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16 janvier 2025

Vincent Verschoore
15/1/2025

"Selon les données publiées par la Banque de France le 14 janvier, 134 803 dossiers de surendettement ont été déposés en 2024, soit une augmentation de 10,8 % par rapport à 2023. Cette progression fait suite à une première hausse de 8 % l’année précédente, témoignant d’une tendance inquiétante.
Pour Hélène Tanguy, directrice des services aux particuliers de la Banque de France, cette hausse s’explique par un « effet retardé de l’inflation » . Elle précise que les difficultés financières ayant conduit au dépôt de dossiers remontent souvent à un ou deux ans en arrière."
Résultat normal des politiques de racket énergétique, et comme si cela ne suffisait pas, les escrologistes en remettent une couche avec les ZFE, obligeant la même population à jeter ses anciennes voitures (qui passent néanmoins le CT),zfe au profit des bobos roulant en SUV, berlines et Tesla récents... La bouffonnerie est totale.


10 janvier 2025

DPE, ZFE : la lutte contre les gueux s’intensifie

H16

- 10/1/2025 - Dans la lutte contre la pauvreté, les politiciens français ont tout compris et le 1er janvier 2025 est à marquer d’une pierre blanche : avec la mise en application des restrictions actives et sanctionnées pour le DPE et les ZFE, la France entre dans une nouvelle ère de bonheur sucré où les pauvres seront consciencieusement pourchassés.


DPE, ZFE, quelles nouvelles réjouissances se cachent derrières ces acronymes parfaitement dignes de l’ENA ?

Le Diagnostic de Pauvreté par l’Écologie

Déjà évoqué dans ces colonnes, le DPE est cette contrainte administrative imposée aux logements permettant de relier de façon grotesque des objectifs écologiques parfaitement ridicules avec des contraintes énergétiques sorties d’un chapeau : adopté en 2021, ce diagnostic effectué sur un logement vise à déterminer s’il est thermiquement conforme à la doxa (le DPE vaut alors « A ») ou s’il est responsable d’un génocide d’ours polaires (et il est alors déclaré « G »).


Or, depuis le 1er Janvier dernier, les logements déclarés G sont désormais interdits à la location ce qui provoque inévitablement de fortes tensions sur le marché immobilier de certaines villes qui n’en avait guère besoin, et ce, même si tout le monde comprend (confusément) qu’une telle interdiction va être très compliquée à faire respecter.

Nos législateurs imaginaient officiellement que ce diagnostic pousserait les propriétaires à améliorer l’isolation de leurs logements. Officieusement, les boboïdes comprenaient assez bien que les moins aisés, incapables de faire les travaux correspondants, finiraient par renoncer à louer, faisant ainsi fuir les gueux hors des villes.

Bien évidemment, les choses prennent une tournure vinaigrée à mesure qu’on découvre l’ampleur réelle des effets de bords, surtout lorsqu’on se rend compte que le diagnostic est une vaste blague qui se transforme en véritable arnaque, le DPE étant devenu un argument commercial : le marché s’est adapté avec, outre des DPE purement bidon et des DPE « de complaisance » (une fraude estimée à 21 milliards d’euros tout de même), des notes enjolivées qui permettent à un logement de passer à une meilleure catégorie au-dessus. Concrètement, cela se traduit par des pics de DPE aux frontières entre deux lettres comme on peut le voir sur le joli graphique suivant :


S’il y a bousculade à la frontière C/D puis D/E puis E/F, c’est que tout le monde comprend l’importance d’avoir plutôt un C qu’un D, un D qu’un E, etc. Et le marché s’adapte. Autrement dit, ces lettres n’ont plus réellement de valeur ; par exemple, 19% des biens classés F passent artificiellement à la lettre E, 6% des E sont surclassés en D. Cela se traduit bien sûr par un meilleur prix de vente (entre 8 et 10% plus élevé).

En somme, cela ne permet plus vraiment de mesurer l’isolation d’un logement, et l’obligation d’État s’est transformée en fardeau supplémentaire entre vendeur et acheteur qui se retrouvent à sinon mentir au moins bidouiller la réalité pour s’en sortir. Ce n’est qu’une contrainte de plus qui vient gripper davantage le marché de l’immobilier, déjà pas trop fluide.

Au passage, notons que le fait de rénover ne change rien à la facture : an Allemagne, malgré des milliards investis dans la rénovation énergétique des bâtiments depuis une décennie, la consommation énergétique du logement est restée stable. Échec économique, échec écologique, une réussite socialiste typique. Bonus du socialisme et des contraintes autoritaires : non seulement la baisse des dépenses de chauffage ne compense pas le coût des travaux, mais les rénovations agissent souvent comme un facteur d’augmentation des loyers.


Rassurez-vous : cette lutte (contre-productive et surtout ratée) contre les pauvres ne s’arrête pas là puisqu’en parallèle, le 1er janvier est aussi l’occasion pour les ZFE de passer à l’étape suivante, celle des interdictions.

Les Zones de Féroce Élimination

Là encore issues d’une loi de 2021 (année riche en âneries écolodestructives), ces « zones à faibles émissions » sont officiellement destinées à lutter contre un faux problème (celui d’un air pas assez pur dans les agglomérations) par le truchement d’une solution absurde (empêcher la circulation de certains types de motorisations) sous couvert d’écologie, de santé et de lutte contre le génocide d’ours polaires.

Officieusement, il s’agit là encore de virer des grandes agglomérations le plus grand nombre possible de véhicules, ceux qui ne sont pas capables d’atteindre le « crit’air 2 » donc notamment les plus anciens qui sont ceux qui font certes un peu plus de bruit et de fumée mais qui, c’est pratique, sont généralement conduits par des gueux. La coïncidence n’est pas fortuite et représente, c’est génial pour les promoteurs de cette idée, jusqu’à 30% des véhicules d’une zone considérée.

Bien évidemment, les arguments initiaux (lutter contre la méchante pollution) sont aussi bidon que sont veules les motifs cachés des écolos derrière cette interdiction : comme le mentionne cet article bien renseigné, la pollution n’arrête pas de diminuer depuis des décennies dans les agglomérations sans ces ZFE grotesques, et ces dernières gesticulations n’améliorent en rien les tendances.

Il ne s’agit ici que de bouter le pauvre hors de la ville et d’user pour cela de moyens aussi vexatoires que possibles.

D’ailleurs, le peuple ne s’y est pas trompé lorsqu’on lui a effectivement demandé son avis, ce qui fut fait en 2023 par le Sénat : après une participation record (plus de 50.000 réponses complètes sur le site), 86% des particuliers et 79% des professionnels interrogés se sont opposés à la mise en œuvre des ZFE, notamment à cause des coûts prohibitifs des véhicules jugés « propres » (et pour cause, ils sont réservés à l’élite pas cracra).

En outre, la consultation a mis en lumière les risques d’exclusion sociale et de creusement des inégalités, notamment pour ceux résidant en périphérie des agglomérations ou dans les zones rurales, où l’accès à des alternatives à la voiture est limité.

C’est logique, puisqu’il s’agit de l’objectif recherché. Et l’avis du peuple fut donc consciencieusement bafoué, comme il se doit en République du Bisounoursland.


On le comprend : cette année 2025 marque en Europe – et en France tout particulièrement – un véritable tournant puisque la guerre contre les pauvres et le petit peuple passe d’un stade larvé et un bruit de fond permanent à une guerre ouverte dans un tintamarre rugissant des rires sadiques de ceux qui se croient l’élite et ne voient pas arriver l’effondrement.

Car oui, si la France était en pleine croissance, si de gros bouillons de richesses se déversaient sur le pays, si les classes moyennes et modestes gagnaient chaque jour du pouvoir d’achat et des capacités d’investissement, il va de soi que DPE et ZFE ne seraient qu’une vaste blague dont les contraintes seraient rapidement résolues : il n’y a aucun souci à imposer des voitures « ultra-propres » et des logements « ultra-écolos » à une population qui s’enrichit et dont l’avenir est florissant.

Dans une France qui s’avachit, qui s’enfonce dans la pauvreté et le déclassement, ZFE et DPE ne peuvent aboutir qu’à une accélération de la misère : à présent, pour y vivre, il faut réussir le paradoxe d’avoir une maison rénovée et isolée de fond en comble avec une chaudière neuve hors de prix et une voiture électrique à 40.000 euros minimum, tout en gagnant un SMIC par mois.

Bon courage dans cette France où ZFE et DPE permettront d’avoir des centres villes pleins de riches boboïdes et de migrants effervescents (dont une part croissante sous OQTF non appliquée). Gageons que leur cohabitation va devenir de plus en plus intéressante.


https://h16free.com/2025/01/10/79763-dpe-zfe-la-lutte-contre-les-gueux-sintensifie

30 octobre 2024

Des Français de plus en plus pauvres (et ce n’est pas fini)

H16
30/10/2024 – C’est probablement l’effet des Jeux Olympiques, ou de l’arrivée de Michel Barnier comme premier ministre, ou les mesures prises contre la sécheresse qui frappe le pays (allez savoir) mais en tout cas, c’est une bonne nouvelle : le niveau de vie médian français est stable !


C’est en tout cas la conclusion à laquelle arrive l’INSEE dans son récent rapport sur le « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2024, qui analyse les données jusqu’à la fin de l’année 2022 et qui montre de façon claire qu’avec 2028 euros et plus par mois, on est dans la moitié la plus riche des Français.

Au passage, en travaillant par déciles, l’INSEE calcule même que l’écart entre les plus riches et les plus modestes a très légèrement reculé sur un an : en 2022, les Français qui entraient dans la tranche des 10% les plus aisés gagnaient 3,39 fois plus que ceux situés dans la limite haute des 10% les plus modestes (contre 3,41 fois plus en 2021).

Mais avec ce nouveau montant, l’INSEE peut calculer un nouveau seuil de pauvreté, fixé à 1216 euros par mois et qui représente tout de même 9,1 millions de personnes, soit 14,4% des Français. Au passage, la belle stabilité du niveau de vie médian cache mal que la proportion de pauvres a, elle, sensiblement augmenté puisqu’elle n’était que de 12,4% des Français en 2004.

Constat cruel que n’a pas manqué de relever le Sénat qui arrive à la conclusion – partagée par la grosse majorité des Français, du reste – qu’Emmanuel Macron n’a pas vraiment arrangé les choses pour les classes modestes.

Lorsqu’on se rappelle en effet que près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois, on se dit que la France en Marche ressemble de plus en plus à ces étudiants qui, eux aussi, marchent en file pour obtenir des dons de nourriture.


Cet état des lieux assez moyennement frétillant de l’INSEE peine à faire passer un message pourtant simple : alors qu’une part maintenant croissante du monde s’enrichit, et le fait de façon visible, l’Europe en général et la France en particulier semblent patiner mollement, pédaler dans une mélasse de plus en plus épaisse.

Ce n’est pas une impression : à mesure que les décennies s’empilent en France, la croissance montre des signes de plus en plus clairs d’effondrement. Et cet effondrement a des conséquences très concrètes : là où, dans les années 70, un Français moyen pouvait espérer doubler son patrimoine en 17 ans, il lui faut maintenant plus de 50 ans…


Devant cet appauvrissement, le gouvernement et les parlementaires agissent : quoi de mieux qu’une pluie drue d’impôts et de taxes bien grasses pour donner une bouffée d’oxygène aux Français ?

En effet, il apparaît aux premières discussions à l’Assemblée du projet de budget 2025 que nos élus et les dirigeants du pays ont décidé qu’il était encore un peu trop tôt pour baisser les dépenses mais pas trop tard pour augmenter, très substantiellement, les recettes. Et le débat s’installe donc pour savoir où le marteau taxatoire devra s’abattre et où la faucille fiscale devra passer. Les députés et les ministres montent à la bataille pour désigner les plus dodus contribuables, les plus juteux revenus qu’il conviendra de ponctionner. D’économie, il semble si peu question que certains éditorialistes s’en inquiètent jusqu’au Monde, pourtant pas réputé pour son ultralibéralisme débordant.

L’inquiétude et l’étonnement ne devraient pourtant pas être de mise : tout se déroule exactement comme prévu.

Ainsi, comme prévu, la gauche grogne sur toute réduction des dépenses qui se traduit immédiatement (et exclusivement, à les croire) en une réduction du nombre d’infirmières, d’enseignants et de places de crèches (mais jamais des tamponneurs de cerfas, des vérificateurs de parcmètres, des inspecteurs de travaux finis et autres tâcherons dont l’administration déborde pourtant). Elle éructe sur les superprofits, les superdividendes, les ultrariches ou les expatriés, autant de cibles des ponctions qu’ils ont déjà planifiées.

Comme prévu, Michel Barnier bricole son projet, tente de naviguer en faisant remuer le moins possible la barque gouvernementale et se cantonne de faire de la politique au lieu d’économie, seule matière à même de sauver le pays actuellement. On se dirige droit vers une récession carabinée, mais Barnier ajuste les taux, les impôts et les taxes en fonction de paramètres purement politiques alors que des coupes claires et massives s’imposeraient pour sauver ce qu’on peut avant que les créanciers, lassés, ne sifflent la fin de la récréation. Soit il ne comprend rien de ce qui se passe, et son incompétence va coûter très cher au pays. Soit, et c’est pire, il comprend effectivement les enjeux mais ne change rien, auquel cas son cynisme s’ajoutera aux autres fautes commises.


Et comme prévu, la presse ajoute au déni de réalité qui s’est manifestement emparé des dirigeants et des parlementaires en alimentant les débats les plus consternants, comme celui qui l’agite actuellement au sujet du Doliprane, dont la vieille molécule (paracétamol) existe en générique depuis des lustres fabriqué en Chine, et dont l’exploitation n’a vraiment rien d’un enjeu national. Grâce à quelques papiers enfiévrés et les gesticulations de certains élus ou syndicalistes, la vente de la marque à un fonds d’investissement américain est devenue une affaire d’État grotesque. Au point de pousser les poulets sans têtes qui nous gouvernent à envisager une prise de participation bloquante de l’État dans l’actuel propriétaire.

Au moment où la dette et les déficits explosent, c’est vraiment très bien calculé.

Bref, comme prévu, le problème français ne sera pas résolu, mais amplifié.

Cinquante années de dérives socialistes, d’acquis sociaux indéboulonnables, de subventions à gogo ont permis aux « Bolivariens à la française » de s’exprimer sans contrainte dans des gouvernements qui ont poussé le pays à la ruine actuelle en enfilant des mesures toujours plus rouges (puis vertes) tout en hurlant au massacre causé par l’ultralibéralisme et les tendances fascistes des oppositions.

Les Français sont donc inévitablement sur le point d’expérimenter ce qui se passe lorsqu’on arrive au bout de l’argent gratuit des autres. Comme prévu, ils vont donc s’appauvrir encore, et de plus en plus vite.


https://h16free.com/2024/10/30/79030-des-francais-de-plus-en-plus-pauvres-et-ce-nest-pas-fini

29 septembre 2024

Natalia Routkevitch

Reportage sidérant. On sait que rien ne va plus ; n'empêche, quand on le voit concrètement, c'est extrêmement choquant.

C’est une image qui frappe à Bordeaux, une preuve de plus s'il en fallait de la précarité universitaire. 500 étudiants qui font la queue en plein centre-ville. La file indienne est si longue qu'elle serpente autour d'un pâté d'immeuble entier situé au bout du Cours Alsace-Loraine, à deux pas de la place Pey-Berland. La scène a de quoi interpeller les touristes ou les passants comme Edgar. "Bonjour, pourquoi vous faites la queue", demande le badaud. "Du coup, là on attend pour une distribution alimentaire", lui répond Emmanuel, 22 ans, étudiant à l'université Bordeaux-Montaigne en solidarité internationale.
"Moi, je viens ici parce que je n'ai pas de thunes", déclare Myriam, 29 ans, inscrite aux Beaux-Arts de Bordeaux. La jeune femme affirme qu'elle n'est pas la plus à plaindre. "J'ai des personnes dont je suis proche qui ont volé ou qui volent pour manger ou qui juste ne mangent pas. Payer sa bouffe et payer son loyer et donner du temps à ses études, c'est quasi impossible. Tout a augmenté et tout est devenu vraiment super cher au fil des dernières années."
Tous racontent la même galère quand les restaurants universitaires sont fermés. "En gros les week-ends, il y a pas mal de repas que je saute parce que c'est un petit peu compliqué, notamment le déjeuner et puis pour le dîner, ça se limite à une petite conserve. Une boîte de thon... Et bon bah on fait comme ça, on boit de l'eau", confie Julien, 21 ans, en 1ʳᵉ année de DUT science et génie des matériaux.

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29 avril 2024

Total et la tiers-mondisation de la France

H16

29/4/2024 - Alors que la France se prépare à accueillir prochainement les épreuves des Jeux Olympiques en distribuant de plus en plus largement l’argent gratuit des autres, notamment à ceux qui lui font des clés de bras, on apprend que Total, le groupe pétrolier français, envisage de déplacer sa cotation principale de la Bourse de Paris à celle de Wall Street, à New York.

Il apparaît en effet que Patrick Pouyanné, l’actuel patron du groupe, a récemment confié à Bloomberg que la question d’un changement du lieu principal de la cotation était légitime : les investisseurs anglo-saxons étant majoritaires au capital de TotalEnergies, il semblerait en effet “légitime” (selon les mots du dirigeant) de déplacer cette cotation à la bourse de New York.


Pour l’instant, le siège social resterait à Paris mais on comprend que l’étape suivante à cet hypothétique déplacement de la cotation serait justement de déplacer aussi le siège du géant français. Bien sûr, tout ceci n’est pour le moment qu’une réflexion lancée, probablement comme un ballon d’essai pour tâter le terrain. Il n’en reste pas moins qu’elle a manifestement germé dans l’esprit des dirigeants et que cette formulation n’est que le résultat d’un processus qui est probablement lancé depuis plusieurs années.

Bien évidemment, un tel déplacement constituerait une véritable catastrophe pour l’État français et tout ce que le pays compte de militants anti-Total, et ils sont nombreux : difficile, une fois ce groupe parti, d’aller tenter l’une ou l’autre super-taxe sur leurs super-profits de méchants super-riches pétroliers qui brûlent des ours polaires à coup de gasoil.

Et même sans parler d’une expatriation complète de cette société vers des cieux plus cléments ou, pour le dire sans euphémisme, vers des pays qui n’ont plus complètement perdu leur bon sens et notamment un minimum de réalisme capitaliste et financier, il va sans dire que le risque d’évoquer aussi publiquement un changement de cotation serait de donner la même idée à d’autres groupes français, qui pourraient étudier avec attention les coûts et les implications d’un tel déplacement pour voir si cela peut être reproduit pour eux-mêmes…

De fil en aiguille, on pourrait avoir un CAC40 qui ne serait plus composé que des entreprises réellement captives en France, comme les banques, les assurances, les constructeurs automobiles par exemple. Riante perspective.

Mais de façon plus profonde, on comprend l’envie de Total de quitter un pays qui, très pragmatiquement, n’offre plus la possibilité à ses propres citoyens de participer à la vie financière de la nation, qui conspue ouvertement le capitalisme, l’épargne active, les fonds de placement et l’enrichissement au travers des mécanismes vertueux de l’investissement à moyen et long terme sur des technologies solides et éprouvées.


Entre la doxa gauchiste largement répandue, répétée voire professée doctement partout qui estime que chaque sou gagné par les uns l’est obligatoirement au détriment des autres, et la giboulée maintenant continue de taxes, ponctions et autres impôts sur tout ce qui constitue un revenu, une épargne et un investissement, il est assez normal que les Français, du reste assez globalement incultes en économie, n’investissent pas en bourse (et donc pas chez Total).

S’y ajoute l’actuelle guerre ouverte, physique et idéologique, contre tout ce que représente Total en matière d’énergie.

Comme il faut, pour chaque Français tympanisé non-stop par les médias et les politiciens, afficher clairement son positionnement contre les énergies fossiles et pour la lutte acharnée contre le climat qui varie et la météo capricieuse, il devient vite complètement inconcevable d’aller mettre de l’argent dans une société aussi ouvertement en butte contre cette lutte et ce positionnement. Dès lors, il apparaît logique que le groupe pétrolier se rapproche de ses clients et de ses investisseurs potentiels… Qui ne sont donc plus en France.

Enfin, il y a peut-être d’autres raisons, moins pragmatiques, qui pourraient tenir à une certaine lassitude d’essayer de réussir dans un pays qui fait absolument tout pour vous planter. Pour les gens à la tête de ce genre de groupes internationaux, et qui connaissent donc la situation économique globale du reste du monde, il y a peut-être aussi le constat entêtant que la France n’offre plus un avenir suffisamment solide et prévisible pour le groupe qu’ils entendent diriger.

Peut-on leur donner tort ?


Si ces individus se déplacent un peu à Paris et ses alentours, par exemple, il ne peut leur échapper le véritable effondrement visible de la capitale française, devenue en quelques années un dangereux dépotoir à ciel ouvert dans certains quartiers. Capitale qui peut en outre s’enorgueillir d’un impressionnant kilométrage de bouchons dont une partie est directement provoqué par la décrépitude des infrastructures autoroutières.

Quant au reste du pays, il est maintenant à la merci des mafias de différents parfums dont certaines abusent clairement de leur pouvoir de nuisance à l’approche de Jeux Olympiques qu’on pressent déjà épiques. Devant ce genre de braquage pur et simple du contribuable et de l’usager français, comment ne pas voir qu’il s’agit d’un véritable état d’esprit qui gangrène une bonne partie de la société française ?

Comment ne pas comprendre que tout le pays se tiers-mondise à grande vitesse, depuis l’observation des salaires effectifs riquiquis (on est riche à partir de 3860€ par mois en France) en passant par son infrastructure qu’un nombre de plus en plus restreints d’individus est réellement capable d’entretenir, jusqu’aux facultés et aux entreprises publiques en monopole qui cultivent les pratiques gauchistes et le poing levé pour un oui ou pour un non, comme les pires dictatures gauchistes d’Amérique du Sud sombrant d’une révolution à l’autre ?

Comment ne pas voir que les réflexions de Total sur son devenir boursier ne sont que l’admission, discrète mais têtue, que ceux qui firent la grandeur et la puissance de la France se sont maintenant exfiltrés un peu partout ailleurs et que le pays ne compte plus que les prisonniers d’un système qu’ils ne peuvent plus quitter, entourés par des profiteurs et des jaloux qui s’acharnent sur eux ?

Comment ne pas saisir que cette situation ne peut conduire qu’à la ruine de tous, et que l’actuelle équipe au pouvoir n’a non seulement absolument pas compris ce constat – pourtant simple – mais qu’elle semble même obstinément décidée à en aggraver les causes ?


https://h16free.com/2024/04/29/77460-total-et-la-tiers-mondisation-de-la-france

7 février 2024

Natalia Routkevitch

La disparition de Jean-Michel Quatrepoint est une douloureuse nouvelle. Les journalistes qui ont cette profondeur, cette culture, cette capacité de disséquer, d'expliquer des sujets complexes, sans jamais céder au sensationnalisme, sont très rares. Son intelligence, sa finesse, sa pondération, son humour, et son attachement à une certaine idée de la France vont nous manquer terriblement.
Il a laissé beaucoup d’écrits qui méritent d’être lus attentivement. Puissent-ils inspirer ceux qui oseront changer ce qui peut encore l’être dans notre pays.

Crédit photo : Elucid

⬦ Le dernier changement du dernier quart de siècle est incontestablement l'appauvrissement des classes moyennes occidentales, c'est-à-dire les classes moyennes de l'ancienne Europe ainsi que les classes moyennes américaines et japonaises. Sur 25 ans, la conjonction de la globalisation, de l' « internetisation » et de la financiarisation du monde débouchent sur l'élimination progressive des classes moyennes avec un creusement des inégalités. Il y a désormais des hyper-riches au sommet qui profitent pleinement de cette mutation et en bas une masse d'emplois précaires plus ou moins paupérisés avec un niveau de protection sociale à la baisse. Avec la chute du mur de Berlin le précariat a remplacé le prolétariat. Pour la première fois, les enfants seront moins riches que leurs parents ce qui induit un climat de défiance. Les gens sont effrayés par ce que j'appelle « la trappe à pauvreté », les classes moyennes redoutant d'être aspirées vers les classes populaires. La nouvelle répartition des richesses pourrait être représentée par un sablier déformé avec un haut relativement étroit, un milieu complètement étroit et une base qui s'élargit de plus en plus. Durant les trente glorieuses, le capitalisme traditionnel, et c'était tout à sa gloire, avait fabriqué des classe moyennes. Le « sablier social » était constitué d'un sommet avec des riches, mais sans hyper-riches, à la base une disparition progressive de la pauvreté et donc une classe moyenne qui s'étalait au milieu. L'effondrement du bloc communiste remet cet équilibre en cause.
(...)
A partir de là, le capitalisme se retrouve en situation de monopole et reprend une partie des avantages acquis. D'un coup, deux milliards d'habitants, le bloc communiste mais aussi la Chine, arrivent sur le marché. Pour le capitalisme, il s'agit d'une main-d'œuvre à bas coût qui va lui permettre de faire pression à la baisse sur les salaires. En Europe, cela s'est manifesté par l'intégration à marche forcée des pays de l'Est tandis que les délocalisations américaines se faisaient en Chine. Les classes moyennes ont ainsi subi une perte de compétitivité et d'emplois brutale.
Le Figaro, novembre 2014

⬦ L’Europe n’est plus qu’un vaste marché que l’on va élargir le plus vite possible parce que l’intérêt stratégique des États-Unis le commande et que les Allemands y trouvent l’avantage d’un hinterland reconstitué à leurs portes. Leurs groupes industriels s’y délocalisent pour produire à bas coût des sous-ensembles qu’ils assemblent dans leurs usines de l’ouest de l’Allemagne.
(...)
L’influence de la France dans les services de la Commission et au Parlement européen s’étiole au fil des ans. Son appareil d’État se plie avec zèle aux règles communautaires. Les élites ne croient plus au patriotisme industriel et n’imaginent pas un patriotisme européen. Pour les grands groupes industriels français — notamment ceux du CAC 40 —, l’Europe n’est plus qu’un marché comme un autre. Certains se vendent au plus offrant ou passent sous la coupe des fonds d’investissement anglo-saxons. Prise en tenaille entre la doxa anglo-saxonne et l’ordolibéralisme allemand, l’industrie française explose, et, avec elle, des millions d’emplois.
Le Monde Diplomatique, juin 2017

⬦ Avons-nous construit l'Europe pour aboutir à cette double tutelle (Berlin et Washington) ? N'y a-t-il pas place pour un autre scénario ? Celui d'un noyau dur, très restreint, de quelques pays (Allemagne, Benelux, France, Italie, Espagne, Portugal) autour d'un projet commun, visant à constituer un ensemble réellement indépendant : une confédération d'États-nations. Certes, cette confédération garderait des liens privilégiés avec les autres cercles européens, mais avec de nouvelles règles du jeu. Elle traiterait d'égal à égal avec les autres « empires », les autres puissances. Elle ferait entendre une voix originale sur la scène mondiale, cesserait d'être naïve et de donner des leçons de bons sentiments. Une confédération qui défendrait d'abord les intérêts de ses populations et non ceux de ses classes dirigeantes et de quelques multinationales. Une confédération dont les dirigeants devraient revenir aux fondamentaux : assurer la protection, la sécurité et le développement économique de leurs citoyens autour d'une poignée de valeurs partagées. Une confédération qui n'aurait pas besoin de deux hégémons, parce qu'elle serait son propre hégémon. C'est à ce prix que l'on réenchantera le rêve européen et que les populations se détourneront de l'euroscepticisme.
Politique Internationale, été 2015

⬦ Nous avons connu l'Europe balbutiante, puis l'Europe triomphante, le temps est maintenant venu de l'Europe affaissée ...
A la faveur de la crise, les peuples se réveillent d'une longue duperie politique. Nous disions que l'Europe ne suit pas un rêve de puissance politique et d'indépendance stratégique. Depuis ses débuts, elle nourrit à l'endroit des peuples une méfiance hautaine et fait de la Commission son auxiliaire technocratique, son agent réfrigérant des passions démocratiques. Aujourd'hui, six décennies plus tard, le vice contractuel entre les peuples d'Europe et les institutions apparaît dans sa vérité crue. Il faut donc revoir de fond en comble le contrat. Il faut le faire en gardant à l'esprit le triple objectif que dessine en creux le rejet populaire : une Europe démocratique, prospère, indépendante.
Comment y parvenir ? Nous appelons aujourd'hui les chefs d'État et de gouvernement élus d'ici à la fin de l'année en France, en Allemagne, en Italie à lancer une invitation aux pays constituant le nouveau cercle fondateur : il serait composé des principaux pays membres en population et en PIB. Il s'agirait de réunir une conférence refondatrice - pourquoi pas à Rome ? - qui poserait le socle de l'Union nouvelle. Son objet serait de redéfinir les principes essentiels fondant les institutions et les compétences de cette Union, principes qui seraient ensuite soumis au vote populaire par référendum - pourquoi pas le même jour ? - dans chaque pays refondateur.
Ne nous résignons pas à laisser la crise de l'Europe faire de celle-ci un continent à la dérive dans un monde où se nouent les grands enjeux de demain. Ne laissons pas la génération qui vient dans un bateau ivre, conduit par des courants venus d'ailleurs.
Tribune collective, Le Figaro, mars 2017

⬦ Notre économie est affaiblie. Les Allemands ont encore 200 milliards d’excédents commerciaux. Nous, on a plus de 100 milliards de déficit et notre dette est bien supérieure à celle de l’Allemagne. On n’a pas de réserves. En réalité, ses difficultés risquent de rendre l’Allemagne plus dure encore dans les négociations. On le voit bien sur le plan de la défense, où les Allemands essayent de pousser leur avantage à Bruxelles, notamment en matière de contrôle des exportations d’armement. Il y a une sourde bataille qui viserait à confier à la Commission européenne le contrôle des exportations d’armement au niveau européen. Les Français s’y opposent, car ce serait un abandon de souveraineté et les entreprises françaises auraient plus de difficultés à exporter sur certains marchés. Sur l’énergie, on a abouti à un compromis boiteux et les approches entre Paris et Berlin restent fondamentalement différentes.
Sur les règles budgétaires, les Allemands veulent imposer à nouveau les règles du pacte de stabilité et de croissance, ce qui nous affaiblit. Après les élections européennes, il y aura la bataille sur l’évolution des traités européens, notamment sur l’abandon du vote à l’unanimité pour les questions de politique étrangère et de défense ce qui serait dramatique pour la France. Idem pour l’élargissement de l’Europe. Les Allemands poussent à un nouvel élargissement à 35 pays, en intégrant notamment l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie et les pays des Balkans. Pour les Allemands, cela représente des sources de main-d’œuvre bon marché et des marchés, et surtout des alliés potentiels au sein de l’UE. Pour la France, c’est exactement l’inverse. Plus on élargira, plus nous serons dilués.
Figaro Vox, janvier 2024

⬦ L’idée avancée il y a plus de trente ans de la mondialisation heureuse, de l’uniformisation autour des valeurs occidentales et d’une hyperpuissance qui impose ses normes, sa culture, son mode de vie a vécu. Le monde de demain sera multipolaire, ne nous en déplaise. Un monde de blocs aux intérêts à la fois convergents et divergents. Un monde où l’Occident, avec sa démographie en berne, ses doutes existentiels, ses dérives sociétales, ses conflits internes, à l’image d’une Amérique au bord de la guerre civile, n’occupera plus la place prépondérante qui était la sienne. Pour Kishore Mahbubani, diplomate et professeur singapourien, « c’est la fin de la parenthèse occidentale ». Ce monde multipolaire ne sera pas exempt de conflits, y compris à l’intérieur des blocs. Les États-Unis et le dollar ne vont pas s’effacer, disparaître, mais il ne leur appartiendra plus de définir la bonne gouvernance, ni de dicter aux autres le bon comportement. Un regret : dans ce nouveau Kriegspiel mondial, l’Europe et la France sont singulièrement absentes…
Politique Internationale, automne 2023

23 janvier 2024

Gastel Etzwane

Le prix de l’alimentaire ne cesse d’augmenter, le prix de l’énergie ne cesse lui aussi d’augmenter, et à présent, ce sont les soins et les médicaments qui vont coûter plus cher aux Français. Tous les jours la France s’enfonce un peu plus dans la tiers-mondisation.

10 janvier 2024

La France s’appauvrit car ses politiciens sont de plus en plus stupides

H16

10/1/2024 - Mi-décembre, une surprenante proposition de loi passait devant le sénat. Passée inaperçue alors que les esprits s’occupaient des festivités à venir, cette loi – proposée par des élus écologistes, eh oui – se fixe pour but de mettre en location des voitures destinées à la casse afin d’aider les ménages les plus modestes.

Oui, vous avez bien lu : des élus écologistes proposent que des voitures destinées à la casse soit proposées en location pour des ménages modestes, illustrant ici de façon assez complète l’incroyable débilité (le mot n’est pas trop fort) d’une partie croissante de notre classe politique.

Sans même plus s’étonner qu’on puisse envisager sérieusement, dans ces périodes d’écolo-hystérie sécuritaire, de remettre sur les routes des voitures destinées à la destruction, force est en effet de se rappeler que si tant de voitures encore valables sont ainsi poussées à la casse, c’est précisément parce qu’elles ont été artificiellement déclarées impropres à la circulation par les lois (sécuritaires et anti-pollution notamment) poussées par ces mêmes guignols écologistes, dans une sorte d’obsolescence programmée que ces andouilles prétendent pourtant combattre par ailleurs.

Autrement dit, on assiste ici une nouvelle fois à l’un de ces effets parfaitement prévisibles des contraintes que des élus ont stupidement cru bon d’imposer à tous sans tenir compte des effets de bords évidents qu’elles allaient provoquer, à savoir ici, augmenter le nombre de foyers incapables d’acquérir ou de conserver un moyen de déplacement indispensable à leurs activités sociales et économiques de base.

De façon plus inquiétante, cette loi démontre aussi que directement à cause des précédentes logorrhées législatives, nombre de Français se sont très effectivement appauvris.

Et ce n’est pas cantonné aux salariés, puisqu’on apprend aussi qu’un patron de petite entreprise sur cinq gagne moins d’un SMIC mensuel : la caricature du chef d’entreprise en costume fumant un gros cigare continue de prendre du plomb dans l’aile, surtout en France, dans ce pays où, à présent, un tiers (oui, un tiers) des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois, et ou près de la moitié d’entre eux (47%) est en découvert au moins une fois par an.

Cette réalité est pourtant niée avec véhémence par le Dilateur d’anus de Bercy qui récuse l’idée même d’un appauvrissement des Français pourtant aussi visible que documenté.


Il est clair que les signes sont là et sont si visibles que la presse, notamment celle tendrement amourachée de l’actuel pouvoir, n’hésite plus à proposer des défis ludiques pour tenter de pousser les Français à faire des économies, les considérant probablement trop amoindris intellectuellement pour entreprendre par eux-mêmes ce genre de mesures de bon sens.

Mais pourquoi diable la France s’appauvrit-elle, et aussi vite actuellement ?

Les raisons sont multiples et, pour certaines, largement connues de tous : il y a bien sûr cette inflation provoquée d’une part par des décisions géopolitiques d’une stupidité abyssale, et d’autre part par une création monétaire destinée à des dépenses inconsidérées pendant trop d’années, notamment pendant la crise pandémique qui aura vu un coup d’accélérateur sans précédent à la plus désastreuse allocation de capitaux dans toute l’histoire de l’Humanité. Quand vient le moment de la facture, on se retrouve tout d’un coup plus pauvre que prévu…

En outre, les décisions politiques débiles se sont multipliées : l’obligation d’abandonner les moteurs thermiques en fut une comme évoqué en introduction, le choix encore plus stupide de fermer des réacteurs nucléaires en fut une autre.


Mais réellement, pourquoi a-t-on pris ces décisions (dette colossale, confinements, politique énergétique calamiteuse, sabotages industriels en série) ?

Il y a bien sûr l’évidence d’un gouffre maintenant évident entre les buts (pas humanistes) des dirigeants et ceux du peuple : les dirigeants, élus ou non, se sont tous monté le bourrichon à force de quatrième révolution industrielle, d’Agenda 2030, de contrôle de la population, de contrôle du climat et de leur propre pouvoir.

Mais il serait trop facile d’exonérer les élus d’une tare plus grave, et aussi plus lourde de conséquence : ils sont progressivement de plus en plus stupides.

Car oui, on peut très bien empiler les objectifs les plus grandioses ou délirants, manipuler toujours mieux les médias, le langage et les foules, mais En Même Temps faire preuve d’une sottise toujours plus visible et plus profonde.

Il suffit de constater l’application avec laquelle ces élus enfilent systématiquement les propositions les plus délétères et s’étonnent ensuite avec une naïveté confondante des résultats qu’elles provoquent une fois appliquées : pour compenser une mesure inutile de fermeture obligatoire des commerces pendant la pandémie, ces imbéciles injectent des milliards d’euros dans l’économie qui provoquent une inflation redoutable, que ces mêmes imbéciles compensent en distribuant des chèques et des bonus gouvernementaux.

Ces derniers entraînent une augmentation des prix des biens et services concernés mais chez les imbéciles, la surprise est pourtant totale : diable, les réparations d’appareils ménagers sont plus chères depuis qu’on a créé un bonus étatique à ce sujet, mais qui aurait pu le prévoir ?!


Certes, ces élus sont en partie le reflet de la population qu’ils sont censés représenter.

Mais en partie seulement car ils sont surtout le reflet de ce que le système actuel, peu démocratique et très peu représentatif, permet de faire accéder au pouvoir : ce ne sont pas les plus doués intellectuellement, ce sont juste les plus doués pour se faire élire, pas plus. Il suffit de parcourir les rangs de l’actuelle Assemblée nationale pour comprendre que rares sont les élus qui peuvent se targuer d’une vraie finesse intellectuelle, et encore plus rares d’une solide culture politique et économique.

Au final, le peuple récolte surtout des politiciens doués pour se faire élire mais incultes et intellectuellement limités qui enchaînent donc âneries sur âneries. L’actuel système ne permet plus de sélectionner des politiciens réellement intelligents. C’est aussi pour cela que ce pays est foutu.


3 janvier 2024

Gilles Casanova

Voilà le visage de la France d'aujourd'hui…
L'Humanité devrait cependant en parler à l'adjoint communiste de la maire de Paris parce qu'il est justement chargé du logement, dans cette ville qui est maintenant la plus chère du monde avec Hong Kong et Singapour, grâce à 20 ans de gestion de « la gauche » au service de son éléctorat bobo…

Conte de Nouvel an

Catherine Gaillard

En bas de chez moi il y a un homme, jeune, pas 40 ans, qui "vit" dans sa voiture, une petite Peugeot bleue presque neuve. Un voisin me dit que cet homme a un boulot. Je l'ai vu l'autre jour, de très bonne heure, alors qu'il faisait froid, torse nu, en train de se laver et se brosser les dents à la pompe. Moi qui "vit" avec pas tout à fait 1 000 euros, j'ai quand même honte, et pourtant je sais bien (oh comme je le sais, "des fois" j'en ai du mal à dormir) qu'il n'existe qu'une ligne de démarcation très mince et fragile entre lui et moi que j'entretiens en ne voyageant plus, en ne partant plus en vacances, ne m'habillant plus de neuf, en ne sortant pas de ma liste quand je fais mes courses, en n'offrant pas à mes enfants et mes petits-enfants ce que j'aimerais, impuissante à les aider en cas de coup dur pour eux aussi, etc., etc...
Qu'est-ce-qui s'est passé pour que le gars mérite de se retrouver à la rue ? Il faut, j'imagine, avoir fait de très très grosses bêtises pour en arriver là dans "un grand pays démocratique" en... 2023, sans qu'on ait volé ni tué personne ? Il n'est pas en prison, non, il est juste DEHORS. Allez hop, toi, dehors ! Tu ne sais pas te débrouiller pour pouvoir continuer à tout payer, honorer ton loyer et tes factures avec ton smic, ton mi, ton tiers-temps ou ton chômage, pauvre type, feignasse, assisté ? Tu as un jeune et beau président, pourtant, éminemment moderne, avec des beaux costards, un beau sourire carnassier, qui sait tout, qui a tout compris, qui sait bien où placer ses respirations et ses clins d'œil pendant ses discours fleuve, qui prend les gens dans ses bras, pose sa main sur la tête des enfants comme le Père de la nation, tu vis dans la start-up nation, pointe du progrès (du progrès humain ?) et comme d'autres, de plus en plus nombreux, tu es foutu sur le palier ?
Un peu plus loin sifflent et hurlent les choufs, dans les halls et les recoins la dope fait ruisseler le fric, de temps en temps une Porsche ou une Lamborghini avec des types typés sillonne la teuci, passe près de toi recroquevillé dans ta bagnole sous tes couches de fringues froides, la nuit il arrive que des balles soient tirées, et toi tu mérites de "dormir" là avec pour unique protection l'habitacle de ta voiture. Un bon investissement, ta voiture, "soit dit en passant" comme dit M. Bock-Côté, si ça se trouve c'est à cause de ton crédit pour l'acheter que tu es là.

5 décembre 2023

« La fête »

Gilles Casanova

Depuis le début de la pandémie de Covid la fortune des milliardaires français s’est accrue de plus d’un tiers !
Le Covid est une fête, le Covid est une grande fête, la grande fête des milliardaires, l’argent coule à flot, on n’a jamais commandé autant de yachts, on n’a jamais commandé des yachts aussi grands, aussi chers !
L’industrie du luxe bat des records, plus les prix augmentent, et plus les produits se vendent bien.
Ce qui se produit en France, se produit aussi dans de nombreux pays occidentaux, mais en France c’est un peu particulier.
En monnaie courante, les milliardaires ont gagné plus d’argent depuis l’élection d’Emmanuel Macron qu’entre 1960 et l’élection d’Emmanuel Macron…
La France est chaque année le premier verseur de dividendes au monde, et comme vous l’a expliqué dans son dernier grand discours le télévangéliste de l’Élysée, la France est enviée partout dans le monde, le plus fort taux de croissance, les plus grands succès dans tous les domaines, le bonheur pour ses citoyens.
Il n’y a que quelques dizaines de millions de grincheux qui se tiennent en marge de la table du festin, et pour qui la réalité, c’est la régression dans leur situation sociale pour les classes moyennes, dans leur revenu et leur pouvoir d’achat pour les catégories moins favorisées.
Progressivement, depuis quelques années on voit se séparer, dans un séparatisme assumé, une communauté extrêmement séparatiste, la communauté des plus riches. Son rythme de vie n’a progressivement plus rien de commun avec celui du reste de la société, quand tout va mal pour les uns, tout va bien pour eux, et quand tout va mieux pour les autres, tout va encore mieux pour eux.
La seule difficulté c’est que pour s’enrichir autant, en si peu de temps, il faut bien appauvrir le reste de la société, il y a un effet de vases communicants qu’on le veuille ou non. Le plus grand séparatisme ce n’est pas une religion, le plus grand séparatisme c’est le monde de l’argent !
De plus en plus d’endroits sont interdits à la circulation, et à l’intérieur fleurissent de très belles demeures qui échappent aux risques et aux problèmes qui se multiplient dans la société, la délinquance, les trafics, l’insécurité, là, il n’y en a pas. Des milices privées font régner un ordre impeccable, mais n’essayez pas d’en approcher. Si on a chaque jour de la compassion pour les migrants, et qu’on condamne chaque jour les Français égoïstes de ne pas leur ouvrir leur cœur et leur porte, on ne les accueille cependant pas du tout dans ces endroits là.
Il y a progressivement deux mondes dont celui du haut ignore celui du bas, et qui s’écartent chaque jour un peu plus, celui du haut terrorisant celui du bas pour qu’il ne remarque pas le phénomène. L’OMS nous dit que le variant Omicron n’a tué personne, eh bien les sommets de la société nous disent que c’est une des pires menace que la Terre ait connue !
Le Covid a détruit notre système hospitalier, car tant et tant de gens sont morts à l’hôpital : il y a eu 2% d’occupation des lits des hôpitaux et 5% d’occupation des lits de réanimation qui sont liés au Covid.
Et les mensonges coulent à flots.
La mort par le Covid frappe chaque jour plusieurs dizaines de personnes – pour plus de 80% d’entre elles, déjà très malades –, elles ont en général une moyenne d’âge de 82 ans, il faut avoir peur. 1700 autres personnes meurent chaque jour avec une moyenne d’âge de 79 ans, pourquoi attirer inutilement votre attention là-dessus ? N’en parlons pas.
Réduisons plutôt vos libertés au nom du nouveau variant, au nom d’une nouvelle peur, d’une nouvelle crainte, les attentats islamistes sont partout, la maladie est partout, tout est dangereux, partout, renoncez à votre liberté comme l’a dit le président « c’est si simple » d’avoir la liberté si vous faites exactement ce que je vous dis.
La globalisation néolibérale a une caractéristique, elle rapproche les unes des autres les classes des riches de tous les grands pays, et elle rapproche tout autant les unes des autres, les classes des pauvres de tous les grands pays. Il y a 25 ans aucun milliardaire français ne pouvait soutenir la comparaison avec les milliardaires nord-américains, aujourd’hui nos milliardaires sont dans les tout premiers mondiaux. Il y a 25 ans le nombre de gens vivant à la rue ne ressemblait pas à ce qu’il est aujourd’hui, c’est du même ordre…

18 novembre 2023

Catherine Gaillard

Une semaine donc, pile-poil, qu’elle se trimballait avec son trou dans la bouche, bien devant. Aucun dentiste "n’avait trouvé la disponibilité" pour refixer la dent sur pivot. Une assistante d’un cabinet réputé en esthétique dentaire, au téléphone, avait failli lui donner le rendez-vous et quand elle avait mieux compris de quoi il s’agissait exactement, avait rectifié le tir : "pas de rendez-vous disponible avant un mois…"
Les deux ou trois premiers jours, elle avait éprouvé de la honte, mettait sa main devant sa bouche, expliquait ce qui lui arrivait, comme si elle était fautive, comme si ce n’était pas ce système qui permettait que, si elle n’était pas une bonne machine à cash, elle resterait avec son trou dans la bouche, quand bien même ça lui faisait une tête de cloche. Et puis la colère et le dégoût l’avait emporté sur la honte et tout le reste. Elle n’en avait plus rien eu à faire, elle n’expliquait plus, elle ne mettait plus sa main devant sa bouche. Elle était l’image sans mensonge de ce que cette "société moderne et civilisée" faisait des gens qui n’avaient ni carnet d’adresses ni fortune, des gens qui ne sont rien et qui n’auraient qu’à traverser simplement la rue pour s’en sortir. Et ça, il ne fallait plus le cacher.

11 septembre 2023

H16

Bruno Le Maire contre la shrinkflation des kiris

La France est au bord du gouffre, c’est évident ! Et les raisons en sont évidentes et se résument en deux mots : sifflets et abayas.

Oui, pas de doute : tout le pays ne semble plus occupé qu’à évaluer ces deux sujets d’une importance ultime.

D’un côté, si l’on s’en tient aux médias de grand chemin, l’interdiction de certaines tenues vestimentaires dans les établissements scolaires occupe tant les esprits qu’il faut y consacrer de longs éditos et des chroniques enfiévrés, des reportages sur le vif et des tribunes vibrantes. Au besoin, on convoquera la laïcité, seule religion impérative et officielle de la République, et on touillera quelques faits divers pour sensibiliser le citoyen à ces essentielles questions d’accoutrement.

De l’autre et pour contenter ces autres Français pas trop concernés par les questions vestimentaires, on trouvera une polémique politico-sportive. De façon commode, l’actuel locataire de l’Élysée s’est exprimé lors de l’ouverture des Mondiaux de Rugby et s’est fait très copieusement siffler. Certains y verront une mesure exacte de sa “popularité”, d’autres, tendrement lové dans les subventions du pouvoir actuel, une “honte internationale”.

Abayas et sifflets, voilà qui occupe bien les médias français avec leurs considérations navrantes sur le climat.

Pendant ce temps, dans la réalité palpable et mesurable, ce sont plutôt les prix des achats quotidiens des Français qui occupent leurs esprits.

Or, malgré les injonctions de Bruno Le Maire, l’inflation continue de se faire sentir.

Elle se fait même tellement sentir que le fisc envisagerait même de quelque peu revoir les tranches d’impôts et de les indexer sur l’inflation. Une mesure favorable aux contribuables est fort inhabituelle dans le pays le plus taxé du monde, ce qui – au passage – en dit long sur la pression fiscale effective subie et les minutieux calculs fait par Bercy pour savoir à quel point raser le moutontribuable sans lui arracher la peau.


En attendant de savoir quelles nouvelles tranches (d’impôts) nous réserve Bercy, c’est Leclerc qui nous offre, toujours au sujet de l’inflation, une nouvelle tranche (d’indignation) : pour le patron des enseignes de distribution, d’une part l’inflation fait rage et cela semble être plutôt à l’avantage du gouvernement (qui la combattrait donc d’une main molle et de gestes vagues), mais de surcroît, les lumineuses idées de lois prétendument bâties pour protéger le consommateur (Egalim, notamment) ajoutent leur lot de poussées inflationnistes.

Ce n’est pas comme si on ne l’avait pas vu venir : en 2018, ces colonnes mentionnaient la stupidité de cette production législative mal boutiquée ; en janvier dernier, on savait déjà que ça ne ferait qu’empirer. Nous y sommes.

Et avec une inflation à plus de 11% en août sur un an, dont 17% d’augmentation sur l’alimentaire seul, on comprend que les prix agacent les Français.

Cependant, malgré les appels des uns et des autres à revenir à un peu de bon sens, c’est plutôt vers la shrinkflation que se porteront les efforts du Bruneau de Bercy : pour le ministricule, certains industriels jouent les petits malins et, en substance, diminuent le nombre de chips dans les paquets tout en conservant le même prix.


Voilà, le combat est lancé : tout le ministère de l’Économie est maintenant dilaté tendu comme un seul homme pour aller débusquer ces produits dont le volume a étrangement baissé. Depuis le kiri jusqu’au paquet de pépitos, Bruno prendra s’il le faut lui-même les mesures d’autant qu’à présent, il maîtrise parfaitement les hectares.

Et concrètement, pendant qu’on fera mine de s’agiter un peu dans les couloirs feutrés de la République, on observera l’une ou l’autre enseigne faire sa communication sur le thé ou la mayonnaise, occupant une fois encore les Français et l’actualité sur un détail qui ne concerne qu’une poignée de produits.

En réalité, personne ne s’étonnera des efforts microscopiques de la classe politique devant cette inflation qu’elle fait mine de combattre. Tout ceci est aussi ridicule qu’insignifiant mais, comme les sifflets et les abayas, cela occupe le terrain.

D’une part, la politicaillerie trouve son compte – pour le moment – dans cette inflation : voilà un impôt déguisé qui rapporte beaucoup et discrètement à l’État et qu’on peut aisément blâmer sur les producteurs ou les distributeurs. Bien évidemment, lorsque cette inflation va venir tendrement tamponner de plein fouet les taux d’emprunts de l’État, le même Bruno viendra expliquer devant tout le monde, les yeux humides, qu’il faut en finir avec ce terrible phénomène !

Le citoyen français, et en particulier le contribuable, pourra en revanche attendre longtemps que le gouvernement s’attèle à la pire des shrinkflations, celle qui concerne les services publics.

Depuis des années, les impôts s’envolent, les coûts des prestations des administrations ne cessent de croître dans des proportions réellement affolantes, les prélèvements obligatoires atteignent maintenant un plus haut historique qui place douillettement la France dans une économie dirigée typique du communisme, en échange de quoi les Français disposent d’hôpitaux qui ferment, de services d’urgences débordés qui servent de mouroirs pour les personnes âgées qui font l’erreur de s’y rendre, d’écoles aux classes surchargées et aux profs absents qui distribuent une instruction navrante et dont le niveau dégringole d’années en années, de voiries municipales désastreuses, d’autoroutes surtaxées, de services de police quasi-exclusivement occupés à pruner les pères de famille en lieu et place de faire régner l’ordre dans un nombre croissant de quartiers émotifs, d’une armée en lambeaux, d’une diplomatie de classe mondiale chez Zavata ou Pinder, et d’une classe politique aux joues roses et à l’embonpoint clairement suspects.


La déconnexion de cette classe politique est maintenant patente.


Entre Le Maire, dont on espère charitablement qu’il fait seulement semblant de croire que les Français ne s’appauvrissent pas, et l’inutile appendice ministériel en charge de la Transition économique vers la misère, Agnès Pannier-Runacher, qui se réjouit stupidement d’une baisse de 12% en un an de la consommation d’électricité et de gaz dans le pays, sans y voir les signes alarmants d’un effondrement économique, on sait déjà que la shrinkflation éhontée que le pays subit sur tous ses services publics ne sera jamais combattue.

Ce pays est foutu.


22 août 2023

Immobilier : une tempête parfaite ?

H16

C’est bien connu : quand le bâtiment va, tout va. Dès lors, tout va bien en France, n’est-ce pas ?

Eh bien à vrai dire, pas tout à fait. Il semble bien qu’après des années, voire des décennies d’une euphorie que certains, chafouins, qualifiaient d’irrationnelle, les choses sont en train de prendre une tournure un peu moins joyeuse, un peu plus froide et certainement un peu plus réfléchie : pour faire dans l’euphémisme délicat, l’immobilier ne semble plus autant attirer qu’il y a encore quelques années.

Les chiffres sont là, et ils ne sont pas très réjouissants : tant dans le neuf que dans l’ancien, le nombre de transactions diminue, les octrois de prêts se font moins nombreux, les prix baissent. Les chiffres laissent même perplexe tant le retournement est vif : les réservations d’acheteurs auprès des promoteurs immobiliers ont ainsi dégringolé d’environ 40 % au deuxième trimestre 2023 comparé à la même période il y a un an, une dégringolade qu’on n’avait pas constatée même pendant la crise du Covid en 2020… Et du côté de l’ancien, les choses ne sont que marginalement moins moroses : les ventes sont actuellement en recul en volume de 15 % à 20 %, par rapport à 2022 à la même époque. C’est certes moins brutal, mais ça reste musclé.


Sans grande surprise, ce qui touche l’achat et la vente d’immobilier se répercute mécaniquement sur la location : ceux qui ne peuvent acheter continuent donc de louer, ce qui diminue nettement la rotation des biens. Les mises en constructions étant plus faibles que prévu, les problèmes de logements, déjà aigus dans le pays, prennent gentiment la direction d’une crise carabinée.

En tout cas, le constat est sans appel : les demandes de prêts bancaires sont en chute libre, la production de mai à juillet par rapport à la même période de 2022 a par exemple chuté de 51,5 % et le nombre de prêts de 50,5 %.

On le comprend donc sans mal : ce qu’on commençait déjà à sentir en mai dernier se dessine de plus en plus franchement, à savoir celle d’une jolie petite catastrophe immobilière à l’échelle du pays tout entier.

Or, cette catastrophe était complètement prévisible, et on peut imaginer qu’elle est même ardemment souhaitée par les petits ingénieurs-sociaux psychopathes à la tête du pays tant le résultat obtenu (une France de locataires totalement dépendants de l’État) s’aligne bien avec leur idéologie mortifère.

Elle était tellement prévisible que ces colonnes l’évoquaient il y a deux ans lorsque furent mis en place les débilissimes mesures écologiques feignant par exemple de lutter contre les “passoires thermiques” à coups d’obligations, de normes, de vexations taxatoires et d’interdictions liberticides.

Eh oui, que voulez-vous, à force de multiplier les contraintes sur les propriétaires, ces derniers s’adaptent : le bien n’est plus mis en location et sa vente est parfois rendue impossible par la purulente législation actuelle. Lorsque la vente intervient, c’est à prix moindre ce qui pousse inévitablement l’ensemble des prix à la baisse.

Vous pourrez remercier les écolos.


Cet élément vient du reste s’ajouter à d’autres éléments qui forment, dans l’ensemble, une sorte de “tempête parfaite” qui semble s’accumuler sur l’immobilier français et laisse penser que la chute des prix observée, modeste pour le moment, pourrait devenir largement plus prononcée dans les prochains mois.

En effet, un des effets du renchérissement actuel de l’énergie – qui a peu de chance de devenir bon marché dans les prochains mois – est de provoquer à son tour une hausse des matériaux (de construction notamment), ce qui aboutit à des constructions ou bien plus petites, ou bien plus chères (ou les deux, sachons vivre !)… Or, si l’on couple cette inflation des coûts à ceux, inévitable, des taux des prêts immobiliers, on aboutit à une situation où un nombre toujours plus restreint d’individus peuvent se permettre de devenir propriétaire.

La France s’appauvrit donc visiblement et l’immobilier ne pourra pas constituer une vraie niche de croissance durable dans les prochaines années. En effet, la population française vieillit inéluctablement : d’un côté, le papy boom, consécutif au baby boom des années 1940-1950, est doucement en train de se traduire par une augmentation, là encore mécanique et assez prévisible, des décès dans la population. Le seul immobilier qui en profite, c’est celui des cimetières (et encore, de façon modérée, la crémation ayant plutôt la cote actuellement) : cette vague de décès naturelle aboutit en effet à remettre sur le marché un nombre croissant de biens, nombre d’ailleurs lui-même gonflé par l’étonnante surmortalité coïncidentale inexplicable de 2022.

Parallèlement, la baisse de natalité aussi observée actuellement signifie à son tour une baisse des besoins des couples de maisons ou d’appartements plus grands, et une baisse des besoins de logements étudiants ou de célibataires.

Pompon du moment avec l’augmentation marquée du télétravail qui s’ajoute aux tendances précédentes : la crise a largement montré que certains emplois pouvaient s’effectuer à domicile. Si toutes les entreprises ne vont évidemment pas basculer au “tout télétravail” (et c’est tant mieux), les besoins en bureaux vont, là encore, nettement diminuer. C’est du reste ce qu’on observe dans la plupart des métropoles occidentales qui voient décroître les taux d’occupation de leurs tours de bureaux.


Bref, il semble évident que les fondements même de l’immobilier sont en train de changer assez drastiquement dans les prochaines années ; ce qui était évident au début de ce siècle ne le sera probablement plus autant dans les prochaines années. Et comme on doit s’y attendre dans ce pays, l’État et les pouvoirs publics, armés de leurs bons sentiments contre-productifs et de leurs idéologies consternantes ne vont absolument rien faire pour calmer le jeu : sous leurs bons auspices, le changement se transformera probablement en cataclysme, appauvrissant encore un peu plus une population déjà mise à rude épreuve.

De façon intéressante, l’effondrement des transactions immobilières signifie aussi un assèchement notable des ressources financières des départements, ces derniers bénéficiant des droits de mutations et autres grigris notariaux coûteux qu’ils imposent aux acheteurs. Autrement dit, si l’appauvrissement touchera durement les populations, les administrations ne seront pas épargnées.

Gageons que leurs couinements seront cependant plus audibles que ceux des citoyens dont, il faut bien le dire, le pouvoir se cogne totalement. À l’évidence, tout ceci va très bien se terminer.


https://h16free.com/2023/08/21/74995-immobilier-une-tempete-parfaite

20 août 2023

Oups, l’énergie devient fort chère !

H16

Dès 2022, les choses ont été clairement dites par notre Bruneau De Bercy national : il n’y a pas d’inflation ou, disons plutôt que la France y résiste nettement mieux que le reste de l’Europe.


Ou disons plutôt que le gouvernement va agiter frénétiquement ses petits bras musclés pour faire baisser les prix délirants de certains produits, quitte à menacer discrètement dans des ruelles sombres les distributeurs ou les fabricants qui ne feraient aucun effort.


Ou disons que oui, bon, d’accord, il y a bien une inflation robuste, qui certes ne va pas baisser prochainement, mais que, grâce à des efforts surhumains (petits bras musclés, tout ça) du gouvernement et du ministère du Bruneau, ça va aller mieux (ou presque). Promis, juré craché !


Las. Malgré les baisses de prix décrétées par le Bruneau, malgré la multiplication des efforts héroïques du gouvernement (avec ses petits bras musclés), malgré l’abnégation de chacun de ses membres turgescents qui se sont pour certains passés de Falcon républicain ou ne l’ont pris qu’une toute petite fois pour aller au Touquet, malgré ces privations terribles, zut et flûte, certaines factures ne diminuent pas du tout…

C’est ainsi qu’on découvre que certains clients malheureux de fournisseurs alternatifs d’électricité viennent de recevoir une facture de régularisation particulièrement salée, le coût d’approvisionnement en électricité ayant quelque peu augmenté : 1600 euros pour les uns, 4000, 7194 ou 9500 euros pour d’autres, l’ajustement des factures aux nouvelles conditions et aux nouveaux prix “de marché” laisse plus d’une famille dans la consternation et souvent une situation très compliquée. Il faut dire qu’être obligé de souscrire un prêt bancaire afin de payer ses factures d’électricité dans un pays où, traditionnellement, cette énergie était la moins chère, il y a de quoi s’interroger franchement. M’est avis que le Bruneau de Bercy aura fort à faire pour justifier le statu quo français en matière de marché européen de l’électricité…


En fait, on assiste à la suite logique de l’explosion des prix de l’électricité en France : à mesure que les contrats se renouvellent (tacitement ?) et que les hausses spectaculaires de tarifs entrent en force, les (insouciants) clients des fournisseurs alternatifs découvrent les douloureux ajustements que ces hausses représentent.

La première hausse sévère subie en 2022 concrétisait essentiellement les tensions des marchés face au conflit russo-ukrainien et, surtout, les choix consternants opérés depuis des années dans les politiques énergétiques mises en place en France dans l’insouciance complète des citoyens : eh oui mes petits loulous, la transition énergétique, c’est aussi l’abandon mal planifié d’un nucléaire peu cher, la volonté de dépendre d’énergies intermittentes aux rendements rigolos, et le choix concomitant et douteux d’énergies palliatives comme le gaz dont l’origine impose une certaine vista diplomatique qui a complètement déserté en France (et ce n’est pas ce qui se passe en Afrique actuellement qui viendra démentir ce constat navrant). Forcément, des choix idiots aboutissent à des conséquences douloureuses que les Français découvrirent, éberlués, toute l’année 2022.

La seconde hausse, véritable retour d’élastique dans l’œil globuleux d’un Bruno Le Maire jamais en manque de gamelle, c’est l’ajustement des tarifs au moment des renouvellement de contrats et les régularisations en cours d’année des fournisseurs alternatifs, non soumis au tarif règlementé, avec ces surprises dodues en plein été et ce alors qu’une nouvelle hausse a aussi été admise il y a un mois pour les tarifs règlementés.

Le marché européen de l’électricité, aussi artificiel qu’imbibé d’interventions des États participants et des règles européennes handicapantes, devient une véritable flibusterie dans laquelle les malheureux pigeons se sont fait plumer bien trop vite pour ne pas crier. C’est une illustration assez fantastique de la raison pour laquelle l’État ne devrait jamais mettre ses gros doigts boudinés dans un marché, et pourquoi ceux qui croient faire de bonnes affaires en y prenant part se retrouvent généralement floués.

Du reste, on note aussi, en même temps, une hausse spectaculaire des tarifs de l’essence à la pompe permettant à un nombre croissant de pompes de dépasser allègrement le seuil symbolique des 2€ par litre. Tout se passe de mieux en mieux pour le gouvernement.


Paradoxalement, l’énergie n’a aucun besoin d’être chère. Ainsi, le nucléaire est très rentable et peu cher en France mais le marché européen actuel, aussi bidon que néfaste, dans lequel les politiciens conservent sadiquement les Français, ne permet plus de refléter cet avantage (à dessein, du reste, ceci permettant aux Allemands de conserver une certaine compétitivité).

Par exemple, les produits pétroliers ne sont chers que parce qu’ils sont surtaxés comme aucun autre produit (on parle de plus de 100% de taxes sur les prix bruts). Or, ces taxes sont conservées pour deux raisons : bien sûr parce qu’elles rapportent une manne considérable à l’État et lorsqu’on est en faillite, on ne chipote pas devant une si belle entrée de fonds, mais aussi car elles permettent de pousser l’agenda, purement idéologique, d’une transition écologique qui consiste surtout à s’acharner sur les pollueurs qui – c’est pratique – sont essentiellement ces classes moyennes et modestes les plus méprisées de la caste au pouvoir…

Évidemment, à présent que la situation financière française est catastrophique, tripoter ces taxes est hors de question : si l’argent ne rentre pas à gros bouillons, la cessation de paiement arrivera très très vite ce qui pourrait écourter certains mandats et diminuer drastiquement certaines prébendes. Quant à sortir du marché européen de l’électricité, oubliez : il s’agit là encore d’une pierre d’angle idéologique, et en sortir constituerait un aveu d’échec de la classe dirigeante, une prise en compte des desideratas de ceux qu’on méprise tant, ce qui est impensable.

Le principal problème de l’énergie chère, c’est qu’elle rend absolument tout plus cher – ce qui veut dire au passage que l’inflation n’a pas fini de rester élevée. Eh oui : diminuer, même un peu, sa consommation (cette fameuse décroissance vantée par certains nigauds médiatiques) revient très concrètement à diminuer la production de richesse et, par conséquence logique, à provoquer faillites, chômage et, au final, misère.

Autrement dit, par l’impéritie des gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies, et par la nullité historique de l’actuel, totalement vendu à des intérêts étrangers, la France va s’appauvrir un grand coup. Préparez-vous. 18/8/2023