libertarienne vers une corpocratie dirigée par des divinités techno-scientifiques, alors ceux qui cherchent une autre voie – différente à la fois du projet libéral-globaliste-wokiste et de la corpocratie des millionnaires transhumanistes – doivent sortir du bois.
Et si le véritable enjeu n’était pas de rivaliser avec les États-Unis en développant des technologies comparables, ni de les imiter en tant que champions du bon sens et du réalisme politique, mais d’offrir un projet politique fondamentalement différent ?
Verra-t-on émerger une alternative qui serait réellement celle dont rêvent de nombreux citoyens attachés à leurs héritages locaux ? Une alternative fondée sur un conservatisme ontologique, tel qu’il a été défini par Gunter Anders, Albert Camus ou Nikolaï Berdiaev : non pas un mouvement visant à refaire le monde, mais à empêcher que le monde et l’humain ne se défassent complètement.
Qui seront les acteurs en mesure de déclarer résolument « I’ll take my stand » ?
La véritable révolution ne serait alors ni une révolution bourgeoise, ni un simple retour au bon sens, mais une quête d’autres Lumières que celles brandies par la statue de la Liberté. Trop longtemps, nous avons cru que ces flammes étaient les seules capables d’éclairer et de réchauffer l’humanité.

5 janvier 2025

Yann Thibaud

- 4/1/2025 - Diaboliser, déshonorer, discréditer et censurer toute personne ne pensant pas comme soi, en la traitant de fasciste, d'extrémiste ou encore, insulte suprême, de « complotiste » est à peu près aussi intelligent et pertinent que la même diabolisation, persécution et ostracisation qui eurent lieu de la part de l'Église, durant les siècles passés, à l'égard des prétendus hérétiques, sorcières, possédés, relapses ou apostats.
C'est pourtant la nouvelle mode qui s'est emparée de la scène politique depuis quelques années et qui conduit, au nom de la sinistre « cancel culture », à effacer littéralement quelqu'un en ruinant sa réputation et en le privant même parfois de ses moyens d'existence, en raison d'un simple désaccord idéologique qui devrait, en toute logique, donner lieu à débat raisonné et argumenté et non à un traitement aussi violent et déraisonnable que contraire à la morale et au bon sens les plus élémentaires.
Pour comprendre l'explication de cette folie furieuse d'intolérance et de condamnation a priori sans aucune forme de procès, de tout opposant à la doxa en vigueur, il est nécessaire, me semble-t-il, de remonter à l'origine religieuse de cette façon d'agir si extrême et si étrangère à la culture démocratique.
Si traiter quelqu'un de fasciste ou de nazi pour le disqualifier et l'empêcher de s'exprimer est une invention de Staline, c'est cependant aux États-Unis, pays de culture profondément puritaine, que s'est développée, dans les campus universitaires, la redoutable cancel culture, consistant à importer le pire de la religion, à savoir le fanatisme, l'irrationalité et l'intolérance, au sein même de milieux que l'on pourrait supposer privilégiés et particulièrement éduqués et évolués.
Il me semble que nous serions bien inspirés, nous autres Français, héritiers de Montaigne et Voltaire comme de Rimbaud et Hugo, de cesser pour une fois de singer stupidement tout ce qui nous vient d'outre-Atlantique, pour nous remémorer notre génie propre et régler nos différents et divergences par la discussion courtoise et respectueuse, plutôt que de vouer et jeter aux gémonies tous ceux qui ont l'audace et l'outrecuidance de penser différemment de nous-même.
En effet, si notre pays est aujourd'hui bloqué et ingouvernable, c'est essentiellement, et le navrant spectacle qui règne à l'Assemblée Nationale le démontre abondamment, à cause du climat de haine et de tensions inouï existant entre partis ou mouvances qui refusent absolument, obstinément et systématiquement de se parler et donc de s'entendre.
Il n'y aura pas de résolution de la crise gravissime que nous traversons par la victoire d'un camp sur l'autre camp, ni par l'effacement et la disparition d'une bonne moitié de la population jugée inapte et indigne, mais par le rétablissement du dialogue entre tous les membres de notre communauté nationale, par la cessation du combat fratricide et absurde que nous connaissons aujourd'hui, faisant terriblement penser à l'état d'esprit qui prévalait à l'époque de la Saint-Barthélémy.
Mais comment débattre ?
Il faudrait déjà pour cela en accepter le principe et cesser de rêver au grand soir qui nous débarrasserait, une bonne fois pour toutes, des prétendus ou supposés fascistes, considérés ontologiquement comme incapables de le faire.
Il faudrait également cesser de fonctionner émotionnellement et idéologiquement, pour être en mesure d'écouter véritablement l'autre et de prendre le temps de réfléchir pour parvenir à une vision commune et à une pensée neuve et fertile.
Autrement dit, c'est d'une nouvelle culture dont nous avons impérativement besoin aujourd'hui, ce que j'appelle pour ma part « écologie intérieure ».

2 janvier 2025

Yann Thibaud

- 28/12/2024 - Avez-vous remarqué que les responsables et partis politiques que les médias mainstream taxent d'extrémistes ou de fascistes sont précisément ceux qui souhaitent la paix ?
Et que ceux qui se targuent d'être de parfaits et exemplaires défenseurs de la démocratie sont en réalité des bellicistes furieux et fanatiques ?
Inversion accusatoire, bien-pensance et hypocrisie étant la marque des temps que nous vivons aujourd'hui.
Et le désir ardent de faire la guerre sans motif réel, tant vis-à-vis des autres peuples que de leur propre peuple, étant la caractéristique de la caste qui nous gouverne.
Cette manie d'entrer en guerre contre des pays qui ne nous menacent aucunement pouvant, à mon sens, être qualifiée non seulement d'impérialisme, mais également de néo-colonialisme.
Je crois cependant que nous n'aurons pas la guerre, simplement en application de la fameuse loi d'attraction, qui énonce que c'est la résultante des pensées des peuples qui créent la réalité qui en découlera finalement.
Ainsi, puisque dans son immense majorité, notre peuple veut la paix, il y a tout lieu de penser que nous échapperons à la guerre.
Nous nous trouvons dans une situation tout à fait différente de celle qui a prévalu lors des deux guerres mondiales.
À cette époque, la propagande était crue et admise pratiquement sans aucune réserve.
Aujourd'hui, il en va tout différemment, grâce à l'éveil de l'humanité qui amène celle-ci à penser de plus en plus par elle-même et à ne plus adhérer naïvement à ce qu'on lui répète et répète encore.
À cet égard, l'accumulation de mensonges et d'illusions que nous avons vécue ces dernières années, nous a paradoxalement amenés à effectuer des pas de géant dans le processus d'éveil collectif du peuple humain.
Penser et réfléchir véritablement et profondément, s'informer et développer son sens critique, telle est donc notre sauvegarde ainsi que notre raison d'être sur terre !

1 janvier 2025

Une année 2025 qui s'annonce "compliquée"

Vincent Verschoore

On parle beaucoup de l'effondrement de l'Europe sous le joug euro-atlantiste, mais une crise monétaire d'ampleur guette aussi les USA, tandis que les grands pays des BRICS (Chine, Inde, Brésil, Russie) font également face à une importante crise économique.
On peut espérer une fin à la coréenne du conflit en Ukraine d'ici fin 2025, mais les psychopathes de l'Otan voudront maximiser les dégâts et les morts (russes et ukrainiens) d'ici là.
L'Ukraine, elle, aura perdu beaucoup plus que si on lui avait laissé signer l'accord de cessez-le-feu de mars 2022, mais il fallait bien détruire l'économie européenne au profit du maître américain, alimenter son CMI, et mettre en place le pillage des ressources de l'Ukraine par le grand capital.
Cerise sur le gâteau euro-atlantiste, l'arrêt du gaz russe via l'Ukraine vers l'Autriche, la Hongrie, la Slovaquie et les Balkans va encore appauvrir ces économies, sommées de se soumettre à l'EuroSoviet et sa technostructure corrompue.
Parlant de corruption, on attend d'ailleurs toujours le procès de von der Leyen pour l'affaire des contrats covid opaques, et même si les covidistes américains se planquent depuis la victoire de Trump, ils continuent, ici, à promouvoir sans honte le narratif marketing de Big Pharma et à chanter les bienfaits de la dictature sanitaire et policière. Mais la messe est loin d'être dite.
Personne ne sait ce qu'il va se passer en Syrie, et plus largement au Moyen-Orient où les cartes sont rebattues dans le sang, mais il n'est pas interdit d'espérer, pour le Pas-de-Calais et pour les migrants vers le Royaume-Uni, que la tension entre l'attractivité économique de la "lutte contre les migrants" et la morale la plus élémentaire ne débouche sur quelque chose d'un peu plus humain, et de beaucoup moins hypocrite.
2025 sera aussi, très probablement, une année charnière pour l'humanité en matière d'IA, tout laissant à penser qu'on y verra apparaître une forme d'IA générale, aussi intelligente que les meilleurs humains et donc capable de réaliser la plupart des tâches "intellectuelles" qui nous incombent aujourd'hui. Les implications sont énormes, mais pourtant hors du champ politico-médiatique mainstream.
En sciences fondamentales enfin, les grandes questions sont de retour sur la nature de l'univers, de la vie, de la matière et de la conscience. Notre modèle du monde est cassé face au problème insoluble de la tension de Hubble, et le téléscope James Webb pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses : ça ressemble au début d'une nouvelle ère.

26 décembre 2024

Macron c'est fini ?! La chute d'un fou-furieux

Jean-Dominique Michel

-21/12/2024 - Si Capri c'est fini, il est fort probable que ce soit le cas pour Macron aussi. Les outrances délirantes de ce personnage pervers finissent par lui aliéner jusqu'aux pouvoirs qui l'ont mis en place. Et quand ceux-ci tirent la prise... D'aucuns se rêvent déjà à sa place, comme cela est de coutume en Vème République. Il se pourrait toutefois que celle-ci, émanation d'une France qui n'existe plus, rejoigne Capri et Macron dans la catégorie du "c'est fini"... Sauf à vouloir garder la caste des parasites et des bouffons qui prétendent représenter une population au demeurant très majoritairement abstentionniste !

Cliquer sur l'image (vidéo de 22min 40s) ↴

5 décembre 2024

Yann Thibaud

- 4/12/2024 - Écoutant distraitement à la radio les différentes interventions de responsables politiques, qui se sont succédés hier soir à la tribune de l'Assemblée nationale au cours du vote de la motion de censure, j'ai été frappé par l'agressivité inouïe, la démagogie, l'hypocrisie, la mauvaise foi, les calculs multiples et l'insincérité, qui ressortaient constamment de leurs propos.
Ce que j'en ai retenu, pour le dire d'une formule lapidaire, c'est : « 50 nuances de haine » !
Navrant et indigne spectacle, de la part de ces représentants de la nation, au faîte du pouvoir, censés parler en notre nom !
Et je me suis dit que notre monde aura réellement changé, lorsque ce seront les plus sages, les plus évolués et les plus éminents d'entre nous, qui seront à la tête de notre nation, et non plus les plus faux, les plus arrivistes, les plus retors, les plus manipulateurs et les plus égotiques.
Ce qui implique, me semble-t-il, de passer d'une culture matérialiste, aujourd'hui omniprésente, arrogante, exclusive et obligatoire, à une nouvelle culture, une culture de l'éveil, une culture de l'être, une culture authentiquement spirituelle, prenant en compte et développant les plus nobles et les plus remarquables facultés de l'être humain.
J'ai eu le sentiment que tout ce que j'entendais ce soir-là, était ce qu'il ne fallait surtout plus faire désormais.
Et que tout ce système, d'une effarante et effroyable complexité, était devenu aujourd'hui clairement obsolète et dysfonctionnel.
Voilà, à mon avis, ce qui arrive lorsqu'une société toute entière ne se préoccupe plus que de chiffres, d'économie et de matérialité, et néglige totalement ce qui fait la réelle qualité de l'être humain.
Voilà ce qui arrive lorsque l'on tourne délibérément le dos au véritable but de l'existence humaine, qui n'est aucunement d'accumuler du capital, du pouvoir ou du prestige, mais d'exprimer notre plus brillant et somptueux potentiel.
Pourtant, notre nation n'est ni jeune, ni immature, et résulte d'une longue et sinueuse histoire.
Pourtant, le savoir druidique ancestral, l'enseignement du Christ, ainsi que les nobles idéaux de l'humanisme et de la philosophie des Lumières, se sont succédés sur notre sol et ont inspiré nos plus grands penseurs, ainsi que notre peuple tout entier.
Il faut croire que nous nous soyons passablement égarés en chemin, qu'à force de tout déconstruire, nous y ayons perdu notre âme, tout autant que notre esprit, et qu'il nous faille désormais retrouver et exprimer notre grandeur et notre génie.
Vaste et exigeant chantier, mais que pouvons-nous faire d'autre ?

4 décembre 2024

Bukele, Milei, Trump : l’effet domino

H16

- 4/12/2024 - Avec l’arrivée de Donald Trump en janvier prochain, avec la présence de Javier Milei en Argentine depuis 1 an et celle de Nayib Bukele au Salvador depuis 5 ans, c’est toute une réalité violemment antagoniste avec les utopies gauchistes qui s’installe dans le paysage mondial et, notamment, dans le médiaverse.

Ceci n’est pas sans conséquence, loin s’en faut.

Ainsi, après une année au pouvoir, Javier Milei démontre qu’on peut effectivement couper dans les administrations surnuméraires, dans une fonction publique pléthorique et dans des textes de lois obèses, et qu’au contraire de la tonte des moutontribuables, la tonte rase des administrations redonne du tonus à l’économie d’un pays.

Il suffit d’ailleurs de voir le changement radical de ton de The Economist lorsqu’il évoque le président argentin entre septembre 2023, où Milei n’est encore que candidat, et décembre 2024 où le président a déjà obtenu des résultats palpables au point que l’article datant d’un an avant voit subrepticement son titre modifié, dans lequel Milei passe de danger démocratique à sauveur potentiel de l’Argentine :


Du reste, éliminer les boulets administratifs, les lois débiles et paralysantes, les normes handicapantes et les baronnies bureaucratiques ne marche pas seulement en Argentine : après tout, c’est avec la même méthode expéditive que nul autre que Macron a réussi à faire tenir les Jeux Olympiques à Paris, et à faire reconstruire la cathédrale Notre-Dame à Paris, essentiellement grâce à des lois d’exception pour l’une comme pour l’autre, aplanissant les difficultés et aplatissant les administrations réfractaires pour ces deux chantiers-là.

Milei a donc raison, obtient des résultats et Macron prouve qu’ils sont applicables sur le sol français.


Parallèlement et depuis cinq ans, Nayib Bukele montre au reste du monde que mettre les criminels et les délinquants dans des prisons, les tenir fermement à l’écart de la population sans transformer les établissements pénitentiaires en camps de vacances plus ou moins libres, cela donne des résultats palpables que la population approuve très largement.

Ceci déclenche sans surprise des crises d’épilepsie droit-de-lhommmiste chez les gauchistes qui tentent, dans différents articles à la mauvaise foi plus ou moins évidente, de minimiser cette popularité et ces succès en présentant l’ensemble comme une dérive difficilement supportable. Les 85% de Salvadoriens qui l’ont réélu triomphalement sont probablement des nazis en herbe, comme le veut le discours médiatique actuel.

Enfin, Trump n’est pas encore officiellement en place à la Maison-Blanche que déjà, les effets de sa reprise en main de la politique américaine se font sentir.

Ayant assez clairement exprimé son point de vue en matière d’immigration, menaçant les pays limitrophes de sanctions douanières pour leur responsabilité dans les vagues d’immigrants illégaux et d’opiacées dévastatrices sur le territoire américain, Trump engrange déjà des résultats : le Mexique est déjà en train de mettre en place les contrôles nécessaires à sa frontière commune avec les États-Unis, et Trudeau, le paillasson canadien, est allé très récemment s’aplatir devant le nouveau patron américain.

Dans le même temps, le premier ministre britannique, Starmer, avoue ouvertement que son pays a été victime d’une invasion migratoire planifiée et délibérément mise en place par des dirigeants qui ont refusé de tenir compte de l’avis du peuple, de plus en plus ouvertement opposé à cette politique.


Pas de doute, sur ce chapitre politique, il semble que le vent change quelque peu.

De la même façon, on peut parier que le « narratif officiel » concernant la santé va profondément évoluer dans les prochains mois : à mesure que ce qui était tabou jusqu’à présent et présenté, à tort et contre tous les faits observables, comme des théories complotistes, va être à nouveau discuté puis démontré, les politiques publiques en la matière vont devoir faire des demi-tours qui seront, n’en doutons pas, intéressants à observer ; très récemment, le changement radical de positionnement des autorités québécoises concernant la fluorisation de l’eau du robinet illustre assez bien ce dernier point.

On imagine sans mal que d’autres sujets vont subir le même revirement, et les rétropédalages des médias grand public et des fact-checkeurs promettent quelques vidéos « avant/après » particulièrement croustillantes.

Or, la perspective de ces inévitables demi-tours parfois violents commence déjà à effrayer toute une classe médiatico-politique qui se croyait confortablement installée au pinacle du savoir et du pouvoir.

En outre, le constant rappel des directions et des résultats pris par Milei, Bukele, ou Trump peut déclencher un véritable « effet domino » : après tout, si ces propositions marchent en Amérique du Sud et en Amérique du Nord, pourquoi ne marcheraient-elles pas en Europe ?

Quelle raison tordue peut-on trouver pour s’opposer à des simplifications drastiques de l’administration obèse européenne ou française ? Quelle explication farfelue doit-on trouver pour justifier, encore et encore, de ne pas incarcérer durablement les éléments de plus en plus violents de nos sociétés ? Sur quelle justification boiteuse devront encore s’appuyer nos pathétiques politiciens pour continuer les vagues migratoires ou les distributions financières de plus en plus conséquentes en faveur de tout le monde sauf des contribuables du pays ?


Ces exemples outre-Atlantique sont comme des phares dans la nuit intellectuelle que nous imposent les politiciens et les médias actuels, et, pire que tout, les admonestations moralistes, les généreuses distributions d’épithètes infâmants à la sauce « nazi » ou « extrême-droite » ne fonctionnent plus : les individus n’en ont cure et pour un nombre croissant d’entre eux, ces adjectifs deviennent de véritables lettres de noblesse. D’ailleurs, la fuite des censeurs et autres directeurs de morale hors de X vers d’autres réseaux est une illustration parfaite de ce phénomène.

De façon inexorable, les peuples se rendent compte qu’on les a mené bien loin de leurs aspirations, contre eux-mêmes, en utilisant des institutions non démocratiques (ONU, WHO, OTAN, Union européenne typiquement) en dépit de leurs avis. La montée de leaders et partis labelisés « populistes » (AfD en Allemagne, Georgescu en Roumanie, Orban en Hongrie) n’est d’ailleurs que l’expression de ce rejet.

Le vent tourne donc : Milei, Bukele et Trump montrent en grandeur réelle que les discours tenus jusqu’à présent ne sont que des mensonges, de la propagande et des camouflage d’une réalité désagréable, pour conserver un statuquo de plus en plus inique.

Au cours des prochaines années, nous aurons – c’est certain – droit à un éventail stupéfiant de mauvaise foi de rationalisations, les gauchistes habituels essayant de prétendre qu’ils n’ont jamais pensé ce que nous savons qu’ils ont pensé, qu’ils n’ont jamais dit ce que nous savons qu’ils ont effectivement dit, qu’ils n’ont jamais fait ce que nous savons qu’ils ont fait de façon vérifiable et vérifiée.

De la part du médiaverse, nous allons assister à un pliage du réel comme jamais auparavant. Tenez-vous prêts.


https://h16free.com/2024/12/04/79456-bukele-milei-trump-leffet-domino

23 août 2024

La cocotte-minute occidentale

H16

H16 signe des chroniques qui sont d’une telle lucidité anti-gouvernementale que leur auteur est haï par l’oligarchie qui, tirant les ficelles de ses pantins, se voit constamment démasquée dans ses turpitudes, d’où le pseudonyme H16, qui cache un haut fonctionnaire très au fait de ce qui se passe dans les officines de l’Élysée et de Bruxelles.

23/8/2024 - Avec les récentes émeutes au Royaume-Uni, on a pu constater que la société britannique n’était plus ce miracle d’équilibre entre les populations locales et les populations importées récemment. On sent même que les tensions qui se sont exprimées (et qui sont maintenant réprimées même sur les réseaux sociaux avec une brutalité particulièrement surprenante pour un pays jadis démocratique) ne sont pas apparues spontanément en quelques jours suite à un triple meurtre d’enfants, présenté comme quasiment fortuit par une presse en dessous de tout.

En réalité, ce qui s’est récemment passé au Royaume-Uni n’est pas fortuit et ressemble à une étape supplémentaire de la société occidentale vers le chaos. Nouvelle étape qui, bien que prévisible, n’en a pas moins stupéfait la droite française qui découvre, avec la Lune, que ces émeutes illustrent l’échec du multiculturalisme.


Oui, il faut être borné comme un politicien ou un pisse-copie français pour ne pas voir l’échec complet de ce multiculturalisme d’autant qu’en lieu et place d’une stricte égalité en droit, il s’est accompagné d’un favoritisme des cultures et pratiques alternatives au détriment de la société autochtone. Cela ne pouvait pas bien se terminer.

En fait, il faut être extrêmement reclus loin de tout contact avec la réalité de terrain pour ne pas percevoir les tensions qui s’accumulent aussi en France… Et qui grandissent aussi dans d’autres pays occidentaux touchés par les mêmes phénomènes de base (multiculturalisme, laïcité devenue arme contre le christianisme et égalitarisme à géométrie variable pour nommer les plus saillants).

Ainsi aux États-Unis, on se doute que les prochains mois seront propices à des débordements de tous types. Quels que soient les résultats des élections de Novembre, on peut parier sur de profonds troubles chez l’Oncle Sam : si la candidate des Démocrates l’emporte (Harris ou qui que ce soit d’autre), peu pourront ignorer les fraudes massives qui ne manqueront pas d’émailler le scrutin ; et si c’est Trump, il n’y a guère d’effort à faire pour imaginer les hordes d’antifas et autres militants BLM lâchés dans les rues des villes démocrates pour y faire régner le chaos…

En fait, la polarisation de la société en camp irréconciliables a atteint des sommets d’autant que, pour les peuples, les institutions sur lesquelles ils s’appuient traditionnellement ont perdu toute leur confiance : les politiciens comme les médias se sont amplement discrédités ces dernières années.



Ces tensions sociétales se reflètent aussi dans les tensions géopolitiques, qui s’illustrent aussi dans la nervosité évidente des différents dirigeants occidentaux et leur absolue certitude (évidemment tue) de ne pas être suivis par l’essentiel de leur population.

Autant d’éléments qui se mettent en place et transforment la société occidentale, la France notamment, en une véritable cocotte-minute dans laquelle la pression monte sans qu’aucune soupape ne semble avoir été prévue.


À ce constat s’ajoute celui, encore plus alarmant, de la dégradation mesurée de la santé mentale d’une part croissante de la population et qui achève de donner à l’ensemble un parfum d’Union soviétique repeinte d’arcs-en-ciel compulsivement répartis un peu partout avec obligation d’agréer. Et comme dans l’URSS de jadis, on retrouve une élite déconnectée des contingences quotidiennes du peuple, qui mène une vie relativement simple et décontractée, et le reste de la population confrontée à des complications toujours plus nombreuses, qui déprime de voir son avenir se boucher, son niveau de vie dégringoler et ses services publics partir en cacahuète périmée.

Peut-être est-ce ce constat qui explique la hausse inquiétante des suicides notamment chez les populations jeunes : on constate ainsi en 2021-2022 une hausse de 71% des hospitalisations pour ces motifs par rapport à la moyenne de la période 2010-2019, et une hausse de 246% (!) sur la même période des hospitalisations en psychiatrie chez les filles de 10 à 14 ans (avec une augmentation de 163% chez les 15-19 ans).

Au passage, cette hausse récente des suicides chez les jeunes s’observe aussi ailleurs qu’en France : on la note aux États-Unis par exemple où le triste record de 2022 a été battu en 2023 en dépassant les 50.000 suicides annuels. Cette tendance à la hausse est visible ailleurs dans d’autres pays occidentaux, comme en Espagne

Et pendant que les jeunes semblent vouloir hâter leur propre disparition, les dernières statistiques de natalité dans l’Occident montrent une nette tendance à la baisse.

En somme, il semble bien qu’en bouchant ainsi l’avenir avec leurs politiques “progressistes” (marxistes et collectivistes en réalité), les dirigeants, aidés de médias à leur botte, ont durablement implanté dans l’esprit des jeunes générations que non seulement, il ne fallait plus faire d’enfants, mais qu’à tout prendre, le suicide est une solution envisageable (voire l’euthanasie)…

Autrement dit, la cocotte-minute évoquée dans les paragraphes précédents est loin d’être retirée du feu : à mesure que les impacts de la crise économique vont se ressentir de plus en plus fort sur toutes les populations, l’incitation à procréer et à s’inscrire sur la durée va aussi diminuer.

Or, les enfants constituent probablement la raison la plus solide de se projeter dans l’avenir et de se fixer des buts ; la véritable bataille psychologique actuellement menée par les dirigeants (de moins en moins ont d’enfants) et les médias contre le fait d’avoir des enfants constitue donc la plus néfaste des tendances sociétales actuelles, qui explique probablement la plupart des renoncements moraux, politiques ou sociétaux des élites de l’Occident actuel.

Pire : cet effondrement démographique rapide signifie effondrement économique à court terme, qui à son tour se traduit logiquement par un appauvrissement général à commencer par celui de la classe moyenne. Lorsque cette dernière commence à ne plus avoir d’avenir clair et meilleur que son passé, que son niveau de vie baisse visiblement et qu’en plus de cela, les institutions se montrent corrompues et les élites déconnectées, des mouvements violents ne sont plus très loin.

Or, lorsque le chaos s’installe, lorsque la cocotte-minute finit par exploser, cela n’aboutit jamais à un grand mouvement de liberté rafraîchissant. Tout du contraire, même.


https://h16free.com/2024/08/23/78493-la-cocotte-minute-occidentale

14 août 2024

Un été bien tranquille

H16

14/8/2024 - Décidément, on ne manque pas d’occupation : grâce aux saltimbanques politiques, depuis les neuneus du centre ou de la droite molle jusqu’aux guignols consternants de LFI en passant par les bêtassous du Rassemblement national, et grâce aux Jeux Olympiques qui ont eu le mérite de mettre l’intégralité de ces clowns sous l’étouffoir médiatique, l’été se déroule dans cette torpeur molle qu’affectionnent les Français entre deux volées d’impôts et de mauvaises nouvelles.

Parce qu’il faut dire les choses telles qu’elles sont : l’enfilade rapide des élections européennes puis législatives puis les Jeux Olympiques ont permis l’oubli rapide des problèmes du quotidien des Français, ces fins de mois difficiles, cette insécurité galopante et ces perspectives de plus en plus médiocres d’un pays qui s’effondre dans tous les classements.

Ce qui était problématique avant cette succession de chiffons rouges occupant les foules est encore problématique une fois que les chiffons rouges seront rangés, dans quelques jours.


Ainsi, il ne fait guère de doute que l’insondable vacuité des cuistres gouvernementaux, parfaitement mise en exergue par le fait que leur quasi disparition ces dernières semaines n’aura entraîné absolument aucune gêne pour personne, va commencer à provoquer des grincements de dents à la rentrée lorsqu’on va devoir établir et voter un budget pour un pays exsangue…

Ainsi, la situation économique et financière dans le monde en général et en Europe en particulier peut largement inquiéter : il apparaît clairement que la récente dégringolade du Nikkei (12% en une journée) entraînant les autres places boursières (le S&P500 chute ainsi de 6% la même journée) montre la grande fébrilité des marchés boursiers qui réagissent au quart de tour au moindre frémissement des taux directeurs – ici, ceux de la Banque Centrale du Japon.

Et si on se doute bien que les autorités, notamment américaines, feront absolument tout pour éviter un krach général avant les élections américaines de Novembre (y parviendront-elles ?), il semble maintenant très compliqué de miser sur une situation stable au-delà de ce mois-là… D’autant qu’en Europe, les faillites continuent de grimper : en France, c’est évoqué de façon discrète, et en Allemagne, c’est maintenant impossible à camoufler.

Du reste, peut-être n’aura-t-on pas le temps de s’occuper vraiment des problèmes économiques et financiers si les problèmes géopolitiques continuent de s’aggraver : non seulement il va falloir faire comprendre à des populations lourdement propagandisées que l’Ukraine a perdu, mais il va aussi falloir gérer les incroyables tensions qui s’accumulent au Moyen-Orient et celles qui viennent d’éclater au Bengladesh. La volonté de certaines factions de vouloir créer des situations inextricables menant à des guerres massives ne semble pas connaître de répit.

Parallèlement à cette situation économique et géopolitique plus que tendue, la situation sociale se dégrade franchement dans la plupart des pays de la “vieille Europe” avec une immigration devenue incontrôlée (à dessein) et dont les effets de bords deviennent impossibles à gérer par les autorités d’autant que la population n’entend plus se laisser faire. Ce qui se passe au Royaume-Uni est assez emblématique, et le schéma se répète de façon un peu trop visible en France, en Italie, en Espagne, et même aux États-Unis.

À ces problèmes sociaux, on ajoutera pour faire bonne mesure quelques soucis logistiques notamment sur les chaînes alimentaires alors que les autorités sanitaires mondiales semblent prendre un malin plaisir à déclarer des pandémies et à panacher les recommandations de destruction d’élevages et de cheptels au moindre soupçon de virus malicieux : bovins, volailles, rien ne semble échapper à la voracité sanitaire. Quant aux solutions prônées, au-delà de la destruction des élevages, elles laissent perplexes puisqu’on s’oriente obstinément dans l’usage d’une technologie qui n’a absolument pas montré ses preuves avec la volonté maintenant affichée de “vacciner” les troupeaux avec de l’ARNm. Le fiasco humain n’a pas suffi.


Et lorsqu’on manquera de poulet ou de rôti de boeuf, on ne pourra pas se rabattre sur le pain et les biscuits, les récoltes céréalières promettant d’être particulièrement mauvaises cette années : entre la météo (la sécheresse fut si asymptomatique qu’elle a ruiné les plantations, les pousses et les récoltes) et les contraintes administratives et environnementales, la France affiche cette année l’une des pires récoltes de son histoire.

Autrement dit, les prochains mois vont être inévitablement agités : pendant qu’en France, on va redoubler d’inventivité gouvernementale pour tenter de voter un budget improbable pour une nation en faillite, les États-Unis se rendront aux urnes dans un climat électoral détestable qui aura du mal à éviter l’intervention armée.

Les rumeurs enflent d’une cyberattaque d’ampleur mondiale (les récents déboires de Microsoft et Crowdstrike n’en seraient qu’un avant-goût), tout comme celles d’un nouveau virus forcément très méchant : l’OMS agite à nouveau ses petits bras avec son monkeypox (la pandémie de 2022 n’ayant pas su intéresser les foules), à la suite du peu d’intérêt déclenché par sa grippe aviaire.

Bref, comme semblait l’annoncer la cérémonie d’ouverture des JO avec un symbolisme discret comme un éléphant sur une piste de bowling, les Cavaliers de l’Apocalypse semblent s’être donnés rendez-vous pour la rentrée de septembre.


Certes, le tableau ainsi brossé semble particulièrement sombre : guerres, maladies, famines, faillites et, certainement, nouveaux albums d’artistes français subventionnés, rien ne nous sera épargné.

Cependant, le pire n’est pas certain et quoi qu’il arrive, le soleil continuera de se lever.

En réalité, que ces plaies soient la conséquence logique de choix calamiteux empilés sur 50 ans ou le souhait calculé de petits groupes bien placés et bien financés, elles vont pousser la plupart d’entre nous à réagir émotionnellement plutôt que rationnellement, et à puiser dans nos émotions les plus violentes comme la peur et la colère.

Ce n’est pas un hasard : cette violence est indispensable pour diviser, pour imposer l’idée que tous et chacun d’entre nous sommes seuls, et cette division et cette solitude artificielle sont maintenant les seules choses qui peuvent encore garantir la survie à court terme des institutions maintenant complètement perverties d’un Occident à la dérive.

Et c’est pour cela qu’il importe plus que tout de profiter de ces dernières semaines de tranquillité pour se préparer calmement à ce qui arrive, pondérer ce qu’on nous mettra sous le nez avant de réagir, et tout faire pour conserver au mieux ses relations humaines. Tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire mal, mais rien n’est grave pour celui qui s’y est préparé.


https://h16free.com/2024/08/14/78395-un-ete-bien-tranquille

22 juillet 2024

John et Robert Kennedy ont été assassinés, mais Donald Trump est toujours vivant !

Yann Thibaud

21/7/2024 - Il s'en est fallu de peu, de quelques centimètres, mais le fait est là : la tentative d'assassinat a échoué.
Et c'est une question extrêmement importante pour la paix du monde, puisque Donald Trump a fait savoir à plusieurs reprises qu'aussitôt élu, il mettra fin à cette guerre stupide et abominable, qui ravage l'Ukraine et plombe les économies européennes, du fait de la politique suicidaire de nos gouvernements.
Je ressens un peu la même chose que lorsqu'en mars 2022, l'oppression et la tyrannie sanitaires se sont enfin écroulées.
J'ai alors réalisé que la voie temporelle sombre et lugubre du totalitarisme n'était aucunement une fatalité et qu'elle pouvait se muter instantanément en une perspective d'espoir et de possible avènement d'un monde différent.
Aujourd'hui, j'éprouve le même sentiment : la perspective jusque-là fort possible d'une troisième guerre mondiale s'est volatilisée en quelques instants, du fait d'un changement de position, d'un mouvement de quelques centimètres de la tête de Donald Trump.
Bien que je ne sois aucunement un fan de ce personnage, dont je n'apprécie guère ni le style, ni les propos, je ne suis pourtant pas loin de penser à la possibilité d'une intervention divine, à ce moment précis et crucial de l'histoire de notre monde.
Qu'en conclure ?
Qu'assurément nous sommes guidés et épaulés de l'autre côté du voile, que s'il nous faut reprendre les rênes de l'histoire de notre humanité, nous ne sommes aucunement seuls, dans cette vaste et exaltante perspective.
Qu'enfin nous pouvons reprendre espoir, assurés que l'indigne spectacle de la médiocrité actuelle n'est qu'une phase temporaire, certainement nécessaire, prélude à la renaissance et à l'éveil d'une nouvelle humanité, plus sage, plus consciente, plus adulte et plus évoluée.

20 juillet 2024

Yann Thibaud

La transgression de la norme, tant vantée par les postmodernes, n'a de sens et d'intérêt que si cette norme est injuste, nocive ou oppressive.
Mais si cette norme est au contraire un fondement anthropologique, une loi naturelle, alors la transgression de la norme devient une aberration, voire une perversion.
Et c'est là le piège dans lequel se sont empressés de tomber les adeptes de la fameuse déconstruction : à force de vouloir tout transgresser, tout détruire et tout remettre en cause, ils n'ont abouti qu'au chaos et au néant, autrement dit ils sont les responsables de l'actuelle et si navrante décadence de la culture occidentale.
Mais vouloir tout conserver et faire du passé un idéal à regretter nostalgiquement, constitue l'erreur symétrique, celle commise cette fois par les différentes mouvances traditionalistes.
Car tout n'est pas bon dans l'ordre ancien, sinon il n'aurait jamais été ni contesté, ni renversé.
Vouloir tout conserver et vouloir tout détruire constituent ainsi les deux erreurs opposées, dans lesquelles s'entêtent et se combattent sans merci les différents courants idéologiques présents et actifs aujourd'hui sur terre.
Le point commun de ces deux positions est la paresse intellectuelle, qui conduit à globaliser et essentialiser chaque civilisation, en lui attribuant de manière simpliste et infantile une étiquette bien ou mal, justifiant de vouloir à tout prix la détruire ou la défendre.
Comme la réalité est évidemment, on s'en doute, largement plus complexe, nous ne sortirons des multiples conflits, haines et dissensions qui ravagent aujourd'hui notre planète et notre humanité, qu'en acceptant de réfléchir et de ressentir.
Autrement dit, il nous faut reconstruire le monde.
Et cette perspective, qui peut paraître écrasante de par son ampleur et son ambition, m'apparaît tout au contraire profondément stimulante et exaltante, car elle nous redonne pouvoir et responsabilité, et ne nous laisse d'autre choix que de faire appel à nos ressources cachées et latentes, qui ne demandent qu'à resurgir et servir enfin.

13 février 2024

Yann Thibaud

Après l'écroulement du mur de Berlin et la dislocation de l'empire soviétique, la Russie a traversé une terrible crise et a ainsi cessé de constituer une menace pour l'Occident.
L'OTAN, devenu sans objet, aurait alors dû se dissoudre.
Mais il faut croire que les décideurs Occidentaux avaient intérêt ou envie de continuer à se focaliser sur un ennemi.
Et cette paranoïa, cette incapacité de vivre dans la paix et la concorde avec les autres nations, constituent assurément le nœud du problème.
Au tournant du siècle, les Occidentaux ont ainsi raté une occasion de passer à un stade supérieur d'évolution planétaire, car la Russie a alors demandé à faire partie de l'OTAN, ce que les États-Unis ont refusé.
Et aujourd'hui encore, la propagande médiatique nous présente la Russie comme un dangereux agresseur pour l'Europe entière, alors même que Vladimir Poutine, dans sa récente interview avec Tucker Carlson, a répété, une fois de plus, qu'il n'en était aucunement question, ses intentions étant seulement de sécuriser son propre territoire.
Pour d'obscures raisons, les dirigeants occidentaux ont fait le choix de la guerre et désirent ardemment nous y entraîner, coûte que coûte.
Pourtant, cela n'arrivera pas car, contrairement à leur prétendue élite, les peuples occidentaux ne sont aucunement intéressés à la venue d'une troisième guerre mondiale, désirant fondamentalement vivre en paix, et étant de plus en plus dubitatifs à l'égard de la politique erratique de leurs gouvernements décadents.
Voilà pourquoi il est si important, et là réside l'éveil de l'humanité, que les peuples fassent montre d'esprit critique à l'égard de leurs dirigeants.
Car le totalitarisme et la guerre ne peuvent advenir qu'avec l'accord et l'adhésion des peuples, et cet accord, contrairement à ce qui s'est passé lors de l'arrivée au pouvoir des totalitarismes du 20e siècle (fascisme, nazisme, stalinisme, maoïsme), n'est plus du tout présent aujourd'hui.
Conclusion : c'est le développement de l'esprit et de la pensée critique qui sauveront le monde !

30 janvier 2024

LES ÉLITES DE DAVOS RÊVENT D'UN MONDE SANS FRONTIÈRES...

Marc Amblard

30/1/2024 - C’est un fait, qu’il s’agisse de l’Europe ou des Etats-Unis, la gauche moderne milite pour un accueil illimité des migrants illégaux et la défense de leurs droits.
Cependant, n’imaginez pas un seul instant que la démarche relève de l’altruisme, de la volonté d’améliorer le sort de tous les miséreux du monde.
Non, cette stratégie de submersion migratoire sert un but non avoué, celui de provoquer des transformations sociales gigantesques au premier rang desquelles la dissolution des nations et partant, la disparition progressive de ce sentiment profond qui relie chaque individu à un territoire donné.
Je n’invente rien. Depuis plusieurs décennies, les élites mondialistes et leur dirigeants inféodés n’ont qu’une expression à la bouche : le nouvel ordre mondial. Attention, n’y voyez aucun complot ou autre fantasme. Ce concept est le fruit d’une idéologie visant à constituer l’unité politique du monde. Elle s’oppose à son fractionnement comme nous l’avons toujours connu où la nation, souveraine par essence, s’impose (s’imposait ?) comme le centre principal de décision.
Pour les mondialistes qui se déplacent d’un point à un autre du globe, à la vitesse d’un jet, les grands problèmes contemporains (qu’ils ont souvent contribué à provoquer ou inventer) ne peuvent être résolus qu’à l’échelle du monde. Un monde homogénéisé par le brassage sans fin des populations. Un monde dont ils se voient prendre le contrôle via des organisations transnationales non élues telles l’ONU, le FMI, L’OMS…
Les peuples, qui se déplacent plutôt à la vitesse d’un cheval, nourrissent pour leur part des aspirations infiniment moins ambitieuses. Ils ne vivent pas dans la même dimension. Ils pensent « local ». Ils sont attachés à leur identité, à leur culture, leur histoire. Et comme ils aiment leur patrie (un mot exécré à Davos), ils souhaiteraient qu’on défende son intégrité en contrôlant ses frontières. Et surtout, ils n’entendent pas qu’on fasse leur « bien » contre leur gré. Ils veulent rester libres et autodéterminés.
C’est donc cette opposition radicale de perspective qui alimente une guerre sournoise et ô combien dangereuse pour nos libertés fondamentales. Les crises frontalières que nous vivons actuellement au Texas ou ailleurs, n’en sont qu’une manifestation parmi d’autres.

20 janvier 2024

Christophe de Brouwer

Je suis en train de terminer la lecture du livre d'Emmanuel Todd : "La Défaite de l'Occident".
Livre étonnant, original, en dehors des sentiers rabâchés jusqu'à la dégueulade, il remue notre réflexion, paradoxalement il (me) fait rêver d'un monde meilleur. Livre profondément pessimiste dans ses constats, il donne malgré tout envie à l'optimisme.
Il me fait penser au grand géographe Élisée Reclus et son extraordinaire somme : "L'Homme et la Terre". L'Homme est au centre, le moule humain façonne la terre qui le lui rend selon une puissante dialectique.
Ici aussi, l'Homme, à travers une étonnante dimension anthropologique, façonne et "explique" son environnement, même dans sa course actuelle au nihilisme.
À lire, à déguster page après page, à relire certains passage : croyez-moi, après le choc initial, vous ne serez pas déçu.
Procurez-le vous, même par les chemins de traverse. L'originalité vraie, d'autant que sa critique nous bouleverse - rejet et assentiment à la fois - n'a pas de prix en ces temps de platitudes et d'homogénéisation : c'est tellement rare.

13 décembre 2023

Yann Thibaud

Étrange époque où les masques tombent, où chaque être révèle sa vraie nature, où se montrent au grand jour les authentiques résistants comme les perfides collabos, où les déceptions s'accumulent autant que naissent de fortes admirations.
C'est le moment du grand test, de l'examen de passage final, du grand réveil humain, afin que s'accomplisse le destin de chacun : sera-t-on prêt à faire partie d'une nouvelle humanité, apte à construire un nouveau monde de gloire et de beauté ?
Ou bien s'en montrera-t-on pour le moment incapable, devant remettre à plus tard ce brillant et prodigieux moment ?
Moment de tristesse et de désespérance, mais aussi d'attente et d'ardente curiosité, moment où tout semble perdu et où tout devient possible, moment qui exige de redevenir enfin nous-mêmes, de savoir et montrer de quoi nous sommes capables, de surmonter les défis et ensemencer l'avenir !
Étrange époque vraiment, à laquelle nous avons pourtant été préparés, des vies et des vies durant, étonnante et stimulante époque, où il s'agit de perdre tout repère et de nous ouvrir et nous abandonner à la mélodie du sentiment intérieur !
Sera-t-on prêt à vivre sans maître, à n'avoir d'autre dieu que notre propre savoir et notre propre vertu, à découvrir et exercer le pouvoir de la beauté et la beauté du pouvoir, et à avancer hardiment sur le sentier qui fera de nous précisément des maîtres ?

30 novembre 2023

Tiephaine Soter

Depuis quelques jours, je vois passer énormément de messages parlant de la razzia de Crépol. Colère, révolte, dégoût, les mots peinent à exprimer les sentiments que l'on ressent.
Des manifs sans aucun lendemain ont eu lieu. Elles ont permis aux services de police de ficher S quelques jeunes qui se sont laissés embringuer dans une de ces innombrables bandes de nullards qui ne savent que gueuler dans les rues et allumer des fumigènes pour publier sur les réseaux sociaux.
Des affiches ont été collées. Des vidéos larmoyantes avec du piano triste ont été partagées. Il ne manque plus que les oursons en peluche et les petites bougies sous la pluie.
Que la famille et les proches soit touchés et expriment leur douleur, c'est légitime, je n'ai rien à dire. Que vous, parfaits inconnus, partagiez ce deuil parce que ça vous a touchés, okay, très bien, là-dessus, rien à dire non plus.
Mais les éternelles polémiques et déclarations à l'emporte-pièce "faut les foutre dehors", "islam hors d'Europe", "on est chez nous !"... Quand est-ce que vous allez comprendre ?
Vous n'êtes plus en France depuis vingt ans. Vous êtes en Europe. Vous êtes même en Eurafrique, de ce projet si cher à Coudhenove-Kalergi dans les années 1920, où les populations africaines sont mêlées de force aux Européens. Le système vous hait. Les allogènes vous haïssent. Les immigrés vous haïssent. Et leurs enfants, qui grandissent ici, se voient apprendre à vous haïr à l'école, dès le plus jeune âge.
Ils ne partiront pas "chez eux", parce qu'ils sont chez eux. C'est vous qui n'avez plus de "chez vous". Vous n'avez plus aucun droit. Vous êtes étouffés par les taxes. Vous êtes étouffés par la législation. Vos possessions vous seront prises, peu à peu, jusqu'à ce que vous n'ayez plus rien, pas même vos enfants. Vous êtes les "natives" d'Europe, et le gouvernement colonial européen veut vous faire subir le même sort que celui des "natives" d'Amérique du Nord.
Vous êtes les parasites de ce système, qu'il désire éliminer.
Et il le fait.
Alors oui, vos petits messages revanchards, les petits défilés idiots, vos réactions face aux provocations grossières qui vous sont crachées à la gueule dans les médias, ça ne sert absolument à rien, et même, ça "les" fait marrer.
Qu'est-ce que vous avez fait, ces derniers jours, pour vous prémunir contre la violence du quotidien ?
Qu'avez vous appris ?
Qu'avez vous acquis ?
Qu'avez-vous planifié ?
Je ne parle pas de ces conneries pour scouts citadins qu'on rassemble sous le fatras du "survivalisme".
Avez vous passé le PSC1, ou vous êtes vous renseignés pour le passer ? Savez vous comment traiter une plaie ouverte ? Savez-vous comment stopper un saignement artériel ? Avez-vous un stock de premier secours fourni en gaze et en compresses ?
Là, ça, c'est la base. Si vous n'avez pas fait en sorte de ne serait-ce que pouvoir secourir l'une des 170 victimes quotidiennes d'agression au couteau, vous n'avez aucune légitimité à réclamer quoi que ce soit, et certainement pas au nom des autres.
Si vous ne comprenez pas que vous devez vous préparer, parce que vous êtes seuls, et que vous êtes l'ennemi de cet Etat qui veut vous démolir et vous tuer, eh bien... Vous périrez, et ce ne sont pas vos gesticulations ridicules et infantiles qui changeront quoi que ce soit. Ça fait 25 ans que les Français pleurnichent, manifestent et votent comme des agneaux avant Pâques sans que ça ne change rien.
Il s'agirait de changer de disque.

2 novembre 2023

Vincent Verschoore

Au cours des cinq derniers siècles la civilisation occidentale est passée du Moyen-Age à la domination politique, économique et technologique du monde à partir du 18ème. Depuis le fin du 20ème et la chute du Mur elle est passée en peu de temps d’une situation d’équilibre (le rapport de force Est-Ouest) à un rêve de “fin de l’Histoire” sur le modèle d’un marché global, universaliste et laïque, pour se retrouver rapidement confrontée à la résurgence de civilisations affirmant d’autres modèles, et disposant des moyens de le faire savoir: Chine, Inde, monde arabo-musulman, etc.

L’idéal civilisationnel occidental, symbolisé par la Charte des Droits de l’Homme, la démocratie représentative, des économie de marché plus ou moins ouvertes mais de marché quand même, débouche aujourd’hui sur une situation typique des dernières heures de civilisations précédentes : des inégalités extrêmes avec une petite minorité possédant et contrôlant la majorité des richesses, pouvant mener à de graves troubles et à l’effondrement du système.

Le processus, selon les chercheurs qui étudient ces dynamiques tel Peter Turchin, anthropologue de l’évolution à l’Université du Connecticut, se retrouve dans l’histoire d’autres civilisations : en Chine, en Russie, en Egypte des civilisations ont germé selon un schéma relativement égalitaire, suivi d’une croissance menant à un surplus de main-d’œuvre par rapport à la demande. Ce surplus, mettant les gens en concurrence et faisant baisser les coûts, tend alors à enrichir les possédants et à appauvrir les masses, augmentant les inégalités vers un point de rupture. Nous nous approchons très clairement de ce point-là.

Ce cycle que Turchin appelle “cycle séculaire” se déroule sur quelques siècles, mais il existe un second cycle beaucoup plus court, un cycle générationnel d’environ 50 ans qui voit se succéder une génération violente et une génération non-violente, la seconde étant une réponse à la première et inversement. Turchin associe ces changements de cycle, dans l’histoire récente des USA, aux événements de 1870 (indépendance), 1920 (Grande dépression) et 1970 (guerre du Vietnam, mouvement hippie). Il estimait en 2010 la fin du prochain cycle court pour 2020, qui cette-fois ci pourrait coïncider avec la fin du cycle séculaire.

C'est bien à quoi nous assistons : les va-t-en-guerre sont au pouvoir, et pour reprendre le cycle de Tytler (voir post précédant) nous sommes aujourd'hui dans la phase d'apathie et de dépendance à ces pouvoirs, l'étape juste avant la servitude, sous le joug totalitaire actuellement en plein développement (moralisme idéologique, gestion "agricole" sauce Covid des populations, militarisation des polices, surveillance et contrôle généralisé via monnaies numériques (pour bientôt), caméras "intelligentes", tracking, censure et criminalisation des opinions, abrutissement et paupérisation des masses, etc.).

La notion de ZAD (Zone à défendre) va devenir cruciale face à la prédation permanente des instances étatiques et supra-étatiques corrompues, mais pas uniquement dans son sens territorial : c'est la santé mentale et l'humanisme au sens large qu'il faut aujourd'hui défendre face aux VRP du complexe militaro-industriel, face aux covidistes et aux euro-atlantistes, face aux extrémistes pervers de tous bords qui considèrent légitime le déclassement, l'incarcération et le massacre de gens qui ne se conforment pas à leurs propres intérêts.

Macron est simplement la tête de gondole française de cette engeance, qui suinte par tous les pores d'une civilisation en fin de cycle. Mais une civilisation qui porte en elle les graines de son renouveau, incarné par une certaine jeunesse (minoritaire, la majorité n'en ayant rien de plus à f... que leurs ainés, entièrement tournée vers la consommation outrancière), mais qui prendra peut-être le relais (au sens des cycles générationnels de Turchin) lorsque cette génération-ci aura sombré à son tour. S'il reste encore quelque chose à sauver...