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11 avril 2025

Nicolas, 35 ans, découvre les urgences à la française

H16 & Citronne

-11/4/2025- Nicolas, 35 ans, marié, et père de deux enfants (de 5 et 8 ans), vit un quotidien familial plutôt paisible et des week-ends rythmés par les activités extra-scolaires des deux marmots.

Cette année, alors qu’Emma pratique la danse, pour Léo, la question se pose encore : du haut de ses cinq ans, il est difficile de lui trouver un loisir.

Mais Nicolas y tient : l’activité physique, c’est important ! Après tout, “Manger, Bouger” est LE slogan seriné pendant toute sa jeunesse. Afin d’optimiser sa pratique du mangibougisme, Nicolas a scrupuleusement épluché la brochure “Le guide Manger-Bouger” fournie par le site de Santé Publique. Sur quarante pages de conseils parfois niais, parfois contradictoires, quatre sont consacrées à l’activité physique, et se résument à en recommander 3 heures par semaine.


Qu’à cela ne tienne ! Nicolas passe rapidement en revue les activités disponibles près de chez lui et, après avoir un instant contemplé le babyfoot – ce qui n’est pas très sérieux, Léo arrivant tout juste à atteindre les poignées de la table de jeu – opte finalement pour le football avec d’autres enfants. Sur le papier et dans la tête de Nicolas, c’est à la fois simple et sans risque.

Mais de l’idéal sur papier au papier de verre de la réalité, il n’y a qu’un pas que Léo franchit en trébuchant quelques mois plus tard, lors d’un match agité dans lequel certains des enfants de l’équipe adverse, manifestement possédés par une envie de gagner incontrôlable, n’hésitent pas à utiliser des tacles appuyés.


Gros cris et gros pleurs, Nicolas récupère vite son petit pour l’emmener aux urgences les plus proches, la cheville commençant clairement à enfler.

Après avoir garé sa voiture et pris le petit ticket qui lui permettra de payer son parking, Nicolas se rend à l’accueil des urgences où une dame entre deux âges, l’air morose et le regard las, lui explique qu’il peut se rendre dans le hall d’attente. Le minot a mal et le fait savoir en gémissant régulièrement, mais cela ne semble heureusement inquiéter personne.

Nicolas jette un œil autour de l’intéressante faune rassemblée là et peut se réjouir de voir que toute la diversité et le multiculturalisme à la française y sont bien présents : toutes les couches de la population, les sexes, les ethnies ou presque semblent être entrées en collision dans ce hall d’attente qui ressemble davantage à une gare de triage pleine de vie et de microbes qu’à l’antichambre d’un hôpital aseptisé.

Les choses se présentent moyennement bien : il y a semble-t-il quelques dizaines de personnes avant Léo. En pratique, ce n’est pas évident de savoir qui est là pour un traitement en urgence, tant on en voit peu de souffrants. Beaucoup semblent passer le temps, accompagner un patient aux affections peu visibles, ou occuper la galerie de leurs comportements parfois étranges.

Nicolas s’est assis et a allongé son fils sur la chaise jouxtant la sienne, faisant reposer les jambes de l’enfant sur les siennes. Les premières minutes s’écoulent pendant lesquelles il explique à Léo qu’un médecin ou un infirmier devrait arriver bien vite et s’occuper d’eux, qu’il y aura peut-être une radiographie, et qu’il repartira peut-être avec gros bandage (en espérant in petto que ce ne sera pas un plâtre).

Cependant, ces premières cinq dix trente cinquante minutes passées, personne ne semble arriver. La foule bigarrée n’a pas beaucoup évolué, et le rythme des prises en charge semble extraordinairement lent. Nicolas saurait être patient, mais son fils, qui continue de gémir, commence à prendre une teinte un peu cireuse qui l’inquiète un peu.

Un plaisir n’arrivant jamais seul, une dame clairement en surpoids s’assoit près de lui en lui toussant copieusement dessus. Après un petit coup d’oeil de côté, Nicolas se décale avec son fils afin de s’éloigner de l’éventuelle contagion du virus gras que se trimballe bruyamment cette bonne femme. Celle-ci, ravie de la place supplémentaire ainsi obtenue le gratifie d’un franc sourire affalant toute sa rotondité sur les chaises.

Dépité par cette attitude, Nicolas décide de se dégourdir les jambes dans le hall tout en gardant Léo à portée de vue.

Son petit tour le fait passer devant plusieurs attractions.


Un jeune adulte en survêtement fait profiter tout le monde de la subtile mélopée qui monte des enceintes de son téléphone tout en scrollant répétitivement sur une de ces multiples applis où la musique est toujours trop forte ; une mère tente vainement de calmer les pleurs de son bébé qui semble plus pris d’une crise de colique que d’une véritable urgence ; plusieurs personnes reniflent têtes baissées sur leur téléphone.

En bruit de fond permanent, un homme âgé, accompagné de sa femme et de sa fille aînée, discute rapidement dans une langue étrangère entrecoupée de termes que Nicolas reconnaît être du français. Ce triplet est bientôt rejoint par deux hommes qui semblent être les fils… Voilà toute la smala réunie dans une salle déjà bien trop pleine alors que les patients ne sont pris qu’au compte-goutte.

Une infirmière arrive cependant ; Nicolas, plein d’espoir, voit son tour arriver… pour repartir lorsque celle-ci fait signe à un sexagénaire arrivé là moins de dix minutes avant. Ils se saluent, semblent se connaître, et commencent à partir dans le couloir : manifestement, l’heureux retraité doit avoir un coupe-file relationnel…

Ce qui, au passage, ne plaît pas du tout aux deux fils de l’homme âgé, qui le font bruyamment savoir. Les échanges, vifs et parsemés d’intéressantes interjections colorées, ne sont pas toujours clairs mais il apparaît finalement que le dernier arrivant est un ancien médecin et qu’il connaît un peu tout le monde ici ; son traitement en urgence sera pour lui beaucoup plus rapide.

Tant mieux pour lui, mais pour les deux jeunes, cela ne peut pas se passer ainsi et à mesure que le ton monte, Nicolas retourne vers son fils, gris mais stable : il ne tient pas à se retrouver à proximité si les choses s’enveniment.


Ce qu’elles ne tardent pas à faire : rapidement, l’infirmière déjà présente puis un autre personnel hospitalier sont pris à partie, au point que la sécurité doit intervenir. Finalement, un médecin appelé en renfort déboule pour s’occuper du vieil homme dont le sabir ne permet toujours pas de déterminer ce qui lui arrive exactement. Entraînée par le médecin, la smala et son brouhaha disparaissent par le couloir dans les méandres de l’hôpital.

Nicolas regarde autour de lui, et si quelques personnes sont bien choquées par la scène, la majorité a cependant décidé de poursuivre ses activités de visionnage de vidéo, discussions téléphoniques et envois de messages. Cet affichage d’agressivité est désormais tellement intégré dans les mœurs, banalisé, que personne ne s’en émeut.

Les prises en charges ne s’accélèrent pas ; le temps devient de plus en plus long.

Nicolas, qui avait auparavant envoyé un SMS laconique à sa femme, prend maintenant le temps de l’appeler pour l’informer de la situation. Peu étonnée des péripéties, elle explique avoir déjà lu un article sur une situation similaire il y a quelques mois ; tout ceci n’est pas grave : elle va préparer le dîner mais s’il n’est pas bientôt rentré, elle le gardera au chaud pour Léo et lui.

En l’entendant, Nicolas frémit : c’est vrai que cela fait maintenant plusieurs heures qu’il est là et il redoute d’avoir à patienter encore longtemps. L’agacement, l’inquiétude de se prendre un mauvais coup dans un accès de folie d’un des patients étranges stockés dans ce hall bondé, puis la faim le taraudent. Quant à Léo, il n’a toujours été vu par personne et sa cheville continue d’enfler.

C’en est trop.


Il soulève son fils aussi délicatement que possible et décide de l’emmener à la clinique privée qui se trouve à 20 minutes en voiture. Pris en charge dès son arrivée, le diagnostic tombera 30 minutes plus tard : c’est une grosse foulure, et le plâtre est évité.

Pas de fracture, mais en revanche, une belle facture : lorsqu’il la reçoit un mois plus tard, Nicolas se prend la tête dans les mains. On lui avait pourtant asséné toute sa vie que le monde nous enviait ce système de santé solidaire. Il pense à ses cotisations, à ce service dont on prétend toujours qu’il est “gratuit”, à cette excellence qu’il a dû payer dans le privé. Il repense à sa carte Vitale, à ce hall d’attente et à la qualité alternative des services qu’il a reçus. L’inquiétude le guette quand il se remet en tête cet article qu’il a lu sur le déficit colossal de la santé en 2024. Mais où donc peut-bien aller tout cet argent ?

Décidément, en France, si la santé n’a pas de prix, elle a clairement un coût.


https://h16free.com/2025/04/11/80695-nicolas-35-ans-decouvre-les-urgences-a-la-francaise

26 mars 2025

Un système de santé plein de (mauvaises) surprises

H16

-26/3/2025- Tout en se gardant bien de le recopier, le monde entier nous envie notre système de sécurité sociale français. Mais si. C’est en tout cas ce qui nous est dit et seriné depuis des années. La réalité est cependant plus contrastée et ces colonnes se font parfois l’écho de ces petites bizarreries qui font tout le charme de ce système collectiviste qui ne s’écroule pas du tout sous son propre poids.

Prenons par exemple ces intéressants cas de personnes handicapées de façon définitive dont on demande pourtant, régulièrement, de passer des visites de contrôle pour s’assurer que leur condition n’a pas évolué. Certes, tant les miracles que les abus existent : rien de tel qu’une petite vérification de temps en temps pour garantir qu’un membre qui n’a jamais poussé n’est pas subitement apparu – et, symétriquement, que ce qui était déclaré comme une maladie de longue durée ne le soit plus après un passage à Lourdes.


Cependant, nous sommes en France et ces administrations, pointilleuses avec leurs assujettis, n’ont plus depuis longtemps le caractère irréprochable que nos aïeuls pouvaient leur trouver dans un élan de naïveté ou d’optimisme qui a depuis longtemps disparu avec nos générations sottement matérialistes.

Il suffit qu’un dossier « s’égare » – locution pratique pour mal camoufler qu’un incompétent n’aura pas fait son travail – ou, plus rare mais plus symptomatique, qu’une cyberattaque survienne pour transformer ce qui est déjà une péniblerie passablement superfétatoire en parcours du combattant administratif. C’est le cas récent qui touche Léa Ligny, confrontée à un déménagement au moment où son département de départ, la Seine-Maritime, a subi une attaque informatique : dossier perdu, et voilà notre assurée dans un pétrin d’autant plus compact qu’il n’a en réalité aucune raison d’exister.

La jeune femme est en effet amputée de la jambe droite – qui ne risque pas de repousser spontanément – et d’une condition cardiaque de naissance, là aussi sans rémission possible. Dès lors, dossier ou pas, il ne devrait pas y avoir le moindre problème.


Nous sommes en France et tout ne se termine pas toujours par des chansons, au contraire : alors qu’en Seine-Maritime, elle était considérée handicapée à 100%, son passage dans l’Eure la fait passer à handicapée entre 50 et 80%, ce qui lui impose de trouver un travail et permet à l’organisme de s’affranchir de tout versement d’aides auxquelles l’assurée avait pourtant droit jusqu’à présent.

Emballement bureaucratique, incompétence, foutage de gueule, volonté de faire des économies mesquines ou mélange de ces différentes options, tout est possible et confirmé par la tendance générale que l’actualité livre parfois, dans un soubresaut de lucidité : on apprend ainsi que le Ministère de la Santé, cherchant à faire des économies, entend dorénavant restreindre la délivrance de pansements.

La collision de cette information avec les cas illustrés précédemment impose de se demander quelle serait l’économie réalisée si l’on s’affranchissait par exemple de demander des visites médicales de contrôles pour les handicapés « définitifs » comme les exemples précédents. Cette volonté affichée d’économie, qui serait louable dans un gouvernement bien organisé, prend avec ce gouvernement de solides branquignoles les atours d’une diversion pour camoufler des problèmes d’approvisionnements divers, dont les pansements seraient les derniers avatars (après certains médicaments).

Certains manuels de survie vont devoir être quelque peu remaniés si, d’aventure, les sparadraps et la gaze devaient devenir rares dans l’Hexagone. Voilà qui présage d’une préparation particulièrement tendue à la prochaine catastrophe nationale.


Décidément, ce système que le monde entier nous aurait envié, un jour, ne semble plus que l’ombre de lui-même : se dégradant de plus en plus vite, il ne remplit même plus le minimum qu’on serait en droit d’attendre d’un pays jadis riche, en atteste le temps de passage aux urgences qui continue de grimper ; maintenant, il faut trois heures en moyenne pour être pris en charge.

Les causes profondes sont connues, mais ne vous inquiétez pas : elles ne seront pas gérées.

Ce système met des barrières et des contrôles sur des choses qui ne devraient pas en nécessiter, n’en met pas là où on sait pourtant pertinemment qu’ils sont nécessaires. On se retrouve ainsi avec des millions « d’assurés sociaux » en trop, qui correspondent à des gens décédés depuis longtemps, ou des personnes qui n’ont en réalité aucun droit mais qui bénéficient des largesses de la République et des trous, béants, des systèmes de contrôles et d’un laxisme maintenant institutionnalisé.

Parallèlement, on continue d’enfouir les honnêtes cotisants, les citoyens lambdas, sous des procédures et des cerfas, des demandes de paperasserie et de démarches aussi complexes que confuses, et on ne fait même pas le ménage nécessaire dans les données et les dossiers qui le méritent. Cette marée de formulaires et de procédures se retrouve à tous les étages des systèmes sociaux, dans toutes les strates des services publics, rendant impossible toute responsabilisation et irréaliste toute démarche individuelle des personnels concernés qui, incapables de couper dans l’obésité administrative, finissent par laisser les services publics se dégrader (transformant par exemple les urgences en véritables hospices improvisés).

Obèse et centralisé, le monstre froid n’a plus qu’un rapport lointain avec sa mission initiale, à savoir fournir une couverture assurantielle et des services de soins pour les cotisants. Les avanies qu’il fait subir aux handicapés lourds sont une parfaite illustration de ce système devenu complètement fou au sens premier, c’est-à-dire échappant à la raison : il n’existe plus que pour lui-même, broyant ceux qui s’y opposent et méprisant ceux qui doivent le subir.


https://h16free.com/2025/03/26/80541-un-systeme-de-sante-plein-de-mauvaises-surprises

7 février 2025

La Taxe Lapin, illustration de l’effondrement du système de soins français

H16

- 7/2/2025 - Chaque année, 27 millions de consultations ne sont pas honorées par les patients qui posent un lapin à leur docteur. C’est scandaleux, c’est intolérable, et c’est pourquoi le gouvernement agit !


Tout le pays l’attendait depuis un moment et enfin, le gouvernement s’est emparé du sujet : la « Taxe Lapin » fait son apparition dans un prochain projet de loi visant à sanctionner financièrement les patients indélicats qui ne se pointent pas à leur rendez-vous médical.

Et déjà, des débats enfiévrés saisissent l’Assemblée puis les rédactions des médias de grand chemin : vite, vite, pour ou contre, le Français, le politicien, l’expert de plateau et le journaliste doivent prendre position et expliquer pourquoi cette (nouvelle) taxe permettra de résoudre (ou non) le douloureux problème des consultations non honorées.

Cela s’agite mais en réalité, cette « Taxe Lapin » est une très belle illustration de la raison pour laquelle le système de soins français s’effondre complètement.

    Un constat individuel, quotidien

Et le constat de cet effondrement (qui rejoint celui de la justice et de l’entreprenariat) est visible de façon quotidienne : chaque semaine, la presse fait part de l’une ou l’autre nouvelle consternante sur ce qui se passe par exemple dans les hôpitaux et CHU français.

Ainsi, à Nantes, le CHU enregistre régulièrement des décès dans des zones d’attente qui scandalisent les soignants. Le cas de Nantes n’est pas isolé, loin s’en faut : de mois en mois, on trouve d’autres centres touchés par le même problème, avec l’un ou l’autre patient décédant dans un couloir après des heures (et parfois plusieurs jours) de souffrance sans prise en charge.

Ainsi, récemment, l’hôpital de Langres en Haute-Marne était obligé d’improviser une « chambre » dans un de ses garages. Si cela n’est pas encore complètement le tiers-monde, on se rapproche de celui des Républiques soviétiques dans les années 80.


Et au-delà de la presse, on trouve assez facilement sur les réseaux sociaux des témoignages directs de patients ou de proches qui constatent le niveau parfois plus qu’inquiétant voire scandaleux des services rendus (ou de leur simple absence, dans le pire des cas), depuis les personnes âgées oubliées pendant plus de 10 heures dans les couloirs d’urgences, jusqu’aux témoignages directs ou ceux de médecins et d’infirmières qui arrivent tous à la conclusion d’une perte complète de compétences, de moyens puis de la plus élémentaire dignité dans certains cas.

Tout ceci, au-delà de poser un évident et immédiat problème grave de santé (certains patients décédant de ces conditions déplorables), pose aussi un problème de plus long terme sur le plan financier.

Bien sûr, on pourrait ici évoquer le scandale de la dette de la Sécurité sociale, actuellement estimée à environ 157,8 milliards d’euros à la fin de l’année 2024. Certains noteront ici à raison qu’avec des millions de cartes vitales surnuméraires, l’équilibre financier pose d’autant plus de problèmes.

C’est exact mais le mal est plus profond et finit par ronger le mécanisme même d’assurance maladie : il apparaît de plus en plus clairement que ceux qui payent n’en ont plus pour leur argent, et, pire, n’ont surtout plus rien du tout en échange de cotisations toujours plus lourdes. Ils payent et ne reçoivent juste plus de soins, comme l’illustre ce témoignage récent.


Cet effondrement n’est pas qu’une question de perception : bien sûr, des millions de personnes sont encore prises en charge, des millions de malades et de blessés sont encore régulièrement guéris dans le pays, et heureusement. Cependant, le ratio de problèmes rencontrés dans la distribution des soins ne cesse de croître, la qualité moyenne de ces soins baisse, le temps moyen pour les obtenir augmente de façon alarmante (certains spécialistes demandent plusieurs mois de délais ce qui peut s’avérer fatal pour le patient)… pour un coût global toujours en hausse, tant pour la société que pour le particulier.

    Un constat statistique

Cela se traduit d’ailleurs dans les chiffres : si, au début du XXIe siècle, la France caracolait facilement en tête pour la qualité de son système de soins, ses résultats actuels le placent au mieux dans le ventre mou de l’Europe, loin du sommet.

En matière d’imagerie par exemple, la France est assez clairement à la traîne ce qui, pour un pays qui dépense quasiment le plus par rapport à son produit intérieur brut, laisse plutôt songeur.



Cela se traduit par exemple par des délais d’attente élevés pour de l’imagerie médicale : 30 jours en moyenne pour une IRM (20 en Île-de-France, mais 70 en Pays-de-la-Loire) et lorsqu’on épluche les raisons de ces longueurs et de ce sous-équipement, on retrouve toujours les mêmes racines : une bureaucratie délirante qui échappe maintenant à tout contrôle.

Paperasserie infinie pour les autorisations et les normes, coups de tampons rageurs et cerfas à gogo pour chaque acte, collectivisation de tout ce qui peut l’être, multiplication de procédures pour justifier l’existence de certains postes et certaines administrations, tout est fait pour engluer la machine dans l’époxy bureaucratique.


    Des raisons bien connues

En 20 ans, le système français de soins s’est complètement effondré.

Du côté financement, on observe un effet ciseau tragique : d’un côté, la population vieillit et s’appauvrit ce qui augmente mécaniquement les besoins de soins. De l’autre, l’immigration récente composée essentiellement de populations à faible capacité d’intégration et de valorisation sur le marché du travail local, et dont une partie vient aussi pour les soins. Le nombre global de cotisants diminue, celui des bénéficiaire explose à la hausse et comme la couverture est collective, les finances sont incapables de faire face.

Du côté de la productivité, elle a été consciencieusement rongée par l’effet règlementaire avec une bureaucratie galopante qui s’est largement accrue à la création des ARS (2009), des limitations diverses (environnementales, normatives, financières, politiques) à l’installation des machines, des praticiens, des établissements, et enfin par la captation du marché bureaucratisé à mort et lourdement paperassier par les seuls groupes suffisamment gros, capables d’investir et d’avoir le temps pour éplucher ces normes. Ceci aboutit à une concentration capitalistique typique du capitalisme de connivence : il est plus rentable d’acheter le législateur que de s’adapter à la loi, et ces derniers ont donc tout intérêt à créer des barrières légales et normatives délirantes pour empêcher la concurrence de survivre.

    Et la Taxe Lapin, alors ?

Quant à la Taxe Lapin évoquée au début de cet article, elle n’est que l’illustration du mal profond qui ronge un système collectiviste : toute la responsabilité des patients a été soigneusement retirée. Ils n’ont qu’un rapport lointain avec ceux qui payent pour les soins. Comme il n’y a plus de lien entre ce qu’on paye et ce qu’on reçoit, la Taxe Lapin n’aura qu’un effet marginal.

Du côté des soignants, ils ne sont plus responsables des budgets, des dérives, de la gestion même de leurs horaires ou de leur productivité. L’administration s’en charge et le fait fort mal. Comme elle n’est jamais sanctionnée, cela continuera donc ainsi.

Tous les systèmes collectivistes (et le système de soins français en est un, typique) favorisent toujours le phénomène du passager clandestin, l’irresponsabilité des acteurs et se terminent tous, systématiquement, par une seule issue : la faillite.


https://h16free.com/2025/02/07/80067-la-taxe-lapin-illustration-de-leffondrement-du-systeme-de-soins-francais

16 décembre 2024

La Haute Autorité de Santé veut vous faire payer les transitions de genre d’une minorité bruyante

H16

- 16/12/2024 - Ah, enfin : voilà que la Haute Autorité de Santé (HAS) nous offre un nouvel exemple de progrès flamboyant de la société occidentale « pour une totale liberté de pensées cosmiques vers un nouvel âge réminiscent » : cet indispensable organisme administratif envisage dans un projet de recommandations (qu’on pourra lire ici) un accès gratuit à la transition de genre dès 16 ans. Youpi.


Comme l’explique un article du Figaro, la Hautotorité reprend point par point les recommandations portées par les lobbies transactivistes qui semblent fort bien implantés au sein de cette administration (mais dont elle refuse de fournir les détails, malgré la loi l’y obligeant) : parcours de soin facilité – et bien sûr pris en charge, préconisation de former plus de chirurgiens pour les féminisations ou masculinisations faciales, les chirurgies thoraciques et génitales, dépilation, et bien évidemment une inclusion des mineurs dès 16 ans « ayant achevé leur puberté » au même titre que les adultes.

Pour la Hautotorité, tout ceci est aussi indispensable que normal dans une société moderne. Mieux : il peut être nécessaire de se passer de l’autorité parentale et d’aller jusqu’à « une délégation partielle d’autorité » voire « une déchéance de l’autorité parentale » car « l’absence de soutien parental peut dégrader la santé mentale et mettre en danger la personne concernée ». Tranquilou.

Il y a cependant quelques problèmes à ces belles recommandations.


En premier, ces interventions hormonales et chirurgicales n’ont absolument pas prouvé leur efficacité ou même leur innocuité.

Pire : les études qui ont été menées jusqu’à présent prouvent sans ambiguïté que les opérations de changement de sexe aboutissent à une augmentation significative des suicides, alors que leur proportion est déjà élevée chez les personnes ayant des troubles d’identité sexuelle. Ainsi, une étude menée en Suède sur une période de 30 ans a observé que 15 ans après une chirurgie de réassignation sexuelle, le taux de suicide parmi les personnes transgenres était 20 fois plus élevé que celui de leurs pairs comparables. Dans une autre étude américaine, on trouve que ceux qui ont subi ces opérations chirurgicales ont plus de 12 fois plus de risques de se suicider que ceux qui n’ont pas encore eu ces opérations. Enfin, d’autres éléments (listés ici) montrent également que les adultes transsexuels étaient 4,9 fois plus susceptibles d’avoir fait une tentative de suicide et 19,1 fois plus susceptibles d’être décédés par suicide après ajustement pour des comorbidités psychiatriques antérieures.

D’autre part, de façon parfaitement contradictoire, la HAS indique que « la transidentité n’est plus considérée comme une pathologie » mais souhaite que son traitement (pour des gens qui ne sont donc pas malades) soit remboursé, comme le sont normalement… les pathologies, dans une sorte de « beurre et l’argent du beurre » décontracté.


En réalité, cette tendance vient heurter de plein fouet la réalisation de plus en plus prégnante que ces troubles sont d’abord des troubles mentaux et qu’ils doivent se résoudre ou s’accompagner avant tout par un suivi psychologique et psychiatrique adapté. Les mutilations chirurgicales qui accompagnent les réassignations sont suffisamment profondes et importantes pour n’être qu’un dernier recours, une fois que tout le reste n’a pas porté ses fruits. Or, la Hautotorité prend le chemin exactement contraire et défend aux professionnels de santé de voir la demande de transition comme une manifestation d’un trouble psychiatrique : « l’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique ». Commode, non ?

À l’opposé de ces recommandations particulièrement troublantes, on pourra se réjouir que la société britannique ait jugé nécessaire d’interdire la distribution de bloqueurs hormonaux aux mineurs (et ce, indépendamment du fait que ce soit ou non remboursé). Ces Britanniques ont d’ailleurs rejoint d’autres pays qui ont mis en place les mêmes garde-fous.

Cette interdiction britannique survient d’ailleurs après les auditions en Cour Suprême américaine qui ont amplement montré que non seulement, il n’y avait pas de preuve de l’innocuité de ces blocages hormonaux, mais qu’il y avait des preuves de graves conséquences futures pour le développement de l’enfant et de l’adulte. Là encore, l’idée que ces thérapies permettraient d’éviter les tendances suicidaires des enfants concernées n’est étayé par aucune étude et comme pour les chirurgies de réassignation, on observe même nettement le contraire.

Mais au-delà de ces aspects médicaux indispensables pour comprendre le fourvoiement complet des recommandations de la Hautotorité devenue un véritable porte-voix d’associations militantes trans, d’autres aspects, encore plus pragmatiques, prennent le dessus.

On n’a plus une thune.


La France est en faillite ou quasiment et cette Hautotorité coûte 72 millions d’euros par an, dont 33 en salaires pour 439 employés. Or, elle ne sert absolument à rien : elle n’existait pas avant 2004, on s’en passait alors très bien et le niveau général des services de santé en France était même de qualité supérieure à ce qu’il est maintenant. On pourrait même considérer que la mise en place de cette administration (en plus de toutes les autres apparues dans sa foulée) est une des causes de la détérioration du panorama général des services de soin en France.

On doit faire des économies, et cette HAS doit donc s’évaporer et faire économiser 72 M€ au contribuable.

D’autre part, on n’a plus une thune et ce n’est pas le moment d’augmenter les « droits à », alors que certaines interventions de base ne sont pas ou très mal remboursées : alors que les interventions dentaires sont très mal remboursées, alors que les remboursements sur l’optique sont une vaste blague, décider de rembourser des interventions extrêmement coûteuses (on évoque facilement des montants de l’ordre de 100.000 euros) est un camouflet aux contribuables assujettis et autres cochons de payeurs.

Au moment où le pays croule sous les dettes, il est clairement irresponsable de créer de nouvelles voies de dépense.

Et de façon générale, le nœud du problème provient encore une fois de la collectivisation des frais de santé.

Dans un monde réellement libre, les personnes désireuses de choisir des opérations chirurgicales lourdes sur leur personnes le feraient à leur frais et/ou dans le cadre de leur assurance privée, et ne ferait donc pas supporter financièrement leurs choix à la collectivité. Si l’un ou l’autre désire absolument se faire retirer de large morceau de peau de l’avant-bras pour des chirurgies génitales douteuses, après tout, cela peut très bien se faire sans que l’ensemble de la société soit contrainte à participer : des mécanismes de marché (assurantiels) existent déjà.

Encore une fois, la présence de l’État comme intermédiaire de santé et d’assurance corrompt toutes les relations qu’on peut avoir dans ce cadre. On n’a plus une thune : c’est l’occasion rêvée pour libéraliser massivement la sécurité sociale, rendre aux générations qui travaillent le fruit de leur travail, et renvoyer chacun à ses responsabilités.

De toute façon, on n’aura bientôt plus le choix.


https://h16free.com/2024/12/16/79593-la-haute-autorite-de-sante-veut-vous-faire-payer-les-transitions-de-genre-dune-minorite-bruyante

5 août 2024

Ze Rhubarbe Blog

2/8/2024 - Le but premier de l'industrie médicale étant la rentabilité financière, le patient y est vu comme un produit à vendre au payeur des soins (l'Etat, la Sécu, les assurances) le plus chèrement possible.
En France on appelle ça la tarification à l'acte, l'objectif du gestionnaire hospitalier étant de faire le plus d'actes possibles par patient, fussent-ils inutiles, voire néfastes pour la santé du patient.
Ce grave problème n'est évidemment pas que français, et une belle illustration nous vient d'Allemagne via une étude parue dans The Lancet, portant sur la mortalité des patients placés sous ventilation mécanique entre 2019 et 2022.
Il faut savoir qu'en Allemagne, il existe de très nombreux lits de soins intensifs équipés de ventilateurs, et que l'acte de mise sous ventilation est généreusement remboursé aux hôpitaux, quelle que soit la raison de l'acte.
L'étude dit que près d'un million de patients furent mis sous ventilateurs pendant cette période (dont 10% pour Covid), et que le taux de mortalité a atteint 43,6% toutes tranches d'âges confondues, et 70% pour les +80 ans.
Le taux est de 53% pour les ventilés Covid. Combien d'entre eux furent tués par la mise sous ventilateur, c'est une autre question.
Les chercheurs notent, avec une pointe de stupéfaction, l'ampleur de la mortalité, et en examinent les causes probables. En fait il y en a surtout une : l'acte est très rentable, beaucoup d'hôpitaux sont équipés, donc on administre la ventilation par principe, peu importe que ce soit utile ou pas, et peu importe qu'une proportion importante des ventilés meurent quand même.
Il suffit d'avoir quelques connaissances dans les milieux médicaux pour savoir qu'énormément d'examens, qui sont des actes, sont inutiles et ne servent qu'à enrichir hôpitaux et médecins en siphonnant la Sécu. Plus grave, de nombreux actes chirurgicaux inutiles sont également pratiqués, avec en plus le risque d'incidents et d'erreurs médicales, qui se chiffrent par milliers.
Idem pour une large panoplie de médicaments, dont certains ont surtout pour effet de transformer les patients en toxicomanes.
On n'oubliera pas que c'est un certain Castex qui implémenta la T2A (tarification à l'acte) sous le régime du corrompu Sarkozy, et qu'il fut à nouveau recruté par Macron pour nous imposer le covidisme le plus abject, mais par ailleurs très très rentable pour l'industrie médicale.

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12 janvier 2024

Vincent Verschoore

Ah, on dirait que la pharmacienne corrompue n'a pas fait long feu au ministère de la Santé des labos. La corruption est normale sinon inévitable à ce niveau, mais faut quand même y mettre les formes.
Ledit ministère se voit donc regroupé avec le travail et les solidarités sous Catherine Vautrin, ex-LR et "Manif pour tous".
Pourquoi pas, vu la catastrophe que fut la Santé (sauf pour les labos) sous Buzyn, Véran, Braun et Rousseau. Si le ministère disparaissait complètement, ainsi que tous ses technocrates, et que la santé soit gérée par les infirmières et les médecins sans conflits d'intérêts (paraît qu'il en existe encore), cela irait sûrement beaucoup mieux (sauf pour les labos).

4 janvier 2024

La lente agonie de l’hôpital public

Pierre Duriot
Porte-parole du Rassemblement du Peuple Français


La patiente qui témoigne a des difficultés respiratoires et tousse depuis six jours sans arrêt, étouffe, a de la fièvre, est épuisée, annule son réveillon et s’en va pour une hospitalisation dans un hôpital de préfecture de province. Il y a beaucoup de problèmes respiratoires autour d’elle, dont on pourra toujours disserter sur l’origine. L’âge moyen des personnes présentes est de soixante ans. Le problème est que ces personnes sont sur des lits brancards, dans le couloir, depuis des heures. La patiente subit une prise de sang et la pose d’un cathéter, puis une mise sous masque à oxygène pour la soulager, dans le couloir, au bout de six heures, avant d’être prise en charge dans un box, où elle reste en blouse, pendant encore des heures.

À l’autre bout du couloir, un jeune pète les plombs. On lui avait dit qu’il y avait trois heures d’attente, mais au bout de ces trois heures, il n’y a rien, il s’agace, hausse le ton, menace de leur « rentrer dedans ». C’est « de la faute à Macron », répète-t-il. Les policiers rappliquent, discutent avec l’homme qui veut un arrêt de travail.

Ils ne sont que deux médecins plus un interne pour soixante patients, dont une partie dans les couloirs. Certains partent et d’autres prennent la place, dans un jeu de chaises musicales surréaliste. La patiente qui témoigne est dans le box, depuis plus de deux heures et toujours personne. Elle se sent comme dans un pays du tiers monde. Finalement, une infirmière l’emmène vers la radio et explique qu’il n’y a plus de place dans l’hôpital, alors ils sont obligés de laisser les gens dans les couloirs. Les repas sont donnés dans les couloirs, pas le choix. Certains sont sur des brancards depuis deux jours, dont on ne sait pas trop, au premier regard s’ils sont morts ou encore vivants. Bonne âme, elle cède son brancard et prend une chaise, se sent mieux assise. Le personnel est en rupture de tout. Une infirmière part chercher une bouteille d’oxygène dans une pharmacie de garde.

La réalité est que 75 000 lits d’hôpitaux ont été fermés en seize ans, soit une baisse de 16%, toutes spécialités et tous secteurs confondus. Il s’agit d’une dynamique de fermetures de lits antérieure à celle perpétuée par Emmanuel Macron, le tout dans un pays dont on sait qu’il vieillit et qui a été marqué par une épidémie. Laquelle n’a représenté en fait que 2 à 5% des statistiques hospitalières, tout en occupant 100% de l’espace médiatique. Le mandat d’Emmanuel Macron a confirmé la tendance à la suppression et ce, malgré les « Ségur » et autres promesses qui sont passées on ne sait où. Les directeurs de CHU ont confirmé la fermeture de 14 à 18% des lits en Île-de-France. Dans les autres régions, dans les plus grands hôpitaux on oscillerait entre 1 et 12%. Même si les pouvoirs publics soutiennent le développement de l’ambulatoire, dans les faits, il reste presque une moitié d’hospitalisations classiques avec hébergement. À noter que les fermetures de lits ont continué pendant la crise du coronavirus.

À cela s’ajoute un manque de personnel soignant, un épuisement global, des démissions et le licenciement déguisé des soignants non vaccinés, dont on sait maintenant que cela n’a servi à rien. Certains lits seraient donc fermés temporairement, du fait du manque d’infirmières et de médecins, pour accueillir et soigner tous les patients et être en mesure de « remplir » ces lits convenablement. Une « logique comptable » de l’hôpital public est donc bien à l’œuvre, mais pas pour tout le monde puisque l’argent disponible pour l’aide médicale aux étrangers, l'AME, est en très forte augmentation, ce qui fait que les patients français peuvent avoir légitimement l’impression de passer après les autres, alors qu’ils cotisent.

La dette des hôpitaux publics a atteint 30 milliards d’euros en 2020, quand les bénéfices cumulés des hôpitaux privés s’élevaient à 533 millions d’euros pour 17,6 milliards de recettes. 99% des établissements publics rencontrent des difficultés, faute de personnels suffisants, notamment dans les hôpitaux de province, hors CHU, où la situation en matière de ressources humaines s’est fortement dégradée, avec des postes d’infirmiers non pourvus.

Il est donc urgent de revaloriser ces personnels, de les former, d’améliorer les conditions de travail et de rationaliser la gestion. Le gouvernement Macron a bien fait des annonces, mais elles restent largement insuffisantes et le système ne redécolle pas pour autant, dans une ambiance de liquidation pure et simple, certes à petit feu, de cet hôpital public, qui comme le système éducatif, fut à une époque, le plus envié au monde.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

30 décembre 2023

Gastel Etzwane

En France, pays le plus taxé au monde, les hôpitaux publics n’ont pas les moyens de se payer du matériel d’imagerie, et lancent des appels aux dons.
Lunaire et significatif de la gravité du problème.
Il faut tout de même préciser que ces établissements sont en réalité privatisés depuis bien longtemps, aux mains d’actionnaires et de financiers ne cherchant que la rentabilité (d’où la volonté d’avoir des hôpitaux sans cesse « sous tension » et avec des chambres remplies en permanence).
Bienvenue en République Soviétique de France. Vous savez, le pays qui donne des milliards à l’Afrique, à l’Ukraine, à l’Union européenne, mais dont la population sombre dans la misère.

10 novembre 2023

Avec novembre, revoilà la pénurie de médocs

H16

10/11/2023 - Novembre en France, cela veut dire un hiver qui approche doucement, et, avec lui, les températures plus basses, parfois la neige et… les pénuries de médicament.

Comment, vous n’aviez pas noté cette nouvelle tradition des périodes de fin d’année ? Pourtant, au cours du précédent hiver, certains produits comme l’amoxicilline ou le paracétamol avaient connu des soucis d’approvisionnement plus ou moins longs, et les mines de certains pharmaciens s’étaient notoirement allongées à mesure que leurs tiroirs se vidaient.

À l’époque, le gouvernement avait fait assaut d’inventivité pour expliquer les problèmes d’approvisionnement, trouvant dans le conflit russo-ukrainien une excellente raison à ces nouvelles pénuries.


Depuis, les choses avaient peu ou prou repris leur cours normal, jusqu’à ces dernières semaines où les craintes de nouvelles pénuries réapparaissent. C’est ainsi que, la semaine dernière, l’inutile minustre de la santé Aurélien Rousseau promettait de rassembler les acteurs de la filière pharmaceutique pour lutter contre les pénuries qui pointent le bout de leur nez malingre.

On s’attend donc sans surprise à un énième exercice de communication vasouillard auquel la brochette de clowns macronistes nous ont maintenant habitué depuis plusieurs années, pour camoufler les raisons profondes de ces pénuries. La tentative d’utiliser les recettes de l’hiver précédent promet quelques moments de gène intense, l’année écoulée ayant nettement réduit la crédibilité du baratin gouvernemental.

Et plus exactement, ces pénuries ne sont pas nées l’année dernière. En pratique, elles sont même en augmentation assez marquée ces dernières années et ont été observées dès la fin des années 90, coïncidant avec plusieurs phénomènes : l’arrivée de la Chine comme consommatrice majeure de médicaments, le déplacement des productions locales… vers la Chine justement (qui se sert donc en premier) et l’Inde, pour compenser les coûts de fabrication de plus en plus impossibles à supporter en France même (coût de la main d’œuvre, impôts locaux et nationaux, taxations à tous les étages… est-ce étonnant ?)


Enfin, la capture règlementaire (qui permet à des entreprises d’acheter, directement ou indirectement, les législateurs et les lois qu’ils produisent) a naturellement favorisé la concentration des grandes entreprises pharmaceutiques et la monopolisation progressive par médicament, ce qui a achevé de rendre l’ensemble des chaînes d’approvisionnement particulièrement fragiles : lorsqu’un médicament n’est plus produit que par une unique entreprise et que cette dernière a des problèmes de production ou, encore pire, des problèmes de rentabilité et choisit donc d’arrêter la production, c’est immédiatement un médicament qui disparaît…

À ces phénomènes connus s’ajoutent bien évidemment les perversités habituelles des systèmes collectivistes qui transforment toujours des besoins en privilèges et des productions en pénuries : en imposant une collectivisation complète de la santé, l’État interdit au marché de s’exprimer et d’imposer des prix raisonnables aux deux bouts du spectre des produits demandés ; par les mécanismes de remboursements et de prix négociés entre l’État et les industriels, on se retrouve avec d’un côté des génériques dont la rentabilité, trop faible, n’incite absolument pas les industriels à entretenir leur production et ce alors que la demande est forte, et de l’autre, des produits très pointus et destinés à des marchés de niches (où le nombre de patients est très faible) que ces mêmes industriels pourront facturer à des tarifs délirants, bien au-delà des coûts de production.

En pratique, comme à chaque fois qu’il s’agit d’argent gratuit des autres, les organismes publics qui remboursent se retrouvent à devoir gratter tant qu’ils peuvent la moindre réduction de prix du côté des produits les plus utilisés et se voient imposer des tarifs exorbitants pour les médicaments les plus complexes et les plus rares sur lesquels aucune concurrence, aucune substitution n’existe vraiment…

Évidemment, les prix étant à ce point manipulés, l’information qu’ils communiqueraient normalement disparaît et avec elle, notamment, la capacité pour les industriels d’anticiper finement les hausses de la demande. Petit-à-petit, cette capacité s’étiolant, des pénuries apparaissent.


Le fiasco ne serait pas total si, à ces pénuries, ces concentrations dangereuses et ces captures réglementaires ne s’ajoutaient pas aussi une bonne grosse dose de gabegie d’argent public.

Tous ces acteurs (privés comme publics) s’entendant comme larrons en foire pour récupérer tout l’argent qui pourra l’être, l’ensemble du système aboutit à payer plusieurs fois le prix des médicaments, qu’ils soient finalement produits ou non dans les bonnes quantités : depuis la recherche, souvent menée soit dans des partenariats public-privé soit dans le cadre purement public, qui est donc finalement payée en tout ou partie par le contribuable, jusqu’à la production qui bénéficie toujours d’aides et de subventions publiques, en passant par le marché même du médicament (décrit précédemment) et qui subit lui aussi sa dose de détournement de fonds publics plus ou moins décontractés, tout concourt à ce que le contribuable et, surtout, l’assujetti social n’en aient pas pour leur argent.

En passant en revue ces quelques éléments de réflexion, on comprend que ces pénuries sont avant tout le résultat d’un système lourdement bureaucratique, fondamentalement étatisé et produit inévitable d’un capitalisme de connivence et de dérives socialistes habituelles dans un pays où tout le monde s’efforce de vivre au crochet de tout le monde.

La santé étant bien trop précieuse pour être laissé à la seule responsabilité de ceux qui la payent, elle a été consciencieusement mise en boîtes, en flacons et en gélules toutes protégées par d’épaisses règlementations, pléthores d’organismes administratifs et une propagande permanente pour faire croire que sans ces verrues, nous ne pourrions que mourir dans d’atroces souffrances (et qui voudrait essayer de s’en passer, puisque nous avons un système Que Le Monde Entier Nous Envie™ ?) …

Les prochaines semaines seront l’occasion pour le clown ministériel en charge de ce dossier de nous faire une nouvelle fois la démonstration de sa parfaite et coûteuse inutilité. Trouvant sans l’ombre d’un doute l’une ou l’autre explication conjoncturelle pour des problèmes structurels qui n’iront qu’empirant, on peut parier sur l’utilisation compulsive de cet Enfumil 500 dont le gouvernement ne subira, soyez-en sûr, aucune pénurie.


https://h16free.com/2023/11/10/75806-avec-novembre-revoila-la-penurie-de-medocs

10 janvier 2023

« Si on continue comme ça, on va en crever »

Louis Fouché



Louis Fouché est médecin anesthésiste-réanimateur, diplômé en éthique de la santé, conférencier, et auteur.
Dans son dernier livre Agonie et renouveau du système de santé, publié aux éditions Exuvie et préfacé par le professeur Didier Raoult, il brosse le tableau d’un système de santé au bord de l’effondrement, incapable de répondre aux besoins des malades et aux aspirations des soignants.
Ayant refusé de se plier à l’obligation vaccinale, Louis Fouché ne peut plus exercer son métier d’anesthésiste-réanimateur depuis plusieurs mois.
« Énormément de professions sont touchées par cette obligation. Non seulement des médecins, mais aussi des pompiers, des secrétaires, des gens qui font le ménage, des aide-soignants, des infirmiers, des ostéopathes, des kinés, des chiropracteurs, etc. [...] Ils n'ont droit ni au chômage ni aux congés payés, ni à quoi que ce soit », souligne le praticien.
« Il y a une omerta, mais la députée européenne Michèle Rivasi a dit au Parlement européen qu’il y avait 130 000 professionnels suspendus, tous métiers confondus. »
Selon lui, la suspension des professionnels concernés et le refus de les réintégrer s’inscrit dans le cadre d’un « plan de destruction volontaire du système de santé » de la part de l’État.
« Ça n'a rien à voir avec une question sanitaire, c’est un plan social à pas cher. On peut foutre dehors 130 000 personnes, sans allocations chômage, sans se salir les mains, sur un prétexte pseudo moral », explique-t-il.
« Nous sommes en train de détruire le système de santé, pour réattribuer le monopole du marché des soins aux multinationales [...]. Les décideurs publics en matière de Santé sont devenus les agents directs de l’industrie du médicament et des plateformes numériques », poursuit-il.
D’après Louis Fouché, « ce que nous vivons aujourd’hui est le spasme final, l’agonie » d’un système de santé « déjà très largement malade », qui dysfonctionnait depuis plusieurs années.
« Le système de santé doit produire des soins, industriellement, avec efficience. Les soignants y deviennent des rouages d’une logique techno-industrielle et numérique. [...] Un bon interne et un bon médecin ne sont plus humains, responsables, bienveillants. Ils sont efficaces, et dociles aux protocoles », souligne le praticien.
Devenue un marché comme un autre, la Santé a ainsi été soumise « à une technocratie managériale » qui « a doucement fait glisser le soin vers “l’extraordinaire banalité du mal”. »
« Notre système de santé valorise les remboursements d'actes invasifs ou liés à des laboratoires pharmaceutiques. On aboutit à une espèce de folie, on en arrive à des soins qui sont complètement aberrants », ajoute-t-il.
Bien que les constats dressés soient amers, Louis Fouché estime que le délitement du système de santé constitue une opportunité pour un renouveau du soin.
« Les artisans de la destruction du système de santé sont en train de nous aider à élaguer les contours d’une institution désirable. [...]. Ils convoquent chacun à savoir quel monde il veut arpenter et vivre », observe le quadragénaire.
« Il est absolument impératif que fleurissent partout des propositions de soin différentes, plus humaines, plus attentives, low-tech, préventives, peu coûteuses. [...] Il faut travailler à permettre que tous ceux qui veulent quitter le système puissent le faire », ajoute-t-il.
Et Louis Fouché de conclure : « Soit on va vers une médecine transhumaniste administrée par les majors de la data comme Amazon, Google, Facebook, Microsoft, et on sera dans une santé automatique pour les gens riches. Pour les pauvres, tant pis pour vous. Soit on se réempart de la santé nous-mêmes, et c'est déjà en train d'arriver. »

Retrouvez l’analyse intégrale de Louis Fouché dans la vidéo.
 
00:00 Introduction
02:02 Comment faire le deuil d’un métier qui a exigé des années d’études et de sacrifice au service des malades ?
09:25 Quelle est la proportion de soignants ayant « triché » pour continuer à exercer leur métier ?
17:35 Les soignants suspendus accepteraient-ils de retourner à l’hôpital s’ils étaient réintégrés ?
24:25 La tarification à l’acte en vigueur dans les hôpitaux peut-elle avoir des conséquences néfastes pour la santé des malades ?
27:56 En quoi l’effondrement du système de santé est-il inéluctable ?
35:14 En quoi les pratiques des acteurs de l’industrie pharmaceutique sont-elles similaires à celles des mafias ?
45:35 En quoi la prise de conscience de notre responsabilité individuelle dans le désordre du monde est-elle un préalable indispensable à la construction d’une société plus désirable ?
55:41 Quel peut être le rôle des médecines traditionnelles dans ce renouveau de la santé et du soin ? Que peuvent-elles nous enseigner sur la façon dont nous envisageons la santé, la maladie, la souffrance ou la mort ?
1:09:14:12 Conclusion

9 janvier 2023

Garot prêche dans le désert médical

Pierre Duriot

Le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot, initiateur d’un groupe de travail sur la question des médecins, qui réunit des élus communistes, écologistes, LFI, socialistes, Liot, LR, MoDem, Horizons et Renaissance, planche sur ce qu’il appelle une « régulation » des installations de médecins et convie donc les jeunes généralistes sortant, à accepter d’être répartis dans les zones à faible densité de cabinets médicaux, c’est-à-dire les départements ruraux et les quartiers « populaires ».

Tout va bien pour ce député, il faut rendre accessible les études de médecins à des jeunes issus de toutes les classes sociales et à la sortie, on les met là où il y a des besoins, on le fait bien pour les pharmaciens, de quoi se plaindraient-ils ?

Sauf que les départements ruraux et les quartiers « populaires », monsieur le député, ce n’est pas du tout la même chose. Dans les départements ruraux, les médecins n’y vont pas parce qu’il n’y a pas de loisirs correspondant à leur standing, que leurs enfants sont loin de l’école, du collège et du lycée et qu’ils ont peur de s’y ennuyer à mourir. Mais les lois de la République s’y appliquent et les gens sont avenants et respectueux.

Les quartiers « populaires » sont en réalité « communautaires » et ce ne sont pas les lois de la République qui s’y appliquent, ou pas pleinement. Les médecins sont confrontés aux dogmes communautaires, aux fausses cartes Vitale. Et à la violence, tout comme les profs et les autres agents de l’État. C’est pour cette raison qu’ils ont déserté ces quartiers, comme du reste, les commerçants et les entreprises.

Mais dans la doctrine socialiste, pour ne pas voir la réalité, on met tous les problèmes dans le même sac, on propose des solutions de béni-oui-oui et on traite de factieux tous ceux qui ne sont pas d’accord. Pour preuve, ce groupe de député, appartenant à toutes les composantes de la vie politique, n’a pas daigné discuter avec les gens du Rassemblement National, pourtant démocratiquement élus et largement majoritaires dans les zones rurales. Pourquoi ne pas leur demander leur avis ?

Peu réalistes, peu démocratiques et pour tout dire, carrément sectaires, les députés, emmenés par Garot, pratiquent le moulinet médiatique. On ne va pas obliger de jeunes gens diplômés à aller dans des endroits où leur intégrité physique est menacée. Pour preuve, même depuis la fin du numerus clausus, il n’y a pas spécialement plus de jeunes qui veulent devenir médecins, comme quoi le problème est ailleurs. Il faudrait commencer, avant de vouloir soigner, par faire un diagnostic correct.


1 décembre 2022

Les enjeux du pouvoir : tirer notre médecine vers une médecine sans médecins et sans patients (Dr Louis Fouché)

Dr Louis Fouché / FranceSoir

- 30/11/2022 -


Critique de la politique sanitaire durant l’épidémie de Covid-19, le Dr Louis Fouché fonde dès l'automne 2020 le collectif ReinfoCovid, un site de ré-information qui interroge les décisions des autorités de santé : masques, confinements, vaccination. Très vite, suivent d’autres initiatives dont CoviSoins, un réseau de soins pluridisciplinaires et ambulatoires destiné à permettre une prise en charge à tous les stades de la maladie afin d’assurer une meilleure réhabilitation des patients. Aujourd’hui, Louis Fouché publie un nouveau livre intitulé « Agonie et renouveau du système de santé : mirage d’une médecine algorithmique transhumaniste et frémissement d’un retour au soin » paru aux éditions Exuvie et préfacé par le professeur Didier Raoult. Le médecin revient sur notre plateau pour nous le présenter dans ce nouvel "Entretien essentiel".

Procédant par des allers-retours entre la pensée et les projets concrets, nourri de toutes ses expériences, Louis Fouché tire une réflexion sur notre système de santé tel qu'il existe, voué, selon lui, à s’effondrer tant il est gangréné par la corruption et la collusion entre les autorités politico-médiatiques et les grandes firmes pharmaceutiques.

« Les enjeux actuellement du pouvoir, c'est de tirer notre médecine vers une médecine sans médecin et sans patient, vers la e-santé », déclare Louis Fouché qui ne cesse de pointer les dangers d'une médecine sans clinique. Cependant, s'il dénonce certaines évolutions techniques dont il comprend les limites et les dangers, il ne rejette pas pour autant toutes les avancées de la médecine "institutionnelle", dont il salue certaines réussites, notamment dans les domaines de la chirurgie et de l'oncologie.

En revanche, il invite ceux qui l'écoutent ou qui le lisent à découvrir d'autres médecines, comme la médecine traditionnelle chinoise, et d'autres pratiques de bien-être (yoga, méditation). Il souhaite également que l'on retrouve le chemin de la connaissance des savoirs traditionnels perdus, notamment l'usage des plantes dans le soin ou dans la prévention pour essayer « de rester en santé et non plus pour être dans une industrie de la maladie qui vend des médicaments ».

Pour le médecin, la crise que nous traversons est pour lui le moyen de saisir l'opportunité de rebâtir un système de soins guéris des dérives dont il est actuellement malade.

Louis Fouché ne restreint pas non plus sa réflexion au seul domaine de la santé. Avec un regard critique et constructif, cet adepte de la "pensée complexe" chère à Edgar Morin, appelle à tout repenser pour tout reconstruire : la santé, mais également l’éducation, les systèmes politiques et médiatiques.

Sa pensée, inscrite dans une représentation globale de l'homme et de la nature, est un appel à lutter contre la vision fragmentaire des savoirs afin de s'approprier toute réalité accessible par l'expérience et par la connaissance. Mieux qu'un constat, ce livre est la promesse d'un nouveau départ.


Dr Louis Fouché, publie son ouvrage "Agonie et renouveau du système de santé : mirage d’une médecine algorithmique transhumaniste et frémissement d’un retour au soin".
F. Froger / Z9, pour FranceSoir