Translate

28 octobre 2022

Russie

Vincent Verschoore

L'allocution de Poutine ce jeudi, lors de la session plénière du club de Valdaï, résume sans doute sa "profession de foi" pour un nouveau monde multilatéral, "démocratique" au sens de la gestion de l'ordre mondial, et où l'Occident (et surtout les USA) voient leur puissance ramenée à plus juste valeur.

Évidemment, aucune grande puissance ne veut de "démocratie" géopolitique, pas plus, pour la majorité des pays du monde, de démocratie tout court.

Les pays n'ont que des intérêts, et agissent en fonction des rapports de force possibles. Il n'y a pas d'illusions à avoir là-dessus, et nous le vivons ici en Europe avec un suicide général au seul bénéfice du maître américain.

Reste que la transformation d'un monde bipolaire jusqu'en 1989, puis unipolaire jusqu'en 2015, en un monde multipolaire, est en fait assez improbable. C'est plutôt une nouvelle bipolarisation qui s'annonce, avec le bloc occidental et ses satellites d'un côté, le bloc des BRICS et ses satellites (en gros, l'OCS) de l'autre.

Outre la compétition militaire, si nous survivons à cette décennie, ce sont les aspects économiques et technologiques qui constitueront le "front" entre ces deux pôles : économique via deux systèmes monétaires très différents et la fin de la suprématie du dollar, et technologique du fait de la nécessité d'une course à la transition énergétique d'une part, et de l'avancée inéluctable du totalitarisme numérique de l'autre , garantissant aux "élites" les pleins pouvoirs et la meilleure efficacité sociale – au sens agricole du terme.

La tentative actuelle de l'Otan d'affaiblir la Russie en sacrifiant l'Europe, avant d'essayer de "mater" la Chine, est sans doute le chant du cygne d'un ordre basé sur la violence et la corruption permanente, au profit de quelques uns.

En cela, la résurgence d'un monde globalement bipolaire, après une naissance certes difficile, pourrait calmer le jeu. Il faudra ensuite voir s'il vaut la peine d'être vécu.

27 octobre 2022

Vers une disparition des LR ?

Gilles La Carbona

On ne peut que féliciter le RN pour sa réelle opposition, ils ont fait leur travail sans arrière-pensée, sans calcul foireux ou posture démagogique. La motion était justifiée, ils l’ont votée, tous les vrais opposants les remercient. À n’en pas douter, en suivant cette logique, le RN marque des points et les esprits. Quant aux autres…

La NUPES n’a pas voté celle du RN, que dire d’eux ? Rien, ils sont corsetés par une idéologie qui les fait dériver vers un absolutisme qui ne peut que les isoler tout en faisant le jeu de Macron. Se drapant dans une fausse indignation, comme si mêler ses voix à celles du RN devenait une honte impossible à laver. Ces mêmes députés, poussant des cris d’orfraie aujourd’hui, n’ont pas été aussi délicats, en juin dernier, pour récupérer les voix RN afin d’être élus. L’indignation est à géométrie variable, on crache sur les élus, mais on évite de s’en prendre aux électeurs, comme si les uns ne faisaient pas les autres. Ce n’est pas grave, ils pensent résolument que l’opposition c’est eux et qu’ils détiennent, tout comme Macron, la vérité absolue. En dehors d’eux, point de salut, c’est eux, avec eux et personne d’autre ! Avec un tel raisonnement, ils seront dans l’opposition pour longtemps.

Les LR auraient pu, eux qui se vantaient d’être dans l’opposition, être les arbitres de ce jeu et contribuer à faire tomber ce gouvernement. Ils auraient d’abord mis en accord leurs actes avec leurs propos et auraient redoré un blason bien terne depuis la Présidentielle. Ce n’est certes pas avec ce genre d’attitude qu’ils vont remonter dans l’estime des électeurs, bien au contraire, les opposants à Macron, même dans leur camp, vont ouvrir les yeux sur les réelles orientations de ce parti caméléon.

Nous avons d’abord eu la députée Annie Genevard, qui annonçait que son parti ne voterait aucune motion, sous-entendu, jamais. On a pensé à un cri isolé, désespéré, d’une députée en manque de reconnaissance, en recherche d’un maroquin. Mais non, 53 députés ont dans son sillage, déclaré dans le JDD qu’ « ils ne souhaitaient pas se joindre au théâtre de ceux qui spéculent sur l’effondrement du pays ». On en rirait si ce n’était aussi désolant. L’effondrement n’est pas à venir, il est là, explosion des faillites, ruine de notre économie, débâcle énergétique, insécurité grandissante, etc… Et pour ceux qui en sont encore à croire que la stabilité de ce gouvernement est un gage pour l’avenir, cela relève de la pathologie, ou de la mauvaise foi.

Les LR ne sont donc pas dans l’opposition mais bien la 5ème colonne de Macron. Le choix de trahir leurs électeurs ne pourra leur porter chance sur le long terme. Si les électeurs les ont choisi en lieu et place de candidats macronistes, c’est parce qu’ils ne voulaient pas de Macron, sinon ils auraient voté pour l’original. Les masques sont tombés et ils suivront la courbe du PS. Comme eux, ils deviendront insignifiants, et disparaîtront de l’échiquier politique, personne ne pouvant désormais plus leur faire confiance dans la moindre alliance.


26 octobre 2022

Avec Sarkozy, les LR passent dans la majorité

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Ce n’est un secret pour personne, Sarkozy soutien Macron et c’est sans doute lui qui a poussé les LR à refuser de voter les motions de censure qui pourraient faire trébucher le président. Les LR restent donc sous l’influence d’un homme qui les a déjà conduits à la défaite. En insistant à ne pas s’affranchir de ses conseils, ils persistent et signent. Ce parti est celui de la défaite annoncée.

En s’immisçant dans la vie politique, l’homme au bracelet impose une feuille de route aux LR et dirige de fait ce mouvement, alors que la décence voudrait qu’il reste discret, voire même, que les élus l’écartent. Prendre conseil d’un homme qui a été condamné et qui a toujours des affaires en cours, n’est pas le signe que les Français entendent recevoir des élus, bien au contraire, quelle piteuse image. On prend les mêmes et on recommence, à croire qu’il n’y a de place que pour des personnes trempant dans les affaires, passant leur vie de procès en procès, faisant jouer leurs relations pour éviter la prison et l’indignité politique. En forçant les Républicains à suivre ses conseils, à savoir ne pas nuire à Macron, il impulse une vision déformée et délétère de la vie politique.

Les électeurs peuvent-il comprendre cette soumission à l’ancien président, le compromis avec Khadafi, le promoteur des Qataris en France, avec son cortège de mesures fiscales dérogatoires, qui leurs permettent d’absoudre leurs entreprises de toute fiscalité, sans compter les soupçons de pots-de-vin qui planent sur le dossier de l’attribution de la coupe du monde de football. C’est donc à cette engeance que les LR entendent donner les clés de leur avenir ? La défaite contre Hollande ne leur a sans doute pas servi de leçon, ils en redemandent, hypnotisés par on ne sait quelles vertus dont Sarkozy serait le dépositaire et le diffuseur. Mauvais calcul, on ne gagne rien en notoriété, à s’acoquiner avec un personnage aussi sulfureux. Le laisser mener de loin l’avenir du parti, c’est à coup sûr le condamner à une déchéance rapide, un anéantissement prévisible, un suicide accepté.

En les forçant à soutenir Macron, il ne sert que ses intérêts, nullement ceux des LR. Son principal souci est de voir Macron rester président le plus longtemps possible, pour espérer de lui une protection efficace. Quant aux LR… ils ne sont devenus que le moyen de protéger Macron contre la chute de son gouvernement et une éventuelle destitution. Les LR n’ont plus le cran de penser par eux-mêmes, et s’en remettent donc à Sarkozy pour choisir la route de leur destin. Les électeurs LR voulaient une opposition : ils ont des traîtres. La balle est dans le camp des LR, suivre Sarkozy et disparaître, ou le mettre de côté et construire un avenir.

Quant aux déclarations de Marleix, qui dit ne pas voter de motion de censure « par respect des institutions » de qui se moque-t-il ? La motion de censure fait partie des institutions et c’est en refusant de l’appliquer qu’il se place en dehors des institutions. Dire que c’est le désordre, est méconnaître gravement le principe même d’une motion. Elle conduit à des élections, depuis quand les élections sont-elles assimilées à un désordre ? Il confond avec un coup d’État, mais à ce rythme de trahison et de fausses excuses c’est sans doute ce vers quoi nous nous dirigeons. Relisez la constitution ou mieux, faites-vous l'expliquer par des juristes spécialisés, avant de faire de la politique et de sortir de pareilles énormités.


Macron et la France déclassés

Pierre Duriot

C’est encore une drôle de guerre, qui se termine. L’Allemagne qui s’est laissée entraînée par les USA sur cette guerre en Ukraine, en est à pratiquer le bouclier aérien « anti-Poutine », avec Israël et les États-Unis. Sans la France, qui veut pourtant croire à la collaboration avec l’Allemagne, puisqu’elle présente son prochain porte-avions avec le futur avion de combat européen SCAF. Dans l’histoire, le français Thales et le missilier européen MBDA, associés à l’Italie sur le projet antimissile de moyenne portée Mamba, semblent écartés par l’initiative d’un second projet de missile concurrent. Berlin s’est allié avec quatorze États membres, dans un système de défense intégrant les Patriot américains et l’Arrow 3 israélien. Sans la France, à la ramasse, ni l’Italie, qui vote mal. Sans trop de gêne aux entournures, du côté allemand, non plus. L’Allemagne qui commande aussi 35 exemplaires de chasseurs F-3, cinq avions américains de surveillance maritime chez Boeing et se détourne du projet de char commun avec la France.

La diplomatie française passe son temps à rediscuter avec Berlin de choses qu’elle croyait acquises et il reste cette impression appuyée que l’Allemagne est en train, non seulement de doubler la France, mais de le faire avec les autres européens et dans notre dos. Dans son rêve de posséder la première armée d’Europe, l’Allemagne préfère le tout-prêt américain aux projets de recherche avec la France.

Elle ne s’arrête pas là, en se positionnant déjà pour la reconstruction de l’Ukraine, ce qui voudrait dire que la guerre est finie. Et von der Leyen annonce que l’Europe versera 1,5 milliard par mois à l’Ukraine, dans cet objectif. Au nom de quoi, puisque l’Ukraine ne fait pas partie de l’Europe ? On voit clairement venir le coup : l’argent des contribuables européens va terminer dans les poches des grosses firmes allemandes, qui vont retaper, avec sans aucun doute, les entreprises américaines, les dégâts fait à l’Ukraine, par la Russie certes, mais aussi par l’armée ukrainienne. Et se retaper elles-mêmes des dégâts causés par les nouveaux prix de l’énergie. On espère que quelques députés européens n’avaleront pas cette énième couleuvre.

La France est certes plus éloignée de l’Ukraine, géographiquement, mais elle part déjà de plus loin. Macron déclassé sur le jeu politique, déclasse la France. Le pape non plus ne veut pas de lui, l’accusant de ne pas avoir accueilli assez de migrants. Alors que nous n’avons fait que ça. À l’Allemagne les juteux marchés et à la France les migrants analphabètes, quand ils ne sont pas délinquants. De quoi se mêle ce pape, plus préoccupé d’accueillir des musulmans, dont certains radicalisés, que de ramener les chrétiens européens dans les églises ?

L’Allemagne anticipe notre déclassement. Savoir-faire industriels sur le déclin, pertes de compétences, système éducatif incapable de relancer la machine, désordres sociaux et la voilà qui va s’assurer à elle seule le leadership européen. Pendant ce temps, en France, on se préoccupe des questions raciales, transgenres et on cache la délinquance galopante. Il devient très urgent de retrouver un véritable homme d’État, de réfléchir à notre vraie place dans cette Europe-là et de nouer d’autres alliances.


25 octobre 2022

TRAGEDIE ANGLAISE ET FARCE DEMOCRATIQUE (une de plus)

Gabriel Nerciat

Les Britanniques en 2019 avaient voté assez clairement en faveur du programme souverainiste, paléo-conservateur et national-populiste de Boris Johnson, afin qu'il mène à terme le Brexit, maîtrise enfin l'immigration, mate le nationalisme écossais et initie une politique économique de rupture, modérée certes mais assumée, à la fois avec l'ordo-libéralisme de Bruxelles et avec le néo-thatchérisme dogmatique prôné par les leaders les plus anachroniques de son parti.
Résultat des courses : après l'intermède Liz Truss et le décès de la reine, les Sujets de Charles III depuis hier se retrouvent avec à la tête de leur gouvernement un jeune milliardaire d'origine indienne et de confession hindoue, favorable au multiculturalisme, partisan d'une stricte politique d'austérité accompagnée d'une réduction drastique des pensions de retraites, et adepte, en pleine crise inflationniste, d'une soumission inconditionnelle aux diktats des marchés financiers.
Libé l'a déjà surnommé le "Macron anglais". Cela se passe de commentaires.
"Les Anglais se croient libres, écrivait Jean-Jacques Rousseau dans Le Contrat social, mais ils se trompent fort : ils ne le sont qu'au moment où ils votent pour leurs représentants."
C'est le cas de le dire (Jean-Jacques beaucoup plus réaliste que Voltaire et Montesquieu, contrairement à ce que prétendent depuis deux siècles les imbéciles du juste milieu).
Mais bon, la démocratie libérale parlementaire, le meilleur des régimes à l'exception de tous les autres, n'est-ce pas, comme l'affirme le célèbre poncif du dépressif vieux duc de Malborough, qu'aiment tant à citer en toutes saisons les lamentables crevards de la droite atlantiste.
Je parie deux shillings qu'on va nous le ressortir encore d'ici ce soir.


Covid : le déni de certains demeure hallucinant

- 24/10/2022 -

"Jusqu'au bout"...

⇒ https://twitter.com/verity_france/status/1584651795863064576?t=2oypkgm3XozAoqtjQsqkMA&s=07&fbclid=IwAR0R7Sj42gPDXrNQUfKlW5R1UuF6vfbJT14Op_g5o1zAUBg8gWgjpMOu0oY




Covid : tout était politique

Jonathan Sturel

50 000 nouveaux cas positifs de covid par jour en moyenne en France en ce moment.
Pour autant, l'exécutif ne parle plus ni de passe, ni de confinement, ni de couvre-feu, ni de masque, ni de vaccination industrielle. Il le faisait l'année dernière à des taux de contamination similaires et même inférieurs. Et le nombre de cas était bel et bien le chiffre sur lequel pouvoir et médias communiquaient pour promouvoir la tyrannie sanitaire.
Si ces décisions étaient sanitaires, le pouvoir devrait les reprendre en ce moment. Il n'y a que si elles sont politiques qu'il ne peut les prendre qu'en fonction du contexte politique.
En juillet 2021, Delfraissy réclamait le retour du masque en extérieur. À cette époque, nous enregistrions 20 000 nouveaux cas par jour en moyenne, soit deux fois moins qu'en ce moment.
Tout était politique.
Et nous autres, les lucides, les gaulois réfractaires, les indociles, nous avions raison. Les solutions que nous promouvions contre celles du gouvernement sont désormais appliquées ; le vaccin que nous ne voulions pas injecter à tout le monde aveuglément n'est plus injecté à tout le monde aveuglément ; le masque que nous ne voulions pas porter n'est plus porté ; les établissements que nous ne voulions pas voir fermés sont désormais ouverts ; les enfants que nous voulions arracher à la folie covidiste d'adultes fous sont maintenant débarrassés ; etc.
Pendant deux ans, nous avons été traînés dans la boue et couverts d'injures pour tout ça. Bravo à ceux qui sont restés debout, qu'ils soient exposés médiatiquement ou qu'ils aient lutté à leur échelle autour d'eux et sur les réseaux sociaux.
Nous n'étions pas fous.
Nous n'étions pas contre la science.
Nous avions raison.

« Nos chefs savent que certains n'ont jamais vu une goutte de vaccin »

Pierrick Thevenon

Pierrick Thevenon est sapeur-pompier professionnel à Lyon depuis dix ans et pompier volontaire dans les Monts du Lyonnais depuis dix-sept ans.




24 octobre 2022

"La Place", le nouveau site d'Anne-Sophie Chazaud

Anne-Sophie Chazaud

Intervenant régulièrement dans le débat public au travers de nombreuses collaborations médias, éditoriales mais aussi par le biais des réseaux sociaux, j'ai ressenti toutefois l'envie et la nécessité de créer ce site, dans un contexte de restriction progressive de nos libertés et notamment de mise en danger de la liberté d’expression.

A l’heure où les grandes plateformes d’internet sont mises en coupe réglée - y compris de l'intérieur par leur propre idéologie - sous l’action conjointe de textes législatifs liberticides mais aussi d’un activisme militant caractérisé par sa violente intolérance et les pressions qu’il exerce sur les uns et les autres, préserver nos propres espaces de débat, d’information du public et, tout simplement, de libre parole, me semble plus que jamais indispensable.

La Place depuis laquelle j’ai fait le choix de m’exprimer est ouverte au dialogue, contradictoire et respectueux, parfois polémique – considérant que la conflictualité est indispensable à l’intelligence collective bien davantage que le consensus. A ce titre, elle est la vôtre également bien que j'en sois l'architecte. Elle désigne donc tout autant mon propre lieu d’énonciation, de regard et, surtout, d'écriture, qu’une des multiples agoras dont nous avons besoin et qui, je l’espère, vous apportera quelques outils, quelques bénéfices et quelques plaisirs.

J’y rassemblerai mes interventions dans la presse (sous la rubrique Articles), mais aussi des textes inédits, sous forme approfondie ou simples billets d’humeur (rubrique Billets) écume des jours, éditos ou information brute. J'inviterai à cette place également certains à présenter leurs propres analyses et perceptions au gré des thèmes abordés.

La Place n’appartient à aucune chapelle idéologique. Elle porte en revanche un certain nombre de valeurs, puisqu’aucune information, aucun regard, ne sont jamais « neutres » quand bien même ils exigent éthiquement l’honnêteté : au premier plan de ces valeurs se trouve le respect de la souveraineté et de la dignité du peuple, si souvent mises à mal, mais aussi l’amour de notre pays, de son histoire et de son patrimoine, culturel, économique, social, environnemental, ainsi que la foi en son avenir au sein d'une humanité considérée avec bienveillance dès lors que les valeurs précédemment énoncées sont respectées. La Place est ouverte généreusement sur le monde qui la respecte.

On ne trouvera pas ici de langue de bois, pas davantage que de guimauve ou de robinets d’eau tiède, on se tiendra à bonne distance du politiquement correct et de la moraline (aussi bien sur le plan des idées que matière de style), on fuira comme la peste le militantisme victimaire tout comme, d'ailleurs les contrepostures stéréotypées de l'antiprogressisme auxquelles trop souvent les médias nous contraignent à adhérer de façon schématique. Bref, on sera donc libre, la Place se définissant comme un lieu à la fois structuré et ouvert.

Toute liberté, toute Place, comportent des Marges depuis lesquelles on observe, on respire, on crée, on vit, on vibre. Ces chemins de traverse sont indispensables à la respiration de la pensée - et de l'écriture - qui jamais ne peut totalement adhérer à elle-même sous peine d'être privée du mouvement externe, du souffle, dont elle a besoin pour demeurer vivante et dynamique. Ces Marges sont celles où toute ma vie je me suis placée pour rester libre dans mon positionnement, social, intellectuel, scriptural, linguistique, permettant un indispensable décalage d’avec les logiques de pensée dominante, les logiques institutionnelles, les logiques de groupes ou les automatismes personnels. La Place, publique, implique et requiert les Marges du promeneur solitaire, dans lesquelles l’écriture et le regard trouvent leur vital oxygène.

Je présenterai donc ici des visions photographiques, des curiosités esthétiques mais aussi des réalisations d'artistes croisés en chemin (auxquels j’offrirai ce lieu pour venir se présenter), des carnets de promenades, de voyages, d’expériences sportives, selon un rythme qui sera dissocié du flot bouillonnant et chaotique de l'actualité, puisque c'est l'ensemble de cette matière vive qui donne un sens à tout le reste.

Je vous y souhaite la bienvenue.



23 octobre 2022

Le Professeur PERRONNE remporte l’ensemble de ses procédures

- 22/10/2022 -




Le Professeur PERRONNE remporte l’ensemble de ses procédures devant la Chambre Disciplinaire de première instance d’Ile de France de l’ordre des médecins (décisions rendues le 21 octobre 2022).

La Chambre Disciplinaire considère que le Pr PERRONNE, au regard de sa qualité d’infectiologue internationalement reconnu avait « l’obligation de s’exprimer dans le domaine qui relève de sa compétence », durant la crise du COVID.

Son avocat, Me Thomas BENAGES, résume les décisions rendues par la Chambre Disciplinaire :

Le 13 septembre dernier le Pr Christian Perronne était entendu par la Chambre Disciplinaire de Première Instance d’Ile de France de L’Ordre des Médecins suite à deux plaintes déposées en 2020, par le Conseil National de L’ordre des Médecins (CNOM), et par le Dr Nathan Peiffer-Smadja.

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins considérait que le Pr Perronne avait violé le code de la santé publique en s’étant exprimé dans la presse nationale, sur les réseaux sociaux, et dans un ouvrage en mettant « gravement en cause des confrères ayant pris en charge un membre de sa famille ou ayant participé à des décisions sanitaires des pouvoirs publics », et d’une manière générale, en n’ayant pas apporté son concours aux actions de santé publique mise en place par le gouvernement. Il lui était par ailleurs reproché d’avoir dénigré les « politiques de santé publique » mises en place durant la crise du Covid.

Le Dr Nathan Peiffer-Smadja estimait, pour sa part, avoir été attaqué personnellement par le Pr Perronne sur la valeur scientifique de ses publications, au regard des propos tenus par celui-ci dans les médias ainsi que dans le documentaire « Hold-Up ».

En retour, le Pr Perronne avait déposé une plainte ordinale à l’encontre du Dr Nathan Peiffer-Smadja, celui-ci ayant publié de mai à octobre 2020 14 tweets dans lesquels il exprimait, à l’encontre du Pr Perronne des propos désobligeants, diffamatoires et injurieux.

Dans le cadre de ces trois procédures, la Chambre Disciplinaire de première instance a donné raison au Pr Perronne, dans des décisions rendues le 21 octobre 2022.

Tout d’ abord, concernant la procédure intentée par le CNOM, la Chambre Disciplinaire a retenu l’ensemble des moyens de la défense, qui insistaient sur la qualité d’expert du Pr Perronne et le fait qu’il était le mieux à même de s’exprimer et d’apporter la contradiction au gouvernement durant la crise sanitaire.

La Chambre Disciplinaire en a même conclu que, au regard de sa qualité de spécialiste, le Pr Perronne avait une obligation de s’exprimer :

« Le Dr Perronne, spécialiste internationalement reconnu comme un expert dans le domaine de l’infectiologie, était le mieux à même de comprendre les enjeux de santé publique. S’il s’est exprimé dans la presse sur l’action du gouvernement et sur l’industrie pharmaceutique, ainsi qu’il était légitime à le faire et en avait même l’obligation dans ce domaine qui relevait de sa compétence, il s’est borné à porter publiquement mais sans invectives une voix discordante sur un sujet d’intérêt général ».

De plus, selon la Chambre Disciplinaire il ne ressort d’aucune des pièces du dossier qu’à un quelconque moment il aurait eu un discours « antivax ».

La Chambre Disciplinaire a également considéré que les critiques que le Pr Perronne a exprimées à l’encontre de Mme Agnès Buzyn et de M. Olivier Véran « concernaient ces personnes uniquement en tant qu’autorités sanitaires détenant un poste politique. Ainsi, alors même que ces autorités avaient également la qualité de médecins, le Dr Perronne ne saurait être regardé comme ayant méconnu, par les critiques dirigées à leur encontre, les dispositions précitées du code de la santé publique ».

Concernant les procédures visant le Dr Nathan Peiffer-Smadja, la Chambre Disciplinaire a considéré que celui-ci, avait tenu à l’encontre du Pr Perronne des propos « de nature gravement anti-confraternelle », et a prononcé à son encontre une sanction ordinale (Avertissement).

En toute logique, la plainte du Dr Nathan Peiffer-Smadja contre le Pr Perronne a été rejetée, la Chambre Disciplinaire considérant que « les propos du Pr Perronne concernant le Dr Nathan Peiffer-Smadja visaient uniquement, et de manière impersonnelle, sa qualité d’auteur d’une étude critiquée ».

Ainsi, par ces décisions fondamentales la Chambre Disciplinaire est venu réaffirmer la liberté d’expression dont bénéficient les médecins universitaires, lorsque ceux-ci s’expriment de manière impersonnelle, tout en soulignant le rôle prépondérant qu’a tenu le Pr Perronne durant la crise sanitaire en apportant la contradiction au gouvernement et en ayant « une voix discordante sur un sujet d’intérêt général ».

En soulignant que le Pr Perronne n’avait jamais eu de discours «antivax» la Chambre Disciplinaire fait taire ceux qui usent de qualificatifs péjoratifs afin de le censurer.

Par ces décisions la Chambre Disciplinaire a donc reconnu qu’un médecin peut avoir un avis différent de celui exprimé par le gouvernement, et en faire état publiquement.

Enfin, par ces décisions la Chambre Disciplinaire est tout simplement venue réaffirmer les valeurs de notre démocratie : il est possible de s’exprimer librement sur un sujet d’intérêt général dès lors que l’on ne tient pas de propos désobligeants, diffamatoires ou injurieux.

Me Thomas BENAGES, avocat