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11 septembre 2022

Les dindons de la farce

Eric Vial

Cette semaine au Royaume-Uni - qui ne connaît pas de bouclier tarifaire -, le plein d’une voiture électrique coûte plus cher que le plein d’une voiture qui roule à l’essence.
Tous les spécialistes estiment que c’est ce qui attend les Français pour ces prochains mois.
La guerre en Ukraine a bon dos. Elle ne peut pas tout expliquer.
La réalité est bien plus prosaïque : c’est l’impréparation de nos dirigeants durant ces quinze dernières années, leur manque de vision. Ils ont clairement une responsabilité.
Pour faire face aux injonctions de l’écologie politique nous avons baissé volontairement notre production électrique alors que dans le même temps nous poussions les consommateurs à l’augmenter : mais quel paradoxe stupide.
Ainsi la France qui était un exportateur d’électricité est devenue aujourd’hui un importateur d’électricité. Elle a perdu son indépendance énergétique. Nous en sommes à livrer du gaz à l’Allemagne pour qu’elle puisse nous produire de l’électricité.
Résultat, dans certains pays occidentaux, des recommandations sont déjà faites pour que les détenteurs de voitures électriques ne les rechargent que dans les heures creuses afin de ne pas surcharger le trafic électrique.
Au-delà de la voiture personnelle, c’est bien tout le système de nos mobilités collectives qui va être affecté par la hausse du prix de l’électricité et notamment le train.
Le même phénomène se retrouve pour ceux qui se chauffent aux pellets de bois.
Dans le cadre du plan de transition énergétique, l’État a encouragé les particuliers à remplacer leurs anciennes chaudières par des poêles à granulés. Des incitations fiscales ont permis à de nombreuses familles de supporter des investissements lourds pouvant aller jusqu’à 10.000 € mais avec cette promesse : « votre consommation de chauffage ne vous coûtera quasiment plus rien ».
Or les granulés de bois sont aujourd’hui sujets à une inflation inédite. En juillet 2021, la tonne de granulés était vendue autour de 295 €, elle atteint près de 850 € aujourd’hui : insupportable pour le budget des ménages.
Au bout du compte le marché a gagné deux fois. Une fois parce qu’il a fallu renouveler des installations onéreuses, une autre fois en créant une dépendance énergétique permettant de valoriser le pellet de bois. Une vraie leçon de mercantilisme.
Bref, cette société semble toujours très inventive pour soutirer de l’argent aux familles et se créer de la richesse. 7/9/2022


10 septembre 2022

Vers la fin de l’ordre mondial ?

François Asselineau

Depuis 6 mois et l’entrée des troupes russes en Ukraine, l’Occident ne cesse de s’entêter dans une direction qui nuit à ses peuples. Les sanctions contre Moscou, qui devaient anéantir l’économie russe ont fait bondir le rouble à des niveaux records alors que dollar et euros s’enfoncent dans des gouffres inquiétants.
Le secteur énergétique, dans lequel l’Union Européenne et tout particulièrement la France, a sabordé sa souveraineté, fait craindre une crise sans précédent. Le démantèlement de l’industrie du nucléaire, qui faisait une part de la grandeur de la France, conjugué des sanctions contre-productives, laissent présager un hiver de tous les dangers pour l’Europe, vassale étatsunienne et plus particulièrement otanienne.

François Asselineau, président de l’UPR, explique les rouages de ces crises, des décisions de la BCE face à l’inflation et l’effondrement de l’euro à la géopolitique mondiale en passant par l’histoire qui révèle ses grilles de lecture de l’actualité. Une émission riche en informations pour ne plus être dupe face au bourrage de cerveau des médias de propagande du Système en place.



Phil

- 10/9/2022 - Hommage au peuple anglais…



9 septembre 2022

La tromperie de « l’ensauvagement »

Pierre Duriot

Le pouvoir ne pouvait plus rester la tête dans le sable. Après les affaires du stade de France, les multiples attaques sur les représentants des forces de l’ordre, les tirs pour refus d’obtempérer, viols, coups de couteaux, règlements de comptes et autres exactions, le voilà qui admet, parce que c’est une évidence visible, mais aussi statistique, une forme de ce qu’on appelle maintenant communément dans les médias : l’ensauvagement.
La négation en bloc de l’augmentation exponentielle de la délinquance, rendue impossible par sa grande visibilité dans l’espace public, ne décide donc pas l’État et la justice à intervenir, mais à tenter un nouveau stratagème : la dilution. Rassurez-vous, les instances politiques et surtout judiciaires restent assez mesurées avec les délinquants et beaucoup de peines prononcées sont assez dérisoires, en regard des fautes commises, pour peu que le délinquant ait un profil particulier, ce n’est pas la peine de prendre des risques en le mentionnant, tout le monde le connaît.
D’où le concept « d’ensauvagement », qui tendrait à faire croire que la France entière devient violente, histoire de dédouaner le profil susmentionné, en appliquant la montée de la violence à toute la population française, de manière à pouvoir persister dans la négation de la réalité. C’est faux : il n’y a pas d’ensauvagement de la France et à l’issue de l’été, on ne peut que constater que des pans entiers du pays, ayant conservé une population native, sont totalement épargnés par l’ensauvagement dont nous parlent les « spécialistes » de la délinquance. On retrouve même, en certains endroits, des coutumes héritées des années soixante, quand des gens qui ne connaissent pas, se disent bonjour avec le sourire, sur le chemin de la boulangerie, ou au détour des sentiers de randonnée en montagne. Ceux-là, non seulement ne s’ensauvagent pas mais sont régulièrement des victimes préférées et passives des « sauvages » et se cantonnent gentiment aux marches blanches et à la résignation, en cas de perte de l’un des leurs.
L’ensauvagement ne concerne que cette seule catégorie d’individus, de nature ethnico-religieuse, et son extension suit la progression démographique de cette catégorie, laquelle investit de plus en plus les villes petites et moyennes, y apportant cette caractéristique de violence qui lui est propre, au sein de populations qui restent parfaitement calmes. Le nombre visible de refus d’obtempérer est à la hausse et un rapport du Sénat avait déjà montré une hausse de 28% de ce délit entre 2015 et 2020. Non seulement cette population ciblée est sauvage, mais elle sait qu’elle bénéficie d’un régime de « faveur », la conduisant à tenter le tout pour le tout et pratiquant ce refus d’obtempérer, sachant pertinemment que les policiers vont hésiter à se mettre en position de « meurtriers présumés ». La réalité leur donne raison car les forces de l'ordre n'utilisent leurs armes que dans 0,5% des cas de refus d’obtempérer, a affirmé Gérald Darmanin. Comme quoi, malgré quelques tirs précis ces temps derniers, les « individus » concernés, souvent titulaires de très longs casiers judiciaires, savent bien qu’ils ne risquent pas grand-chose à se sauver.

L’absolue nécessité de la peur

H16

Alors que l’automne n’est même pas encore entamé, tout le monde semble vouloir parler déjà d’hiver. À commencer bien sûr par nos élites qui nous rappellent, par leur incroyable talent prévisionniste, que gouverner c’est prévoir, vous allez voir ce que vous allez voir.

D’ailleurs, on a vu : ayant su prévoir – avec un brio inégalé – que la France pourrait largement se passer de nucléaire grâce à sa batterie de moulins à vent et de petits panneaux solaires, nos formidables politiciens arrivent à présent et très progressivement à la conclusion que les premiers mois de 2023 pourraient être marqués par autant de tensions dans les rues qu’il n’y en aura plus aucune dans les câbles EDF.

Cornaquant le mammouth administratif français avec le cure-dent de leur bravoure, Macron et sa brochette d’ahuris ne ménagent donc pas leur peine pour nous expliquer qu’on va vraisemblablement avoir froid dans les prochains mois. De façon étonnamment synchrone (!), les hommes-troncs de la tribu télévisuelle n’hésitent pas à passer en boucle de palpitants reportages sur toutes ces sources cachées d’économies d’énergie que nous allons tous devoir trouver ou sur les meilleures façons d’isoler son logis. Eh oui, il est bien loin le temps où ces mêmes présentateurs frétillants nous expliquaient, la lippe tremblante, qu’on allait tous mourir de chaud, et que le réchauffement climatique – indéniable m’ame Ginette – nous garantissait sur facture des hivers futurs aussi dénués de neige que de températures négatives.

Las : Poutine a sévi et a tout détraqué la météo avec ses satellites, ses batteries d’artilleries et ses robinets de gaz fermés ! À cause de lui, nous aurons froid, c’est quasi-certain.


Et si nous n’avons pas froid (ou disons, pas assez au goût de nos dirigeants), nous risquons l’accident nucléaire, là encore à cause de Poutine qui a aussi détraqué la stratégie militaire en décidant bizarrement de bombarder une centrale nucléaire pourtant dans les territoires que son armée occupe.

Le tableau ne serait pas complet si, aux indispensables covideries qu’une poignée d’hypocondriaques continuent de colporter avec gourmandise, l’on oubliait d’ajouter les inévitables pénuries (alimentaires ou pire encore, de papier toilette) qui affameront certainement les plus pauvres et nourriront goulûment la chronique des prochaines semaines.

Autrement dit, le maître-mot de cette rentrée et des mois qui viennent sera la peur.

Car oui, vous n’y couperez pas : vous aurez peur de manquer de chaleur, de nourriture, de lumière. Vous aurez peur que l’Europe soit irradiée ou qu’un conflit nucléaire éclate.

Mais cela ne suffira pas : vous devrez aussi avoir peur à l’idée qu’on vous jette en prison si vous vous chauffez trop, ou qu’on vous colle une furieuse amende pour avoir pris des douches trop chaudes. Vous aurez d’autant plus peur que Macron l’a précisément assuré : non, a-t-il déclaré, il n’y aura pas de « police des températures ». Ce qui vaut assurance qu’il en mettra une en place (ou quelque chose d’équivalent), exactement comme pour le pass infâme.

Et comme pour cette pandémie, pour laquelle on devait aplatir la courbe des décès, puis des hospitalisations, puis des cas, voilà qu’on évoque sans rire d’aplatir la courbe de consommation d’énergie avant de trouver d’autres indicateurs de plus en plus contraignants jusqu’à ce qu’il s’agisse enfin de vous aplatir vous, si vous sombrez dans la dissidence factieuse.

Vous allez devoir vivre isolé, dans le froid, la faim et le bilan carbone instantané, traqué minute après minute, pour garantir votre obéissance.

Car tout est là : si Macron, sa clique et ses congénères insistent tant sur tous ces aspects, si les médias, devenus complètement veules et assujettis à la plus basse des propagandes, enfilent sujets sur sujets, documentaires idiots sur reportages niais pour montrer qu’on va manquer, grelotter et gargouiller, si tout ce petit monde veut que vous ayez peur, c’est parce qu’ils réclament avant tout votre soumission et votre obéissance (et de préférence aveugle).

Si vous vous opposez, vous êtes un traître au collectif, un gaspilleur ou un égoïste voire, pire que tout, un négationniste du climat et de la nécessité d’abandonner toutes les énergies fiables.

Vous trouvez que la rhétorique et les gimmicks communicationnels sont étrangement semblables à ceux de la précédente crise, sanitaire celle-là ?

Ce n’est pas un hasard : comme cela a suffisamment bien marché avec un virus, la caste avide de pouvoir illimité remet donc le couvert sur le thème d’une crise énergétique pourtant parfaitement artificielle et du reste largement prévue, voire planifiée. Sans montrer la moindre crainte que les peuples finissent par voir clair dans leurs petits jeux psychologiques pervers, elle reproduit donc le même schéma de crescendo pétochard pour faire trembler les foules. Une fois cette dernière transie d’effroi, placée devant un problème présenté comme insoluble, il suffira de lui offrir facturer une solution sans la moindre alternative pour que, cherchant à tout prix à revenir à un état de moindre anxiété, elle accepte tout, n’importe quoi et surtout les privations de libertés les plus iniques.

L’étape suivante est connue : cette crise énergétique va bien attendrir le moutontribuable et ne sert que de tapis roulant pour l’amener sans efforts (de la part des gouvernements) vers la soumission complète à leurs lubies écologiques qui seront présentées comme l’unique solution à la crise suivante, climatique celle-ci.

Ces crises (sanitaire, énergétique, atomique ?, climatique) n’ont qu’un but : vous maintenir dans un présent de peur.

Le ciel va, assurément, nous tomber sur la tête : trop ou pas assez de pluie, trop ou pas assez de chaleur, trop ou pas assez de neige, de toute façon, le ciel tombera. Dès lors, vous devrez vous passer de voiture (tout le monde à vélo, les gueux !), de viande (les insectes seront parfaits d’autant qu’on ne peut les préparer au barbecue viriliste) et de toute liberté qui pousse toujours à des folies carbonogènes et facilement prohibées grâce à un pass !

Il n’y a aucun doute : les prochains mois seront, résolument, placés sous le sceau de le peur, la vôtre, que les phoboculteurs gouvernementaux vont s’escrimer à faire germer puis à développer en pousses vigoureuses aptes à cristalliser les rancœurs, les jalousies puis les haines et, enfin, à déclencher la traque puis la suppression le recyclage des déviants.



Un pari risqué...

Pierre Duriot

Bruno Le Maire n’en démord pas et quelques européistes non plus : les sanctions contre la Russie vont mettre son économie à genoux. Et nous à la maison, pour aider à ce que Poutine soit sans le sou, nous devons diminuer le nombre de nos douches et baisser le chauffage. Ce que Macron, jamais avare de coups tordus, on le connaît depuis cinq ans, appelle : « accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs ». Ben voyons. Au RPF, nous appelons cela : payer malgré nous le prix de son incurie. Rassurez-vous, il continue à faire du jet-ski.
Il ne paye pas, ni de son argent, ni de sa personne, ne réduira ni ses douches, ni son chauffage et ses proches non plus. Il n’a consulté personne sur ce qu’il fallait faire vis-à-vis de l’Ukraine et personne de chez nous ne doit rien à ce pays, ni en matière d'accueil de réfugiés, ni en envoi d’armes ou d’argent et quand bien même, cela ne nécessite pas qu’on affame la population de ce pays. Ni à aucun pays d’ailleurs pour ce qui est des réfugiés.
Le fait est que la Russie s’est gavée d’argent depuis la guerre, en vendant moins de pétrole et de gaz, mais en les vendant beaucoup plus cher. Bruno Le Maire qui voulait « provoquer l’effondrement de l’économie russe », a tout faux. Mais attention, la Russie souffre quand même, les deux tiers, 66% de ses importations viennent de l’Europe et des USA et la voilà à court de machines outils, de pièces de rechange et de moyens de maintenance. Oui, mais nous, nous subissons une inflation galopante, des pénuries de tous ordres et des ravages sociaux. Sans compter l’ambiance que met sur le moral, les incertitudes sur l’hiver prochain, pour nos entreprises, nos emplois, nos approvisionnements.
On se fait pourtant royalement enfler, puisque nous sommes finalement peu nombreux à décréter l’embargo sur la Russie. Ce pays a des partenaires économiques aussi et même plus solides que nous : la Chine et l’Inde, mais aussi, la Turquie, l’Afrique, l’Amérique du sud, tous ces pays qui ont dit non aux sanctions. Et on continue à acheter du pétrole et du gaz russes, que nous revendent la Chine et l’Inde, au prix fort, très fort. En faisant mine de ne pas le savoir, bien sûr.
9,1% d’inflation en Zone Euro : l’Europe morfle. La Russie morfle aussi, mais moins et pas de la même manière. Le PIB russe devrait reculer de 6% cette année, près de 4% l’an prochain, avec eux aussi, de l’inflation. Les deux blocs sont en train de s’auto-ruiner, chacun pensant que l’autre sera épuisé le premier. Mais avec notre Euro en décrépitude, nos usines parties ailleurs et nos populations moins habituées à souffrir que les Russes, pas sûr que nous ayons quelque chose à espérer. Cette Europe, notre président, font le pari que les Russes seront morts de faim avant nous et peut-être aussi, qu’ils se révolteront et pas nous. À ce jeu, soit nous finirons morts de faim, soit cette caste de dirigeants inconséquents, finira la tête coupée. Ils ont pris les paris…


8 septembre 2022

Des Sudètes au Donbass : de la tragédie à la farce

Michel Rosenzweig

Depuis le début de cette guerre qui refuse de dire son nom selon la stratégie et la doctrine militaire et politique du Kremlin, un axiome conceptuel s'est rapidement mis en place en Occident, relayé et alimenté par la médiasphère de manière acharnée.
Cet axiome repose sur un socle idéologique érigé en paradigme : l'idée que Poutine serait Hitler et que par conséquent, il convient de se positionner en 2022 comme si nous étions en 1938 à la veille des accords de Munich qui ont signé la capitulation européenne face au chancelier et qui ont ensuite abouti au déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale à peine un an plus tard, soit le 1er septembre 1939.
Petit rappel historique.
Signés entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie représentés respectivement par Adolf Hitler, Édouard Daladier, Neville Chamberlain et Benito Mussolini à l'issue de la conférence de Munich du 29 au 30 septembre 1938, ces accords ont pour but de régler la crise des Sudètes et permettent à Hitler d'annexer les régions tchécoslovaques peuplées majoritairement d'Allemands.
Les Allemands des Sudètes désignaient les populations germanophones majoritaires dans la « région des Sudètes », nom des zones à majorité germanophone de la partie tchèque de la Tchécoslovaquie, le long des frontières allemande et autrichienne, en Bohême, Moravie et Silésie.
Historiquement, le nom de Sudètes vient du nom des montagnes du nord-est du pays, habitées par des populations majoritairement germanophones qu'on a appelées par métonymie les Allemands des Sudètes (ou tout simplement les « Sudètes »).
Les adhérents à l'axiome défendu par les USA et l'UE affirment que la situation actuelle est identique à celle qui prévalait en 1938 et que par conséquent il est indispensable de ne pas répéter l'erreur des accords de Munich sous peine de subir le même sort.
Tout ce qui a été entrepris depuis le 24 février découle de cet axiome et de cette comparaison historique, de même toute la propagande occidentale s'appuie sur les éléments de langage des références historiques relatifs à 1938.
Or, comme je l'ai écrit à plusieurs reprises, cette comparaison me semble bancale, même si la tentation est grande de faire se télescoper les deux périodes. J'observe d'ailleurs qu'aucun historien ou géopoliticien crédible, légitime et sérieux n'a soutenu la pertinence d'une telle comparaison.
2022 n'est pas 1938.
Apprendre à observer le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d’anticiper l’avenir est certes une tâche rendue possible parce que parfois l’histoire semble se répéter.
Cependant, « La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », précisait Karl Marx.
Non, les Ukrainiens russophones du Donbass ne sont pas les Allemands des Sudètes même si cette référence est utilisée pour nous faire croire à coup d'hypnose quotidienne que Poutine a des velléités de reconquête de l'ancien bloc de l'Est et qu'il aurait même l'intention d'envahir l'Europe Occidentale en paradant sur les Champs-Elysées dans sa limousine Aurus Senat (Combinaison d’« Aurum » et de « Russia ») d'une longueur de 6,62 m avec sous le capot, un moteur développant entre 600 ch et 650 ch indispensables pour emmener les 6,5 tonnes de cette limousine blindée.
Il y a eu invasion de l'est de l'Ukraine, certes, et il y a clairement une intention et une volonté d'annexer le Donbass après la Crimée, certes encore et il est parfaitement légitime de réprouver ces actes, mais restons sérieux quand-même.
À la suite du traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919 qui consacra la dislocation de l'Autriche-Hongrie à l'issue de la Première Guerre mondiale, il est accordé à la revendication des Tchèques et des Slovaques de se doter d'un pays : la Tchécoslovaquie qui est ainsi reconnue. Elle comprend les territoires jusqu'alors dépendant de la couronne d'Autriche, de la Slovaquie et de la Ruthénie subcarpatique jusqu'alors dépendantes de la couronne de Hongrie.
Cet état de fait est immédiatement dénoncé par les minorités allemandes incluses dans le nouvel État et majoritaires dans certaines régions, ce qui alimentera les demandes de rattachement à l'Allemagne jusqu'à ce que Hitler de manière très opportuniste décide d'envahir la Tchécoslovaquie le 29 et 30 septembre 1938, poursuivant les objectifs pangermanistes de l'Allemagne en se faisant le « champion » du principe des nationalités, il déclare vouloir « libérer les Allemands des Sudètes » de l'« oppression » tchécoslovaque et s'en tenir là, la suite est connue.
Certes encore le pangermanisme et le panslavisme se ressemblent et prospèrent sur les mêmes terreaux.
Sauf que les minorités allemandes de Tchécoslovaquie n'ont pas été victimes de bombardements pendant 8 ans et que la langue allemande n'a souffert d'aucune restriction à cette époque, ce qui n'a pas été le cas pour les populations russophones du Donbass depuis 2014, puisqu'elles ont été harcelées et bombardées par le régime de Kiev (14.000 morts faut-il encore le rappeler).
De même que les accords de Minsk n'ont jamais été respectés comme chacun le sait et que toutes les parties ont laissé ce processus se déliter.
Ainsi, la farce "marxienne" actuelle consiste à élaborer un narratif guerrier et haineux envers Poutine, la Russie et les Russes afin de conforter, d'alimenter et de consolider cette guerre qui pourrait bien se prolonger pendant des années sans que personne ne puisse prédire ni l'extension ni le mode (conventionnel ou non conventionnel).
Si je n'ai aucun doute sur la lâcheté de l'Europe de 1938 face à la folie guerrière et haineuse du chancelier Hitler qu'il aurait fallu combattre et stopper par tous les moyens, y compris par la guerre, en revanche je nourris les plus grandes réserves sur la voie choisie par l'Occident.
Ce d'autant que la défense exacerbée et unanime du nationalisme ukrainien entre curieusement en totale contradiction avec le rejet, voire même le dégoût de toute expression nationaliste en Occident (le nationalisme c'est la guerre déclarait François Mitterand).
Le souverainisme et ses corollaires, le nationalisme et le patriotisme, semblent par conséquent ici une notion à géométrie politique et idéologique très variable.
Enfin, que les lecteurs qui seraient tentés de voir dans ce petit texte sans prétention, un pacifiste, un munichois, un lâche, un collabo, un poutiniste poutinolâtre, un complotiste, un idiot utile du Kremlin ou un de ses agents, se calment tout de suite, il n'en est rien.
Les comparaisons faciles à deux balles émotionnelles et les pulsions haineuses et agressives de trop nombreux adhérents au narratif officiel pro ukrainien qui avant le 24 février ne savaient même pas que Marioupol existait et qui pensaient que la mer d'Azov était apparentée à la mère Michel, n'apportent strictement rien à l'éclairage de la scène de cette guerre dont nous ne savons pas grand chose en dépit de l'époque satellitaire de l'information instantanée numérisée et réticulaire dans laquelle nous vivons.
Ceux qui prétendent savoir ce qu'il se passe vraiment en prédisant l'avenir et en éructant leurs anathèmes sont les vrais idiots utiles d'un conflit dont les enjeux complexes et majeurs nous dépassent tous.
La dictature de l'opinion et de l'émotion ainsi que l'ignorance de l'histoire sont de véritables poisons pour l'exercice de la raison et peuvent conduire à des catastrophes encore plus grandes que celles que l'on prétend prévoir et éviter.
© Michel Rosenzweig

Une presse française lâche et paresseuse

H16

[extraits]

Ah, finalement, qu’il est doux d’être journaliste en France dans un journal de révérence !

Jadis, c’était un travail fatigant, voire stressant et parfois même risqué : il fallait aller chercher l’information directement sur le terrain et la corroborer le carnet de notes à la main. Certains événements pouvaient impliquer de mettre sa vie en danger ; et certaines informations, une fois obtenues, pouvaient signifier une exposition directe aux rétorsions des puissants…

Heureusement, en France, ce temps est révolu : de nos jours, les nouvelles, rédigées de façon presqu’automatique par l’Agence Fausse Presse, sont religieusement reprises, fautes d’orthographe comprises, par toutes les officines médiatiques estampillées « Source fiable ». Parfois, le journaliste en rédaction exécutera un petit travail d’illustration et quelques remaniements de phrases pour donner un petit caractère original à la notule fraîchement démoulée. La plupart du temps, le copier-coller sera l’opération la plus complexe menée pour transmettre l’information.

Et pour ce qui concerne les contenus, ils seront méticuleusement choisis pour ne surtout froisser personne aux étages influents : la presse française a, depuis longtemps, abandonné toute velléité d’informer, d’analyser et de décortiquer une information, aussi épineuse soit-elle, pour ne plus se concentrer que sur les histoires qu’il faudra enrober avec plus ou moins de talent pour la diffuser habilement.

Comme le disent les anglo-saxons, elle a troqué l’information pour le « narratif ».

Pourtant, les sujets d’importance ne manquent pas : l’inflation galopante, l’impéritie patente du gouvernement, les choix calamiteux du locataire de l’Élysée, la situation internationale ou l’insécurité en France, … Mais voilà : tout cela est quelque peu risqué pour le modèle économique actuel de la presse française.

Eh oui : fermement tenue par le portefeuille, noyée dans des subventions anesthésiantes, elle n’a aucune incitation économique à chercher la vraie information, l’analyse solide et un lectorat attentif. Dès lors, la petite éditocratie germanopratine se concentre sur les chiens écrasés et les plus croustillantes de ces anecdotes produites sur Twitter, magnifique chambre d’écho de la classe jacassante. Tout bien considéré, cette méthode reste moins chère, nettement moins risquée et tout aussi gratifiante que de faire des enquêtes et des articles de fond que beaucoup de Français ne peuvent trouver qu’ailleurs, loin de ces canaux officiellement sanctionnés et irrigués.

L’écart avec ce qui existe encore dans la presse internationale (britannique ou allemande, par exemple) est cruel et la plupart du temps, la presse française ne semble plus être qu’un dernier wagon dans le train de l’information et de l’analyse qu’on peut trouver maintenant partout sur internet…

Le résultat est sans appel. Le système politico-médiatique actuel est tellement bureaucratisé, subventionné, arqué sur ses petites habitudes, ses gros travers et son entre-soi bien cadré que les effets de monopole se font maintenant sentir sans plus la moindre retenue : le prix de l’entretien et de la maintenance de ce pitoyable barnum médiatique s’accroît alors même que la qualité du produit final s’effondre. Le contribuable français coule un pognon de dingue dans des médias (radios, télévisions, presse écrite) pour obtenir en retour une propagande oscillant systématiquement entre l’infantilisation et l’insulte pure et simple, et où – si l’on s’en tient aux fines analyses de notre presse d’exception – personne ne semble s’offusquer que le président de la République passe son temps en onde pour nous expliquer la bonne température des chambres, le nombre de douches idoines pour rester propre.

Le constat mérite d’être répété : ce pays est foutu, et c’est notamment parce que le quatrième pouvoir s’est vautré dans la paresse et la lâcheté.


7 septembre 2022

Guerre en Ukraine

Vincent Verschoore

Reprenons : les euro-atlantistes, au service des USA, vident le stock d'armes européennes (payées par nous) pour les donner à Zelensky, afin de faire durer la guerre le plus longtemps possible.

Premier résultat, la guerre dure effectivement longtemps, un carnage de soldats ukrainiens sous les applaudissements du camp du Bien. Néanmoins, les Russes avancent toujours.
 
Second résultat, un suicide économique et énergétique, donc in fine social, au seul profit des producteurs d'énergie, et notamment de gaz de schiste américain, ce symbole de l'énergie verte, bien sûr. Gazprom, de son côté, engrange des bénéfices records.
 
Conclusion : les crétins finis de l'UE conseillent de faire un gros effort commun pour faire le plein d'armements, pour les donner à Zelensky.

Quand on en arrive à un tel niveau d'ineptie suicidaire (en fait on y est depuis longtemps), on devrait vraiment se poser la question de pour qui ces gens travaillent. Pas pour nous, en tous cas.

Polémique jets privés

Vincent Verschoore

- 7/9/2022 -

Je critique certes l'usage abusif de ces engins hautement polluants, par des footballeurs, des politiciens ou des oligarques, mais à condition d'être cohérent : le transport aérien en général, c'est 2% du total des émissions.
Le jet privé, c'est 4% de ce total. Les vols commerciaux représentent 71%, le fret aérien 17%, et l'aviation militaire 8% (source en commentaire).
Il me semble donc qu'il faut aussi, et surtout, critiquer les vols commerciaux – et notamment touristiques, ainsi que l'aviation militaire. Ces appareils, en effet, nous coûtent des fortunes (un F35 c'est 100 millions de dollars), consomment énormément (un Rafale c'est 110 kg de carburant à l'heure), et ne servent à rien sinon à faire le kéké.
Le problème est que le kérosène n'est pas, ou peu taxé comparé aux carburants terrestres. S'il était taxé, et ce ne serait que justice à mon avis, le moindre vol commercial coûterait une blinde, mais mettrait l'ensemble de l'industrie à terre vu que seuls les très riches pourraient encore prendre l'avion.
Il y aurait donc des choix à faire, sur le plan écologique certes, mais surtout sur le plan politique et économique.

Source :